Évaluation du recueil des paramètres du diagnostic nutritionnel des patients adultes au sein d’un hôpital de jour d’oncohématologie

Évaluation du recueil des paramètres du diagnostic nutritionnel des patients adultes au sein d’un hôpital de jour d’oncohématologie

132 Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 109–132 Conclusion Devant la très faible préva...

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Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 109–132

Conclusion Devant la très faible prévalence de la dénutrition hospitalière obtenue avec les seuils de transthyrétine recommandés par la HAS (3,13 %), il est indiscutable que leurs valeurs sont à revoir. Cela est d’autant plus urgent que l’utilisation de ces valeurs dans le codage de la dénutrition en tant que comorbidité conduit à une considérable perte de ressources financières. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.04.061 P080

Évaluation du recueil des paramètres du diagnostic nutritionnel des patients adultes au sein d’un hôpital de jour d’oncohématologie

E. Schaeffer ∗ , J.E. Kurtz , C. Franc¸ois , V. Becker , F. Piran , A. Pradignac Diététique, CHU de Strasbourg, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Schaeffer) Introduction et but de l’étude La dénutrition est fréquente en cancérologie, et constitue une cause majeure de morbimortalité et de mauvaise compliance aux protocoles de chimiothérapie, raisons pour lesquelles un dépistage et un diagnostic précoces sont primordiaux. L’objectif de cette étude a été d’évaluer les modalités du recueil des paramètres nécessaires au diagnostic nutritionnel dans un hôpital de jour d’oncohématologie dans le but d’améliorer les pratiques professionnelles de l’équipe médico-soignante. Matériel et méthodes L’étude a concerné des patients adultes venus en hôpital de jour d’oncohématologie pour l’administration d’une chimiothérapie intraveineuse, entre le 01/02/2015 et le 31/05/2015. Nous avons vérifié la présence des paramètres nécessaires au diagnostic nutritionnel dans les dossiers de soins, selon les recommandations de la HAS (poids, IMC, pourcentage de variation de poids, albumine, préalbumine, protéine C-réactive et calcul du NRI) et avons effectué les mesures anthropométriques et calculs nécessaires lorsqu’ils étaient absents. Nous avons recherché lors de l’entretien avec les patients la présence d’éléments cliniques connus pour influencer l’état nutritionnel ou altérer les ingesta (âge > 70 ans, anorexie, douleur, effets secondaires digestifs liés à la chimiothérapie, dépression, troubles cognitifs). Le diagnostic de dénutrition a été posé selon les critères de la HAS. Sur le plan statistique, le test-t a été utilisé pour effectuer les comparaisons des moyennes entre les patients dénutris ou non, le test du Chi2 pour comparer les distributions des variables qualitatives. Une régression logistique uni et multivariée a été réalisée pour tenter d’objectiver les éléments cliniques associés à une dénutrition chez ces patients. Résultats Les résultats concernent 201 patients. Le cancer du sein est majoritairement représenté (34,3 %). Le recueil des paramètres nutritionnels est souvent incomplet alors même que la dénutrition touche 19,9 % des patients dont 5,5 % de patients sévèrement dénutris. Ainsi, le poids mesuré n’est présent que dans 21,4 % des dossiers, l’IMC et la variation pondérale étant systématiquement absents. L’albumine n’a été dosée que pour 12,4 % des patients, la préalbumine et le NRI sont toujours manquants. Après réalisation d’une régression logistique multivariée, l’existence d’une perte de poids antérieure (OR = 5,353 ; p < 0,001), d’une douleur (OR = 3,757 ; p = 0,038) ou d’une dépression (OR = 3,606 ; p = 0,010) étaient significativement associées à la présence d’une dénutrition. Conclusion Malgré une prévalence élevée de patients cancéreux dénutris, le recueil au quotidien des données nécessaires au diagnostic nutritionnel demeure très souvent incomplet, entraînant un défaut de diagnostic et de prise en charge nutritionnels. Des éléments cliniques simples tels qu’un âge élevé, la survenue d’une perte de poids, la présence de douleurs ou d’une dépression, dont on a pu mesurer la forte corrélation avec l’existence d’une dénutrition, devraient être particulièrement ciblés dans les dossiers de soins des patients afin de dépister au plutôt les patients dénutris et permettre une prise en charge nutritionnelle plus précoce et mieux adaptée. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.04.062

P081

Évaluation de l’implémentation d’un protocole de soins nutritionnels dans une consultation infirmière spécialisée en plaies et cicatrisation R. Fauser 1,2,∗ , M. Anderson 1,2 , F. Dudley-Martin 1,3 , C. Windham-White 3 , J.L. Depeyre 1 1 Filière nutrition et diététique, Genève, Suisse 2 Haute école de santé, Genève, Suisse 3 Cité Générations, Onex, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Fauser) Introduction et but de l’étude La nutrition est centrale dans le processus de cicatrisation des plaies. À la demande des infirmières de la consultation des plaies d’un réseau de soins, un protocole de soins nutritionnels associant un dépistage du risque nutritionnel (MNA® -SF), l’identification des facteurs de risques de chronicisation et quatre itinéraires cliniques a été implémenté. Une brève formation a été dispensée, en raison du statut d’indépendant des professionnels. Il s’agit d’évaluer comment les infirmières utilisent le protocole de soins nutritionnels et comment elles dirigent les patients dans les itinéraires de soins afin de proposer d’éventuelles perspectives d’amélioration. Matériel et méthodes Étude pilote à méthodologie mixte, associant l’observation quantitative structurée et un focus group. Les premières consultations consécutives des nouveaux patients ont été observées pendant 8 semaines. Une grille a été créée afin de standardiser l’observation des différentes dimensions du protocole de soins nutritionnels. L’âge, le sexe et les facteurs de risque de chronicisation ont été relevés ainsi que l’itinéraire de soins attribué, les dates de réévaluations de l’état nutritionnel et la transmission des données dans le dossier informatisé. Le focus group a été construit sur la base des résultats de l’observation et analysé selon le modèle transthéorique de changement de comportements. Une analyse statistique de fréquence a été réalisée sur les données quantitatives. Les données qualitatives du focus group ont été analysées par thèmes et co-occurrences. Résultats Sur les 29 consultations éligibles, 22 consultations ont été observées dans leur intégralité (1 h). L’âge médian des 22 patients était de 70 ans (IQR 25–75 : 52–78 ans). Le dépistage du risque nutritionnel a été effectué chez 50 % des patients (n = 11)et l’itinéraire de soins respecté chez 36 %. Les valeurs de poids et taille étaient anamnestiques à 87 %. Le score MNA® -SF médian était de 9 (IQR 25–75 : 7,5–11) et 13 patients (59 %) avaient un facteur de risque de chronicisation. Les données ont été transmises dans 52 % des cas et aucune date de suivi n’a été fixée. Lors du focus group, 60 % des infirmières (n = 3) étaient présentes. Elles ont relaté le manque de temps pour le dépistage systématique, la difficulté à mesurer la réduction de la consommation alimentaire et la perte de poids (MNA® -SF), la difficulté à calculer l’indice de masse corporelle, l’absence de toise et de balance dans certaines salles de consultations. Elles questionnaient la pertinence du MNA® -SF pour les patients de moins de 65 ans. Les infirmières ont demandé un coaching de la diététicienne pour accompagner le processus de changement. Conclusion Cette étude a permis d’identifier les difficultés rencontrées par les infirmières en pratique indépendante, dans la mise en place d’un protocole de soins nutritionnels. Un catalogue de mesures d’accompagnement pour le changement de pratique a été réalisé. L’impact du protocole de soins nutritionnels sur l’activité des professionnels indépendants et sur le processus de guérison des plaies devra être mesuré dans une nouvelle étude. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.04.063