VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S173–S213 S177 Introduction L’épilepsie est l’un des troubles neurologiques les plus fréquents avec une estimation globale de 70 millions de cas. Près de 80 % des patients vivent dans les pays en développement dont le problème majeur est le manque d’accès à un traitement approprié. L’objectif de cette étude était de développer un outil permettant d’identifier les barrières d’accès aux antiépileptiques dans ces pays afin de déterminer les actions prioritaires pour améliorer l’accessibilité à ces traitements. Méthode Une étude épidémiologique observationnelle a été menée dans deux zones, rurale et urbaine, de deux pays : Bénin et Équateur. Différents questionnaires ont permis d’évaluer les barrières d’accès aux antiépileptiques à tous les niveaux du circuit des médicaments, via une enquête auprès d’échantillons représentatifs des acteurs concernés : ministère de la Santé, prescripteurs, structures de mise à disposition des antiépileptiques ainsi qu’une centaine de personnes vivant avec l’épilepsie. Résultats Les barrières à plus grand risque d’impact étaient différentes dans les deux pays. En Équateur, six barrières représentaient 73 % du problème de l’accès aux antiépileptiques avec des enjeux liés aux politiques de santé publique ou aux facteurs de capacité dont la stigmatisation (ressentie chez 74 % des patients épileptiques en zone urbaine). Au Bénin, les problématiques étaient différentes avec seulement 28 % des patients urbains qui se sentaient stigmatisés mais 16 % des pharmacies qui substituaient un antiépileptique par une autre molécule antiépileptique en cas de rupture. Conclusion Ce travail a permis de mettre en évidence les principaux obstacles à l’accessibilité des antiépileptiques dans ces deux pays. Une enquête porte-àporte est actuellement en cours en Équateur afin de conforter les résultats en population générale. De plus, la poursuite de l’étude est envisagée dans un pays asiatique. Identifier les principales barrières d’accessibilité aux médicaments est l’une des étapes nécessaires pour déterminer des actions-cibles prioritaires afin d’améliorer durablement l’accès aux médicaments antiépileptiques dans les pays en développement. Mots clés Accessibilité ; Antiépileptiques ; Pays en développement Déclaration de liens d’intérêts de conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.014 A2-6
Rôle crucial du statut socioéconomique dans l’association entre issues de grossesse et migration J. Racape a,∗ , C. Schoenborn a , M. Sow a,b , S. Alexander a , M. De Spiegelaere a a Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique b Université de Montréal, Montréal, Canada ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Racape) Introduction De nombreuses études montrent que la santé périnatale des mères migrantes différent de celles des mères autochtones mais peu d’études y intègrent le statut socioéconomique (SSE). Nos objectifs étaient d’analyser en Belgique : 1) le SSE comme un facteur de confusion et/ou de modificateur de l’association entre la nationalité de la mère et les issues de grossesse (petit poids de naissance [PPN] et mortalité périnatale) ; 2) l’effet de l’adoption de la nationalité belge sur l’association entre la nationalité de la mère et les issues de grossesse. Méthodes Les données concernent toutes les naissances singleton entre 1998 et 2010 dont les mères vivaient en Belgique (n = 1 363 621). Des modèles de régression logistique ont été utilisés pour estimer les odd ratios pour l’association entre la nationalité (nationalité d’origine et à la naissance de son enfant) et les issues de grossesses (PPN et mortalité périnatale) après ajustement et stratification par le SSE (éducation de la mère et statut d’emploi des parents). Résultats Nous avons observé une augmentation du risque de mortalité périnatale pour tous les groupes de migrants (p < 0,0001), même si le taux de PPN était plus bas pour certaines nationalités. Après stratification par le SSE, nous observons un effet protecteur significatif pour le PPN et la mortalité périnatale chez les mères migrantes ayant un SSE bas, mais pas chez celles ayant un SSE élevé. Les mères immigrantes ayant acquis la nationalité belge avaient des taux similaires de mortalité périnatale à ceux des mères belges et avaient maintenu leur protection contre le PPN (p < 0,0001).
Conclusion Nos résultats montrent le rôle important du SSE dans l’analyse de l’association entre issues de grossesse et migration. D’autres études sont nécessaires pour analyser plus finement l’impact des caractéristiques socioéconomiques, en utilisant des mesures plus complètes et longitudinales. Mots clés Low birth weight ; Perinatal mortality ; Health inequalities ; Immigrant Déclaration de liens d’intérêts de conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.015
Session A3 – Santé de la mère et de l’enfant A3-1
Faut-il changer les seuils d’interventions de glycémie en dehors de la période néonatale pour diminuer la mortalité des enfants dans les pays à ressource limitées ? Une analyse poolée H. Barennes Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement, Université Victor Segalen-Bordeaux II, Bordeaux, France Adresse e-mail :
[email protected] Introduction L’hypoglycémie est une caractéristique bien connue du paludisme grave de l’enfant. L’impact de la dérégulation du glucose sanguin (hypo, hyperglycémie, « disglycémie ») sur la mortalité infantile a rarement été évalué en dehors des zones de paludisme et au-delà de la période néonatale. La définition de seuils pertinents d’intervention est toujours d’actualité. Nous avons prospectivement évalué les facteurs de risque de décès en utilisant différents seuils de glycémie chez les enfants gravement malades admis dans deux hôpitaux nationaux du Laos et de Madagascar selon un schéma d’étude similaire. Méthode Les enfants (1 mois–15 ans) admis au service d’urgence ont été classés selon la Prise en charge intégrée des maladies de l’enfance (PCIME). La glycémie a été évaluée une fois à l’admission par glucomètre et les décès enregistrés jusqu’à trois jours après la sortie de l’hôpital. L’association entre les décès et divers seuils a été analysée en analyse univariée, multivariée et par la courbe ROC « receiver operating ». Résultats Parmi 770 enfants admis aux urgences (420 à Madagascar et 350 au Laos), 443 (57,5 %) ont présenté une glycémie anormale et 54 sont décédés (7,1 %) ; 17 (3,5 %) et 37 (12,7 %) sont décédés dans les groupes à glycémie normale et anormale, respectivement. Conclusion La dérégulation du glucose sanguin est associée à un risque accru de mortalité des enfants malades dans les régions tropicales en dehors des zones de paludisme. La réévaluation des seuils et la prévention des hypoglycémies sont à reconsidérer. L’importance, le pronostic et les soins adaptés pour le traitement/prévention des hyperglycémies sont à réévaluer dans les pays à ressources limitées. Mots clés Cut offs ; Threshold ; Risk Mortality ; Hypoglycemic ; Low glycemic ; Hypoglycaemia ; Low glycaemia ; Dysglycemic ; Hyperglycemia ; Hyperglycaemia ; Non neonate ; Children ; Low income ; Limited resources Déclaration de liens d’intérêts conflits d’intérêts.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.016 A3-2
Facteurs sociodémographiques et périnataux associés à l’obésité maternelle avant grossesse, EPIFANE, France, 2012 J. Boudet a,∗ , B. Salanave a , C. De Launay a , J.-C. Desenclos b , K. Castetbon c Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle, France (USEN), Université Paris-Nord, Paris XIII, Santé publique France, Bobigny, France a
S178 VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S173–S213 b
Santé publique France, Saint-Maurice, France École de santé publique, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Boudet) c
Introduction L’objectif de notre étude était d’identifier les caractéristiques sociodémographiques et périnatales associées à l’obésité maternelle avant grossesse. Méthodes Les analyses ont porté sur un échantillon aléatoire de 3220 mères ayant accouché début 2012 dans 136 maternités tirées au sort pour participer à la cohorte EPIFANE. Les informations sur leurs caractéristiques sociodémographiques et périnatales ont été recueillies à la maternité. L’Indice de masse corporelle avant grossesse (IMC = poids avant grossesse (kg)/taille(m)2 ) a été regroupée en quatre classes : mince (< 18,5) ; normal (18,5–24,9) ; surpoids (25,0–29,9) et obésité (≥ 30,0). Des modèles multivariés de régression logistique multinomiale (classe de référence : IMC normal) ont été utilisés pour identifier les caractéristiques significativement associées aux différentes classes de corpulence. Résultats Après ajustement sur l’ensemble des co-variables, les caractéristiques significativement associées à l’obésité avant grossesse étaient : un âge de 25–29 ans (OR = 1,45) ou de 35 ans et plus (OR = 1,45) (versus 30–34 ans) ; un niveau scolaire primaire (OR = 4,23), au collège (OR = 2,40), ou au lycée (OR = 2,17) (versus université) ; une parité supérieure ou égale à trois enfants (OR = 1,72) (versus primiparité) ; le suivi de cours de préparation à la naissance (OR = 1,43) ; la consommation de tabac avant et pendant la grossesse (OR = 0,58) (versus absence de consommation avant et pendant) ; une prise de poids pendant la grossesse supérieure aux recommandations (OR = 1,75) (versus conforme aux recommandations) ; l’apparition d’un diabète gestationnel (OR = 3,79) ; de pathologies hypertensives durant la grossesse (OR = 5,31) ; et un accouchement par césarienne (OR = 1,58). La plupart de ces caractéristiques sont également associées au surpoids avant grossesse. Discussion L’obésité maternelle avant grossesse est associée à un ensemble de caractéristiques sociodémographiques et périnatales. Ces caractéristiques doivent être prises en compte pour une meilleure compréhension d’événements postnataux associés à cette obésité, tels que la croissance ou le mode d’alimentation des enfants. Mots clés Facteurs socio démographiques ; Obésité maternelle ; Complications périnatales Déclaration de liens d’intérêts de conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.017 A3-3
Connaissances des femmes enceintes infectées par l’hépatite B et éducation maternelle associée à la vaccination des nouveau-nés dans la ville de Ouagadougou : une étude de cohorte A.N. Guingané a,∗ , N. Meda b , S. Boyer c , R. Sombié a , A. Bougouma a , J. Gaudart d a Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, Burkina Faso b Centre Muraz, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso c Observatoire régional de la santé Provence Alpes Côtes d’Azur, Université Aix-Marseille, Marseille, France d Université Aix-Marseille, UMR912 (SESSTIM), Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A.N. Guingané) Introduction En zone endémique comme le Burkina Faso, la transmission périnatale augmente le risque d’infection chronique par le VHB. Ainsi, 15 à 25 % des adultes ayant contracté l’infection pendant l’enfance vont mourir prématurément d’une complication. Un bon niveau de connaissances de l’affection chez les femmes enceintes apparaît donc indispensable pour inciter le recours aux soins préventifs néonataux. Méthodes Il s’est agi d’une part, d’une étude transversale par questionnaire auprès des femmes enceintes positives pour l’Ag HBs et suivies pour leur infection. L’évaluation des connaissances a été faite chez celles-ci en utilisant un
score de connaissances qui a ensuite été dichotomisé à partir de la médiane et une régression logistique a été réalisée pour connaître les caractéristiques sociodémographiques, médicales et obstétricales ayant une influence sur ce score. D’autre part, une étude de cohorte a permis après un an de suivi des femmes enceintes (01/09/2014 au 01/09/2015) d’évaluer l’impact de l’éducation maternelle sur la vaccination des nouveau-nés. Résultats Au total, 266 femmes enceintes, Ag HBs positives ont été enquêtées, la moitié des patientes avaient un score inférieur à 2 sur 17. En analyse univariée, des variables comme l’âge, la profession, le niveau d’instruction, le fait d’avoir déjà réalisé un dépistage du virus de l’hépatite C influenc¸aient de manière significative le niveau de connaissances. Le fait d’avoir déjà été vacciné contre l’hépatite B et dépisté pour le VIH, le nombre de gestes élevé et l’existence d’antécédents familiaux n’influenc¸aient pas ce score. Les nouveaunés durant la période de l’étude étaient au nombre de 128 et l’administration du vaccin a été faite dans les 24 premières heures de vie pour 83,6 % d’entre eux. Conclusion Les conséquences à long terme de l’infection périnatale par le virus de l’hépatite B font de la vaccination de la mère et de l’enfant, une priorité. Une amélioration du niveau de connaissance des mères s’impose. Mots clés Hépatite B ; Femmes enceintes ; Connaissances ; Vaccination ; Nouveau-nés Déclaration de liens d’intérêts de conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.018 A3-4
Suivi organisé des enfants grands prématurés en France : résultats de la cohorte EPIPAGE2 A. Seppanen a , P.-Y. Ancel a , F. Bodeau-Livinec a,b,∗ a Inserm U1153, Équipe de recherche en épidémiologie obstétricale, périnatale et pédiatrique (EPOPé), Centre de recherche épidémiologie et biostatistique Sorbonne Paris Cité (CRESS), Paris, France b École des hautes études en santé publique, Rennes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Bodeau-Livinec) Introduction La prévalence des naissances prématurées a augmenté ces dernières années, résultant en une augmentation du nombre d’enfants à risque de déficience chez les survivants. Les services de suivi facilitent la détection précoce des complications potentielles, et permettent une intervention précoce. Cependant, peu d’information existe sur les facteurs qui pourraient influencer l’utilisation de ces services en France. L’objectif était d’étudier les facteurs associés au suivi organisé entre la sortie de l’hôpital et l’âge de 1 an, chez les enfants issus de grossesse unique très (24 à 31 semaines d’aménorrhée) et modérément (32 à 34 semaines d’aménorrhée) prématurés. Méthode Un suivi organisé incluait le suivi dans les services néonataux, les consultations de grands prématurés, les réseaux postnataux, le Centre d’action médico-social précoce et la Protection maternelle et infantile (PMI). Les données sont issues de l’enquête de cohorte prospective en population EPIPAGE2 incluant 2524 singletons dans 25 régions franc¸aises nés en 2011. Des modèles logistiques multiniveaux ont été utilisés. Résultats La proportion d’enfants issus de grossesse unique avec suivi organisé était plus importante chez les enfants grands prématurés (89,8 %) par rapport aux enfants modérément prématurés (59,3 %). Les facteurs associés avec le suivi organisé étaient l’âge gestationnel, l’intention d’inclure l’enfant dans un réseau de suivi à la sortie de l’hôpital, et les naissances dans une maternité de niveau 3. Un premier rendez-vous pris avant la sortie de l’hôpital, le retard de croissance intra-utérin et la naissance de la mère à l’étranger étaient aussi associés avec le suivi chez les enfants modérément prématurés. Conclusion Cette étude montre le niveau élevé de suivi organisé, surtout chez les enfants grands prématurés. Comme attendu, l’âge gestationnel était le déterminant le plus important de suivi. La PMI semble avoir un rôle important dans le suivi pour les familles plus défavorisées, en particulier chez les enfants prématurés modérés. Mots clés Naissance prématurée ; Suivi ; Haut risque ; Organisation des soins ; Cohorte en population