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Peut-on apprendre l’empathie ? Retour d’expérience sur l’enseignement de la consultation d’annonce de la maladie rénale chronique en Île-de-France A. Doreille 1,∗ , E. Vilaine 2 , X. Belenfant 3 , Z. Massy 2 , Y. Luque 1 , E. Rondeau 1 , D. Benhamou 4 , H. Franc¸ois 1,∗ 1 Hopital Tenon, Paris, France 2 CHU Ambroise Paré, Paris, France 3 CHI André Grégoire, Montreuil, France 4 Hôpital Bicêtre, Kremelin Bicêtre, France ∗ Auteurs correspondants. Adresses e-mail :
[email protected] (A. Doreille),
[email protected] (H. Franc¸ois) Introduction L’annonce de la maladie rénale est une étape majeure dans le parcours de soin des patients insuffisants rénaux chroniques. Cette annonce est rarement formalisée ou enseignée au cours de l’internat de néphrologie. Pour palier cette lacune, une formation à la consultation d’annonce a été mise en place pour les internes depuis 2016. Nous avons évalué l’impact de cette formation sur les participants. Méthodes Nous avons évalué la satisfaction des participants à la formation, ainsi que l’impact dans la pratique clinique. Des auto-questionnaires de mesure d’empathie par le score de Jefferson (échelle de 20 à 140) ont été complétés au début et à la fin de la formation. Au printemps 2019, nous avons soumis ce questionnaire d’empathie en ligne à l’ensemble des internes et des néphrologues d’Île-de-France. Résultats obtenus ou attendus Six séances de formation à la consultation, par le biais de la simulation en jeu de rôle, ont permis de former 46 internes. Cinquante et un internes franciliens ont répondu au questionnaire d’empathie en ligne, 25 d’entre eux avaient rec¸u la formation (5–34 mois avant). 54 % des participants ont jugé la formation indispensable à leur pratique clinique et 43 % très utile. Au total, 76 % des internes interrogés au printemps 2019 ont jugé que cette formation avait impacté durablement leur pratique. Les scores d’empathies chez les internes avant la formation et les internes non formés sont comparables (Fig. 1). Les participants améliorent leur score d’empathie de fac¸on significative immédiatement après la formation et cette amélioration est durable dans le temps. Le score d’empathie des seniors de néphrologie est situé entre celui des internes nonformés/pré-formation et celui des internes après formation, sans différence significative. Conclusion Une approche centrée sur le patient requiert de l’empathie et la bienveillance. Ces qualités, souvent vues comme innées, peuvent être acquises durablement grâce à la simulation en jeu de rôle.
Fig. 1
Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir
https://doi.org/10.1016/j.nephro.2019.07.248 PO-N78
Insuffisance cardiaque diastolique chez l’insuffisant rénal chronique
L. Kara ∗ , R. Grari , M. Benmansour CHU Tlemcen, Tlemcen, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : kara
[email protected] (L. Kara) Introduction Les maladies cardiovasculaires représentent la principale cause de décès des patients atteints de maladie rénale chronique. L’altération de la fonction diastolique avec PRVG élevées est souvent méconnue, alors qu’elle peut être responsable d’insuffisance cardiaque au même titre que la dysfonction systolique. Méthodes Le but de notre travail est de déterminer la prévalence de la dysfonction diastolique au cours des différents stades d’évolution de l’insuffisance rénale chronique, et d’identifier les facteurs de risque associés. L’étude est transversale descriptive (janvier 2008 à juin 2012). Deux cent quarante-quatre patients sont inclus, âgés de 15 à 75 ans, présentant une IRC, stades 2 à 5. Évaluation échocardiographique (2D, TM, Doppler) avec évaluation de la masse ventriculaire gauche et appréciation de la fonction diastolique par l’estimation des pressions de remplissage du VG (PRVG) par le doppler pulsé du flux transmitral, le doppler veineux pulmonaire, le doppler tissulaire (DTI) de l’anneau mitral, le mode TM couleur trans-mitral, la taille de l’oreillette gauche, et les pressions pulmonaires (PAP) systoliques. Résultats obtenus ou attendus L’âge moyen des patients est de 53,2 ans, sexe ratio à 0,95, hypertendus, diabétiques et anémiques dans 69,3 %, 28,3 % et 48 % des cas respectivement. Le quart de notre population (25 %) présentent des pressions ventriculaires gauches élevées dont 88,5 % ont une HVG associée. Elévation significative de la fréquence des PRVG élevées du stade 2 vers le stade 4, presque la moitié des patients avec PRVG élevées (41 %) sont du stade 4 de l’IRC. Les facteurs de risque indépendants prédictifs de PRVG élevées, identifiés par l’analyse multi-variée par régression logistique,
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sont représentés par l’HVG, une TAS élevée, la baisse de la clairance de la créatinine et l’âge avancé. Conclusion La présence de dysfonction diastolique place le patient urémique dans une catégorie à haut risque cardiovasculaire. Sa prévention passe par la détection et la correction précoce des facteurs de risque cardiovasculaire spécifiques ou non de l’urémique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2019.07.249 PO-N79
Néphropathie lupique : aspect épidémiologique, clinico-biologique, histologique, évolutif et facteurs pronostiques M. Omrane 1,∗ , R. Aoudia 1 , F. Jaziri 1 , H. Gaied 2 , M. Jerbi 2 , A. Harzallah 1 , H. Kaaroud 1 , T. Ben Abdallah 1 , R. Goucha 2 1 Service de médecine interne A, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 2 Service de néphrologie, hôpital Mongi Slim, La Marsa, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Omrane) Introduction La néphropathie lupique (NL) est l’une des manifestations les plus fréquentes et les plus graves. Le but de notre étude était de ressortir les particularités épidémiologiques, clinicobiologiques et histologiques, évolutives et d’identifier les facteurs pronostiques permettant de prédire l’évolution rénale. Méthodes Nous avons mené une étude rétrospective descriptive et analytique sur une période de 17 ans [1998–2015] et s’intéressant à la NL documentée par ponction biopsie rénale (PBR). Résultats obtenus ou attendus Nous avons colligé 174 patients avec un sexe ratio F/H de 8,2. L’âge moyen au moment de la découverte de la NL était de 32,6 ans. Les manifestations extrarénales étaient dominées par les manifestations articulaires et dermatologiques. La symptomatologie rénale était dominée par la protéinurie qui était constante, l’hématurie était présente chez 69 % des patients et l’insuffisance rénale était présente dans la moitié des cas. Nous avons réalisé 243 biopsies rénales avec 174 biopsies rénales initiales et 69 biopsies itératives. Les lésions histologiques étaient polymorphes dominées par la NL classe IV isolée ou associée à une NL classe V. Différents protocoles thérapeutiques ont été prescrits selon la classe histologique et la gravité des signes extra-rénaux associés. La durée médiane de suivi était de 81,2 mois. L’évolution sur le plan rénal était marquée par une rémission complète et durable dans 36,7 % des cas, une rémission incomplète avec une maladie rénale chronique dans 34,5 % des cas, une insuffisance rénale chronique terminale chez 28,7 % des cas. En analyse univariée, les facteurs prédictifs de mauvaise évolution rénale étaient : l’âge inférieur à 35 ans au moment de la découverte de la NL, le sexe masculin, la présence d’une insuffisance rénale dans le tableau initial, les formes prolifératives, la présence d’une fibrose interstitielle et des lésions de micro-angiopathie thrombotique. Conclusion La PBR reste cruciale pour la prise en charge thérapeutique des malades lupiques. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2019.07.250
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Néphropathie à Hantavirus et encéphalite auto-immune à anti-GFAP : l’épitope coupable ? E. Lefevre 1,∗ , C. Loens 1 , S. Ferlicot 2 , M. Zaidan 1 , A. Grunenwald 1 , S. Beaudreuil 1 , M. Elias 1 , C. Saint Jacques 1 , C. Guettier 2 , A. Durrbach 1 1 Nephrologie, Le Kremlin Bicetre, France 2 Anatomo-Pathologie, Le Kremlin Bicetre, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Lefevre) Introduction Un homme de 73 ans sans antécédent a été admis pour confusion et insuffisance rénale aiguë (IRA), en contexte grippal. Le tableau néphrologique associait une hématurie microscopique intense (> 106), une faible protéinurie, tubulaire, une IRA sévère (Creatininémie augmentant de 70 à 350 mol/l en 6 jours). La biopsie objectivait une néphrite interstitielle hémorragique diffuse, signant la néphrite à Hantavirus. La sérologie Hantavirus était positive en IgG. La confusion était associée à une aphasie, une méningite lymphocytaire minime, l’absence d’image d’encéphalite à l’IRM, et la positivité des Ac anti-GFAP (Glial Fibrillary Acidic Protein). Diagnostic d’encephalite auto-immune post-virale. Méthodes L’insuffisance rénale s’est améliorée spontanément. L’encéphalite a été traitée par Immunoglobulines polyvalentes (0,5 g/kg) avec une régression complète et durable des symptômes neurologiques. Résultats obtenus ou attendus Le développement d’un anticorps(Ac) spécifique du Système nerveux central (anti-GFAP) en contexte d’infection virale n’est probablement pas fortuit et évoque deux hypothèses physiopathologiques : 1/Une rupture de la barrière hémato-encéphalique liée à une agression endothéliale (virale directe ou lymphocytotoxique) ayant mené à une mise à nu et à la perte de tolérance d’antigène (Ag) cryptique (GFAP) ? La négativité du C4d sur les capillaires-péritubulaires est en défaveur. 2/L’existence d’une homologie antigénique entre une protéine virale et la protéine gliale GFAP est possible : nous avons retrouvé une homologie de séquence protéique d’une dizaine d’acidesaminés(AA) sur une partie d’une cinquantaine d’AA d’une protéine de capsule de l’Hantavirus. L’Ac anti-viral posséderait une activité auto-immune (anti-GFAP), à l’origine de l’encéphalite. Conclusion L’infection à Hantavirus est rare, l’atteinte cérébrale n’est pas classique, et doit faire rechercher d’autres causes. La survenue d’une encéphalite auto-immune en contexte infectieux est décrite avec d’autres virus, et doit peut-être mener à le rechercher l’Hantavirus plus largement en cas d’encéphalite autoimmune non étiquetée. Le mécanisme physiopathologique évoqué suggère une crossréactivité d’un Ac anti-infectieux possédant une affinité autoimmune pour les cellules gliales. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2019.07.251