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Quoi de neuf ? Brèves
Lipides
Cœur et lipides Des anomalies du métabolisme lipidique dans le myocarde ont été rapportées dans les populations insulinorésistantes, et accentuées en cas de diabète de type 2 (DT2), situations dans lesquelles les taux d’acides gras libres (AGL) circulants sont élevés. Une disponibilité accrue en acides gras favorise l’hypertrophie ventriculaire gauche, l’insuffisance cardiaque, et l’ischémie myocardique. Grâce au développement de nouveaux traceurs et de la tomographie par émission de positons (PET), il est maintenant possible de suivre le devenir in vivo d’une charge en lipides, ainsi que son utilisation. Ainsi, il a déjà été montré que la captation et l’oxydation d’une charge intraveineuse en 1-11C-palmitate dans le myocarde étaient supérieures chez le sujet obèse, et que cette différence s’accentuait en cas de DT2 associé à l’obésité. Kunach et al. se sont intéressés au devenir d’une charge orale d’un lipide marqué [14(R,S)-[ 18F]-fluoro-6thia-heptadecanoic acid, ( 18F-FTHA)] incorporé dans une capsule contenant une gélatine et administré par voie orale. Cet acide gras est incorporé dans les chylomicrons, puis les lipoprotéines de très faible densité (VLDL), puis les AGL, puis distribué vers le myocarde et d’autres tissus capables de stocker des lipides. Des hommes et des femmes, pré-diabétiques ou non, ont participé à cette recherche. La tomographie a été réalisée à 90, 120, et 360 minutes après l’ingestion de la capsule. Des analyses sanguines
ont permis de déterminer la cinétique de distribution du traceur dans les espèces lipidiques circulantes citées ci-dessus. Les auteurs montrent que la captation du traceur lipidique par le myocarde est d’autant plus élevée que l’on est un homme et pré-diabétique. De manière intéressante, les auteurs montrent que les hommes pré-diabétiques captent plus facilement les lipides alimentaires que les femmes et que, chez ces dernières, le myocarde capte plus volontiers les lipides issus du tissu adipeux et moins les lipides immédiatement ingérés. Le déterminant majeur de cette différence est que la concentration plasmatique en AGL augmentait plus après ingestion de la capsule chez les hommes que chez les femmes. Ceci suggère que, dans le pré-diabète, la captation adipocytaire en lipides ingérés est plus faible ou ralentie chez l’homme, au contraire des femmes. Ainsi, pour ne pas inonder son myocarde de lipides en post-prandial, il faut pouvoir le stocker dans le tissu adipeux, ce que l’homme pré-diabétique a plus de mal à faire ! F. A. Kunach M, Noll C, Phoenix S, et al. Effect of sex and impaired glucose tolerance on organ-specific dietary fatty acid metabolism in humans. Diabetes 2015;64:2432-41.
Risques cardio-métaboliques
Courrez, courrez, il en restera toujours quelque chose !
améliore les paramètres métaboliques, comme la sensibilité à l’insuline et la glycémie. De nombreux travaux se sont intéressés aux effets musculaires de l’activité physique. Mais les tissus adipeux sont également concernés par le sport. Kristin I. Stanford et al. ont récapitulé les effets de l’activité physique régulière chez différents modèles de rongeurs. Dans ces modèles, l’activité physique régulière provoque une biogenèse mitochondriale et une augmentation de l’activité mitochondriale des tissus adipeux sous-cutanés et viscéraux. On observe également une augmentation de l’expression de la protéine découplante UCP-1 plus prononcée dans le tissu adipeux sous-cutané. Les tissus adipeux blancs acquièrent ainsi des capacités oxydatives habituellement observées dans le tissu adipeux brun (on parle alors de tissu adipeux beige pour ces tissus transformés). L’activité physique modifie considérablement l’expression de centaines de gènes exprimes dans les tissus adipeux sous-cutanés et viscéraux, ainsi que le profil sécrétoire de cytokines (qui devient plutôt moins inflammatoire). La transplantation de tissu adipeux sous-cutané de rongeur entraîné chez des souris sédentaires suffit à améliorer la captation de glucose musculaire et les paramètres métaboliques, suggérant qu’une partie des effets favorables de l’activité physique sur le métabolisme a comme point de départ les modifications des tissus adipeux. F. A.
L’activité physique a des effets bénéfiques indéniables sur la santé, et
Stanford KI, Middelbeek RJ, Goodyear LJ. Exercise effects on white adipose tissue: beiging and metabolic adaptations. Diabetes 2015;64:2361-8.
Médecine des maladies Métaboliques - Juillet 2015 - Vol. 9 - N°5