Facteurs prédictifs de la cicatrisation muqueuse sous régime sans gluten au cours de la maladie cœliaque

Facteurs prédictifs de la cicatrisation muqueuse sous régime sans gluten au cours de la maladie cœliaque

80e Congrès de médecine interne – Limoges du 11 au 13 décembre 2019 / La Revue de médecine interne 40 (2019) A105–A214 CA060 Cirrhose hépatique au c...

373KB Sizes 0 Downloads 281 Views

80e Congrès de médecine interne – Limoges du 11 au 13 décembre 2019 / La Revue de médecine interne 40 (2019) A105–A214

CA060

Cirrhose hépatique au cours de la maladie cœliaque : prévalence, caractéristiques et évolution sous régime sans gluten D. Tagzout 1,∗ , A. Tebaibia 1 , N. Oumnia 2 , N. Benfenatki 3 Médecine interne, clinique Arezki-Kehal-EPH-El-Biar, Alger, Algérie 2 Médecine interne, EPH Bachir-Mentouri-Kouba Alger, Alger Centre, Algérie 3 Médecine interne, EPH Rouiba, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Tagzout)

1

Introduction La maladie cœliaque (MC) est une entéropathie auto-immune secondaire à l’ingestion du gluten chez des sujets génétiquement prédisposés. Des anomalies hépatiques (AH) sévères avec évolution vers la cirrhose hépatique sont observées au cours de la MC. Dans la littérature, le risque de développer une cirrhose hépatique est multiplié par 2,23 chez les patients cœliaques par rapport aux patients non cœliaques [1] et le risque de mortalité par la cirrhose hépatique est multiplié par 8 au cours de la MC par rapport à la population non cœliaque [2], le régime sans gluten (RSG) semble améliorer ces AH. Les objectifs de notre travail sont d’estimer la prévalence de la cirrhose hépatique dans la population cœliaque et de décrire les caractéristiques de la cirrhose au cours de la MC et son évolution sous RSG. Patients et méthodes Étude multicentrique prospective déroulée entre janvier 2013 et juin 2015 ayant inclus 154 patients (42 H, 112 F) adultes (âge ≥ 16 ans) présentant une MC répondant aux critères diagnostiques de l’European Society for PediatricGastroenterology, Hepatology, and Nutrition (ESPGHAN) 2012. L’âge moyen est de 36,1 ± 13,6 ans (âges extrêmes : 16–83 ans). Chaque patient a bénéficié d’un suivi minimum de 12 mois (extrêmes : 12–18 mois) après le Dg de la MC. Un bilan hépatique complet (ASAT, ALAT, Gamma Glutamyl transférase, phosphatases alcalines) a été réalisé lors du recrutement. Une échographie hépatique réalisée selon le contexte clinicobiologique. Un bilan étiologique en cas d’AH au bilan clinique, biologique ou morphologique : sérologies virales B et C, bilan d’auto-immunité (antinucléaire, anti-muscle lisse, antiLKM1, anti-mitochondrie), bilan du fer, bilan du cuivre, dosage de l’alpha 1 antitrypsine. Les cas de cirrhose hépatique chez ces patients cœliaques ont été répertoriés et les particularités cliniques et évolutives de la cirrhose ont été précisées. Résultats La prévalence de la cirrhose dans la population cœliaque est estimée à 6 % (n = 9). Il s’agit de cirrhose auto-immune dans 44 % des cas (4/9) et de cirrhose cryptogénétique dans 55 % des cas(5/9) : bilan étiologique d’hépatopathie chronique négatif. La cirrhose est révélatrice de la MC dans 2 % des cas (3/154 : 2 cas de cirrhose auto-immune, 1 cas de cirrhose cryptogénétique). Le diagnostic de cirrhose a précédé celui de la MC dans 56 % (5/9) des cas, a été contemporain et révélateur dans 33 % (3/9), et dans un seul cas (11 %, 1/9), le diagnostic de cirrhose cryptogénétique a été posé chez un patient cœliaque diagnostiqué à l’enfance sans notion de RSG, 7 ans après le diagnostic de MC. La cirrhose hépatique est survenue, dans la population cœliaque à un âge jeune en moyenne 31 ans. Les patients ont été mis sous RSG avec prise en charge spécifique de la cirrhose hépatique : une ligature de varices œsophagiennes chez les 2 patients ayant présenté une rupture de varices œsophagiennes jusqu’à éradication des varices, un traitement par ␤ bloquants a été prescrit en prophylaxie primaire d’hémorragie digestive par rupture de varices œsophagiennes chez 4 patients. Un traitement diurétique ainsi que des ponctions d’ascite sous perfusion d’albumine sont effectués en cas de décompensation œdémato-ascitique. Conclusion La cirrhose hépatique, stade ultime des hépatopathies chroniques, est associée à la maladie cœliaque. Dans notre travail, il s’agit soit d’une cirrhose auto-immune soit cryptogénétique. Un

A137

diagnostic précoce de l’hépatopathie chronique chez les patients cœliaques permettrait d’étiqueter l’origine, d’adapter la prise en charge et d’améliorer ainsi le pronostic de cette maladie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus [1] Ludvigsson JF. Celiac disease and risk of liver disease: a general population-based study. Clin Gastroenterol Hepatol 2007;5(1):63–9. [2] Peters U, et al. Causes of death in patients with celiac disease in a population-based Swedish cohort. Arch Intern Med 2003;163(13):1566–72. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.10.187 CA061

Facteurs prédictifs de la cicatrisation muqueuse sous régime sans gluten au cours de la maladie cœliaque D. Tagzout 1,∗ , A. Tebaibia 2 , N. Oumnia 3 , N. Benfenatki 4 Service de médecine interne, El-Biar-Algérie, Alger, Algérie 2 Médecine interne, clinique Arezki-Kehal-EPH-El-Biar, Alger, Algérie 3 Médecine interne, EPH Bachir-Mentouri-Kouba-Alger, Alger Centre, Algérie 4 Médecine interne, EPH Rouiba, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Tagzout)

1

Introduction L’observance du régime sans gluten (RSG) au cours de la maladie cœliaque (MC) doit garantir la cicatrisation de la muqueuse intestinale. Cependant, cette cicatrisation sous RSG n’est pas constante. Elle varie selon les études de 57 à 76 % à une année du RSG. Les objectifs de notre travail sont d’évaluer le taux de cicatrisation muqueuse à 12 mois (M12) du suivi du RSG et d’identifier les facteurs prédictifs de cette cicatrisation. Patients et méthodes Étude multicentrique prospective déroulée entre janvier 2013 et juin 2015 ayant inclus 154 patients (42 H, 112 F) adultes (âge ≥ 16 ans) présentant une MC répondant aux critères diagnostiques de l’European Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition (ESPGHAN) 2012. L’âge moyen est de 36,1 ± 13,6 ans (âges extrêmes : 16–83 ans). Un RSG est instauré lors du diagnostic chez tous les patients. L’observance du RSG est appréciée par l’interrogatoire des patients. Une évaluation clinique, biologique, endoscopique, sérologique et histologique est effectuée à 12 mois (M12) du suivi du RSG chez 153 patients (un cas de décès avant M12). Résultats L’évaluation histologique à 12 mois a montré une repousse villositaire chez 106 patients (69 %). Celle-ci est totale (cicatrisation muqueuse) chez 48 patients (31 %), partielle dans 13 % des cas et parcellaire (foyers de repousse villositaire) dans 25 % des cas. À M12, l’anémie est notée chez 92 patients (60 %). Le taux de cicatrisation muqueuse est significativement plus élevé dans le groupe sans anémie par rapport à celui observé en présence d’anémie (51 % vs 18 % p < 0,02). La sérologie cœliaque à M12 est positive chez 63 patients (41 %), et négative chez 90 (59 %) patients. Le taux de cicatrisation muqueuse est significativement plus élevé dans le groupe avec réponse sérologique par rapport au groupe avec sérologie positive 51 % vs 3 % p < 0,05. Le taux de repousse villositaire totale est de 70 % devant une muqueuse d’aspect normal, de 22 % en cas de muqueuse irrégulière et de 2 % devant une muqueuse d’aspect hachuré p < 0,05. Conclusion La repousse villositaire totale à M12 du suivi du RSG est de 31,4 % des cas. Les facteurs évolutifs associés significativement à la réponse histologique sont l’absence d’anémie, la négativation sérologique et l’aspect endoscopique normal. La biopsie duodénale reste indispensable pour confirmer la cicatrisation muqueuse.

A138

80e Congrès de médecine interne – Limoges du 11 au 13 décembre 2019 / La Revue de médecine interne 40 (2019) A105–A214

Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir

https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.10.188 CA062

Dépistage de la fibromyalgie au cours de la polyarthrite rhumatoïde : FiRST questionnaire (Fibromyalgie Rapid Screening Tool)

H. Hachfi ∗ , D. Khalifa , N. Benchekaya , O. Jomaa , H. Themri , M. Brahem , M. Younes Service de rhumatologie, hôpital universitaire Tahar-Sfar, Mahdia, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : haifahachfi@gmail.com (H. Hachfi) Introduction La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un rhumatisme inflammatoire chronique caractérisé par une synovite érosive avec des dommages structuraux, un handicap fonctionnel et une altération de la qualité de vie. La fibromyalgie est un syndrome douloureux chronique caractérisé par des douleurs généralisées. L’association de ces deux pathologies est possible avec un retentissement péjoratif de la fibromyalgie sur le tournant évolutif de la PR d’où l’importance d’une stratégie de dépistage. L’objectif de ce travail est de déterminer la prévalence de la fibromyalgie dans une population de PR et de préciser ses facteurs favorisants. Patients et méthodes Étude transversale colligeant des patients ayant une PR diagnostiquée selon les critères ACR/EULAR 2010. Les caractéristiques épidémio-cliniques, le score d’activité de la maladie Disease Activity Score 28 (DAS28) et le Health Assessment Questionnaire (HAQ) étaient évalués pour chaque malade. Le questionnaire First, composé de six questions prenant chacune un point, est un questionnaire de dépistage de la fibromyalgie si au moins un score de 5 sur 6 est obtenu. Résultats Nous avons colligé 42 patients. Le sex-ratio femme/homme était de 9,5. La moyenne d’âge était de 52,21 ± 12,87 ans. La prévalence de la fibromyalgie était de 38,1 % avec une moyenne du questionnaire FiRST de 3,85 ± 1,82. En comparant les deux groupes PR-fibromyalgies et PR seule, nous avons constaté que 13 des patients PR-fibromyalgie étaient mariés contre 17 patients présentant une PR seule (p = 0,148), plus de patients étaient célibataires dans le groupe PR-fibromyalgie (34,61 % vs 12,5 %) et plus de patients avaient un niveau d’étude bas (87,5 % vs 68 %, p = 0,488). Aussi, le pourcentage de patients ayant une fibromyalgie était plus important pour ceux ayant un niveau socioéconomique bas ou moyen (93,7 % vs 84,6 %, p = 0,592) et pour ceux vivant dans un milieu rural (43,75 % vs 34,61 %, p = 0,554). Concernant les paramètres liés à la PR, les patients ayant une PR avec une fibromyalgie associée avaient une plus forte activité au DAS28 (43,75 % vs 24 %, p = 0,185), plus de comorbidités (34,61 % vs 25 %, p = 0,513), plus de patients avaient une échelle visuelle analogique de la douleur supérieure à 3/10 (75 % vs 65,38, p = 0,513) avec plus que trois articulations douloureuses (62,5 % vs 16,66 %, p = 0,035). Par rapport au retentissement fonctionnel, un HAQ ≥ 1,5 était plus retrouvé chez les patients avec fibromyalgie (56,2 % vs 26,9 %, p = 0,057). Discussion La fibromyalgie est caractérisée par des douleurs musculosquelettiques associées à une sensation de fatigue. Sa prévalence varie entre 2 et 8 % dans la population générale avec une prévalence augmentée jusqu’à 12 à 21 % chez les patients atteints de PR. Dans notre travail, cette prévalence de la fibromyalgie au cours de la PR était de 38,1 %. Les patients présentant l’association de ces deux affections sont atteints d’une PR plus sévère, ont plus de comorbidités, un désavantage sociodémographique et une qualité de vie plus altérée. Conclusion Le questionnaire FiRST est un nouvel outil de dépistage de la fibromyalgie, simple et facile d’utilisation. La coexistence de la PR et la fibromyalgie est associée surtout à un nombre plus

élevé d’articulations douloureuses et aggrave le handicap fonctionnel. D’où l’importance du dépistage de la fibromyalgie au cours de la PR et afin d’assurer une meilleure prise en charge qui sera adaptée et personnalisée. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.10.189 CA063

Particularités de la thrombose de la veine cave sur une série de 1045 thromboses veineuses O. Hentati 1,∗ , F. Said 2 , I. Naceur 3 , M. Khanfir 3 , I. Ben Ghorbel 3 , T. Ben Salem 3 , M. Lamloum 3 , M.H. Houman 2 1 Médecine interne « A », hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 2 Service de médecine interne, CHU La Rabta, Tunis, Tunisie 3 Service de médecine interne, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (O. Hentati) Introduction La thrombose de la veine cave (TVC) est un site insolite rare des thromboses veineuses profondes qui s’associe à un risque accru de complications graves. Objectifs Étudier les caractéristiques épidémiologiques et étiologiques de la TVC. Patients et méthodes Étude rétrospective et comparative des dossiers des patients admis pour une maladie thromboembolique veineuse. Nous avons comparé 2 groupes : G1 avec TVC et G2 avec thrombose d’autres localisations. Résultats Sur 1045 patients, 19 patients (1,8 %) avaient une TVC : 14 cas de thrombose de la veine cave supérieure et cinq cas de thrombose de la veine cave inférieure. Il y avait 14 hommes et cinq femmes avec un âge moyen de 54,6 ± 16 ans. Cet âge moyen était significativement plus élevé dans le G2 (43,9 ans, p 0,011). La prévalence chez les sujets de plus de 65 ans était significativement plus élevée dans G1 (p = 0,022). La durée moyenne d’hospitalisation et de traitement par l’antivitamine K était significativement plus longue en G1 (11,49 jours et 14,08 mois respectivement) par rapport à G2 (15,74 jours et 35,57 mois respectivement) avec p respectifs à 0,045 et < 0,05. La maladie de Behc¸et était significativement plus fréquente dans G1 (57,9 % contre 9,2 %, p < 0,05). Les varices et l’obésité étaient significativement moins fréquents dans ce groupe (0 % et 5,3 % respectivement vs 15,2 % et 24,5 % dans le groupe G2, p respectivement 0,045 et 0,036). La fréquence de l’embolie pulmonaire et de la récidive était similaire entre les deux groupes. Conclusion La maladie de Behc¸et était la seule cause principale de TVC dans notre série. Ceci peut être expliqué par l’endémicité de cette maladie autour de la Méditerranée et par un biais de sélection. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.10.190 CA064

Maladie post-phlébitique, une complication à prédire R. Bouaziz 1,∗ , F. Said 2 , I. Naceur 3 , M. Khanfir 2 , H. Houman 4 Médecine interne, faculté de médecine de Tunis, Tunis, Tunisie 2 Service de médecine interne, CHU La Rabta, Tunis, Tunisie 3 Service de médecine interne, hôpital Habib-Thameur, Tunis, Tunisie 4 Service de médecine interne, hôpital la Rabta, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Bouaziz)

1

Introduction La maladie post-phlébitique est la complication à redouter dans les suites d’une thrombose veineuse profonde parce qu’elle met en jeu le pronostic esthétique et parfois même fonctionnel. Multiples facteurs sont impliqués dans cette évolu-