revue neurologique 170s (2014) a128–a134
Les scores moteurs (MDS-UPDRS, Hoehn et Yahr, Schwab et England), les e´chelles cognitives (MMS, MoCA et BREF), l’e´chelle de la de´pression (GDS), de la somnolence (Epworth) et le score de la dysautonomie SCOPA-AUT ont e´te´ utilise´s. Re´sultats.– Dans le groupe LRRK2, des troubles dysautonomiques ont e´te´ observe´s chez 40,9 % des patients avec une atteinte se´ve`re dans 11,2 % des cas. Ils e´taient domine´s par les troubles urinaires, les troubles sexuels et les troubles de la thermore´gulation. Seuls 9,9 % de nos patients ont e´te´ traite´s. Nous n’avons retrouve´ aucune diffe´rence significative concernant la fre´quence et la se´ve´rite´ de l’atteinte dysautonomique entre les deux groupes, a` l’exception d’une moindre se´ve´rite´ des troubles gastro-intestinaux chez les patients LRRK2 et une plus grande se´ve´rite´ des troubles de la thermore´gulation chez le meˆme groupe de patients, comparativement au groupe avec une MPI. La se´ve´rite´ de cette atteinte dysautonomique e´tait corre´le´e a` la se´ve´rite´ des atteintes motrice, cognitive, a` la de´pression, aux troubles du sommeil et a` la dose de L-dopa utilise´e. Discussion.– Conforme´ment aux donne´es de la litte´rature sur la MPI, la se´ve´rite´ de l’atteinte dysautonomique e´value´e par le score SCOPA-AUT, chez nos patients LRRK2 G2019S, e´tait corre´le´e avec la se´ve´rite´ motrice selon le score Hoehn et Yahr, a` la se´ve´rite´ des troubles cognitifs selon les scores de la BREF et le MOCA, a` la se´ve´rite´ de la de´pression selon le score GDS, a` la se´ve´rite´ des troubles du sommeil selon le score d’Epworth et aux scores de la partie I de l’UPDRS concernant la somnolence diurne et l’apathie. L’atteinte dysautonomique e´tait e´galement positivement corre´le´e a` la dose totale de L-Dopa. Conclusion.– Dans la MP associe´e au LRRK2, la fre´quence et le profil des troubles dysautonomiques paraissent globalement comparables a` ceux de la MPI a` l’exception des troubles digestifs et des troubles de la thermore´gulation. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.353
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E´tude de corre´lation entre la fixation du [123I]-FP-CIT et le seuil nociceptif dans la maladie de Parkinson J. Pellaprat a,*, E. Dellapina a, D. Adel a, E. Harroch b, F. Ory-Magne b, P. Payoux c, C. Brefel-Courbon d a Inserm, UMR 825/universite´ Toulouse III-Paul Sabatier, UMR 825, place du Docteur-Baylac, 31059 Toulouse, France b Service de neurologie, CHU Purpan, 31059 Toulouse, France c Service de me´decine nucle´aire, CHU Purpan, 31059 Toulouse, France d Service de pharmacologie clinique faculte´ de me´decine, 31059 Toulouse, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Pellaprat) Mots cle´s : Maladie de Parkinson ; Douleur ; [123I]-FP-CIT Introduction.– Les patients parkinsoniens pre´sentent une hyperactivation des aires ce´re´brales implique´es dans la nociception et un abaissement du seuil nociceptif. L’administration de levodopa normalise ce seuil. Objectifs.– E´tudier une e´ventuelle corre´lation entre le syste`me dopaminergique striatal et extrastriatal et le seuil de la douleur chez des patients parkinsoniens. Me´thodes.– Vingt-cinq patients parkinsoniens pre´sentant des symptoˆmes douloureux d’intensite´ variable ont e´te´ inclus. Le seuil nociceptif subjectif au chaud (thermotest) et l’examen moteur (UPDRS III) ont e´te´ re´alise´s en condition OFF (sevrage de tout traitement dopaminergique depuis 12 h). Chaque patient a be´ne´ficie´ d’une scintigraphie ce´re´brale avec le ligand
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[123I]-FP-CIT fixant les transporteurs a` la dopamine. Des corre´lations entre la fixation striatale et extrastriatale du [123I]FP-CIT et le seuil nociceptif ont e´te´ re´alise´es. Re´sultats.– L’analyse striatale n’a montre´ aucune corre´lation significative entre la fixation du [123I]-FP-CIT et le seuil nociceptif. L’analyse extrastriatale a re´ve´le´ une corre´lation significative positive entre la fixation du [123I]-FP-CIT et le seuil nociceptif dans le cortex cingulaire poste´rieur (CCP) gauche (p < 0,001) et une corre´lation significative ne´gative dans l’insula gauche (p < 0,001). Discussion.– Ces re´sultats montrent que les anomalies de perception de la douleur dans la maladie de Parkinson ne sont pas directement lie´es a` un dysfonctionnement du circuit dopaminergique striatal. Cependant, les symptoˆmes douloureux pourraient eˆtre lie´s a` un dysfonctionnement extrastriatal du syste`me dopaminergique, avec une modification de la balance entre la voie sensori-discriminative (insula) et affective (CCP) de la douleur. Conclusion.– Cette e´tude sugge`re que le syste`me dopaminergique extrastriatal pourrait avoir un roˆle important dans l’apparition de douleurs chez les patients parkinsoniens. Informations comple´mentaires.– E´tude finance´e par le CHU de Toulouse. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.354
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Expe´rience en neurologie libe´rale de la mise en place de la pompe a` apomorphine dans la maladie de Parkinson I. Ruggieri *, F. Bille Turc, R. Padovani Neurologie, hoˆpital Saint-Joseph, 26, boulevard Louvain, 13008 Marseille, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Ruggieri) Mots cle´s : Expe´rience ; Pompe apomorphine ; Efficacite´ Introduction.– La maladie de Parkinson est une des maladies neurode´ge´ne´ratives les plus re´pandues, se traduisant par une destruction lente et progressive du locus niger avec des symptoˆmes moteurs invalidants dans la vie quotidienne. Objectifs.– L’objectif de notre e´tude est de de´finir un cadre de prescription initial pouvant ame´liorer la mise en place de la pompe a` apomorphine et par conse´quent la qualite´ de vie des patients et des aidants. Me´thodes.– Nous avons inclus de fac¸on re´trospective des patients atteints de la maladie de Parkinson. Ces patients avaient e´te´ hospitalise´s en hoˆpital de semaine pour la mise en place de la pompe avec ensuite un suivi protocolise´ lors de cette hospitalisation, puis en externe, de fac¸on conjointe avec le neurologue libe´ral, le prestataire de service, les infirmiers libe´raux et le me´decin traitant. Re´sultats.– Trente-deux patients ont e´te´ inclus sur une pe´riode de 2 ans. Six de´saparreillages sont survenus (2 de´ce`s et 4 arreˆt a` la demande du patient) ; 2 patients ont de´veloppe´ des effets secondaires se´ve`res (addiction au jeu et au sexe) mais n’ayant pas ne´cessite´ l’arreˆt de la pompe. Peu d’effets secondaires (somnolence, inefficacite´, hallucinations) sont apparus. Les autres patients ont vu leur qualite´ de vie s’ame´liorer avec pour 2 d’entre eux, une monothe´rapie et une reprise d’activite´ sportive ou de voyages. Discussion.– Cette e´tude re´trospective met en e´vidence la ne´cessite´ de bien poser l’indication ainsi que de protocoliser la mise en place de la pompe (explications en amont de l’hospitalisation au patient, a` l’aidant, le suivi a` domicile).