S490 stases cérébrales rapidement après l’arrêt du vemurafenib. Nous n’avons pas trouvé de facteur prédictif de survenue des métastases cérébrales dans cette cohorte. Conclusion.— L’apparition de métastases cérébrales sous vemurafenib est associée dans notre série à un pronostic très sombre avec 75 % de décès, majoritairement dans les 3 mois suivant le diagnostic. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.291 P123
DRESS sous vemurafenib : une bonne indication du dabrafenib ?夽 L. Troin a,∗ , S. Monestier b , E. Archier a , M.-A. Richard a , C. Gaudy-Marqueste a , A. Levy-Bencheton a , J.-J. Grob a a Dermatologie, Marseille, France b CHU Timone, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Effets secondaires cutanés ; Mélanome ; Thérapies ciblées Introduction.— Les rashs sous vemurafenib sont fréquents, généralement sans gravité, n’imposant pas l’arrêt du traitement, bien que de rares cas de toxidermies sévères aient été décrits (Lyell. . .). Observations.— Une patiente de 82 ans avec un mélanome lombaire d’emblée métastatique au diagnostic en janvier 2013 (nodulaire, Breslow 10 mm, ulcéré, mutation BRAFV600K, métastases ganglionnaires axillaires et pulmonaires), débute le 17 avril un traitement par Zelboraf® . Le 15 mai, elle présente un rash maculopapuleux étendu sur 40 % de la surface corporelle, sans critère de gravité (grade 3 CTCAE), des arthralgies avec cholestase et cytolyse (transaminases entre 1,5 et 2XN), une créatininémie à 130 mcmol/L et une éosinophilie à 0,65 G/L. Les adénopathies axillaires ne sont plus palpables. Compte tenu de la réponse clinique, le Zelboraf® est maintenu à posologie réduite, avec surveillance rapprochée. Le 23 mai, la cytolyse et l’éosinophilie se majorent et le Zelboraf® arrêté. Le 28 mai, la patiente est hospitalisée pour majoration du rash, fièvre et asthénie. Il n’y a pas d’atteinte muqueuse ni adénopathie. La cholestase est majorée (PAL X 4N) ainsi que l’éosinophilie (1,6 G/L). La patiente est fébrile et dyspnéique avec épisodes de désaturation. L’échographie abdominale élimine des métastases hépatiques, le bilan infectieux est négatif, y compris la recherche d’HHV6. Avec un score de Kardaun et al. à 6, le diagnostic de Drug rash with eosinophilia and systemic symptoms (DRESS syndrome) est retenu et du Cortancyl® 40 mg/j est introduit. L’évaluation radiologique après seulement un mois de Zelboraf® confirme une bonne réponse tumorale sur les cibles pulmonaires et la disparition des adénopathies axillaires. Une demande de dabrafenib en ATU (autorisation temporaire d’utilisation) est en cours. Discussion.— Ce cas de DRESS avec réponse clinique après un seul mois de traitement semble une indication du Dabrafenib. Le dabrafenib (Tafinlair® ) a été approuvé par la FDA le 29 mai 2013 dans les mélanomes métastatiques BRAF mutés. Il n’est disponible en France qu’en essai thérapeutique ou en ATU ponctuelles. Sa toxicité, en particulier cutanée, semble rare et la notion de réactions croisées avec les thérapies ciblées reste discutée, rendant le changement de molécule possible. À ce jour nous ne pouvons cependant pas encore juger de sa tolérance et de la réponse chez cette patiente. Conclusion.— Malgré la gravité du contexte métastatique, le DRESS impose l’arrêt définitif du vemurafenib. Le dabrafenib serait une alternative potentielle dans cette situation. Déclaration d’intérêt.— L. Troin : aucun, S. Monestier, consultant pour Roche, BMS, E. Archier : aucun, M. Richard, subvention de Roche, consultant pour BMS, C. Gaudy-Marqueste, consultant pour BMS, A. Levy-Bencheton : aucun, J.-J. Grob, consultant pour Roche, BMS, GSK. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.292
JDP 2013 P124
Complications ophtalmologiques sous vemurafenib : trois cas E. Funck-Brentano a,∗ , C. Longvert a , M. Guedj b , I. Bourgault a , P. Saiag a a Dermatologie, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, France b Ophtalmologie, hôpital Cochin, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Mélanome ; Uvéite ; Vemurafenib Introduction.— Les troubles oculaires sous vemurafenib (V.) ne sont pas rapportés en dehors des études de phase 2 et 3 (< 5 %). Nous rapportons trois cas chez des patients suivis pour un mélanome métastatique stade IIIc ou IV. Observations.— Cas 1.— Une femme de 69 ans présentait après 19 jours de V. 960 mg×2/j une uvéite antérieure grade 2 évoluant vers une panuvéite bilatérale grade 4 avec hyalite sévère et décollement de rétine responsable d’une cécité bilatérale irréversible, malgré l’arrêt du V., des injections intravitréennes et des bolus de corticoïdes. Bien qu’en réponse partielle, le V. n’était pas repris et la patiente a été traitée par chimiothérapie. Cas 2.— Une femme de 75 ans présentait après 138 jours de V. 960 mg × 2/j une uvéite antérieure aiguë bilatérale grade 2, d’évolution favorable après l’arrêt du V., collyres et injections intravitréennes de corticoïdes. On observait deux récidives grade 2 de l’uvéite, à droite survenant 1 mois après reprise à 100 % de la dose (après 6 semaines à 75 % sans récidive), puis à gauche avec hyalite, 6 semaines après reprise à 75 % (après 4 semaines à 50 % sans récidive). Ces deux récidives étaient d’évolution favorable à l’arrêt du V. et traitements locaux. La patiente étant en rémission complète, le V. n’a pour le moment pas été repris. Cas 3.— Un homme de 54 ans présentait après 245 jours de V. 960 mgx2/j une épisclérite gauche grade 2, résolutive après l’arrêt du V. et collyres de corticoïdes. Le V. était repris 15 plus tard à 75 % de la dose, mais 7 jours après, le patient avait un épisode similaire homolatéral. Devant l’absence de signe de gravité, le V. était poursuivi à 50 % de la dose. Le patient est toujours en rémission complète et l’épisclérite n’a pas récidivé. Pour nos trois cas, les étiologies non médicamenteuses étaient exclues par les explorations complémentaires. Discussion.— Nous rapportons un cas d’épisclérite et deux cas d’uvéite survenues dans un délai médian de 138 jours [19—245] après le début du V., dont une uvéite sévère responsable d’une cécité irréversible. Pour les cas 2 et 3, une fois l’effet secondaire résolu, le V. était repris à dose réduite, associé à une surveillance ophtalmologique accrue compte-tenu du bénéfice/risque : patients en rémission complète et possibilité de contrôler ces troubles oculaires par des traitements locaux. On observait alors une récidive de l’effet secondaire, touchant parfois l’œil controlatéral, malgré une dose de 75 %. Aucune récidive n’était observée à 50 % de la dose. Le dabrafenib pourrait être une alternative intéressante pour ces patients mais des cas d’uvéite ont également été décrits. Conclusion.— Les prescripteurs du V. et les ophtalmologistes doivent être informés de cet effet secondaire. Le risque de cécité irréversible pose le problème du bénéfice/risque du V. en situation adjuvante. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.293