IPS sécurisées : perspectives pour la thérapie cellulaire

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276 Symposiums / Transfusion Clinique et Biologique 20 (2013) 261–284 diaque et des facteurs de risque hémorragique associés à ces protocoles de soi...

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Symposiums / Transfusion Clinique et Biologique 20 (2013) 261–284

diaque et des facteurs de risque hémorragique associés à ces protocoles de soins. L’anomalie la plus constante est la thrombopénie. Cependant, elle n’explique pas à elle seule le risque hémorragique. Il est habituel de fixer le seuil de risque hémorragipare à 50 Gigas/L. Si ce seuil constitue l’un des éléments pivots de l’arbre décisionnel, il doit être associé à l’étude des autres éléments susceptibles de générer ou d’aggraver le saignement, en particulier l’héparinisation et la thrombopathie associée. Celle-ci est fréquente. Liée à la fois à l’activation et à la désensibilisation plaquettaire au contact du circuit de CEC et à l’hypothermie. Dans ces conditions, il n’y avait pas lieu de prescrire des transfusions plaquettaires préventives, c’est-à-dire en l’absence de saignement anormal (grade A). Le rôle de l’héparine dans l’hémorragie est important. Avant toute autre intervention, il est donc important d’antagoniser l’héparinisation (grade B). De même, la fibrinolyse réactionnelle peut concourir au saignement. Elle doit être évaluée et combattue par antifibrinolytiques. Ainsi, la transfusion de plaquettes doit être proposée en présence d’un saignement microvasculaire ou anormal et – d’une numération plaquettaire inférieure à 50 Gigas/L, quel que soit le trouble de coagulation associé – ou d’une numération comprise entre 50 gigas/L et 100 Gigas/L après qu’aient été corrigées les anomalies associées de la coagulation ou en cas de saignement d’origine chirurgicale (grade B). La complexité des mécanismes en cause justifie le recours à des examens biologiques. Cela a été exprimé par l’affirmation que la transfusion plaquettaire ne doit pas être effectuée sur le seul jugement clinique (grade B). Enfin, une attention toute particulière doit être apportée à l’utilisation concomitante des antiplaquettaires : – utilisation d’agents anti-IIbIIIa, puissants antiplaquettaires, contre lesquels n’existent aucun antagoniste médicamenteux. Leur courte durée demi-vie biologique permet d’attendre leur élimination, en sachant que leur effet biologique peut être plus long que leur durée de vie plasmatique. Les transfusions plaquettaires sont le plus souvent efficaces ; – prise opératoire de thiénopyridines qui augmenterait de 39 % les besoins transfusionnels et d’un facteur 3,3 la nécessité de réintervention pour hémorragie. De nombreux tests biologiques, semi-globaux (ROTEM/TEG, PFA-100) ou spécifiques (Verify-Now) ont été proposés pour apprécier la place de la thrombopathie dans le saignement. Il n’existe pas de corrélation entre les pertes sanguines postopératoires et le maximum d’amplitude du TEG ou de son équivalent, le ROTEM, ou les tests d’agrégation plaquettaire. Leur utilisation pour poser les indications de transfusion n’a pas été validée, ni sur le plan biologique, ni sur le plan clinique. Ils ne peuvent donc servir de support à la transfusion plaquettaire dans le cadre du traitement de la thrombopathie (grade C). Les indications de transfusion plaquettaire doivent donc être intégrées à un algorithme transfusionnel prenant en compte des résultats biologiques (grade B).

cette attitude est controversée du fait d’un probable biais de survie dans les études en faveur. Elle doit donc être appliquée avec prudence. L’utilisation de protocoles transfusionnels préétablis est également proposée dans le contexte de l’hémorragie massive. Elle consiste en la délivrance et l’administration de produits sanguins et de concentrés de fibrinogène en quantités prédéterminées. Dans l’HPP sévère, des expériences positives d’application de tels protocoles de transfusion massive ont été rapportées.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.081 S15-3

Transfusion de plaquettes en période périnatale : mise à jour des indications P. Garcia-Meric Pôle de médecine et réanimation néonatale, centre hospitalier de la conception, Assistance Publique des hôpitaux de Marseille, Marseille, France Adresse e-mail : [email protected] La thrombopénie, numération plaquettaire inférieure à 150 giga/L, est l’anomalie hématologique la plus fréquemment rencontrée en périnatologie. L’allo-immunisation plaquettaire maternofœtale, le plus souvent de type HPA-1a, occupe une place particulière avec une incidence de 1/800 à 1/1000 naissances dès la 1ère grossesse. Le risque majeur est la survenue d’une hémorragie intra cérébrale fœtale parfois très précoce. La prise en charge anténatale a beaucoup évolué avec une nette réduction des indications de ponction de sang fœtal, en raison des complications de ce geste invasif. Les caractéristiques physiologiques de l’hémostase primaire, de la coagulation et de la fibrinolyse chez le nouveau-né et le prématuré entraînent un équilibre instable ; tout événement pathologique peut faire basculer cet équilibre vers un syndrome thrombotique ou hémorragique. Le but est d’éviter l’hémorragie cérébrale et ses complications à long terme. La thrombopénie peut être précoce ou tardive (avant ou après 72 heures). Les étiologies sont classées en causes immunes ou non immunes ; la prise en charge dépend de l’étiologie et des facteurs associés. Les thrombopénies immunes sont les allo-immunisations plaquettaires maternofœtales et les thrombopénies auto-immunes avec passage transplacentaire d’auto-anticorps maternels. Les thrombopénies non immunes relèvent de causes obstétricales, pathologies maternelles, infections congénitales ou périnatales. Des étiologies plus rares, génétiques ou constitutionnelles, peuvent être en cause. Le traitement fait appel à la transfusion plaquettaire avec seuil transfusionnel adapté à l’étiologie et aux circonstances associées, aux immunoglobulines et à la corticothérapie. Les précautions de nursing contribuent à la prévention des complications.

S15-2

Transfusion de plaquettes et de plasma en obstétrique M.-P. Bonnet Hôpital Cochin, hôpitaux universitaires Paris Centre, Paris, France Adresse e-mail : [email protected] La transfusion de produits sanguins, notamment de plaquettes et de PFC, est un événement rare en obstétrique qui se produit majoritairement lors de l’accouchement, dans le contexte d’une hémorragie du post-partum. En dehors de l’urgence hémorragique, Il n’existe effectivement pas d’indication de transfusion de plaquettes en cours de grossesse en cas de thrombopénies. Dans le contexte de la prééclampsie et du HELLP syndrome, les plaquettes ne seront administrées qu’immédiatement avant la naissance, selon un seuil dépendant du mode d’accouchement. De même, il n’y a pas d’indication de transfusion de PFC pendant la grossesse, à l’exception du HELLP syndrome sévère pouvant exceptionnellement bénéficier d’échanges plasmatiques. Dans le contexte de l’hémorragie obstétricale sévère, une coagulopathie peut se développer rapidement. Par analogie et en raison du manque de données dans la population, les stratégies transfusionnelles développées en traumatologie sont actuellement proposées en obstétrique. Il s’agit d’administrer précocement des PFC et dans un rapport proche de 1 PFC pour 1 concentré globulaire. Cependant,

S16 – Médicaments de thérapie innovante Modérateurs : F. Dehaut, J.-J. Lataillade S16-1

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B. Polack ∗ , D. Laurin , L. Berthoin , A. Le Gouellec , J.-L. Lenormand , B. Toussaint , F. Garban TheREx TIMC-IMAG UMR 5525 CNRS, EFS, faculté de médecine, université Joseph-Fourier, institut Jean-Roget, Domaine de la Merci, La Tronche, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Polack) Il est aujourd’hui possible de reprogrammer des cellules adultes différenciées par introduction, par des vecteurs viraux, de gènes codant des facteurs de transcription. Les cellules ainsi obtenues, désignées induced pluripotent stem cell (iPS), peuvent s’autorenouveler à l’infini et former tous les types cellulaires, partageant les propriétés des cellules souches embryonnaires et leurs applications très prometteuses. Mais la reprogrammation par vecteurs intégratifs utilisés actuellement est associée à des risques élevés d’insertion mutagène et de dys-

Symposiums / Transfusion Clinique et Biologique 20 (2013) 261–284 fonctionnements génétiques faisant obstacle à l’utilisation clinique des iPS. Une autre difficulté pour leur utilisation en greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) est de maîtriser leur différenciation. Le laboratoire TheREx est spécialisé en transfert intracellulaire de protéines actives et a mis au point quatre méthodes originales basées sur : – le système de sécrétion de type 3 bactérien ;– les protéoliposomes recombinants ;– les domaines de transfert transmembranaire et ;– le dodécaèdre des adénovirus de type 3. Cette approche permettra de réaliser des iPS de grade thérapeutique par transfert de protéines. Actuellement nous testons les efficacités respectives des vecteurs sélectionnés. Nos objectifs sont de : – produire des vecteurs protéiques originaux pour délivrer les facteurs de transcription nécessaires à la reprogrammation en iPS, sans risque génétique, compatibles avec un développement clinique ; – générer des CSH saines pour traiter les patients atteints de d’hémopathies à partir d’iPS, et ; – constituer des banques d’iPS de phénotypes érythrocytaires particuliers pour la production de globules rouges. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.083 S16-2

Propriétés immunomodulatrices des cellules stromales mésenchymateuses de l’adulte C. Ménard a,∗ , L. Sensébé b , K. Tarte a Inserm U917, EFS Bretagne, Rennes, France b UMR5273-Inserm U1031, EFS Pyrénées-Atlantique, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Ménard) a

La preuve de concept de l’intérêt de l’utilisation thérapeutique des cellules stromales mésenchymateuses (CSM) a été apportée initialement dans le traitement de la maladie du greffon contre l’hôte. D’autres pathologies dys-immunitaires (maladies auto-immunes, greffe d’organe solide) font depuis fait l’objet d’essais cliniques. Il apparaît aujourd’hui que l’efficacité clinique des CSM serait liée à une action paracrine des molécules anti-inflammatoires et immunosuppressives qu’elles produisent. Ces propriétés immunomodulatrices, couplées avec la sécrétion de facteurs trophiques, ont révélé récemment un nouveau champ d’application des CSM en médecine régénérative. Ce potentiel immunorégulateur des CSM peut affecter la biologie de toutes les cellules de l’immunité innée et adaptative. Les mécanismes moléculaires impliqués sont multiples et impliquent majoritairement des médiateurs solubles dont la principale caractéristique commune est d’être inductibles par un milieu inflammatoire. Ainsi, dans le cadre de deux consortiums, Cascade et Reborne, nous avons cherché à mieux caractériser les propriétés comparatives des CSM de grade clinique disponibles en Europe. Ces CSM ont été dérivées de moelle osseuse ou de tissu adipeux dans des milieux de culture divers. Nous montrons ainsi qu’il existe des différences phénotypiques et fonctionnelles entre ces différents types de CSM qui peuvent avoir des conséquences sur leur efficacité thérapeutique. La nécessaire mise en place de plateformes standardisées de production et de qualification des CSM de grade clinique et de monitoring des patients traités est aujourd’hui organisées en France dans le programme d’infrastructure eCellFrance. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.084 S16-3

Production de MTI de grade clinique par l’EFS Atlantic Bio GMP : transposition d’échelle, validation et production de lymphocytes T cytotoxiques anti-CMV tierce partie S. Derenne a,∗ , K. Tertrais a , A.-G. Chartois b , F. Auffray b , B. Clemenceau c , H. Vie c a EFS, St-Herblain, France b EFS, Nantes, France c Inserm UMR 892, Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Derenne)

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La législation franc¸aise relative aux médicaments de thérapie innovante (MTI) a récemment évolué (loi no 2011-302 du 22 mars 2011), imposant la production de ces médicaments au sein d’établissements pharmaceutiques. Si la France dispose d’équipes de recherche de pointe dans ces domaines, les contraintes pharmaceutiques imposées par ce texte sont bien souvent un frein au développement d’essais cliniques. En effet, une production pharmaceutique impose certes des locaux de classe d’empoussièrement compatibles avec le procédé de production, mais surtout une structure fonctionnelle et un personnel répondant aux qualifications et aux nombreuses exigences réglementaires. L’EFS-Atlantic Bio GMP est une plateforme dédiée à la production de MTI destinés aux essais cliniques de phase I/II. L’EFS ABG assure l’évaluation de la faisabilité du projet, la prise en charge des phases de transposition d’une petite échelle « recherche » à une échelle adaptée à la production pharmaceutique. Ce scale-up comprend le changement d’échelle, la validation du procédé de production mais aussi le développement et la validation des méthodes de contrôles qualités destinées à la caractérisation des produits, et surtout l’accompagnement qualité indispensable à la réalisation de toutes ces étapes, pour obtenir in fine l’autorisation d’utilisation du médicament expérimental par l’ANSM. Cette présentation a pour objet d’illustrer l’implication d’ABG dans la production de lymphocytes T cytotoxiques, avec pour cible le traitement du glioblastome pour lequel l’immunothérapie adoptive représente un nouvel espoir, et ce, dès les premiers stades de développement jusqu’à la production et la libération des lots cliniques. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.085

S17 – Immuno-hématologie leuco-plaquettaire Modérateurs : C. Kaplan, G. Semana S17-1

Nouvelles méthodes d’exploration en immunologie plaquettaire en 2013 et accréditation

Y. Mérieux ∗ , C. Bourgeot , S. Canillas , P. Vigneron , M. Woicki EFS Rhône-Alpes, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Mérieux)

Les immunisations anti-plaquettaires sont impliquées dans les thrombopénies fœtales ou néonatales allo-immunes, les purpura thrombopéniques et les états réfractaires aux transfusions plaquettaires. Ces pathologies nécessitent un diagnostic au laboratoire mais les techniques utilisées sont chronophages, coûteuses et encore manuelles. Le groupage plaquettaire n’est réalisé que par biologie moléculaire et le dépistage et l’identification des anticorps anti-plaquettes utilisent des techniques Elisa telles que le Maipa, non automatisées et souvent développées dans les laboratoires. La norme 15 189 relative à l’accréditation des laboratoires préconise de travailler de préférence avec des réactifs commerciaux disposant d’un marquage CE. Le laboratoire d’immunologie plaquettaire de l’EFS-RA de Lyon s’est engagé dans ce processus d’accréditation en 2013. La portée d’accréditation s’est limitée à la partie dépistage et identification des anticorps anti-plaquettes. Pour cela, le laboratoire a validé un kit commercial Maipa en comparaison de sa technique « maison ». L’évaluation des performances de la méthode, définie comme qualitative, a nécessité une vingtaine de kits format microplaque 96 puits. Elle a été menée en parallèle avec la technique Maipa développée au laboratoire. Les paramètres sensibles lors de la mise en place d’une nouvelle méthode ont été évalués. Mentionnons principalement : la sensibilité du kit est de 97,8 % contre 93,2 % pour notre méthode (29 échantillons positifs testés) la spécificité est équivalente 100 % contre 99,99 % (326 échantillons négatifs testés). Ce kit comprenant l’ensemble des réactifs nécessaires est utilisé comme outil diagnostique depuis le 1er octobre 2012. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.086