Communications orales du samedi 11 octobre / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A2–A28
familiaux de thyréopathie. Vingt-quatre parmi eux avaient des nodules bénins et 6 avaient un cancer (p = 0,12). Le délai de consultation était inférieur à un an dans 69,5 % des patients ayant un nodule malin et dans 74,8 % de ceux ayant des nodules bénins. Environs 17,4 % des nodules malins et 3 % des nodules bénins étaient accompagnés de dysphonie, dysphagie et/ou dyspnée (p = 0,05). Le risque de malignité était de 13,9 % pour les nodules uniques et de 13,5 % pour les goitres multi-nodulaires (p = 0,5). La taille moyenne des nodules était de 3,1 cm pour les nodules bénins et de 2,7 cm pour les nodules malins (p = 0,61). La consistance dure du nodule avait un risque de malignité de 62,5 % (p = 0,004). Un seul patient avait un nodule fixe qui était malin. La présence d’ADP cervicales avait un risque de malignité à 75 % (p = 0,01). Tous nos patients ont bénéficié d’une échographie cervicale. Dans notre série, il n’y avait pas de relation statistiquement significative entre le nombre de nodules (p = 0,5), leur siège (p = 0,73) et le risque de malignité. Les nodules malins étaient hypoéchogènes dans 70 % des cas (p = 0,094), mal limités dans 26 % des cas (p = 0,001). 52 % des nodules malins contenaient des microcalcifications contre 3 % des nodules bénins (p = 0,02). 17 patients ont eu une cytoponction qui avait conclu à un cancer dans 66 % des nodules dont la malignité était confirmée par l’examen anatomopathologique définitif. Conclusion La prise en charge d’un nodule thyroïdien se base sur la distinction entre nodule bénin et nodule malin qui ne sera confirmée que par l’histologie de la pièce opératoire. En pré-opératoire, la présence de certains signes cliniques et ou para cliniques oriente le clinicien vers la forte possibilité de malignité. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.045 36
L’envahissement du pôle supérieur de la thyroïde par un carcinome papillaire est-il un facteur de risque de métastase ganglionnaire latérale et justifie-t-il la réalisation d’un évidement latéro-cervical prophylactique ? N. Badois 1,∗ , D. Hartl 2 , H. Lefebvre 1 , O. Choussy 1 CHU de Rouen, Rouen, France 2 Institut Gustave-Roussy, Villejuif, France ∗ Auteur correspondant.
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But de la présentation Les skips métastases se définissent par la présence d’une métastase ganglionnaire latérale sans présence de métastase ganglionnaire centrale. Elles sont observées lors de carcinomes papillaires de la thyroïde et concernent majoritairement les tumeurs touchant le pôle supérieur, possiblement en raison d’un drainage le long du pédicule vasculaire supérieur. L’objectif de cette étude était d’évaluer le risque de métastases ganglionnaires latérocervicales en cas d’atteinte du pôle supérieur de la thyroïde et de discuter l’intérêt d’un évidemment latéro-cervical prophylactique des carcinomes papillaires du pôle supérieur de la thyroïde. Matériel et méthodes Étude rétrospective portant sur tous les patients opérés entre 2006 et 2012 dans notre institut, pour prise en charge initiale d’un carcinome papillaire de la thyroïde et ayant subit un évidemment central bilatéral et un évidement latéro-cervical. Les résultats anatomopathologiques de la pièce de thyroïdectomie et des évidements ont ensuite été analysés afin de définir la localisation de la tumeur et des métastases ganglionnaires. Résultats Sur 151 patients inclus, 96 patients présentaient une lésion n’atteignant pas le pôle supérieur de la thyroïde (Groupe A), 55 patients présentaient une lésion atteignant le pôle supérieur (Groupe B) dont 18 se trouvaient uniquement dans le pôle supérieur (Groupe C). Neuf patients présentaient des skips méta-
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stases dont 100 % appartenaient au groupe B. Le risque de métastase ganglionnaire latéro-cervicale augmentait significativement en cas d’atteinte du pôle supérieur de la thyroïde passant de 36,46 % dans le groupe A à 61,81 % dans le groupe B et 55,56 % dans le groupe C. Pour évaluer l’intérêt d’un évidemment prophylactique latéro-cervical en cas de tumeur du pôle supérieur, nous avons analysé séparément le groupe ne présentant pas d’adénopathies suspectes latéro-cervicales préopératoires. Sur les 101 patients classés cN0, 73 appartenaient au groupe A (Groupe AN0), 28 au groupe B (Groupe BNO) et 10 au groupe C (Groupe CN0). Le taux de métastases ganglionnaires latéro-cervicales augmentait de fac¸on significative lors de l’atteinte du pôle supérieur de la thyroïde avec 27,40 % de pN1B dans le groupe AN0 contre 42,86 % dans le groupe BN0 et 40 % dans le groupe CN0. Conclusion Compte tenu du risque augmenté de métastases ganglionnaires latéro-cervicales dans les carcinomes papillaires du pôle supérieur de la thyroïde, et ce, même en cas d’absence d’adénopathies suspectes avant la chirurgie, il nous semble licite de réaliser une évidemment latéro-cervical homolatéral prophylactique en cas de tumeur atteignant le pôle supérieur de la thyroïde. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.046 37
Prédiction rapide de l’hypocalcémie par un dosage postopératoire immédiat de la parathormonémie (PTH) après thyroïdectomie
D. Rupp ∗ , C. Galy , G. Chambon , C. Reynaud , C. Alovisetti , B. Lallemant CHU de Nimes, Nimes, France ∗ Auteur correspondant. But de la présentation Étudier les valeurs diagnostiques du dosage de la parathormonémie (PTH) réalisée au moment de la fermeture cutanée pour prédire l’hypocalcemie postopéraoire après thyroïdectomie totale ou totalisation. Matériel et méthodes Trois cent cinquante-cinq patients opérés consécutivement ont bénéficié d’un dosage de PTH précoce entre octobre 2011 et octobre 2013. Un dosage de la calcémie corrigée et une évaluation des symptômes liés à l’hypocalcémie (échelle EVA) étaient réalisés à j1 et j2. Résultats Soixante patients (17 %) ont présentés une hypocalcémie biologique (< 2 mmoL/L) et/ou symptomatique (EVA > 4). En retenant une valeur seuil de PTH de 9 ng/L (technique Beckman), la sensibilité diagnostique du dosage précoce de la PTH était la sensibilité du dosage était de 95 % et sa valeur prédictive négative de 99 %. En retenant une valeur seuil de PTH de 20 ng/L (technique Roche), la sensibilité diagnostique du dosage précoce de la PTH était la sensibilité du dosage était de 100 % et sa valeur prédictive négative de 100 %. La maladie de Basedow et la réalisation d’un curage ganglionnaire du niveau VI étaient les 2 facteurs de risque principaux d’hypocalcémie postopératoire. Contrairement à certaines données de la littérature, la valeur préopératoire du taux de vitamine D n’était pas associée à un surrisque d’hypocalcémie. Conclusion Le dosage précoce de la PTH permet avec une grande fiabilité de prédire la survenue d’une hypocalcémie postopératoire mais dépend du seuil et de la méthode de dosage choisie. Cette information obtenue précocement permet d’optimiser la prise en charge des patients. Ce dosage permet la mise en œuvre rapide d’un traitement pour les patients à risque d’hypocalcémie et une sortie accélérée des patients jugés à faible risque. Une étude de l’impact de dosage sur la prévention des symptômes de l’hypocalcémie par la mise en œuvre d’un traitement précoce par vitamine D est en cours.