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JDP 2019
une surinfection bactérienne. Il est favorisé par le port prolongé de chaussures serrées et humides dans des conditions de vie précaires. D’autres facteurs de risque comme la dénutrition, l’alcoolisme et les troubles psychiatriques sont décrits. Le diagnostic du pied des tranchées est clinique et repose sur une anamnèse recherchant les facteurs environnementaux et un tableau clinique évoluant en 3 phases : — stade I pré-hémique : cyanose et extrémités froides correspondant au mécanisme de vasoconstriction ; — stade II hyperhémique : œdème inflammatoire douloureux et grandes bulles séro-hématiques correspondant au phénomène de reperfusion et de surinfection des tissus mous ; — stade III post-hémique : nécrose distale, neuropathie périphérique séquellaire correspondant aux altérations micro tissulaires du phénomène d’ischémie-reperfusion. Si l’infection n’est pas contrôlée, une bactériémie à point de départ de la nécrose peut conduire au décès. Conclusion Le PDT est une cause de nécrose des extrémités survenant hors période de gel, peu connue des dermatologues. Malheureusement, les conditions de vie insalubres que peuvent subir les migrants ou les sujets marginalisés sous nos latitudes rendent cette affection non exceptionnelle. Mots clés Nécrose distale ; Pied des tranchées ; Réaction au froid Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.453. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’évolution a été marquée par la régression des lésions cutanées au prix de cicatrices inesthétiques. Discussion L’oreille est un site exceptionnel de LC dans la région méditerranéenne avec moins de 20 cas rapportés dans la littérature. Elle est due à L. infantum. L’oreille est par contre un siège électif de la leishmaniose cutanéo-muqueuse répandue au Nouveau monde, où elle est généralement causée par L. mexicana et moins fréquemment par L. braziliensis. Les présentations cliniques de cette forme de LC sont souvent trompeuses, prêtant à confusion avec les infections bactériennes, la sarcoïdose, les granulomes, les lymphomes et les néoplasmes cutanés. La localisation exclusive au niveau du lobe de l’O est encore plus exceptionnelle avec seulement deux cas rapportés dans la littérature. Conclusion La LC de l’oreille est une forme atypique qui peut entraîner un retard diagnostique, même en zones endémiques. Un traitement précoce permet d’améliorer le pronostic esthétique. Mots clés Leishmania infantum ; Leishmaniose cutanée ; Oreille Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.454. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽
Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.454. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.454
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Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.453. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.453 P288
Leishmaniose cutanée de l’oreille : forme exceptionnelle et trompeuse夽 Raboudi 1,∗ ,
Hammami 1 ,
Zaouak 1 ,
Harbaoui 1 ,
A. H. A. S. N. Ben Romdhane 2 , A. Ben Tanfous 1 , S. Fenniche 1 1 Dermatologie 2 ORL, hôpital Hbib-Thameur, Tunis, Tunisie
Introduction La leishmaniose cutanée (LC) siège exceptionnellement au niveau de l’oreille (O) et induit un retard diagnostique important. Matériel et méthodes Nous rapportons trois cas de formes particulières de LC siégeant au niveau de l’oreille. Observations Cas 1 : une patiente de 53 ans, diabétique et hypertendue, était hospitalisée dans le service d’otorhinolaryngologie pour la prise en charge d’une périchondrite droite évoluant depuis 1 mois. Elle était mise sous une association d’amoxicilline—acide clavulanique et de ciprofloxacine pendant 10 jours sans amélioration. L’examen dermatologique objectivait un placard œdémateux érythémato-squameux de l’oreille épargnant le lobule. Le frottis dermique (FD) montrait la présence de corps de Leishman et la PCR était positive pour Leishmania infantum. Cas 2 : un patient de 29 ans présentait un nodule ulcéro-croûteux de 1 cm évoluant depuis 1 mois du. Le FD était positif. Cas 3 : un patient âgé de 46 ans présentait depuis 3 mois une tuméfaction à centre ulcéro-croûteux de l’O gauche. Dans les trois cas, le délai moyen entre la première consultation et le diagnostic de LC était de 6 semaines. Les deux premiers patients étaient traités par de l’azote liquide et de l’antimoniate de méglumine en IM. Le 3e patient a rec ¸u de l’antimoniate de méglumine en intra-lésionnel.
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Leishmaniose cutanée des zones cartilagineuses : étude de 106 cas夽 K. Belhareth ∗ , M. Bouchaala , A. Masmoudi , E. Bahloul , S. Boudaya , M. Mseddi , M. Amouri , H. Turki Service de dermatologie, CHU Hédi-Chaker Sfax, Sfax, Tunisie Introduction Classiquement, la localisation des lésions de leishmaniose cutanée en regard d’une zone cartilagineuse est considérée à risque. L’objectif de cette étude était de préciser les particularités épidémio-cliniques, évolutives et surtout les difficultés de la prise en charge de cette forme topographique. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective sur une période de 18 ans (2001—2018) incluant tous les cas de leishmaniose cutanée en regard d’une zone cartilagineuse (LCC) confirmés et hospitalisés dans notre service. Résultats Nous avons colligé 106 cas de LCC soit 19 % de tous les cas de LC hospitalisés. L’âge moyen était de 42 ans avec un sex-ratio (H/F) de 0,8. La localisation nasale était la plus fréquente (85,9 %) versus 14,1 % pour la localisation auriculaire. Au niveau du nez, les lésions étaient souvent uniques (74,5 %). La taille moyenne était de 3 cm. Les lésions siégeaient au niveau du dos du nez (45 %), à la pointe (19 %), à la racine (19 %) et aux ailes du nez (17 %). La forme lupoïde était prédominante (52 %) suivie de la forme ulcérocrouteuse (37,1 %). Les autres formes étaient verruqueuses (4,4 %) et sporotrichoïdes (2,1 %). Une réaction érysipélatoïde était notée dans 40,5 % des cas et un œdème palpébral dans 11,9 %. Le nez était la seule localisation de la LC dans 15 % des cas. Concernant l’atteinte auriculaire, les lésions étaient uniques dans 20 % des cas. La taille moyenne des lésions était de 2 cm. La forme ulcérocrouteuse était prédominante (66,7 %) suivie de la forme lupoïde (26,7 %) et la forme verruqueuse (1 cas). Les complications étaient à type de réaction érysipélatoide dans 3 cas et une périchondrite dans 2 cas. L’antimoniate de méglumine intramusculaire (GIM) était utilisé dans 58 % des cas. L’évolution était favorable dans 84,2 % des cas. La cryothérapie était utilisée dans 75 % des cas (seule dans 20 %,