Abstracts / Cancer/Radiothérapie 23 (2019) 800–840
P012
Tolérance et efficacité de l’implantation et du suivi de marqueurs fiduciels en radiothérapie stéréotaxique robotisée extracrânienne
N. Scher ∗ , M. Bollet , H. Lamallem , O. Bauduceau , G. Bouilhol , D. Foster , A. Toledano Institut de radiochirurgie Hartmann, Levallois-Perret, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Scher) Introduction et but de l’étude L’objectif de cette étude était d’évaluer la faisabilité, l’efficacité et les complications liées à l’implantation et au suivi de marqueurs fiduciels dans le cadre de traitements par de radiothérapie stéréotaxique de localisation ® extracrânienne avec le CyberKnife . Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective monocentrique qui a collecté les données de tous les patients traités entre juin 2014 et novembre 2017, par irradiation stéréotaxique extracrânienne avec suivi des marqueurs fiduciels. Les informations concernant la procédure d’implantation, la toxicité liée à l’implantation, le nombre de marqueurs implantés et suivis pendant le traitement ont été recueillis. Les toxicités ont été évalués selon les Common Terminology Criteria for Adverse Events (CTCAE v4). Le taux de réussite technique a été évalué et était basé sur la possibilité de suivre de manière optimale la cible pendant toutes les fractions de traitement. Résultats et analyse statistique En tout, 2505 patients ont été traités par irradiation stéréotaxique, dont 25 % avec suivi de marqueurs fiduciels. Le nombre total de procédures d’implantation était de 616 et 1 543 marqueurs ont été implantés. Les taux de complications liées aux différentes procédures d’implantation étaient de 3 %, avec 16 événements de grade 1 et quatre de grade 2. Les 1295 marqueurs ont finalement été suivis sur l’ensemble des fractions des différents traitements avec un taux de réussite technique de 84 %. La différence entre le nombre de marqueurs implantés et le nombre de marqueurs suivis pendant le traitement a significativement diminuée au cours du temps. Conclusion L’implantation de marqueurs fiduciels est bien tolérée et le suivi de ces marqueurs semblent techniquement efficace pour le traitement par irradiation stéréotaxique de tumeurs extracrâniennes. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.039
Réirradiations P013
Curiethérapie prostatique de rattrapage pour une récidive locale après prostatectomie et irradiation externe : données de faisabilité pour cinq patients C. Le Roy 1 , J. Charret 1 , F. Gassa 1 , O. Desmettre 2 , O. Rouvière 3 , V. Isnardi 4 , A.A. Serre 1 , P. Pommier 1,∗ 1 Radiothérapie, centre Léon-Bérard, Lyon 2 Urologie, Clinique protestante, Caluire 3 Radiologie, hôpital Édouard-Herriot 4 Médecine nucléaire, centre Léon-Bérard, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Pommier)
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Introduction et but de l’étude Il s’agissait d’un étude de la faisabilité d’une réirradiation par une technique de curiethérapie des récidives locales dans la loge de prostato-vésiculectomie. Matériel et méthodes Entre janvier 1991 et septembre 2018, cinq patients ont eu une curiethérapie de rattrapage après prostatectomie suivie d’une radiothérapie externe de la loge prostatique, adjuvante (deux) ou pour une récidive biochimique (trois). La récidive locale était histologiquement prouvée, bien identifiable sur l’IRM et en échographie, d’allure unique sur la tomographie par émission de positrons (TEP)-scanographie à la choline. Trois patients étaient en situation d’hormonorésistance, dont deux préalablement pris en charge par de la chimiothérapie. Un patient avait préalablement bénéficié d’une reprise de radiothérapie externe pelvienne pour des récidives ganglionnaires pelviennes localisées. Quatre récidives étaient localisées dans la loge de prostatectomie et une dans la loge de vésiculectomie. La curiethérapie a été réalisée par implants permanents d’iode 125, délivrant une dose comprise entre 145 à 160 Gy. Résultats et analyse statistique Le délai médian entre la radiothérapie externe et la curiethérapie était de 7 ans [6–20 ans]. Le suivi médian après la curiethérapie était de 4 ans [1–7 ans]. Trois patients ont souffert d’une toxicité aiguë de grade 2 ; il n’y avait aucune toxicité de grade 3 ou plus. Aucune toxicité tardive de grade 2 ou plus n’a été observée. Le contrôle local a été obtenu pour les cinq patients, mais quatre d’entre eux ont été atteints d’une progression ganglionnaire pelvienne (deux) ou métastatique (deux). Conclusion La curiethérapie pour une récidive locale après radiothérapie externe dans une loge de prostatectomie semble faisable en termes de tolérance pour des patients sélectionnés. Un suivi à plus long terme avec une cohorte plus importante est nécessaire pour évaluer le bénéfice potentiel de cette stratégie thérapeutique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.040 P014
Curiethérapie de rattrapage pour les carcinome épidermoïdes de la cavité orale ou de l’oropharynx en territoire déjà irradiés : résultats d’une étude rétrospective sur 25 patients P.-M. Pialat 1,∗ , M. Mounié 2 , B. Fleury 3 , J.P. Suchaud 4 , S. Racadot 1 , P. Pommier 1 1 Radiothérapie, centre Léon-Bérard, Lyon 2 Unité d’évaluation médicoéconomique, CHU de Toulouse, Toulouse 3 Radiothérapie, centre Marie-Curie, Valence 4 Radiothérapie, CH de Roanne, Roanne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P.-M. Pialat) Introduction et but de l’étude Le but était d’analyser l’intérêt d’une curiethérapie de rattrapage pour des carcinomes épidermoïdes de la cavité orale ou oropharyngés apparus en territoires irradiés. Matériel et méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective des dossiers de 25 patients pris en charge de 1997 à 2016 dans notre centre pour une récidive (quatre patients) ou pour une nouvelle tumeur primitive (21 patients) en territoire déjà irradié. Seulement trois patients n’ont pas été opérés avant le traitement, et quatre ont rec¸u de la chimiothérapie. Quinze patients ont été pris en charge par une curiethérapie seule, sans radiothérapie externe, et dix par une radiothérapie externe et une curiethérapie. La dose médiane de curiethérapie était de 45 Gy (extrêmes : 15 à 64 Gy) pour une dose cumulée médiane de 57 Gy (extrêmes : 40 à 80 Gy). Le temps médian entre la première et la seconde irradiation était de 56 mois. Tous les patients ont été classifiés selon leur âge, l’indice de masse corporelle, stade tumoral et la dose de radiothérapie. Résultats et analyse statistique La survie médiane était de 16 mois. La seule variable significative était le stade tumoral avec une survie
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globale médiane de 27 mois pour les cancers de stade T1 contre 14,5 mois ceux plus évolués (p = 0,046). En termes de contrôle local nous avons noté cinq récidives locales dont une seule apparue chez un patient irradié avec une dose supérieure à 60 Gy. En analyse multifactorielle, le taux de risque de décès était réduit de 80 % en cas de réirradiation avec une dose globale supérieure à 60 Gy (p = 0,072). Quatre patients ont déclaré une toxicité tardive aiguë de grade III. Il n’a pas été retrouvé de toxicité tardive de grade III ou plus. Conclusion Un traitement multimodal incluant une curiethérapie de rattrapage peut être une bonne option thérapeutique à visée curative chez des patients atteints d’une seconde lésion, ou une récidive en territoire irradié de l’oropharynx ou de la cavité buccale, au prix d’une toxicité acceptable. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
cliniques, radiomique et combiné, respectivement ; pour le volume primitif ganglionnaire : le modèle clinique (AUC : 0,74, p < 0,001) était plus performant que les deux autres. Sur la cohorte de validation, la radiomique avait le meilleur pouvoir prédictif pour le volume tumoral primitif (AUC = 0,64) tandis que la clinique était plus performante pour le volume ganglionnaire. Conclusion Il s’agit de la première étude décrivant une méthodologie de sélection longitudinale de radiomiques extraits de tomographies coniques de patients avec un cancer de la sphère ORL et évaluant leur valeur pronostique. Le modèle radiomique à la troisième semaine semble avoir un potentiel prédictif pour le volume tumoral primitif mais pas pour le volume ganglionnaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.041
P016
Radiothérapie adaptative
Y a-t-il un intérêt à la replanification à mi-traitement au cours de la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité des carcinomes nasopharyngés ?
P015
Prédiction de la réponse à la radiothérapie par l’analyse longitudinale de paramètres de textures issus des tomographies coniques chez des patients atteints d’un cancer de la sphère ORL S. Sellami 1,∗ , M. Hatt 2 , D. Bouzid 2 , F. Lucia 1 , O. Pradier 1,2 , D. Visvikis 2 , U. Schick 1,2 1 Radiothérapie, CHRU de Brest hôpital Morvan, Brest 2 Latim, Brest, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Sellami) Introduction et but de l’étude Le but de ce travail était de décrire une méthodologie de sélection longitudinale de radiomique extraite des tomographies coniques embarquées de patients atteint d’un carcinome épidermoïde de la sphère ORL et d’établir une signature radiomique permettant de prédire la réponse thérapeutique à 3 mois. Matériel et méthodes Chez 102 patients (validation n = 68, entraînement n = 34), les volumes tumoraux primitifs et ganglionnaires issus de la planification ont été importés sur les tomographies coniques hebdomadaires. Quatre-vingt-huit radiomiques ont été extraits de chaque volume primitifs. Des courbes ROC ont été construites pour chaque radiomiques, sur chacunes des tomographies coniques afin d’évaluer leur pouvoir prédictif sur la réponse thérapeutique. Les radiomiques significatifs à chaque semaine ont été présélectionnés. Le plus petit changement détectable avec son intervalle de confiance à 95 % (IC95 %) a été déterminé (C = 1,96 × sd) pour chaque radiomique (SD = déviation standard des valeurs des calculs [tomographie conique 2 − tomographie conique 1]). Les différences absolues des calculs de [tomographie conique n − tomographie conique 1] ( radiomiques) ont été calculées. Les radiomiques présentant un changement au-delà de l’IC95 % chez plus de 10 % des patients ont été conservés. Une signature radiomique a été recherchée à la semaine durant laquelle se produisait le plus de changements. trois modèles ont été comparés : clinique, radiomique et combiné. Résultats et analyse statistique La signature radiomique a été établie à la semaine 3. Pour le volume tumoral primitif : les AUC (aire sous la courbe, prédiction de la réponse thérapeutique) étaient de 0,78 (p < 0,001), 0,71 (p = 0,006) et 0,74 (p < 0,001) pour les modèles
https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.042
W. Mnejja , H. Daoud ∗ , N. Fourati , M. Kallel , T. Sahnoun , W. Siala , L. Farhat , J. Daoud Radiothérapie, CHU Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Daoud) Introduction et but de l’étude La radiothérapie adaptative est un nouveau concept qui permet de tenir compte et intégrer les changements spécifiques à chaque patient apparus en cours de traitement dans la procédure thérapeutique. L’objectif de ce travail était de quantifier l’apport dosimétrique de la replanification à mi-traitement au cours de radiothérapie conformationelle avec modulation d’intensité (RCMI) des carcinomes nasopharyngés. Matériel et méthodes Quatre patients parmi 20 pris en charge par RCMI pour un carcinome nasopharyngé ont été inclus dans cette étude et ont bénéficié d’une deuxième optimisation à 38 Gy tenant compte des modifications anatomiques. La décision de refaire la planification a été prise pour un dépassement des contraintes de dose au niveau des structures neurologiques dans un cas, de majoration de la dose au niveau des parotides dans un cas et une détérioration de la couverture des volumes cibles prévisionnels avec un dose dans 95 % du volume inférieure à 95 % de la dose prescrite dans deux cas. Résultats et analyse statistique Pour le premier cas, après replanification, la dose maximale passait de 62 Gy à 55,93 Gy au niveau du tronc cérébral, de 54 à 35,49 Gy au niveau du nerf optique droit et de 61 à 56,54 Gy au niveau du nerf optique gauche. Dans le deuxième cas, les doses moyennes étaient réduites à 30,21 Gy au niveau de la parotide droite (37,9 Gy) et à 30,82 Gy du côté gauche (50 Gy) sans altérer la couverture des volumes cible prévisionnels. Pour les deux autres cas, la deuxième optimisation a permis d’améliorer la couverture au niveau des volumes cible prévisionnels sans augmenter celles des organes à risque. Le gain moyen était de 6,2 Gy pour le volume cible prévisionnel à bas risque, de 0,83 Gy pour le volume cible prévisionnel à risque intermédiaire et de 2,16 Gy pour le volume cible prévisionnel à haut risque. Conclusion La génération d’un nouveau plan de traitement à 38 Gy chez ces quatre patients a permis d’améliorer la couverture des volumes cible prévisionnels et de réduire les doses au niveau des organes à risque. Ce gain dosimétrique devrait être confirmé et validé sur le plan clinique par des essais prospectifs. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.07.043