Rec¸u le : 2 aouˆt 2014 Accepte´ le : 11 mai 2015 Disponible en ligne 2 juillet 2015
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Me´moire original Vaccination coverage against hepatitis B in first-grade children, Paris, 2002–2008 V. Personnea,*, O. Benainousa, D. Le´vy-Bruhlb, S. Gilberga a De´partement de me´decine ge´ne´rale, faculte´ de me´decine, universite´ Paris Descartes, Sorbonne Paris Cite´, 24, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris, France
Couverture vaccinale contre l’he´patite B des enfants scolarise´s a` Paris en classe pre´paratoire entre 2002 et 2008
b
INVS, Institut national de Veille sanitaire, DMI, 94415 Saint-Maurice cedex, France
Summary Introduction. The French controversy over the possible risks of vaccination against hepatitis B seems to have resulted in a slowdown or delay in vaccination of target populations since the mid-1990s. This article reports the results of the analysis of vaccination coverage against hepatitis B of first-grade children in Paris between 2002 and 2008. Methodology. Retrospective and descriptive study of vaccination status against hepatitis B for children born between 1997 and 2002 and attending first grade in a Paris school between 2002 and 2008, using anonymous data from the prevention service of the city of Paris. Results. The analysis included 108,114 children whose Health Book (carnet de sante´) included sociodemographic data and the presence of at least one diphtheria-tetanus-polio vaccination. Among these targeted children, 66,597 (61.6%) had started a vaccination against hepatitis B, 61,190 (56.6%) were considered ‘‘vaccinated’’ (at least three doses), and 47,489 (43.9%) ‘‘adequately vaccinated’’ (at least three doses respecting the prescribed intervals between injections). The sociodemographic factors associated with hepatitis B coverage were as follows: Paris arrondissement where the child attended school, year, and country of birth. Conclusion. Nearly 40% of the children in this cohort had not been vaccinated against hepatitis B before beginning first grade. They have now become adolescents aged 12–17 years. Current data indicate that only one-third of them have benefited from the catch-up campaign. This finding reinforces the need for vigilance on the vaccination status of adolescents against hepatitis B. ß 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Re´sume´ Introduction. La pole´mique franc¸aise autour de possibles risques lie´s a` la vaccination contre l’he´patite B semble avoir entraıˆne´ un ralentissement, voire un retard a` la vaccination des populations cibles depuis le milieu des anne´es 1990. Nous pre´sentons les re´sultats de l’analyse du statut vaccinal contre l’he´patite B des enfants scolarise´s a` Paris en classe pre´paratoire (CP) entre 2002 et 2008. Me´thode. E´tude re´trospective et descriptive du statut vaccinal contre l’he´patite B des enfants ne´s entre 1997 et 2002 et scolarise´s a` Paris en CP entre 2002 et 2008, a` partir des donne´es du service de pre´vention de la ville de Paris. Re´sultats. L’analyse a porte´ sur les 108 114 enfants pour lesquels il existait des donne´es sociode´mographiques et la pre´sence d’au moins une vaccination DTP (Diphte´rie–Te´tanos–Poliomye´lite). Parmi eux, 66 597 (61,6 %) avaient de´marre´ une vaccination contre l’he´patite B, 61 190 (56,6 %) e´taient conside´re´s comme « vaccine´s » (au moins 3 doses) et 47 489 (43,9 %) comme « correctement vaccine´s » (au moins 3 doses avec respect des intervalles). Les facteurs sociode´mographiques influenc¸ant significativement la couverture vaccinale e´taient : l’anne´e et le pays de naissance et l’arrondissement parisien d’habitation. Conclusion. Pre`s de 40 % des enfants de cette cohorte n’avaient pas e´te´ vaccine´s contre l’he´patite B a` leur entre´e en CP. Ils sont aujourd’hui devenus des adolescents aˆge´s de 12 a` 17 ans. Les donne´es actuelles indiquent qu’un tiers d’entre eux seulement aurait be´ne´ficie´ de la strate´gie de rattrapage, confortant la ne´cessite´ d’une vigilance particulie`re a` leur e´gard. ß 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.
* Auteur correspondant. e-mail :
[email protected] (V. Personne). http://dx.doi.org/10.1016/j.arcped.2015.05.011 Archives de Pe´diatrie 2015;22:807-815 0929-693X/ß 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.
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Archives de Pe´diatrie 2015;22:807-815
V. Personne et al.
1. Introduction
2.2. De´finitions : enfants « vaccine´s » ou « correctement vaccine´s »
En France, pays de faible pre´valence de l’infection chronique par l’he´patite B (estime´e a` 0,65 %), on estime qu’il survient tout de meˆme, entre 1021 et 1600 nouveaux cas pas an dans la tranche d’aˆge des 15–30 ans [1,2]. La vaccination est le meilleur moyen pour pre´venir l’infection contre le virus de l’he´patite B. En 1994, la France a de´cide´ d’une campagne de vaccination universelle visant les nourrissons et les pre´adolescents. En 1995, a de´bute´ un programme de vaccination pour les enfants scolarise´s en classe de 6e. La vaccination contre l’he´patite B a ensuite souffert de la pole´mique concernant un e´ventuel lien entre la vaccination et la survenue de cas d’atteintes neurologiques de´mye´linisantes [3]. En 1998, e´voquant le principe de pre´caution, le ministe`re de la Sante´ a suspendu la campagne de vaccination des enfants de 11 ans au colle`ge, entraıˆnant un recul important de la vaccination des pre´adolescents [4]. De 2003 a` 2007, la pole´mique a continue´ bien que diffe´rentes e´tudes de faible niveau de preuve et aux re´sultats contradictoires n’aient pas remis en cause la balance be´ne´fice– risque largement favorable a` la vaccination [5–7]. Dans ce contexte, le Haut conseil de la Sante´ publique (HCSP) a maintenu sa recommandation de vaccination des groupes a` risque et des nourrissons avec un rattrapage pour les enfants et les adolescents [8]. Nous pre´sentons, dans cet article, les re´sultats de l’analyse du statut vaccinal contre l’he´patite B des enfants ne´s entre 1997 et 2002 et scolarise´s en classe pre´paratoire (CP) entre 2002 et 2008 a` Paris. Ces donne´es sont issues du service de scolarite´ de la ville de Paris qui recueille de fac¸on anonyme le statut vaccinal des enfants scolarise´s en CP. L’objectif de cette e´tude e´tait de de´crire la couverture vaccinale et les de´terminants de la vaccination contre l’he´patite B de ces enfants devenus aujourd’hui les adolescents « cibles » de la politique de rattrapage vaccinal.
Jusqu’en 1998, 2 sche´mas vaccinaux contre l’he´patite B e´taient recommande´s : 4 doses (0–1–2–18 mois) ou 3 doses (0–1–6 mois). Depuis 1998 et jusqu’a` ce jour, seul le sche´ma a` 3 doses est recommande´. L’analyse a e´te´ mene´e sur deux crite`res : administration d’au moins 3 doses, quels que soient les intervalles entre les doses et administration d’un sche´ma complet selon l’un ou l’autre des sche´mas. Un sche´ma complet a e´te´ de´fini comme 3 doses ou plus avec respect des intervalles suivants : au moins 4 semaines (28 jours) entre la premie`re et la deuxie`me injection, au moins 5 mois entre la 2e et la 3e injection (ou entre la 2e et n’importe quelle injection si l’enfant avait rec¸u plus de 3 injections, incluant ainsi les enfants vaccine´s selon l’ancien sche´ma). Les enfants ayant rec¸u au moins 3 doses sans respect des intervalles ont e´te´ conside´re´s comme « vaccine´s ». Les enfants ayant rec¸u un sche´ma complet ont e´te´ conside´re´s comme « correctement vaccine´s ».
2.3. Variables d’inte´reˆt Pour chaque enfant, les variables suivantes ont e´te´ re´pertorie´es : date de naissance, sexe, lieu de naissance, de re´sidence et vaccinations contre l’he´patite B (extraites des carnets de sante´).
2.4. Proce´dures de recueil Toutes les donne´es ont e´te´ saisies manuellement, puis retranscrites dans le logiciel InterVacß. Nous avons estime´ le taux d’erreur lie´ a` cette proce´dure, en comparant les informations note´es par les secre´taires du centre de vaccination et les donne´es informatise´es sur un e´chantillon de 100 dossiers provenant de quatre classes de CP situe´es dans quatre arrondissements diffe´rents. Une erreur de 2 % a e´te´ constate´e.
2.5. Analyse statistique
2. Mate´riel et me´thodes 2.1. Population et pe´riode Nous avons eu acce`s a` la base de donne´es du service de pre´vention de la mairie de Paris qui re´pertorie le statut vaccinal des e´le`ves scolarise´s dans le secteur public en classe primaire (70 % des enfants scolarise´s) [9]. Il s’agit d’une e´tude re´trospective et descriptive de la couverture vaccinale contre l’he´patite B d’un e´chantillon de cette population repre´sente´ par les enfants ne´s entre 1997 et 2002 et scolarise´s en CP entre 2002–2008. Seuls les enfants pour lesquels on disposait d’une donne´e vaccinale DTP (diphte´rie–te´tanos–poliomye´lite) (obligatoire) ont e´te´ se´lectionne´s en vue de l’analyse de leur statut vaccinal contre l’he´patite B.
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Dans cette analyse re´trospective et descriptive, l’ensemble des variables d’inte´reˆt ont e´te´ exprime´es en valeur absolue et pourcentage. L’association entre « eˆtre vaccine´ »/« eˆtre correctement vaccine´ » et les variables sociode´mographiques (sexe, anne´e de naissance, lieu de re´sidence, pays de naissance) a e´te´ mesure´e dans un mode`le univarie´ d’abord, puis multivarie´ ensuite, en conservant un risque alpha habituel de 5 %. L’analyse a tenu compte des donne´es manquantes et a e´te´ re´alise´e a` l’aide du logiciel R.2.10.1.
3. Re´sultats 3.1. Description de l’e´chantillon La base utilise´e comportait des informations concernant la vaccination de 204 612 enfants scolarise´s dans les classes
Couverture vaccinale contre l’he´patite B
primaires de CP des e´coles publiques parisiennes entre 2002 et 2008. Nous n’avons retenu que 111 024 enfants (54,3 %) pour lesquels il existait des donne´es sociode´mographiques. Parmi ceux-la`, on disposait des donne´es vaccinales DTP de 108 114 (97,4 %) enfants qui ont donc e´te´ retenus pour l’analyse. L’e´chantillon retenu e´tait compose´ de 50,5 % de garc¸ons et 49,3 % de filles (0,2 % donne´es non connues). Les caracte´ristiques des enfants de l’e´chantillon sont pre´sente´es dans le tableau I.
vaccinale variait d’un arrondissement d’habitation a` un autre de fac¸on significative (p < 0,001 pour les enfants « vaccine´s » comme pour ceux « correctement vaccine´s »). La couverture vaccinale e´tait la plus importante dans les arrondissements des 19e, 2e et 18e, avec respectivement 65 %, 62,2 % et 61,9 % d’enfants vaccine´s, et 51,4 %, 45,9 %, 47,6 % d’enfants correctement vaccine´s.
3.2. Couverture vaccinale
Une e´volution progressive de la couverture vaccinale a` partir de 1998 a e´te´ note´e (tableau III). La couverture vaccinale est ainsi passe´e de 52,5 % en 1998 a` 63,7 % en 2002 pour les enfants « vaccine´s » (p < 0,001) et de 40,4 % a` 50,9 % pour les enfants « correctement vaccine´s » (p < 0,001).
Sur les 108 114 enfants de la base, 66 543 (61,5 %) avaient rec¸u au moins une injection de vaccin contre l’he´patite B et 61 190 (56,6 %) au moins 3 injections. Ces derniers ont donc e´te´ conside´re´s comme « vaccine´s » (tableau II). Seuls 47 489 enfants (43,9 %) pouvaient eˆtre conside´re´s comme « correctement vaccine´s ».
3.3. Couverture vaccinale par lieu de re´sidence 3.3.1. Par de´partement La couverture vaccinale variait significativement d’un de´partement a` l’autre (p < 0,05 pour les enfants « vaccine´s » comme pour les enfants « correctement vaccine´s ») (fig. 1). Pour ceux re´sidant en ˆIle-de-France (IDF), la couverture variait de 50 % dans le Val-d’Oise a` 69,8 % dans les Yvelines. Elle e´tait de 56,7 % a` Paris. Les faibles effectifs des enfants provenant des de´partements de l’Eure-et-Loir et de l’Oise ne permettaient pas de pre´senter des re´sultats de couverture vaccinale. 3.3.2. Par arrondissement de Paris La majorite´ des enfants de l’e´chantillon re´sidait a` Paris (96,2 %). Globalement, 56,7 % des enfants parisiens e´taient « vaccine´s » et 44 % e´taient « correctement vaccine´s » (fig. 2). La couverture
3.4. Couverture vaccinale par anne´e de naissance
3.5. Couverture vaccinale par pays de naissance La couverture vaccinale pour les enfants « vaccine´s » variait selon le pays de naissance (fig. 3). Elle passait de 81,4 % pour les enfants ne´s en Ame´rique centrale a` 33,7 % pour ceux ne´s en Russie. La couverture vaccinale e´tait de 64 % pour les enfants ne´s en Europe et infe´rieure a` 50 % pour ceux ne´s en Afrique (Afrique du Nord exclue).
3.6. Facteurs associe´s au statut « vaccine´ » En analyse multivarie´e (tableau IV), le sexe de l’enfant n’apparaissait pas comme un de´terminant de la vaccination. En revanche, la couverture vaccinale augmentait de fac¸on significative avec l’anne´e de naissance (p < 0,001). En prenant le 4e arrondissement comme re´fe´rence (arrondissement dans lequel la couverture vaccinale e´tait la plus faible), les enfants vivant dans les autres arrondissements parisiens, a` l’exception du 1er, 6e et 9e arrondissement, e´taient mieux vaccine´s (p < 0,05 pour le 5e et p < 0,001 pour tous les autres
Tableau I Caracte´ristiques des enfants de l’e´chantillon (n = 108 114). Variables
Modalite´s
Effectif
Pourcentage (%)
Anne´e de naissance
1997 1998 1999 2000 2001 2002 75/Iˆle-de-France, hors Paris NC Afrique/Afrique du Nord Ame´rique du Nord/Centrale/Sud Est/Russie Europe France/Antilles Moyen-Orient/Asie Oce´anie/Oce´an indien NC
18 395 19 297 19 003 18 640 18 239 14 540 104 005/2553 1556 2181/2261 565/59/586 1153/332 1068 93 553/227 390/1650 10/265 3813
17,0 17,8 17,6 17,2 16,9 13,4 96,2/2,4 1,4 2,0/2,1 0,5/0,1/0,5 1,1/0,3 1,0 86,5/0,2 0,4/1,5 0,0/0,2 3,5
Lieu de re´sidence (de´partement) Pays de naissance
NC : donne´es non connues.
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V. Personne et al.
Tableau II Couverture vaccinale contre l’he´patite B. E´chantillon Absence de vaccination Vaccination incomple`te (< 3 doses) 1 dose 2 doses Vaccination comple`te ( 3 doses) correspondant aux enfants « vaccine´s » 3 doses 4 doses 5 doses 6 doses 7 doses 8 doses Vaccination comple`te ( 3 doses avec respect des intervalles entre les injections) correspondant aux enfants « correctement vaccine´s »
n = 108 114 41 571 (38,5 %) 5353 (5 %) 1933 (1,8 %) 3420 (3,2 %) 61 190 (56,6 %)
54 568 (50,5 %) 6089 (5,6 %) 391 (0,4 %) 112 (0,1 %) 23 (0,02 %) 7 (0,01 %) 47 489 (43,9 %)
arrondissements) que dans cet arrondissement. Concernant le pays de naissance, et en prenant comme re´fe´rence la France, il apparaissait qu’eˆtre ne´ en Afrique, en Afrique du Nord, en Ame´rique du Nord et du Sud, aux Antilles ou encore en Asie, e´tait associe´ a` une moins bonne couverture vaccinale.
4. Discussion La couverture vaccinale contre l’he´patite B ne´cessite une e´valuation rapproche´e et re´gulie`re. Les e´tudes ou enqueˆtes en milieu scolaire sont une source de donne´es pour e´valuer la couverture vaccinale des enfants et des adolescents, qu’il s’agisse de vaccins obligatoires mais e´galement recommande´s. Pour l’he´patite B, cela permet d’e´valuer l’impact des recommandations successives mais aussi de la re´percussion de la pole´mique autour de cette vaccination. Dans notre e´chantillon, 56 % des enfants e´taient « vaccine´s » (56,6 % toute anne´e
confondue et 56,7 % pour la cohorte ne´e en 2000). Ces re´sultats sont proches de ceux de´crits par Fonteneau et al. sur des enfants de la meˆme tranche d’aˆge en ˆIle-de-France (IDF) (tableau V) [10]. Au niveau national, la litte´rature re´ve`le une couverture vaccinale bien plus faible, de respectivement 33,5 % en 2002–2003 pour la cohorte ne´e en 1997 selon Antona et al. [11], 37,9 % en 2005–2006 pour la cohorte ne´e en 2000 selon Fonteneau et al. [10] et enfin de 29,8 % en 2008 pour la cohorte ne´e en 2002 selon Martinot et al. [12]. La couverture vaccinale en IDF apparaıˆt donc meilleure que la couverture moyenne du reste de la France. On note dans notre e´chantillon comme dans ces e´tudes, un taux de vaccination incomple`te relativement bas, malgre´ la complexite´ du sche´ma vaccinal. Les faibles pourcentages de couverture vaccinale observe´s semblent en partie explique´s par la pole´mique attribuant au vaccin la responsabilite´ de la survenue d’atteintes neurologiques [3]. Bien qu’aucune e´tude n’ait pu remettre en cause la balance be´ne´fice–risque largement favorable a` la vaccination [5–7], les donne´es portant sur les pre´adolescents montrent un recul important de leur couverture vaccinale de`s 1998 [3,4]. En 2006, Balinska et Le´on ont ainsi montre´ a` travers 3 enqueˆtes mene´es aupre`s de ge´ne´ralistes et pe´diatres que la perception du vaccin e´tait mauvaise en termes de se´curite´ tant aupre`s des me´decins que des parents. Pre`s de 55 % de la population franc¸aise n’e´taient pas dispose´s a` faire vacciner leur enfant nourrisson [13]. Enfin, il est probable que le faible taux de couverture pour les anne´es de naissance concerne´es par notre e´tude soit aussi lie´ au sche´ma vaccinal en vigueur qui, pour la vaccination contre l’he´patite B, ne´cessitait des injections supple´mentaires a` des mois diffe´rents des vaccinations DTP. L’augmentation rapide de la couverture vaccinale contre l’he´patite B de`s l’introduction et le remboursement du vaccin hexavalent, en 2008, conforte cette hypothe`se [14]. La couverture vaccinale des enfants parisiens est meilleure qu’a` l’e´chelle nationale. Notre e´tude ne montre pas de de´clin de la couverture vaccinale en IDF au moment de l’interruption des campagnes de vaccination en milieu scolaire en 1998. Au contraire, la couverture a augmente´ progressivement et
Couverture vaccinale et département de résidence
CV 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
vaccination incomplète ou absente Vaccination complète (≥3 doses) correspondant aux enfants "vaccinés" 75
77
78
91
92
93
94
95
NC
Département de résidence Figure 1. Couverture vaccinale par de´partement de re´sidence. CV : couverture vaccinale ; NC : donne´es non connues ; 75 : Paris ; 77 : Seine-et-Marne ; 78 : Yvelines ; 91 : Essone ; 92 : Hauts-de-Seine ; 93 : Seine-Saint-Denis ; 94 : Val-de-Marne ; 95 : Val-d’Oise.
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Couverture vaccinale contre l’he´patite B
Figure 2. Couverture vaccinale et arrondissements de Paris. CV : couverture vaccinale.
significativement a` partir de 1998 dans la tranche d’aˆge e´tudie´e. Ce meilleur taux local de couverture vaccinale comme la progression observe´e semblent s’expliquer par la taille de la zone urbaine parisienne. La plupart des e´tudes ont en effet montre´ des disparite´s re´gionales de couverture vaccinale lie´es a` la taille de la zone d’habitation (les enfants habitant dans une zone > 20 000 habitants e´tant mieux vaccine´s que les autres [10]). C’est ainsi que l’IDF apparaıˆt souvent comme la re´gion la mieux vaccine´e contre l’he´patite B. Ceci pourrait s’expliquer en partie par la pre´sence d’une politique vaccinale particulie`rement active a` travers une densite´ e´leve´e de centres de protection maternelle et infantile (PMI) en IDF. En te´moignent les donne´es de la Direction de la recherche, des e´tudes, de l’e´valuation et des statistiques (DREES) qui mettent en avant une offre de consultation infantile particulie`rement e´leve´e pour les de´partements d’IDF, en comparaison des autres de´partements du territoire [15]. En effet, l’e´tude sur la PMI en France mene´e par
l’Inspection ge´ne´rale des affaires sociales a re´ve´le´ qu’en 2004, 4 de´partements (Paris, Val-de-Marne, Hauts-de-Seine et Essonne) dispensaient entre 4 et 8 fois la norme minimale de consultations infantiles calcule´e a` l’e´chelle nationale) [16]. Au-dela` de la taille de la zone urbaine et de la densite´ de PMI, les chiffres de notre e´tude semblent lie´s a` la position ge´ographique. De nombreuses e´tudes ont mis en avant le fait que la couverture vaccinale serait meilleure au nord qu’au sud de la France [17–20]. Une e´tude mene´e en 1999 rattachait a` ce constat des pratiques vaccinales moins syste´matiques ainsi que la pre´sence de nombreuses associations anti-vaccins dans le sud de la France [21]. Notre e´tude met e´galement en avant des disparite´s locales. En effet, certains arrondissements de Paris be´ne´ficient d’une meilleure couverture vaccinale que d’autres. C’est le cas du 19e et du 18e arrondissement. Nous ne sommes pas en mesure d’expliquer ces diffe´rences, ne´anmoins quelques pistes de re´flexions peuvent eˆtre donne´es. Ces arrondissements parisiens sont ge´ne´ralement le bassin de
Tableau III Couverture vaccinale par anne´e de naissance. Anne´e de naissance E´chantillon Vaccination absente ou incomple`te (%) Vaccination comple`te ( 3 doses) correspondant aux enfants « vaccine´s » (p-global < 0,001) Vaccination comple`te ( 3 doses avec respect des intervalles entre les injections) correspondant aux enfants « correctement vaccine´s » (p-global < 0,001)
1997 18 395 8517 (46,3)
1998 19 297 9174 (47,5)
1999 19 003 8546 (45)
2000 18 640 8062 (43,3)
2001 18 239 7341 (40,2)
2002 14 540 5284 (36,3)
Total 108 114 46 924 (43,4)
9878 (53,7)
10 123 (52,5)
10 457 (55)
10 578 (56,7)
10 898 (59,8)
9256 (63,7)
61 190 (56,6)
7368 (40,1)
7800 (40,4)
8120 (42,7)
8234 (44,2)
8569 (47)
7398 (50,9)
47 489 (43,9)
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Figure 3. Couverture vaccinale et pays de naissance. CV : couverture vaccinale ; NC : pays de naissance non connu.
familles de´favorise´es ou immigrantes, consultant majoritairement les centres de PMI dont la densite´ est e´leve´e dans ces zones plus a` risque de pre´carite´ [10,16,19]. La litte´rature montre ainsi que le suivi vaccinal par les PMI (plutoˆt que les cabinets libe´raux de ville) influence positivement la couverture vaccinale [19]. D’autres e´tudes e´tudiant les de´terminants d’autres vaccinations non obligatoires, comme celle par le bacille de Calmette et Gue´rin (BCG), ont montre´ que les enfants de familles appartenant au quartile de revenus plus e´leve´s et n’e´tant pas issus de l’immigration e´taient globalement moins bien vaccine´s, peut-eˆtre en raison d’un risque perc¸u comme faible par ces familles ou leur me´decin traitant [22]. Au-dela` de la taille de la zone urbaine, de la position ge´ographique et de la promotion de la vaccination par les PMI, l’analyse des couvertures vaccinales montre que la couverture pour l’he´patite B est lie´e au statut professionnel du pe`re (les enfants sont mieux vaccine´s si le pe`re est au choˆmage ou retraite´ qu’actif) [10]. Notre e´tude n’a pas permis de conforter ces re´sultats en l’absence des donne´es ne´cessaires. Les seuls de´terminants que nous avons pu explorer sont l’anne´e de naissance, le lieu de re´sidence, mais e´galement le pays de naissance. Il apparaıˆt ainsi que la couverture vaccinale est moins bonne chez les enfants ne´s en Afrique. Ce re´sultat doit attirer l’attention puisque, parmi les porteurs chroniques de l’he´patite B, pre`s d’un tiers sont ne´s dans un pays de moyenne ou forte ende´micite´ pour le virus de l’he´patite B, comme l’Afrique [23]. En 2009, le barome`tre sante´ montrait une opinion favorable de 68 % des me´decins ge´ne´ralistes a` la vaccination des nourrissons [24]. Ces re´sultats ont e´te´ suivis d’actions puisqu’on pouvait observer une progression de la couverture vaccinale (selon un sche´ma complet) des 24–35 mois, passant de 38,6 % en 2009 a` 68,6 % en 2011 [12]. Ce meˆme barome`tre sante´ re´ve´lait que les me´decins e´taient plus favorables a` la vaccination des adolescents (78 %) que des nourrissons (68 %).
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Tout comme les me´decins, les parents semblent plus favorables a` la vaccination des adolescents [13]. Les efforts doivent donc eˆtre poursuivis, l’enjeu majeur e´tant le rattrapage de la vaccination contre l’he´patite B chez les enfants tre`s nombreux n’ayant pas e´te´ vaccine´s alors qu’ils e´taient nourrissons. En effet, nous avons mis en e´vidence que 43,4 % des enfants n’e´taient pas vaccine´s en IDF a` leur entre´e en CP entre 2002 et 2008. S’il est probable qu’un certain nombre d’entre eux a be´ne´ficie´ d’un rattrapage, il est aussi certain qu’un pourcentage important de ces enfants aˆge´s de 12 a` 17 ans en 2014 restait non vaccine´. Au-dela` de 2 ans, les donne´es montrent en effet un faible rattrapage chez le plus grand enfant et chez l’adolescent. En te´moignent le rapport des recommandations 2014 et les re´sultats de l’enqueˆte de vaccinoscopie qui indiquent des couvertures vaccinales avec sche´ma complet pour les adolescents de 14–16 ans de 37,4 % en 2011 [25,26]. Le rattrapage doit absolument se faire avant l’exposition au risque. Comme l’ont souligne´ Antona et al., si 80 % des nourrissons sont de´sormais vaccine´s, 6 adolescents sur 10 ne le sont pas, alors qu’ils entrent dans une pe´riode d’exposition au risque (entre´e dans la vie sexuelle, dans l’aˆge du tatouage et du piercing, initiation a` l’usage de drogue, etc.) [27]. Il est d’autant plus justifie´ que la classe d’aˆge des 20–39 ans est celle pour laquelle l’incidence de l’he´patite B est de´crite comme la plus e´leve´e [2]. Le point fort de notre e´tude est l’acce`s aux donne´es de la base de la mairie de Paris qui nous a permis d’e´tudier un e´chantillon d’enfants parisiens de taille conside´rable. En effet, plus de 200 000 enfants ont e´te´ re´pertorie´s, ce qui repre´sente 70 % des enfants scolarise´s a` Paris [9]. Cet e´chantillon pre´sente des donne´es relativement exhaustives concernant la couverture vaccinale contre l’he´patite B, permettant non seulement une analyse de la couverture vaccinale de ces enfants mais aussi de mettre en relief certaines caracte´ristiques associe´es a` la vaccination (lieu de naissance et de re´sidence, notamment). Enfin, peu d’e´tudes permettent d’e´tudier aussi pre´cise´ment
Couverture vaccinale contre l’he´patite B
Tableau IV De´terminants de la couverture vaccinale (CV). Re´sultats de l’analyse multivarie´e sur les enfants « vaccine´s » (ayant rec¸u au moins 3 doses). Variables d’inte´reˆts
Modalite´
CV (%) ( 3 doses)
OR ajuste´
Sexe
Fille Garc¸on NC
49,3 50,5 0,2
cp75004b cp75001 cp75002 cp75003 cp75005 cp75006 cp75007 cp75008 cp75009 cp75010 cp75011 cp75012 cp75013 cp75014 cp75015 cp75016 cp75017 cp75018 cp75019 cp75020 France Afrique Afrique du nord Ame´rique centrale Ame´rique du Nord Ame´rique du Sud Antilles Asie Est Europe Moyen-Orient Oce´anie Oce´an indien Russie NC
45,3 50,7 62,2 57,1 50,0 46,9 52,2 53,4 48,8 60,8 52,1 52,3 58,5 52,9 52,1 52,4 55,1 61,9 65,0 60,9 57,7 41,9 49,5 81,4 69,7 59,2 47,6 42,8 45,5 64,0 63,6 80,0 45,7 33,7 49,5
Re´fe´rence 0,987 1,030 1,090a Re´fe´rence 1,120 1,650 1,650 1,240 1,130 1,380 1,310 1,150 1,760 1,290 1,330 1,660 1,330 1,320 1,320 1,420 1,820 2,070 1,790 Re´fe´rence 0,548 0,717 1,250 1,260 0,709 0,613 0,512 0,484 1,020 1,380 2,120 0,474 0,471 0,749
Anne´e de naissance Arrondissement
Pays de naissance
IC 95 %
p
0,96–1,01 0,74–1,42 1,08–1,09
0,315 0,863 < 0,001
0,90–1,39 1,38–1,97 1,41–1,94 1,07–1,43 0,96–1,34 1,18–1,61 1,13–1,54 1,00–1,33 1,54–2,02 1,13–1,47 1,16–1,51 1,46–1,89 1,17–1,52 1,16–1,50 1,15–1,50 1,25–1,62 1,60–2,06 1,83–2,36 1,57–2,03
0,309 < 0,001 < 0,001 < 0,05 0,145 < 0,001 < 0,001 0,050 < 0,001 < 0,001 < 0,001 < 0,001 < 0,001 < 0,001 < 0,001 < 0,001 < 0,001 < 0,001 < 0,001
0,50–0,60 0,66–0,78 0,73–2,14 1,06–1,49 0,59–0,84 0,46–0,82 0,46–0,57 0,42–0,55 0,90–1,16 1,12–1,70 0,60–8,35 0,36–0,62 0,36–0,60 0,70–0,81
< 0,001 < 0,001 0,404 < 0,05 < 0,001 < 0,001 < 0,001 < 0,001 0,703 < 0,05 0,249 < 0,001 < 0,001 < 0,001
NC : donne´es non connues ; IC : intervalle de confiance ; Cp : code postal. OR (odds ratio) correspondant a` l’augmentation de la couverture vaccinale lorsque l’anne´e de naissance augmente de 1 entre 1997 et 2002. b Le 4e arrondissement a e´te´ choisi comme arrondissement de re´fe´rence en raison de la couverture vaccinale la plus faible. a
les intervalles entre les doses de vaccin et d’aborder ainsi, audela` de la couverture vaccinale, la question de la « protection vaccinale » intuitivement lie´e au sche´ma complet. Notre e´tude pre´sente cependant un certain nombre de limites. Compte tenu d’une saisie manuelle des informations contenues dans les carnets de sante´, des erreurs de saisie n’ont pas permis d’inclure l’ensemble des enfants de la base initiale. Nous avons conside´re´ comme « non vaccine´s » les enfants pour lesquels une information vaccinale DTP e´tait disponible, sans information concernant l’he´patite B. Parmi ces enfants, nous ne sommes pas en mesure de connaıˆtre la
proportion d’enfants ayant e´te´ vaccine´s contre l’he´patite B mais dont l’information n’avait pas e´te´ recueillie dans le carnet de sante´. Notre calcul de couverture vaccinale est certainement sous-estime´ de par ce biais d’information. Comme mentionne´, nous avons estime´ le taux d’erreur de 2 %, ce qui n’impacte pas les tendances ni la significativite´ de nos re´sultats. Les enfants re´pertorie´s dans la base de donne´es e´taient scolarise´s dans les e´coles publiques parisiennes. Les enfants scolarise´s dans les e´coles prive´es n’ont pu eˆtre e´tudie´s. En 2009–2010, pour 137 481 enfants scolarise´es dans les e´coles publiques parisiennes, 39 022 e´taient inscrits dans des
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V. Personne et al.
Tableau V Couverture vaccinale contre l’he´patite B : comparaisons avec la litte´rature.
Vaccination absente Vaccination incomple`te (< 3 doses) Vaccination comple`te ( 3 doses) Vaccination comple`te ( 3 doses) avec respect des intervalles
2002–2008 (n = 108 114) Ensemble de la cohorte 1997–2002 IDF (%) a
2005–2006 (n = 18 640) Cohorte ne´e en 2000 IDF a
2002–2003 (n = 18 395) Cohorte ne´e en 1997 IDF a
2002–2003 (n = 4362) Cohorte ne´e en 1997 France Antona et al. [11] b
2005–2006 (n = 21 346) Cohorte ne´e en 2000 France Fonteneau et al. [10] b
2005–2006 (n = –) Cohorte ne´e en 2000 IDF Fonteneau et al. [10] b
2008 (n = 857) Cohorte ne´e en 2002 France Martinot et al. [12] b
38,5 5
– –
– –
55,6 % 10,9 %
56,7 % 5,4 %
– –
50,9 % –
56,6
56,7 %
53,7 %
33,5 %
37,9 %
52,3 %
29,8 %
43,9
44,2 %
40,1 %
–
–
–
–
IDF : ˆIle-de-France ; – : donne´es non e´tudie´es ou non pre´cise´es par les auteurs. Donne´es de notre e´tude. b Donne´es des e´tudes de la litte´rature. a
e´coles prive´es : soit un cinquie`me des e´le`ves d’e´cole maternelle et un quart des e´le`ves d’e´coles e´le´mentaires [9]. Notre e´tude repre´sente donc les trois-quarts de la population des enfants scolarise´s a` Paris. Ne´anmoins, les re´sultats des enqueˆtes triennales de l’Institut de veille sanitaire (InVS) n’ont pas rapporte´ de diffe´rence significative de couverture vaccinale entre les e´coles publiques et les e´coles prive´es en France [10]. Nous avons volontairement distingue´ les enfants « vaccine´s » (ayant rec¸u au moins 3 doses du vaccin) des enfants « correctement vaccine´s » (ayant rec¸u au moins 3 doses du vaccin avec respect des intervalles entre les injections, selon le sche´ma complet). L’objectif e´tait d’e´voquer a` la fois la couverture (par l’e´valuation de la proportion d’enfants « vaccine´s ») mais aussi la protection vaccinale (par l’e´valuation de la proportion d’enfants « correctement vaccine´s »). En re´alite´, il est probable qu’une partie des enfants conside´re´s comme « vaccine´s », soit vraisemblablement « correctement vaccine´s » lie´ au biais d’information discute´ ci-dessus. Ensuite, a` ce jour, les e´tudes d’immunoge´nicite´ ne permettent pas d’affirmer l’absence de protection vaccinale chez un individu ayant rec¸u un bon nombre de doses sans respect des intervalles entre les doses [28]. Pour ces deux raisons, les donne´es pre´sente´es sousestiment vraisemblablement la re´alite´ de la protection vaccinale contre l’he´patite B.
5. Conclusion Dans cette cohorte d’enfants aˆge´s de 6 ans entrant en classe pre´paratoire entre 2002 et 2008, 56 % e´taient vaccine´s contre l’he´patite B. Si la re´gion parisienne semble be´ne´ficier d’une couverture vaccinale plus e´leve´e qu’a` l’e´chelle nationale, celle-ci n’en reste pas moins insuffisante. Pre`s de 40 % des enfants de cette cohorte n’e´taient pas vaccine´s a` leur entre´e
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en CP et sont aujourd’hui des adolescents aˆge´s de 12 a` 17 ans. Depuis la mise a` disposition et le remboursement du vaccin hexavalent en 2008, la couverture vaccinale des nourrissons contre l’he´patite B a augmente´ spectaculairement, mais n’a pas entraıˆne´ ne´anmoins dans son sillon le rattrapage de ces adolescents. En effet, les donne´es de la litte´rature indiquent qu’un tiers d’entre eux seulement a be´ne´ficie´ d’un rattrapage. Il existe donc une ve´ritable urgence a` prote´ger ces adolescents non vaccine´s qui constituent aujourd’hui une cohorte a` risque. La strate´gie de rattrapage entre 11 et 15 ans prend ainsi tout son sens et doit mobiliser le corps me´dical de premie`re ligne en vue d’un rattrapage massif.
Financement Aucune aide financie`re ni publication pre´liminaire.
De´claration d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article.
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