Grossesse VIH+ : nouvelle stratégie de traitement par antiprotéase

Grossesse VIH+ : nouvelle stratégie de traitement par antiprotéase

Actualités pharmaceutiques hospitalières Ř n° 26 Ř Mai 2011 actualités thérapeutique Grossesse VIH+ : nouvelle stratégie de traitement par antiproté...

110KB Sizes 0 Downloads 55 Views

Actualités pharmaceutiques hospitalières Ř n° 26 Ř Mai 2011

actualités thérapeutique

Grossesse VIH+ : nouvelle stratégie de traitement par antiprotéase

I

l a été largement démontré que plus on contrôle tôt la charge virale chez les femmes enceintes infectées par le VIH, plus le taux de transmission à l’enfant est bas. Il existe toutefois une toxicité des traitements pour la mère comme pour le fœtus, ainsi qu’un risque de prématurité (mais pas de prématurité sévère).

mais il n’est pas certain qu’il soit nécessaire de baisser autant la charge virale pour prévenir la transmission du virus. Aucune transmission n’a été relevée chez les femmes traitées par monothérapie (un cas de transmission dans le bras conventionnel). Le pourcentage de césariennes et de prématurité a été équivalent dans les deux groupes.

Une bonne efficacité antivirale en monothérapie La monothérapie par antiprotéase a montré une très bonne efficacité antivirale avec un très bon contrôle de la charge virale lors de l’accouchement (91,3 % des femmes ayant moins de 200 copies/mL). Le pourcentage de femmes avec moins de 50 copies/mL du VIH-1 à l’accouchement était plus faible dans le bras monothérapie (79,7 %) que dans le bras conventionnel (97,2 %),

co m /

L’essai ANRS 135 Primeva a comparé chez 105 femmes enceintes infectées par le VIH-1, ne requérant pas pour ellesmêmes un traitement antirétroviral, les effets d’une monothérapie par une antiprotéase (le lopinavir boosté par le ritonavir) utilisée seule ou combinée au traitement conventionnel (zidovudine/lamivudine) chez 36 femmes. Ces deux traitements, qui avaient pour but de bloquer la transmission du VIH-1 de la mère à l’enfant, ont été administrés de 26 semaines de terme à l’accouchement, le bébé bénéficiant d’un traitement préventif par AZT à la naissance.

zki ulit Ka an i t s ba Se

Une antiprotéase seule ou combinée au traitement conventionnel

Ř Virus du VIH ©F oto lia.

4

Limiter les effets secondaires toxiques chez l’enfant Grâce à une meilleure tolérance, le pourcentage de changements de traitement a été nettement moins important sous monothérapie par antiprotéase que sous traitement conventionnel (1,4 % versus 11,1 %). Ces résultats laissent penser qu’il est possible, dans le cas où la femme enceinte conserve un bon statut immunitaire (au moins 300 CD4/mm 3 ) et n’a pas de charge virale élevée (< 30 000 copies/mL) d’utiliser une monothérapie par antiprotéase pour limiter le risque de transmission du virus à l’enfant. Ceci pourrait limiter les effets

secondaires toxiques d’ordre mitochondrial rapportés chez certains enfants avec l’AZT ou la combinaison AZT/3TC (troubles neurologiques, anémie, neutropénie). Les enfants de cette étude vont bénéficier d’un suivi sur deux ans afin d’analyser, à plus long terme, les différences en termes d’effets secondaires liés à l’exposition du fœtus aux deux stratégies thérapeutiques.  Chantal Bertholom Professeur de microbiologie École nationale de physique-chimiebiologie, Paris [email protected]

Source Étude présentée par R. Tubiana lors de la 18e Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) et communiquée à la conférence de presse de l’ANRS, Paris, mars 2011.

Bocéprévir, nouveau traitement contre l’hépatite C chronique

L’

infection chronique par le virus de l’hépatite C affecte plus de 170 millions de personnes à travers le monde. Le taux de réponses au traitement par peg-interféron-ribavirine reste encore insatisfaisant, globalement inférieur à 50 %. Ce pourcentage atteint même moins de 30 % chez les patients ayant une infection au virus de l’hépatite C de génotype 1, une fibrose avancée, un diabète, une co-infection par le VIH ou chez les patients d’origine africaine. Les recherches récentes se sont axées sur l’amélioration de ce taux de réponses virologiques grâce à la mise au point d’un nouvel agent antiviral par voie orale.

Pour améliorer le taux de réponses virologiques Une étude internationale en double aveugle a évalué l’intérêt du bocéprévir, un nouvel inhibiteur de protéase du virus de l’hépatite C. Un traitement par peg-interféronribavirine a été associé soit à un placebo, soit à du bocéprévir. Au total, plus de 1 000 patients ont été enrôlés dans cette étude et traités, 938 de type caucasien et 159 d’origine africaine.

patients ayant reçu le traitement standard associé au placebo ; pour l’association au bocéprévir, le taux de réponses atteint 67 %, chez des adultes préalablement non traités ayant une infection chronique par le virus de l’hépatite C de génotype 1. Le taux de réponses au traitement est similaire pour les deux durées testées : lors d’une administration de 24 semaines ou de 44 semaines de bocéprévir. Ces résultats sont identiques, quelle que soit l’origine des patients. 

Une association satisfaisante avec le bocéprévir per os Les résultats montrent des réponses virologiques satisfaisantes qui ont été obtenues chez seulement 40 % du groupe de

Ophélie Marais Médecin biologiste, Paris

Source Poordad F, McCone J. Boceprevir for untreated chronic HCV genotype 1 infection. NEJM. 2011 ; 364 : 1195-206.