65e Congrès franc¸ais de médecine interne, Clermont-Ferrand, 14, 15 et 16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S53
ral), était stable pour trois patients et s’est amélioré chez un patient. Les valeurs de CRP n’étaient pas significativement différentes entre le début et la fin de l’étude. Conclusions.– L’anakinra ne semble pas efficace dans le traitement de la MEC. Ces différences avec les résultats d’études antérieures tiennent peut-être au fait que nos patients avaient des atteintes plus sévères de leur maladie. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.114 CO104
Épidémiologie et description à base de population de la maladie de Behc¸et en Martinique C. Deligny a , L. Antonio b , B. Garnery c , H. Merle d , P. Numéric c , A. Signate e , C. Derancourt f , V. Dehlinger g , G. Jean-Baptiste g , S. Arfi h a Centre hospitalier de Fort-de-France, Fort-de-France, Martinique, France b Médecine vasculaire, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, Martinique, France c Médecine interne, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, Martinique, France d Ophtalmologie, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, Martinique, France e Neurologie, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, Martinique, France f Dermatologie, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, Martinique, France g Rhumatologie, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, Martinique, France h Médecine interne et rhumatologie, CHU Fort-de-France, Fort-de-France, Martinique, France Introduction.– Il n’existe aucune étude épidémiologique fournissant la fréquence de la maladie de Behc¸et (MB) dans les populations originaires d’Afrique noire. De même, très peu de descriptions de cette maladie dans ces populations sont disponibles. Nous rapportons ici l’incidence, la prévalence et les caractéristiques principales de cette maladie dans la population martiniquaise. Patients et méthodes.– En décembre 2011, nous avons consulté de multiples sources pour recueillir l’ensemble des cas de MB : – les département d’informatique des trois hôpitaux principaux ; – les fichiers du centre de compétence maladie auto-immunes rares ; – les fichiers des rhumatologues libéraux comme hospitalier ; – une lettre et un contact personnel avec l’ensemble des ophtalmologistes de l’île ; – les fichiers de la sécurité sociale. Les patients furent inclus s’ils vivaient en Martinique, et furent classés comme cas certains s’ils répondaient aux critères internationaux. Le diagnostic n’était considéré comme probable s’ils avaient une aphtose buccale récidivante associée à un seul autre critère international sans autre diagnostic différentiel. Nous avons estimé l’incidence sur la période 1997–2011 et un point de prévalence a été fait en décembre 2011. Les caractéristiques démographiques des patients ainsi que celles de la MB furent recueillies. Résultats.– Quarante-huit patients furent déclarés comme porteurs d’une MB. Seuls 36 remplissaient les critères : 22 femmes et 14 hommes (sex-ratio F : H : 1,57 : 1). L’âge moyen au diagnostic était de 38,5 ans (extrêmes : 8–64 ans), 36,6 ans chez les femmes et 41,6 ans chez les hommes. Sept patients (19,4 %) voyaient débuter leur maladie après 50 ans. L’âge moyen entre les premiers signes et le diagnostic était de 4,2 ans (8–64). Vingthuit virent leur maladie débuter entre 1997 et 2011 donnant une incidence annuelle moyenne brute de 0,72/105 habitants par an, soit 0,79/105 , 0,59/105 , 0,37/105 , 0,35/105 chez respectivement les femmes, les hommes, les cas certains et probables. En décembre 2011, 28 patients étaient en vie, cinq perdus de vue et trois décédés : la prévalence brute était estimée à 7,04/105 habitants (femmes :
S51
7,49/105 ; hommes : 6,51/105 ). Si tous les patients avaient des ulcères oraux, seuls 75,6 % des ulcères buccaux. Les principales manifestations dermatologiques étaient : pseudofolliculite (52 %), érythème noueux (13,5 %). Le test pathergique n’était pratiqué que chez six patients et positif chez quatre. Neuf patients (25 %) avaient une atteinte ophtalmologique : uvéite antérieure (55,5 % ; n = 5), panuvéite et uvéite postérieure (11,1 % ; n = 1 chacun), ulcérations conjonctivales (22,2 %, n = 2). Les atteintes du système nerveux central parenchymateuses étaient retrouvées sept fois, soit plus fréquemment que les non parenchymateuses (trois patients). Aucune thrombose veineuse cérébrale n’était mise en évidence. Les manifestations rhumatologiques concernaient 20 patients (55,6 %) : polyarthrite (38,9 %), monoarthrite et spondylarthropathie (11,1 % chacun). Les thromboses veineuses profondes et superficielles étaient vues dans deux et un cas respectivement. La seule atteinte artérielle était une occlusion de l’artère centrale de la rétine. Sur le plan digestif, le côlon était la cible principale de la MB dans six cas alors que la seule autre atteinte notée était la région iléo-cœcale chez un patient. Une patiente présentait un MAGIC syndrome. Conclusions.– La MB semble rare dans la population majoritairement d’origine Africaine de Martinique par rapport aux pays du pourtour méditerranéen et de la majorité des pays asiatiques. L’incidence semble est comparable à l’Espagne et à la Suisse, seuls pays ou cette donnée est disponible. La prévalence est plus forte qu’aux États-Unis et dans la majorité des pays européens. Les formes à début tardif et de faible gravité semblent fréquentes. La prévalence des thromboses y est faible de même que les manifestations ophtalmologiques. La thrombose veineuse cérébrale n’est pas retrouvée dans notre population. La MB présente donc des particularités dans les populations originaires d’Afrique noire aux vues de ces premières données en Martinique. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.115 CO105
Différences cliniques selon le sexe dans la maladie de Behc¸et : méta-analyse du registre national allemand et d’une revue méthodique de la littérature L.-B. Luong Nguyen a , N. Bonitsis b , A. Altenburg b , C.C. Zouboulis b , A. Mahr a a Médecine interne, hôpital Saint-Louis, Paris, France b Dermato-vénérologie, centre médical de Dessau, Dessau, Allemagne Introduction.– La présentation de la maladie de Behc¸et (MB) est très polymorphe mais les facteurs à l’origine de la variabilité clinique interindividuelle sont peu connues. Des différences en fonction du sexe, qui renvoient à des mécanismes physiopathologiques dépendant du sexe, ont été décrites mais restent mal définies. Pour mieux caractériser les effets du sexe sur l’expression phénotypique de la maladie de Behc¸et, nous avons entrepris une méta-analyse combinant les données d’un registre de MB national et d’une revue méthodique de la littérature. Patients et méthodes.– Les articles pertinents ont été identifiés par une recherche méthodique de la littérature utilisant les bases de données PubMed/Medline et Embase. Seuls les articles renseignant sur la distribution d’au moins trois caractéristiques cliniques en fonction du sexe ont été sélectionnés. Les renseignements extraits ont été groupés avec ceux du registre national multicentrique allemand qui recueille de manière prospective des informations démographiques et cliniques de patients atteints de MB depuis 1990. Pour les variables avec au moins cinq études informatives, des risques relatifs (RR) globaux ont été calculés. Tous les RR étaient calculés avec des modèles à effet aléatoire. L’hétérogénéité entre les études individuelles a été mesurée par le I2 . Résultats.– Sur les 633 publications sélectionnées par la recherche, 27 remplissaient les critères d’éligibilité. Le registre national allemand apportait des informations sur 721 patients supplé-