Évaluation prospective de la curarisation chez 100 patients consécutifs

Évaluation prospective de la curarisation chez 100 patients consécutifs

Tableau 1 Évaluation de la satisfaction et de l’anxiété des patients debout. ENS anxiété/10, médiane [QR25 —QR75 ] Accueil au bloc n (%) Temps d’atten...

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Tableau 1 Évaluation de la satisfaction et de l’anxiété des patients debout. ENS anxiété/10, médiane [QR25 —QR75 ] Accueil au bloc n (%) Temps d’attente n (%) Confort de la tenue n (%) Respect de l’intimité n (%) Disponibilité du personnel en salle d’opération n (%) Ecoute du personnel en salle n (%) Satisfaction globale n (%)

1,5/10 [0—3,75] Satisfaits

Insatisfaits

43 (96) 37 (82) 42 (93) 44 (98) 45 (100)

2 (4) 8 (18) 3 (7) 1 (2) 0 (0)

45 (100) 43 (96)

0 (0) 2 (4)

Fig. 1

2

Département d’anesthésie-réanimation, CHU Pitié-Salpêtrière-Charlefoix, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Le Saché) Introduction L’évaluation de la décurarisation est une obligation après administration d’un curare. Elle repose sur l’utilisation d’un curamètre avec accéléromètre. Elle est définie par un TOF à 4/4 avec un rapport T1/T4 > 90 %. L’absence de mesure peut conduire à une curarisation résiduelle méconnue pouvant entrainer des complications respiratoires sévères (syndrome d’inhalation, pneumopathie, détresse respiratoire) du fait d’une altération des réflexes de déglutition, de la perméabilité des voies aériennes supérieures, de l’inefficacité de la toux ainsi qu’un inconfort des patients. Une évaluation clinique de la curarisation ne permet pas de mettre en évidence une curarisation résiduelle. Matériel et méthodes Évaluer le niveau de curarisation des patients (TOF-Watch® , Organon) lors de leur admission en SSPI après une anesthésie générale avec administration de curare pour le contrôle des voies aériennes. Les proportions sont exprimées avec intervalle de confiance à 95 %. Un test de Mann et Whitney est réalisé pour comparer les variables non gaussiennes. Résultats Cent patients consécutifs, opérés de chirurgie orthopédique, ont été inclus dans le cadre d’une évaluation des pratiques professionelles. Soixante-dix patients étaient curarisés lors de leur admission en SSPI. Douze patients étaient extubés à leur admission en SSPI dont 1 présentait une curarisation résiduelle (TOF 4/4 T1/T4 < 90 %) soit 8 % [IC95 %(0—23 %)]. Trente-quatre patients ont été antagonisés après réalisation du TOF. La durée médiane entre la dernière administration des curares et l’admission en SSPI était respectivement de 1 h 21 min dans le groupe curarisé vs 2 h 01 dans le groupe non curarisé (p < 0,0001 ; test de Mann Whitney) (Fig. 1). Discussion Une curarisation résiduelle peut être retrouvée très à distance de l’administration du curare. Une évaluation systématique de la curarisation des patients doit être réalisée avant extubation. La mesure du TOF, après une anesthésie générale ayant recours à des curares semble indispensable pour sécuriser nos pratiques vis-à-vis d’évènements rares.

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Communications libres — Samedi 19 septembre 2015

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Can J Anaesth 1990;37:444—7. [2] Acta Anaesthesiol Scand 2003;47:26—9. [3] Int J Clin Pract 1998;52(2):81—3. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.548

Pharmacologie anesthésie réanimation R517

Évaluation prospective de la curarisation chez 100 patients consécutifs

Fig. 1

tome 1 > supplément 1 > septembre 2015

A359

Jean-Francois ¸ Fiaud 1 , Xavier Raingeval 1 , Matthieu Langlois 1 , Étiennette Salivet de Fouchecour 1 , Frédéric Le Saché 1,∗,2 1 Service d’anesthésie, clinique Jouvenet, Paris, France

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Déclaration d’intérêts F. Le Saché, consultant pour : LFB. Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.549 R518

Mise à disposition du couple : rocuronium/sugammadex : impact sur le risque de curarisation résiduelle au CHU Félix-Guyon (Réunion) entre 2009 et 2013 Gilles Boulesteix 1,∗ , Sanel Hamzic 2 , Toky Rafanomezantsoa 1 , frédéric Rouillard 2 , Cyril Ferdynus 1 , Michel Bohrer 1 1 Anesthésie-réanimation, St.-Denis, Réunion 2 Anesthésie, CHU FG, St.-Denis, Réunion ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Boulesteix)

A360

Introduction Le risque de curarisation résiduelle (CR) est un risque trop fréquent (> 40 %) en anesthésie, avec les curares non dépolarisants : atracurium (A), cisatracurium (C), rocuronium (R). La prévention de ce risque passe par l’utilisation systématique d’un curamétre chez tous patients recevant un curare, associé à une antagonisation lorsque le T4/T1 est < 0,9 avant extubation. L’antagonisation peut s’effectuer à l’aide de la prostigmine (P), ou bien par le sugammadex (S) pour le rocuronium. En 2010, ont été introduits dans notre établissement le rocuronium et son antagoniste, le sugammadex sans restriction. Nous avons voulu déterminer si l’introduction du R/S a eu un impact sur nos pratiques quotidiennes et évaluer le risque de curarisation résiduelle. Matériel et méthodes Étude rétrospective de type avant/après. La sélection des dossiers patients s’est faite par randomisation : 250 en 2009 et 250 en 2013. L’année 2009, période à laquelle le R et le S n’étaient pas disponibles dans notre CHU FG, était comparée à l’année 2013, où l’utilisation du R et S était possible. Résultats Les deux groupes étaient comparables pour l’âge, le poids, le sexe, le type de chirurgie, l’ASA, le nombre d’AG, d’intubation, et de patients curarisés. En 2009, l’A était le seul curare non dépolarisant utilisé dans notre établissement. Environ 11,76 % des patients curarisés ont recu ¸ une antagonisation (P). Un pourcentage de 67,27 des patients ayant recu ¸ un curare non dépolarisant avaient un risque de CR. En 2013, les curares employés sont le R (66,1 %) suivi par l’A (11,86 %) et le C (3,4 %). Environ 48,33 % des patients curarisés ont recu ¸ une antagonisation par P (44,4 %) ou par le S (64,1 %). Environ 22,92 % des patients ayant recu ¸ un curare non dépolarisant ont un risque de CR (Tableau 1). Discussion La mise à disposition du rocuronium/sugammadex dans notre établissement en 2010 a contribué à une diminution par trois du risque de CR : 67,2 % en 2009 vs 22,9 % en 2013 (p < 0,0001). Le monitorage de la curarisation est en nette augmentation : 30,1 % en 2009 vs 87,5 % en 2013 (p < 0,0001) sans être encore systématique. Le recours à l’antagonisation a été multiplié par 4 depuis l’arrivée du R/S : 11,76 % en 2009 vs 48,33 % en 2013 (p < 0,0001). Contrairement à l’étude 2, l’apport du couple R/S a modifié nos pratiques professionnelles qui ont conduit à une large diminution du risque de curarisation résiduelle.

Tableau 1 Nombre de dossier

2009 : 250

2013 : 250

p -value

A+C

55 (82 %)

< 0,0001

R Présence curamétre Décurarisation P/S

0 16 (30,1 %) 8/0 : 8 (11,76 %)

7 (11,86 %) + 2 (3,45) 39 (66,10 %) 42 (87,5 %) 4/25 : 29 (48,33 %) 25/39 (64,1 %) vs 4/9 (44,4 %) 11 (22,9 %) 8/39 (20,5 %) vs 3/9 (33,3 %)

Décurarisation R vs A + C en 2013 Risque CR Risque de CR entre R/A + C en 2013

37 (67,2 %)

< 0,0001 < 0,0001 < 0,0001 0,45 < 0,0001 0,40

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Debaene B, Plaud B, et al. Residual paralysis in the PACU after a single intubating dose of nondepolarizing muscle relaxant with an intermediate duration of action. Anesthesiology 2003;98:1042—8. [2] K Beny, V Piriou, et al. Impact du sugammadex sur les consommations de curares : étude pharmaco-épidémiologique multicentrique dans les centres hospital-universitaires et hôpitaux d’instructions des armées francais. ¸ AFAR 2013;32:838—43. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.550 R519

La décurarisation pharmacologique par prostigmine modifie le monitorage de la nociception Georges Daccache ∗ , Nathalie Tri , Romain Delassus , Jennifer Bourgès , Kelly Monthé-Sagan , Jean-Luc Hanouz Anesthésie, CHU de Caen, Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Daccache) Introduction l’Analgesia Nociception Index (ANI) et le Surgical Pleth Index (SPI) sont deux indices récemment proposés pour le monitorage de la balance analgésie/nociception. Ils sont plus sensibles que la fréquence cardiaque et la pression artérielle pour ajuster les morphiniques peropératoires [1]. La prostigmine (PG) à la dose de 20 ␮g/kg est un anticholinestérasique recommandé pour accélérer la levée d’un bloc neuromusculaire peu profond [2]. Nous avons émis l’hypothèse que les effets parasympathomimétques de la PG pourraient influencer le calcul de l’ANI et du SPI. Matériel et méthodes Dans cette étude monocentrique observationnelle, 64 patients opérés de chirurgie vasculaire sous propofol ajusté à l’entropie (40-60) et rémifentanil ajusté sur l’ANI (50—70) et curarisés par atracurium ont été inclus. L’ANI, l’énergie spectrale totale (EST), le SPI et la fréquence cardiaque (FC) ont été enregistrés toutes les minutes pendant 10 minutes après injection de 20 ␮g/kg de PG pour la réversion d’un bloc peu profond (T4/T1 entre 40 et 60 %). Les patients ayant nécessité une injection d’atropine durant ces 10 minutes ont été exclus. Les données sont exprimées en médiane [IC 95 %] ou moyenne ± DS et comparées par un test de Friedmann (ANOVA). p < 0,05 est significatif. Résultats Au total 49 patients, âgés de 67 ± 13 ans et d’indice de masse corporelle de 27 ± 4 kg/m2 ont été analysés. La FC, l’ANI et le

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