Intoxication à la méthadone chez l'enfant

Intoxication à la méthadone chez l'enfant

Mise au point R6anim Urgences 2000 ; 9 : 508-11 0 2000 Editions scientifiques et medicales Elsevier SAS. Tous droits rbservh la mkthadone D. Biar...

959KB Sizes 2 Downloads 29 Views

Mise au point

R6anim

Urgences

2000 ; 9 : 508-11

0 2000 Editions scientifiques et medicales Elsevier SAS. Tous droits rbservh

la mkthadone D. Biarentl, V. Maes3, C. Fonteynel, M. Reisinger*

Depuis la fin des an&es 1960, principalement aux fitats-Unis, la m&hadone (MT) est devenue un element de choix dans le traitement de la toxicomanie [ I]. Son administration par voie orale facilite le traitement des adultes hero’inomanes et diminue significativement leur morbid&e et leur mortalite [2]. Parallelement a l’augmentation de la prescription therapeutique de MT, les de&s tics B une overdose de MT ont progressivement augment6 chez les ad&es [3,4] et des intoxications accidentelles parfois mortelles sont apparues chez les enfants 15-93.

1 Unit6 de soins intensifs pediatriques ;’ * mnsultation psychiatric, hBpital universitaire des enfants Reine-Fabiola, universite libre de Bruxelles, 15, avenue J.J.-Grocq, 1020 Bruxelles ; 3 departement de chimie clinique, Akademisch-ziekenhuis Vrije universiteit, Bruxelles, Belgique. Rqu le 14 c~~tobre 1999, accept6 Ie 9 juin 2090.

Uhydrochloride de methadone est un opioi’de de synthese liposoluble dont l’effet analgesique est proche de c&i de la morphine. Son efficacite dans le sevrage de la morphine et de I’heroine est d&rite depuis plus de 50 ans [IO]. La MT se presente comme une poudre cristalline blanche ou incolore, t&s am&e, raison pour laquefle elle est souvent diluee dans un sirop t&s suck qui plait aux enfan&. Elle est t&s bien absorbee par le tractus gastro-intestinal. Apres absorption orale, il faut de une 5 quake

V. Cavenaiiel,

CA.

Peltierl,

heures pour voir apparaitre ses effets [ 11, 121. La demi-vie plasmatique de la MT varie entre huit et 47 hem-es [ 12, 131 et reflete une importante liaison aux proteines plasmatiques et tissulaires (60 & 90 %), ce qui explique que les concentrations de MT sont plus Cleve’esdans leespoumons, le foie et les reins que dans le plasma [ 14]. La MT est metabolisee principalement au niveau du foie par N-dCm6 thylation et cyclisation. Les metabolites form& sont inactifs 1151 et excr&Cs dans la bile et les urines. C excretion urinaire de la MT est augmentee par l’acidification des urines [13], Chez l’adulte, pour des doses comprises entre O&5 et I,3 mgkg de MT, le pit de concentration plasmatique est comprisentre0,34et0,58~g/mL[16]. Pour~une dose unique orale de 15 mg, on obtient un pit de concentration plasmatique moyen de 0,07 pg/mL apres quatre hem-es. La concentration sanguint diminue enkite pour atteihdre 40 % de la valeur du pk apres 24 heures [II].

Une depression respiratoire, nn coma et un myosis sont les symptomes habituels d’une intoxication par un morphinique (tableau I).

Intoxication a la methadone chez l’enfant

Tableau

I. Prksentation

clinique et traitement

L’effet toxique le plus redoutable de la MT est la depression respiratoire dont la duree peut &tre superieure a 48 heures [ 171. La diminution du debit ventilatoire, la contraction de la .musculature lisse bronchique et l’inhibition de la toux seront suivies a doses plus Clevees d’une diminution de la frequence respiratoire et d’une reduction de la ventilation alveolaire. Le myosis est une manifestation classique de l’intoxication B la methadone. Toutefois, des lesions c&Cbrales hypoxiques peuvent entrainer une dilatation symetrique ou asymetrique des pupilles masquant ce signe [ 171. Une hypotension d’origine centrale ou peripherique peut egalement survenir [5]. En augmentant le tonus des sphincters vesical et anal, la MT favor&e sa propre retention. B .La nalorphine, derive synthetique de la morphine a effet antagoniste a CtC abandonnee au profit de la naloxone parce qu’elle produisait une depression respiratoire lorsqu’elle Ctait administree a un individu qui n’etait pas sous l’influence d’un nar-’ cotique. La naloxone (NarcarF) est un antagoniste specifique des morphinilues sans aucun effet agoniste. Cette

de I’intoxication

B la methadone

509

[28j.

molecule agit sur la depression respiratoire, le myosis, l’analgesie, et l’hypotension par competition au niveau des recepteurs morphiniques. L’action de la naloxone administree par voie intraveineuse debute apt-es 30 secondes a deux minutes et dure 30 a 45 minutes. La dose recommandee pour les enfants en cas d’intoxication est de 0,l mg/kg avec une dose unitaire maximale de 2 mg, a repeter si necessaire toutes les trois a cinq minutes jusqu’a une dose totale de 10 mg. Une perfusion continue B la dose de 0,Ol a 0,16 mg/kg par heure peut etre instauree en cas de recidive des symptomes (particulierement lors des intoxications par la MT dont la demi-vie’ est superieure a celle de la naloxone), pour antagoniser de man&e prolongee et totale les effets morphiniques [18]. En anesthesie, pour antagoniser la depression respiratoire tout en maintenant un effet analgesique, on ,administrera des doses beaucoup plus faibles de l’ordre de 3 B 10 pg/kg. Le geste le plus important en cas de surdosage aux opiates reste neanmoins le maintien d’une ventilation adequate (tableau I). L’ipeca et le charbon de bois sont rarement indiques etant donne le risque important de progression rapide des troubles de la conscience associes a un risque de fausse route [ 171.

Les d&s par absorption intraveineuse ou orale de methadone chez des adultes non toxicomanes sont generalement dus a une dose de MT superieure B 50 mg et sont associes B des concentrations plasmatiques sup&rieures a 0,5 ,ug/mL. Lautopsie rCv&le frequemment un cedeme pulmonaire [ 121. Les concentrations plasmatiques therapeutiques gCnCralement admises pour les adultes toxicomanes vont de 0,l a.0,75 pg/mL et les concentrations toxiques sont en g&i&al superieures a 1 /..tg/mL [3, 13, 151. [,j!$y

%!I

Les doses therapeutiques recommandees dans les series publiees sur l’usage de la methadone comme analgesique [ 19-211 vont de 0,3 a 0,7 mg/ kg par jour. Les proprietes de la MT (excellente biodisponibilite orale, longue demi-vie, absence d’euphorie en cas d’administration intraveineuse) en font un bon choix dans le sevrage des morphiniques f22] ou dans le traitement des douleurs chroniques [23]. Aux doses proposees, t&s peu d’effets secondaires soyntdecrits, mais il existe un risque potentiel d’accumulaiion apres quelques jours, particulierement 'h-s du traitement des douleurs aigues [19]. On ne trouve dans la litterature aucune mesure des concentrations ;,plasmatiques lors de l’utilisation de la MT pour l’analgesie de l’enfant. ~~~~~~~~~~~~~~ p;jr ~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~ ~~,~~~.~~~~:~ Chez les adultes et les adolescents, les intoxications par MT surviennent

510

soit au ddbut d’un traitement de maintenance, soit par prise volontaire lors d’exp&iences toxicomanes. Chez les enfants de moins de cinq ans, l’intoxication est gCn&alement accidentelle ou 1iBe & une erreur parentale. Dans la s&e de 41 enfants rapportie en 1972 et 1973 aux &tats-Unis par Aronow et al. [5, 171, seuls sept enfants (17 %) prdsentaient une ddpression respiratoire, 33 un myosis, 16 un coma et 20 une somnolence. Un des parents &it consommateur de MT dam 54 % des cas. En 1994, une SCrie de 42 enfants intoxiquCs par la MT en Angleterre a Ctd rapportde par Binthy et al. [24]. Dix enfants (23 %) prksentaient une dkpression respiratoire, 21 une somnolence, 17 prdsentaient un_myosis, quatre une hypotension et deux des convulsions. Dix-sept enfants n’avaient aucun sympt8me, 47 % des enfants ont re+ de la naloxone. Deux enfants sont d&d&. Un des parents prenait de la MT dans 76 % des cas. Dans les autres cas, la MT avait Ctd prescrite B un proche. Dans notre institution, entre 1996 et 1999, dix enfants ont CtC pris en charge pour une intoxication due & la prise accidentelle de MT. Les enfants Ctaient SggCsde 2,5 B 44 mois. Deux enfants se sont prCsent& dans la demi-heure qui a suivi l’intoxication et n’ont pr&entC aucun symptame apr&s administration de charbon de bois. Huit enfants admis d’une heure et demie li 12 heures aprks l’intoxication prdsentaient des symptemes SCvbres $Il’admission : sept prdsentaient des sympt8mes respiratoires, trois des troubles hkmodynamiques, trois de la somnolence et de l’&riBt& cinq un coma, cinq un myosis, trois des convulsions. Deux enfants ont d&elop@ une pneumopathie d’inhalation et quatre des signes d’encCphalopathie ischdmique. Un de ces quatre enfants est d&Cd& Les autres ne prksentaient pas de sCquelles g la sortie

D. Biarent et al.

de l’h8pital. La dose ing&e par les enfants avec symptdmes allait de 1,3 B 12,3 mg!kg et les premiers dosages de la MT plasmatique effect& trois B 13 heures apr& l’ingestion s’Cchelonnaient de 0,095 B 0,450 pg/mL. La naloxone a Ctk adminis&& dans 50 % des cas. Quatre enfants ont Ctt! venti1Cs.Le p&e au/et la m&e de huit enfants sur dix Ctaient trait& par m&hadone: Dans un cas, il s’agissait de parents proches, et dans un cas d’une erreur de dilution d’un sirop antibiotique prGpar6 par un pharmacien (un sirop de MT utilisC g la place d’un excipient). Ce type d’erreur de prkparation est rare, mais a deja Cte rapport6 dans la littkrature [25,26]. Survenant dans un milieu familial non toxicomane, le diagnostic est plus difficile 9 Ctablir. 11 faut y penser en cas de troubles de conscience apparaissant brutalement chez un enfant au ddbut d’un nouveau traitement administrC sous forme de sirop. La graviti particulibre de l’intoxication ?I la m&hadone chez l’enfant &side dans l’excellente biodisponibi1itC de ce mddicament pris par voie orale, sa t&s longue demi-vie associCe g une dkpression respiratoire qui peut survenir tardivement et durer plus de 48 heures et le fait qu’une dose thdrapeutique unique faible pour l’adulte (10 ZI20 mg) soit potentiellement l&ale pour un jeune enfant [5]. Dans une sCrie de d&s dus ZI une intoxication par m&.hadone chez l’enfant, publiCe par Smialek, les concentrations sanguines post mortem variaient de 0,04 B 1,l pg/mL [9]. 11est difficile d’Ctablir un seuil toxique et un seuil l&al p&is des concentrations plasmatiques chez l’enfant. Les concentrations relevCes dans les cas pediatriques B symptomatologie respiratoire s&&e de notre s&e, ainsi que celles de la sCrie de d&s de Smialek [9] sont comprises entre les concentrations thdrapeutiques et les

concentrations toxiques g&&alement admises chez l’adulte [3, 131. Tout enfant suspect d’intoxication par MT doit done Ctre hospitalisd pour une l&ode d’observation &ant donnC le risque de ddpression respiratoire prolongCe non corr&! a une concentration plasmatique prdcise. La plupart des enfants intoxiquts ont des parents trait& par la MT. La mdconnaissance qu’ont ces parents des effets toxiques de la MT chez le jeune enfant retarde la prise en charge mCdicale jusqu’8 l’apparition de troubles respiratoires et d’ e%riCte [5]. Le risque de mise en doute des compCtences parentales ainsi qu’un sentiment de culpabilitk peuvent contribuer B retarder 1’arrivCe de l’enfant dans un service d’urgence. L’admission de ces enfants plusieurs heures aprks l’ingestion de MT contribue g la gravitC des sympt8mes [24, 271. C’est le cas dans notre s&e oii la majoritC des enfants sont conduits ZI l’hbpital 1,5 B 12 heures apr&s I’ingestion et aprbs l’apparition de symptbmes alarmants. L’accroissement du nombre d’intoxications g la m&hadone chez les enfants [5, 6, 8, 91 comme chez les adultes [3,4] est directement 1iC B l’augmentation de la prescription. Celle-ci, par exemple, n’est autorisCe officiellement que depuis 1995 dans notre region. L’augmentation du nombre d’enfants intoxiquCs ?I la methadone a suivi cette autorisation. Lorsque des recommandations de pr&cautions de prescription et de distribution du mCdicament ont Ctd publiCes en 1998 par le centre de pharmacovigilance le nombre d’intoxications pkdiatriques a dimind. 11est indispensable que le mCdecin prescripteur informe correctement les utilisateurs de m&hadone, tout particuli&rement lorsqu’un enfant vit dans leur entourage pour Cviter ce type d’accident.

Intoxication a la methadone chez l’enfant

Un programme d’education des pharmaciens serait Cgalement utile pour Bviter des erreurs de preparation et les sensibiliser h l’utilite d’un conditionnement clairement Ctiquete muni d’un bouchon de securite [9, 271. La preparation du sirop sous forme sucree et agreable devrait Ctre modifiee au bCnCfice d’un got3 amer qui dissuadera l’enfant d’en prendre de grandes quantids.

Conclusions L’introduction de la MT comme traitement substitutif de la toxicomanie aux opiates est plus recente en Europe qu’aux l&s-Unis. Elle s’accompagne de l’apparition de cas d’intoxication d’enfants, d’autant plus nombreux que les patients sous traitement sont peu inform& des risques potentiels de la methadone. La depression respiratoire induite par la MT est t&s prolongee et peut &tre induite chez le jeune enfant par une dose unique journalibre pour un adulte. Les effets de la methadone sont antagonises par la naloxone, mais la trbs longue demi-vie de la MT rend la recidive des symptomes possible et justifie l’hospitalisation de l’enfant, le seuil de concentration plasmatique toxique n’etant pas connu. Dans la majorite de ces intoxications, l’un des parents est trait6 par MT. L’education des parents par les medecins prescripteurs de MT et la sensibilisation des pharmaciens a l’utilid des bouchons de s&wit6 sur les conteneurs de medicaments sont primordiales pour la prevention. n

RBf6rences 1 Dole VP, Nyswander M. A medical treatment for diacetylmorphine (heroin) addiction. J Am Med Assoc 1965 ; 193 : 646-50. 2 Gr6nbladh L, dhlund LS, Gunne LM. Mortality in heroin addiction : impact of methadone treatment. Acta Psychiatr Stand 1990 ; 82 : 223-7. 3 Clark JC, Milroy CM, Forrest ARW. Deaths from methadone use. J Forensic Sci 1995 ; 2 : 143-4. 4 Farrell L, Strang J, Neelman J, Reuter P. Policy on drug misuse in Europe. BMJ 1994 ; 308 : 609-10. 5 Aronow R, Paul SD, Woolley PV. Childhood poisonning. An unfortunate consequence of methadone availability. J Am Med Assoc 1972 ; 219 : 321-4. 6 Blatmen S. Methadone and children. Pediatrics 1971 ; 48 : 173-4. 7 Cairns A, Roberts ISD, Benbow EW. Characteristics of fatal methadone overdose in Manchester, 1985-94. Br Med J 1996 ; 313 : 264-5. 8 DiMaio DJ, DiMaio T. Fatal methadone poisoning in children: report of four cases. J Forensic Sci 1973 ; 18 : 130-4. 9Smialek JE, Monforte JR, Aronow R, Spitz WU. Methadone deaths in children. A continuing problem. J Am Med Assoc 1977 ; 238 : 2516-7. 10 Troxil EB. Clinical evaluation of the analgesic methadone. JAMA 1948 ; 138 : 920-3. 11 lnturrisi CE, Verebely K. Disposition of methadone in man after a single oral dose. Clin Pharmacol Ther 1972 ; 13 : 923-30. 12Segal RJ, Catherman RL. Methadone. A cause of death. J Forensic Sci 1974 ; 19 : 64-71. 13 Wolff K, Rostami-Hodjegan A, Shires S, Hay AWM, Feely M, Calvert R, et al. The phamracokinetics of methadone in healthy subjects and opiate users. Br J Clin Pharmacoll997 ; 44 : 325-34. 14 Dollery C. Methadone (hydrochloride). In : Therapeutic drugs. 1st ed. Edinburgh : Churchill Livingstone ; 1991 : M92-3. 15 Ellenhom f&J. Drugs of abuse : methadone. In: Effenhom’s medical toxicology : Diagnosis and treatment of human poisoning. Sd ed. Baltimore : Williams and Wilkins ; 1997 : 434-5.

511

16 Verebely K, Volavka J, Mule S, Resnick R. Methadone in man : pharmacokinetic and excretion studies in acute and chronic treatment. Clin Pharmacol Ther 1975 ; 18 : 18090. 17 Aronow R, Brenner SL, Woolfey PVJ. An apparent epidemic: methadone poisoning in children. Clin Toxicol 1973 ; 6 : 175-81. 18 AAP commitee on drugs. Naloxone dosage and route of administration for infants and children: addendum to emergency drug doses for infants and chikfren. Pediatrics 1990;86:484. 19Berde CB, Beyer JE, Boumaki MC, Levin CR, Sethna NF. Comparison of morphine and methadone for prevention of postoperative pain in 3 to 7-year-old children. J Pediatr 1991 ; 119 : 136-41. 20 Hir Y, Shenkman Z, Shavelson V, Davidson EM, Rosen G. Oral methadone for the treatment of severe pain in hospitalized children: a report of fiie cases. Clin J Pain 1998 ; 14 : 359-3. 21 Williams PI, Sarginson RE, Ratcliffe JM. Use of methadone in the morphine-tolerant burned paediatric patient. Br J Anaesth 1998 ; 80 : 92-5. 22 Tobias, JD, Schleien CL, Haun SE. Methadone as treatment for iatrogenic narcotic dependency in pediatric intensive care unit patients. Crit Care Med 1990 ; 18 : 1292-3. 23 Shir Y, Shenkman Z, Shave&n V, Davidson EM, Rosen G. Oral methadone for the treatment of severe pain in hospitalized children: a report of five cases. Clin J Pain 1998 ; 4 : 350-3. 24 Binchy JM, Mofyneux EM, Manning J. Accidental ingestion of methadone by children in Merseyside. Br Med J 1994 ; 308 : 1335-6. 25 Lalkin A, Kapur BM, Koren G. Contamination of antibiotics resulting in severe pediatric methadone poisoning. Ann Pharmacother 1999 ; 33 : 314-7. 26 Gayfe MO, Ryan CA, Nazarali S. Unusual cause of methadone poisoning. Acta Paediatr Stand 1991 ; 80 : 486-7. 27 Molyneux EM, Ahem R, Baldwin B. Accidental ingestion of methadone. Br Med J 1991 ; 303 : 922-3. 28 Koren G, Maurice L. Pediatric uses of opioids. Pediatr Clin North Am 1989 ; 36 : 114156.