Les facteurs de risques en implantologie : conséquences orthodontiques

Les facteurs de risques en implantologie : conséquences orthodontiques

© 2007. CEO. Édité par / Published by Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés/All rights reserved Article original Original article Les facteurs d...

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© 2007. CEO. Édité par / Published by Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés/All rights reserved

Article original Original article

Les facteurs de risques en implantologie : conséquences orthodontiques Risk factors in implantology: orthodontic implications Franck J. HAGEGE 1, Jean-Marc DERSOT 2

Résumé

Summary

La dentisterie fondée sur la preuve fait aujourd’hui la une de toutes les communications scientifiques. Depuis un certain nombre d’années, nous avons pu voir apparaître une perte de l’engouement des praticiens, ne se reconnaissant pas dans les présentations qui leur étaient proposées, les communications se portant plus vers la limite de la dextérité chirurgicale que vers la valeur scientifique ou même rationnelle du propos. Cependant, des articles de référence, avec des études à valeur statistique (échantillon témoin, évaluation en double-aveugle et comparaison avec un groupe contrôle, des observations à long terme et/ou multicentriques…), sont primordiaux dans la validité de toute argumentation. En effet, bon nombre de nos impressions sont basées sur des observations cliniques qui ne sont pas toujours corroborées par des informations scientifiques. Nous nous efforcerons dans cet article d’énoncer des éléments de recherche histologique ou purement clinique permettant alors une reproductibilité des résultats à long terme.

Evidence-based dentistry is the buzz-word in scientific articles and congress presentations. However, over the past few years, we have witnessed a certain disillusionment among practitioners who no longer see the relevance of what they read and hear in papers which highlight the skill of the surgeon rather than scientific or even rational content.

Mots-clés

Key words

• Implantologie. • Orthodontie. • Facteurs de risque.

• Implantology. • Orthodontics. • Risk factors.

1

Correspondance et tirés à part / Correspondence and reprints: Franck J. HAGEGE, DCD, 30 Bd Victor-Hugo, 06000 Nice. [email protected]

2

DCD, 30 Bd Victor-Hugo, 06000 Nice. DCD, 88 rue Michel-Ange, 75016 Paris.

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Nonetheless, papers and studies must be statistically sound (control samples, double-blind evaluation with control group comparisons, long-term evaluations and/or multicenter analyses…). If their argument is to be validated. Currently, many of our impressions are based on clinical observation and are not always backed by scientific data. In this article, we will attempt to set out some features of histological or purely clinical research which ensure greater reproducibility of long-term treatment results.

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Franck J. HAGEGE, Jean-Marc DERSOT

Introduction

Introduction

L’ostéo-intégration étant une valeur acquise, l’implantologie est devenue partie intégrante et rassurante de nos thérapeutiques dentaires. La pose d’un implant est aujourd’hui un acte simple à condition que le praticien dispose de tous les éléments permettant d’évaluer les risques lors de ce procédé prothétique. L’arrivée de l’implantologie a impliqué un certain nombre de praticiens, mais a surtout permis à beaucoup d’entre eux de travailler ensemble. Le chirurgien s’est rapproché du praticienprothésiste, mais aussi du technicien de laboratoire. La dentisterie cosmétique ou esthétique s’est retrouvée partie prenante d’un challenge des plus intéressants : intégrer la prothèse sur implant dans l’harmonie d’un sourire. L’orthodontiste s’est vu attribuer une place toute particulière dans cette discipline. Les connaissances des orthodontistes, notamment sur la physiologie osseuse, ont permis aux implantologistes de se rapprocher de leurs confrères. En effet, les uns pouvaient aider les autres dans la simplification de leurs objectifs de traitement. Cependant, il fallait déterminer les principes de base de cette relation et évaluer les facteurs de risques. Pour les uns, il fallait penser à l’âge du patient, la croissance des bases osseuses, la qualité des tissus chez le jeune édenté avant et pendant les différents mouvements orthodontiques, mais aussi le manque d’ancrage dentaire ou de dimension verticale chez le sujet âgé. Pour les autres, les problèmes intéressaient le type de chirurgie plus ou moins agressive chez l’enfant, sa croissance osseuse résiduelle, la qualité des tissus, les pertes de substance importantes chez l’adulte ou le sujet âgé, l’état général…

Osseointegration is now an integral and reassuring feature of dental treatment and placing an implant today is a simple procedure. However, the clinician should have available all the necessary information to assess the risks involved in implantteeth replacement. Implantology has enabled many practitioners to develop their client-base but, most of all, it has encouraged clinicians to work together. Surgeons cooperate more closely with both prosthodontists and dental technicians. Cosmetic dentistry is facing a very exciting new challenge: how can we reconcile implant restoration and a harmonious smile? Orthodontics now occupies a very special position in this context as the need to access orthodontists’ knowledge regarding bone physiology has drawn implantologists closer to them.

Lorsque les éléments de risques sont répertoriés, expliqués et exposés entre les praticiens et aux patients, le risque peut être réduit ou contrôlé.

Both specialties have an opportunity to work hand in hand with a view to simplifying their treatment goals. However, it is essential to determine the basis on which such a relationship is to be built as well as the risk factors it entails. Orthodontists, for their part, have had to bear in mind the age of the patient, bone growth, bone quality before and during orthodontic movements in young patients and the lack of anchorage or vertical dimension in elderly patients. Implantologists, on the other hand, are concerned with the more or less aggressive nature of the surgical procedure, residual bone growth in young adults, tissue quality, bone or gingival deficits in older and elderly patients, and the patient’s general state of health. When these factors are well-documented and clearly described and explained by and to the different clinicians and to the patient, the risks can be reduced or kept under control.

L’ostéo-intégration : définition et applications

Osseointegration: definition and applications

L’ostéo-intégration, et l’ancrage rigide os-implant que cela sous-entend, est aujourd’hui une donnée acquise de la science faisant de l’implantologie une partie intégrante de nos plans de traitement. L’ostéo-intégration a été maintes fois définie depuis Bränemark [1]. Cependant, dans le contexte orthodontique, nous ne retiendrons que la définition donnée par Roberts [2]. L’ostéo-intégration est l’apposition directe de l’os sur la surface d’un implant : 1) sans aucune interposition de tissu conjonctif fibreux, 2) avec une clarté à la percussion présageant d’une conduction directe à l’os de soutien, 3) avec l’absence de mobilité physiologique et 4) l’absence de mobilité après application d’une force orthodontique, l’implant fonctionnant alors comme une dent ankylosée. Les résultats à long terme dépendent de nombreux facteurs comme le choix du système implantaire, les macrorétentions

Osseointegration, with the rigid bone-to-implant anchorage it entails, is an evidence-based concept enabling us to safely use implantology as an integral part of our dental treatment plan. Osseointegration has been defined many times since Bränemark [1]. However, in the orthodontic setting, we will use Roberts’ definition [2] which describes osseointegration as the direct apposition of bone on an implant surface: 1) with no interposition of fibrous connective tissue, 2) with a clear response to percussion indicating direct bone-to-implant contact, 3) the absence of physiological mobility and -4) the absence of mobility after application of an orthodontic force, since the implant then functions as an ankylosed tooth. The long-term results of stable osseointegration depend upon several factors such as the choice of the implant system, the

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(forme de vis) et les microrétentions (état de surface), la qualité osseuse, les limites anatomiques (nerf dentaire inférieur, sinus maxillaires, fosses nasales…), la technique chirurgicale et les conditions de mise en charge, la présence de maladies parodontales non stabilisées, mais aussi les problèmes d’état général, le tabagisme, les irradiations, les parafonctions, et enfin, l’expérience du chirurgien, les conditions de stérilisation… À ce jour, nous n’avons pas de données pour évaluer les effets réels de ces multiples facteurs entre eux.

presence or the extent of the macro -(screw shape) or microretention (surface characteristics), bone quality, anatomic limitations (mandibular dental nerve, maxillary sinuses, nasal fossae, etc.), the surgical technique and the loading conditions, the presence of active periodontal conditions, but also systemic problems, smoking habits, radiotherapy, parafunctions and, lastly, the experience of the surgeon and the conditions of sterilization. Currently, we have no data concerning the possible interaction of these factors with one another.

Âge et croissance

Age and growth

L’implantologie chez l’enfant

Implantology and children

Dans certaines situations extrêmes, la pose d’implants chez l’enfant peut s’avérer importante ou utile. L’absence congénitale d’une ou de plusieurs dents peut être très mal vécue chez l’enfant. Il devient souvent compliqué pour l’orthodontiste de concevoir des traitements orthodontiques efficaces en l’absence d’ancrage. La dysplasie ectodermique est une des causes essentielles des agénésies multiples. D’autres syndromes sont associés à l’absence de dents : les fentes labiales et/ou labio-palatines et les trisomies. Le pourcentage de dents manquantes dû à des problèmes congénitaux varie de 2 à 17,5 % [3]. Les pertes dentaires d’origine traumatique sont aussi à prendre en compte. Elles impliquent plus souvent les incisives centrales maxillaires et sont de l’ordre de 4 pour 1 000. Heureusement, les patients avec un nombre important de dents absentes constituent un pourcentage limité de la population infantile. Cependant, ces patients sont très demandeurs de traitements implantaires. La présence et l’apparence de dents sont primordiales dans le développement de l’enfant et sa confiance en soi. Lorsque l’orthodontiste doit intégrer une phase implantaire dans un traitement chez l’enfant, il doit considérer le mode d’évolution de l’implant pendant la croissance (Thilander et al.) [4]. L’ostéointégration, qui est une ankylose signifiant un succès, peut poser des problèmes chez l’enfant en raison de la croissance des bases osseuses, comme ceux qui sont engendrés par des premières molaires temporaires ankylosées. En effet, comme les dents ankylosées, les implants ne s’adaptent pas à la dynamique de croissance des os et restent dans la position initiale qui était la leur lors de l’implantation. Ils ne subissent comme déplacement que celui qui transporte de manière secondaire leur support osseux sous l’effet de la croissance des os voisins. Ils subissent néanmoins un déplacement relatif aux limites osseuses sous l’effet des modelages périostés et alvéolaires ou suturaux de la croissance. C’est ce déplacement relatif qui est source de malocclusion par infratopie ou d’exposition de l’implant. Cependant, dans certaines conditions (impératifs esthétiques, ancrage de prothèse de transition,…), le risque de la pose implantaire doit être pris et nous devons évaluer alors le comportement de ces implants à long terme.

In some extreme conditions, implants need to be placed in children at an early age. The congenital absence of one or several teeth can be a source of distress for the child. Also, it is often complicated for orthodontists to design a treatment plan in the absence of dental anchorage. Ectodermic dysplasia is one of the main causes of multiple agenesias. Other syndromes have been associated with the absence of teeth: labial and/or labio-palatal clefts and Down’s syndrome. The percentage of missing teeth due to congenital disease varies between 2 and 17.5% [3]. Tooth loss due to trauma should also be taken into account. Such loss most often involves the central incisors with a prevalence of 4 out of 1000. Fortunately, patients with numerous missing teeth are very rare in the infant population. However, when dealing with these patients, one realizes how keen they are to receive implant treatment. The presence and the appearance of a child’s teeth are critical for their psychological development and selfconfidence. When an orthodontist has to incorporate an implant phase in his/ her treatment of a child, he/she has to bear in mind, above all, the evolution of the implant in the context of the patient’s growth (Thilander et al.) [4]. Osseointegration, which involves an ankylozing process, can give rise to problems in children, such as those triggered by ankylosed temporary first molars.

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Indeed, as with ankylosed teeth, implants do not adapt to the dynamics of bone growth and remain in their initial position at implantation. The only displacement they undergo is caused by the movement of their supporting bone base as neighboring bones develop. Nevertheless, they do undergo displacement relative to the bone envelope due to periosteal, alveolar and sutural remodeling during growth. It is this relative displacement that can give rise to malocclusion on account of the insufficient or excessive exposure of the implant. However, in certain circumstances (esthetic requirements, prosthetic anchorage), the risk entailed in placing implants in children has to be taken and the long-term behavior of the implants needs to be assessed.

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Franck J. HAGEGE, Jean-Marc DERSOT

Comportement de l’implant dans le temps

Long-term implant behavior

Croissance maxillaire Étant donné la difficulté de faire des études standardisées sur les traitements implantaires chez l’enfant, nous allons baser notre réflexion sur des rapports de cas d’implants unitaires placés dans les régions antérieures maxillaires. Ledermann et al. [5] et Brugnolo et al. [6] ont décrit un positionnement apical de l’implant par rapport aux dents adjacentes après une période de 2,5 à 4,5 ans. Les implants se retrouvaient enfouis dans leur alvéole, en infraposition, de 5 à 7 mm plus apicalement à cause du développement vertical non compensé, avec pour certains, des expositions dues à des déhiscences ou des fenestrations osseuses vestibulaires. Des résultats similaires ont été notés pour les régions maxillaires postérieures (Oesterle et al.) [7]. Donc, si certains bénéfices peuvent être apportés par la mise en place précoce d’implants chez l’enfant, surtout immédiatement après l’avulsion d’une dent (bon apport vasculaire, bonne réponse immunologique, cicatrisation rapide, …), les risques à long terme ne doivent pas être occultés, principalement par un manque de développement alvéolaire autour des implants. Au maxillaire, la pose d’implants avant la fin de la croissance est donc contre-indiquée. La pose d’implants chez l’enfant totalement édenté, pouvant alors servir de support à une prothèse de transition, par exemple, n’est pas non plus une solution de choix, en raison des phénomènes de résorption nasale antérieure associé à la croissance maxillaire. En effet, la suture intermaxillaire reste productive longtemps, entraînant une croissance transversale compensée par une résorption alvéolaire qui risque de dénuder l’implant. De plus, une résorption antérieure clairement décrite par Enlow a été mise en évidence. Pendant que la base du crâne transporte en avant le maxillaire en un déplacement secondaire, le maxillaire répond à cette avancée par une résorption vestibulaire qui dénude les implants.

Maxillary growth As we dispose of few articles describing standardized studies on implant treatments in children, we will base our argument on case reports of single implants placed in the anterior maxilla. Lederman et al. [5] and Brugnolo et al. [6] have described apical displacement of implants relative to adjacent teeth after 2.5 to 4.5 years. The implants were more submerged with 5 to 7 mm of infraposition caused by the non-compensated vertical development of the face. Labial bone fenestrations were also observed on some implants. The same results were observed in the posterior maxilla (Oesterle et al.) [7].

Croissance mandibulaire À la mandibule, le sens de la croissance est différent. Elle va se faire plutôt dans le sens vertical et antéro-postérieur. Ainsi, les changements dans le sens transversal ne sont pas aussi importants qu’au maxillaire, car la symphyse mentonnière se ferme rapidement, quelques mois après la naissance. Il est intéressant de noter que, chez l’enfant complètement édenté, la pose d’implants peut s’avérer favorable, car les changements alvéolaires ne sont pas aussi perceptibles que chez les enfants dentés où la compensation alvéolaire est très marquée. De plus, ces jeunes patients, avec des agénésies multiples ou une dysplasie, présentent souvent une faible quantité d’os alvéolaire indispensable à l’insertion d’implants. Des rapports de cas sur des enfants totalement et partiellement édentés ont été rapportés. Sur un jeune patient présentant une dysplasie (donc complètement édenté), 2 implants mandibulaires ont été placés à l’âge de 6 ans et ont été suivis pendant 11 ans sans trop de problème apparent (Westwood et Duncan) [8].

Mandibular growth In the mandible, development occurs in a different direction. Growth will occur more in the vertical and anterior-posterior dimensions. Thus, changes in the transverse dimension are not as great as in the maxilla because the chin suture closes quickly just a few months after birth. It is interesting to note that, in completely edentulous children, placement of implants can be beneficial since alveolar changes are not as marked as in non-edentulous children in whom alveolar compensation is very pronounced. Moreover, children with multiple agenesias or dysplasia often have very little alveolar bone, which is essential for implant placement. Several case reports have been published involving partially or totally edentulous children. In a young patient with ectodermic dysplasia (edentulous mandible), 2 mandibular implants were placed at 6 years old and exhibited few problems over an 11 year follow-up. (Westwood and Duncan) [8].

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Hence, while early placement of implants in children can bring benefits, especially immediately after tooth extraction (good blood supply, good immunological response, quick healing …), the long-term risks should not been neglected, mainly due to the lack of alveolar development around the implant. In the maxilla, early placement of implants before completion of growth is contraindicated. Nor does the placement in the edentulous maxilla in children of implants designed to provide anchorage for a provisional prosthesis constitute the solution of choice because of the anterior nasal resorption associated with the growth of the maxilla. The intermaxillary suture remains active over a long period and is responsible for transverse growth which is compensated by alveolar resorption which may expose the thread of the implant. Moreover, anterior resorption has been clearly demonstrated by Enlow. While the base of the skull is moving the maxilla in an anterior direction by secondary displacement, the maxilla responds to this movement with buccal resorption which exposes the implants.

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Bergendal et al. [9] décrivent la pose d’un implant unitaire dans la région symphysaire chez un garçon de 5 ans partiellement édenté. Après 5 ans, l’implant se retrouve en position infracrestale. Les implants proche des dents naturelles vont progressivement avoir une position immergée, alors que les implants isolés sur une arcade totalement édentée ne seront pas ou peu affectés par ce processus. À la mandibule, chez le jeune patient totalement édenté, la mise en place d’implants en tant que support de prothèse ne pose que peu ou pas de problèmes quant à la croissance transversale. Cependant, en présence de structures dentaires voisines, le phénomène de croissance verticale en parallèle à la croissance transversale devient un risque pour les implants avec, en fin de croissance, un positionnement apical de l’implant et la possibilité de résorption vestibulaire avec fenestration osseuse pendant l’éruption des dents adjacentes et/ou en raison d’une adaptation aux déplacements alvéolaires. L’évaluation de la position finale de l’implant ou l’exposition vestibulaire de certaines spires du corps de l’implant dépendent du sens et de la quantité de rotation pendant la croissance mandibulaire.

Bergendal et al. [9] described the evolution of a single implant placed in the chin of a 5 year old boy with several missing teeth. After 5 years, the implant was in infraposition. The conclusion was that an implant located close to a group of teeth would be progressively submerged while an implant placed in an edentulous area would not, or would be only slightly affected by this process. In the mandible, in a completely edentulous young patient, the early placement of an implant to support a prosthetic device will not generate major problems related to the transverse development of the face. However, in the presence of adjacent dental structures, vertical growth associated with transverse development can place the implants at risk leading, at the end of the growth spurt, to apical positioning of the implant and possible buccal resorption and bone fenestration during the eruption of the adjacent teeth and/or following adaptation to alveolar displacements. The final position of the implant at the end of the growth period as well as possible exposure of threads on the implant body will depend upon the direction and amount of rotation during mandibular growth.

L’implantologie, aide au traitement orthodontique

Implantology in support of orthodontic treatment

L’implant intra-alvéolaire utilisé comme ancrage orthodontique

Intra-alveolar implants used as orthodontic anchorage

Les mouvements orthodontiques nécessitent l’utilisation de forces contrôlées agissant sur les structures dentaires. L’utilisation d’un ancrage squelettique rigide pour déplacer une dent a été décrite sur le long terme (Higuchi) [10]. Chez l’adulte partiellement édenté où le mouvement d’un groupe de dents en bloc est nécessaire, l’ancrage implantaire s’avère être une alternative intéressante à la force extra-orale. De nombreuses études ont été réalisées sur l’animal avec des implants de toutes formes et dans différents sites. Certaines d’entre-elles ont testé l’application des forces d’un implant sur un autre implant [11-14], d’autres d’un implant en tant qu’ancrage pour l’expansion maxillaire [15] ou pour le déplacement d’un groupe de dents [1]. Le risque majeur inhérent à ce type de technique est la perte prématurée de l’implant due à des forces excessives ou inadéquates. Mais toutes les études ont montré que les implants, soumis à des forces éruptives des dents adjacentes [16, 17] ou mis en charge par des forces orthodontiques, restaient immobiles et se comportaient comme des dents ankylosées, notamment lors d’une étude chez l’adolescent [4]. Les niveaux de forces et de moments appliqués sur les implants lors de toutes ces études de cas orthodontiques sont, en fin de compte, minimes (quelques newtons – jusqu’à 100-150), comparés au niveau de forces et de moments développés lors de la mastication (jusqu’à 800-1 000) [18]. Higuchi [10] résume les études multicentriques relatant le taux de survie des implants associés à l’application d’une force à des fins orthodontiques. Pour 2 groupes de patients, un implant

Orthodontic movement is obtained using controlled forces applied to dental structures. The use of rigid skeletal anchorage for tooth displacement has been described by Higuchi [10]. In partially edentulous adults in whom it is essential to achieve en masse displacement of a group of teeth, implant anchorage has been shown to provide an excellent alternative to headgear devices.

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Numerous studies have been published on animals with implants of different shapes and placed in different sites. Some describe the application of forces by one implant on a second implant [1114]. Others have observed the use of an implant as anchorage for maxillary expansion [15] or for the displacement of a group of teeth [1]. The main risk with this type of technique is the premature loss of the implant due to excessive or inadequate forces. However, all the studies have shown that implants, when submitted to eruptive forces from adjacent teeth [16, 17] or loaded by orthodontic forces, remain stable and behave like ankylosed teeth, especially in a study on adolescents [4]. The strength and the moment of forces applied to implants in all these studies were very light (a few Newtons – up to 100 to 150), compared to the forces and moments developed during the chewing function (between 800 and 1000 N) [18]. Higuchi [10] summarized multicenter studies reporting the rate of success of implants connected to orthodontic devices. Two groups of patients received an implant placed in the retro-molar

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mandibulaire est placé dans la région rétromolaire et des forces, de l’ordre de 150 à 400 g, sont appliquées. Une variété importante de mouvements est étudiée : intrusion, extrusion, vaet-vient, rotation, version et translation. Un déplacement de l’ordre de 2 à 10 mm est obtenu dans les différentes directions de l’espace. 37 implants ont été placés et seulement 1 a été perdu, avec un taux de succès cumulé de plus 97,3 %. Dans ces études en orthodontie, il n’a pas été répertorié plus d’échecs, avec perte d’implants, résorption osseuse péri-implantaire ou mobilité de l’ancrage implantaire que lors des études sur l’utilisation traditionnelle des implants à visée prothétique. Les niveaux de forces latérales et horizontales suffisants pour entraîner une rupture à l’interface os-implant dépendent essentiellement de la qualité de la stabilité primaire de l’implant et de la qualité de l’ancrage proprement dit (os cortical ou spongieux – os de type I, II, III, IV, qualité de l’usinage des pièces…). Dans une étude récente [19], le renouvellement du tissus osseux autour d’un implant chez l’animal a été étudié et décrit après 11 semaines de traction orthodontique. Il est apparu que la densité osseuse et le renouvellement cellulaire étaient plus importants autour de l’implant en charge qu’autour de l’implant témoin passif et, ceci, indépendamment du type d’implant et du type de force appliquée [20]. Considérant une large étendue de conditions cliniques, les impératifs de la cicatrisation et la qualité osseuse, les orthodontistes travaillent dans des marges de forces qui sont 10 à 100 fois inférieures aux forces qui doivent être appliquées pour obtenir le « dévissage » des implants et la rupture de la liaison os-implant, comme reportées chez le lapin [21] ou sur une étude chez l’homme [19]. Il est aussi évident, quand cela est possible et avec la concertation raisonnée du groupe de travail pluridisciplinaire, que l’implant devant servir d’ancrage orthodontique sera placé de manière stratégique de façon à bénéficier ultérieurement du support prothétique idéal au niveau fonctionnel [22] et esthétique [23]. Il est primordial de faire alors la distinction entre les éléments d’ancrage qui serviront au traitement orthodontique, puis au maintien de la dimension verticale d’occlusion et à la prothèse définitive et ceux qui seront déposés après le traitement orthodontique.

area of the mandible with applied forces varying from 150 to 400 g. Different movements were studied: intrusion, extrusion, jiggling, rotation, tipping, and bodily dental movement. Displacements ranging from 2 to 10 mm were obtained in every direction. Thirty-seven implants were placed and only one was lost. The cumulated success rate (CSR) was over 97.3%.

La mise en charge orthodontique L’ostéo-intégration est un processus fragile et qui peut toujours être réversible. Pour préserver ce capital essentiel, une séquence de mise en charge doit être respectée. L’activation d’un implant unitaire sur le plan orthodontique ne doit se faire qu’à partir du moment où le remodelage osseux secondaire s’est produit autour de cet implant [13]. Il est souvent préférable de placer un nombre plus important d’implants et de les mettre en charge simultanément. Même si le remodelage osseux n’est pas terminé, la réalisation d’une contention entre les implants par une prothèse de transition peut être intéressante. Grâce à la rigidité de ce système, la maturation de l’intégration osseuse autour des implants mis en fonction peut se terminer sans risque. Il est cependant

Orthodontic loading Osseointegration is a vulnerable process and can reverse at any time. To safeguard the process, a precise loading sequence must be respected. Orthodontic loading of an implant should be performed only when the secondary bone-remodeling around the implant is complete [13].

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In all these orthodontic studies, no more failures due to implant loss, implantitis, or mobility were reported as compared to failures observed in the traditional use of implants in restorative dentistry. The amount of lateral and horizontal forces required to break the bone-implant interface is dependent on the degree of primary stability of the implant and the quality of the anchorage (cortical or medullar bone – type I, II, III, IV bone, quality of the milled parts…). In a recent study [19], the bone turnover around an implant was described in animals after 11 weeks of orthodontic traction. It was shown that bone density and cell turnover were greater around loaded implants than around controls, irrespective of the type of implant and the type of force applied [20].

Given the wide variety of clinical conditions, the healing process and bone quality, the forces used by orthodontists are from 10 to 100 times lower than the torque required to unscrew implants and to achieve rupture of the bone-fixture contact resulting in implant loosening, as reported for the rabbit (Johansson and Albrektsson [21]) or in humans [19]. When surgeon and orthodontist collaborate within an interdisciplinary group, it is obvious that the implant will be placed strategically not only to act as anchorage for tooth movement, but also to achieve a functional [22] and esthetic [23] result for the final prosthesis. It is essential, therefore, to distinguish between implants that will contribute to the orthodontic treatment and thus help stabilize the vertical dimension and the final prosthesis and those implants that will be removed after orthodontic treatment.

It is often preferable to place several implants and to load them simultaneously. Even if the secondary bone remodeling is incomplete, the splinting effect of the connected implants using a transitional prosthesis can be beneficial. A rigid system of this kind will ensure that the bone integration process around the implants is safely completed. However, orthodontic loading of the implants is not recommended before 4 to 6 months.

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recommandé de ne pas mettre en charge les implants à visée orthodontique avant 4 à 6 mois. Le traitement de surface de l’implant par double mordançage acide pourrait, en accélérant la cicatrisation osseuse, favoriser la mise en fonction précoce, à 2 mois, dans certaines conditions cliniques. Roberts et al. [24] suggèrent cependant la mise en charge immédiate d’implants en position rétromolaire. Pendant le traitement orthodontique et la mise en fonction de l’implant, différents types d’attache seront nécessaires ou suffisants sur ce nouvel ancrage. Si l’implant n’est qu’un support (par exemple, en position rétromolaire), une simple vis de cicatrisation sera suffisante. Si les dents adjacentes doivent se déplacer autour ou vers cet ancrage, alors une prothèse de transition reproduisant la forme de la dent, réalisée grâce au set-up, et qui pourra être modifiée, sera réalisée. Elle servira alors de guide, de mainteneur d’espace et de calage à l’aide des points de contact.

Double-etched surface treatment of some implants can accelerate bone healing and reduce the loading time to 2 months. Roberts et al., however, suggest the immediate orthodontic loading of retro-molar positioned implants [24].

L’application de la force proprement dite Les forces qui seront appliquées sur ces ancrages peuvent être considérables et de différentes directions selon les situations cliniques données. Que la force exercée sur l’implant soit de type extrusive, intrusive, compressive latéralement, ou de type va-etvient, sur aucun de ces modèles cliniques, il n’a été observé de modification, de résorption ou de destruction à l’interface osimplant, comme autour d’une dent, pouvant entraîner des mouvements parasites de la dent ancrage. Lorsqu’une force orthodontique est appliquée sur un implant, il est généralement observé un épaississement de la cortical osseuse du côté de la pression et une réduction du volume osseux du côté opposé confortant alors le processus d’intégration dans l’os.

The loading perse The forces placed on implant anchorages can be considerable and are applied in different directions according to the clinical situation. No modification, resorption or destruction of the boneto-implant interface has been reported irrespective of the direction of the forces (extrusive, intrusive, lateral compression, jiggling...). When forces are applied to an implant, one generally observes a thicker cortical boneplate on the compression side and a reduction of bone volume on the opposite site, thus supporting the osseointegration process.

Implant à ancrage non alvéolaire (minivis)

Non-alveolar implant anchorage (mini-screw)

L’utilisation des implants en tant qu’ancrage dans le traitement orthodontique s’avère être d’un bénéfice certain. Elle permet l’élimination des appareils extrabuccaux, l’absence de mouvements parasites sur les dents de l’arcade, la gestion de la motivation du patient pour le port d’un appareil supplémentaire, l’application de forces légères et constantes avec un meilleur contrôle de traitement et une amélioration de la réponse osseuse autour de l’implant soumis à des forces faibles. Cependant chez le patient complètement denté ou nécessitant la fermeture des espaces d’extraction, l’utilisation d’implants conventionnels n’est pas possible. Des minivis à ancrage apical [25], des miniplaques d’ostéosynthèse [26], des implants placés dans la région palatine [27, 28], en titane ou biodégradables [29], ont été testés. À ce jour, seuls 2 systèmes semblent intéressants. L’Orthosystem® (Straumann) qui est endo-osseux et l’Onplant® (Nobel Biocare) qui est un implant sous-périosté. En France, seul l’Orthosystem® est commercialisé.

Implant anchorage for orthodontic purposes has been shown to be beneficial and offers a useful alternative to headgear devices, while reducing unwanted movement in other teeth, increasing patient motivation for the wearing of another device, allowing greater control of slight and constant forces, and improving bone response around dental implants subjected to low forces.

However, on non-edentulous patients or those requiring extraction site closure, the use of conventional dental implants must be ruled out. Mini-screws positioned apically have been described [25] as well as mini-plates [26], titanium implants placed in the central palatal region [27, 28] and bioabsorbable fixtures [29]. Currently, only two systems seem to be of interest: Orthosystem® (ITI, Straumann), an endosseous implant and Onplant® (Nobel Biocare), a subperiosteal implant. In France, only the Orthosystem® is commercially available.

Plus récemment, un nouveau mini-implant transitoire, simple à poser et à déposer, a été développé par Kyung [30] et semble être très intéressant (Dual Top® – Absanchor®).

More recently, an easy-to-place and easily-removed temporary mini-implant has been developed by Kyung [30] and appears to be very useful (Dual Top® – Absanchor®).

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During orthodontic treatment and implant loading, several types of connections can be used on this new anchorage. A simple screw can be placed on implants placed in the retromolar position. If adjacent teeth need to be displaced around or toward this anchorage, a tooth-shaped transitional prosthesis should be placed. This provisional restoration, performed after the set-up, will serve as a guide, a spacemaker and a wedge by means of the contact points.

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L’orthodontie au secours de l’implantologie

Orthodontics in support of implant treatment

Orthodontie préprothétique : l’éruption contrôlée pré-implantaire

Preprosthetic orthodontics: forced eruption

En 1993, Salama et Salama [31] proposent l’égression contrôlée comme moyen de remodelage des tissus durs et mous en direction coronaire en vue d’une future implantation. La régénération osseuse obtenue par « égression orthodontique » présente de nombreux avantages par rapport à l’extraction suivie immédiatement de la mise en place d’un implant, essentiellement par la sur-correction du volume osseux et muqueux obtenue simultanément et, ainsi la résolution des problèmes esthétiques. La régénération des papilles est aussi plus facilement contrôlable, car le septum osseux migre avec l’égression de la dent et un épaississement de la gencive attachée est observé. L’orthodontie devient alors une thérapeutique non invasive par opposition à la régénération chirurgicale des tissus parodontaux, souvent lourde, par comblement, greffe osseuse, membrane, etc., nécessaires dans les cas de maladie parodontale avancée. Les auteurs préconisent une phase active d’éruption de 4 à 6 semaines, les forces appliquées devant permettre une égression de 1 mm par semaine, suivie d’une période de contention nécessaire de 6 à 10 semaines avant que la dent ne soit extraite afin de s’assurer de la réparation complète du parodonte. Un implant conique peut alors être mis en place le jour même de l’extraction avec une « mise en esthétique immédiate » par une dent provisoire non fonctionnelle en sous-occlusion. Les conditions requises pour la mise en œuvre d’une telle thérapeutique doivent absolument être définies avec le parodontiste (évaluation de la quantité de racine résiduelle et de son parodonte, appréciation du nombre de parois osseuses entourant cette racine, de la présence ou non de corticale vestibulaire…).

In 1993, the Salama brothers [31] proposed forced eruption as a new tool for hard and soft tissue remodeling before implant placement. The bone regeneration obtained through “orthodontic eruption” displays various advantages compared to extraction and immediate implant placement. It is then easier to overcorrect the bone and soft tissue contours simultaneously, thus solving the esthetic problems.

Agénésie ou avulsion dentaire – gestion des espaces implantaires

Congenitally missing teeth or extraction – space management

La gestion des espaces d’édentement dans les thérapeutiques pluridisciplinaires a toujours été un problème. En présence d’agénésies postérieures, le choix s’oriente vers la fermeture ou la conservation des espaces en fonction du type de malocclusion et du schéma squelettique du patient (hyper- ou hypodivergent). Pour les régions antérieures, le choix s’oriente vers un bridge collé, l’implantologie ou la mésialisation des dents adjacentes, notamment les canines. D’après Thilander et al. [4], la prévalence de l’agénésie des incisives latérales maxillaires et des secondes prémolaires mandibulaires est de 6,1 à 7,4 % dans les populations du Nord de l’Europe. Nous ne discuterons pas des avantages et des inconvénients de la solution choisie pour le remplacement des dents, mais si l’option implantaire est retenue, le chirurgien devra alors déterminer si la pose de l’implant est possible avec ou sans apport de tissu osseux ou muqueux afin que les impératifs esthétiques de la zone concernée soient préservés.

Management of dental space in multidisciplinary treatment plans has always constituted a challenge. For posterior missing teeth, closing or opening space will be the treatment of choice according to the type of malocclusion and the skeletal pattern of the patient (hyper- or hypo-divergent). For the anterior segment, it is preferable to use a Maryland bridge or an implant, or perform mesial migration of the adjacent teeth, especially the cuspids. According to Thilander et al. [4], the prevalence of missing maxillary lateral incisors and second mandibular bicuspids ranges from 6.1 to 7.4% in populations in northern Europe. If implant therapy is adopted, the surgeon will have to determine whether implant placement is possible with or without bone or soft tissue grafting in order to manage the esthetic requirements in the area.

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Papillae regeneration is also easier to control as the bone septum migrates coronally with the tooth extrusion and the attached gingiva becomes thicker. Orthodontics thus offers a non-invasive form of treatment in contrast with surgical regeneration of periodontal tissues which requires bone grafts, membrane barriers, etc. in cases of severe, aggressive periodontitis. The authors recommend a phase of active eruption lasting 4 to 6 weeks with an egression of 1 mm a week, followed by a splinting period of 6 to 10 weeks before extraction of the tooth in order to ensure complete periodontal recovery. A root form implant can be placed at the time of the extraction with “immediate esthetic” loading with a temporary sub-occlusive non-functional tooth. The sequences of such a therapeutic program should be assessed with the periodontist (percentage of residual root in the bone, number of residual bone walls surrounding the root, presence of the buccal bone…).

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Les facteurs de risques en implantologie : conséquences orthodontiques Risk factors in implantology: orthodontic implications

Il devra évaluer précocement la distance interdentaire nécessaire au placement de l’implant et la position de l’implant dans cet espace (sur le plan mésio-distal et vestibulo-palatin). Il est important pour l’implantologiste que l’orthodontiste ait pu faire un set-up préfigurant le résultat définitif et de la position non seulement des axes dentaires, mais aussi des axes radiculaires. En cas de doute sur la place nécessaire au remplacement des incisives latérales, il est possible de se référer au concept de Spear et al. [32] qui suggèrent de laisser un espace équivalent à 2/3 du diamètre mésio-distal de l’incisive centrale. Cependant, ce concept est arbitraire car il ne tient pas compte du diamètre de l’implant et du plateau prothétique de l’implant utilisé. Le diamètre standard d’implant pouvant être placé dans cette zone varie de 3,25 à 4 mm. Compte tenu de l’expérience clinique, nous préconisons un espace de 1 mm minimum au niveau apical entre les racines des dents voisines. Au niveau cervical, au moins 2 mm de part et d’autre de l’implant sont nécessaires afin de pouvoir contrôler les espaces biologiques, les profils d’émergence et la position des points de contacts avec les dents voisines. Ce dernier impératif est déterminant quant à la conservation ou à la récupération des papilles proximales [33]. L’aspect de la crête édentée est très différent selon que la dent manquante est le résultat d’une agénésie ou d’une avulsion prématurée de la dent temporaire ou permanente. Après extraction, le volume osseux vestibulo-lingual est souvent très insuffisant pour la solution implantaire. Si l’épaisseur d’os résiduel se situe entre 4 et 6 mm, le placement d’un implant standard (ø 3,75 ou 4 mm) n’est pas possible. Si la distance mésio-distale le permet, on préconisera la mise en place d’un implant de petit diamètre (3,25 mm), mais d’au moins 13 mm de long afin d’obtenir une surface de contact os-implant sécurisante. Il faut aussi faire attention aux risques de fracture de ces implants, le diamètre interne ne permettant pas toujours une épaisseur suffisante de titane capable de résister aux pressions occlusales, malgré l’amélioration mécanique du titane. Nous pourrons aussi, grâce à l’élasticité de l’os au maxillaire (et non à la mandibule), s’appuyer sur les travaux de Summers [34] et procéder à la technique d’élargissement de la crête alvéolaire, à l’aide d’ostéotomes utilisés en percussion permettant aussi une condensation osseuse. Cette technique demande une certaine dextérité, mais présente des avantages évidents : élargissement de la crête osseuse au col de l’implant, meilleur contour gingival et meilleure appréciation du profil d’émergence comparé aux dents adjacentes. Il y a aujourd’hui suffisamment d’arguments scientifiques pour privilégier l’abord global et les traitements pluridisciplinaires. La compréhension des phénomènes de cicatrisation, plus particulièrement au travers de la régénération parodontale et de l’implantologie et l’apport de l’orthodontie dans des différents mécanismes ont permis un rapprochement chirurgien-orthodontiste afin de compléter leurs efforts dans la bonne réalisation des plans de traitement. Cependant, l’aspect le plus important dans la thérapeutique implantaire est le comportement de l’implant dans le temps. Il est évident aujourd’hui que l’utilisation de l’implantologie s’est

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The appropriate interdental space should be evaluated for correct placement of the implant. The surgeon and the orthodontist need to prepare a setup to define the main coronal axes as well as the apical portion of the implant between the two teeth.

When in doubt regarding the space required to replace lateral incisors, one can refer to Spear et al. [32] who described a method leaving a space equivalent to 2/3 of the mesio-distal diameter of the central incisor. However, this concept is arbitrary as it does not take into account either the diameter or the prosthetic platform of the implant used. The standard body diameter of an implant that can be placed in an anterior segment varies from 3.25 to 4 mm. Based on clinical experience, we recommend a minimum space of 1 mm at apical level between the implant and the roots of the neighboring teeth. At cervical level, at least 2 mm are required on either side of the implant head in order to control the biological spaces, the emergence profiles and the position of the adjacent contact points. This last item is crucial for the conservation or creation of the proximal papillae [33]. We should also note that the anatomical appearance of an edentulous crest is very different according to whether the missing tooth results from a congenital problem or from premature extraction of a deciduous or permanent tooth. After an early extraction, the bone volume is very insufficient for implantation. If the residual bone thickness is 4 to 6 mm, placement of a standard implant (3.75 to 4 mm) is impossible. If the proximal distance allows, one can place a smaller diameter implant (3.25 mm), but at least 13 mm in length in order to obtain an adequate bone-implant contact surface. However, these small implants are liable to fracture as the internal diameter is not sufficient to withstand chewing forces, despite the biomechanical improvement to titanium.

One can also adopt a clinically advanced technique using bone elasticity. Summers [34] recommends the use of osteotomes for the enlargement of the maxillary crest and condensation of the bone. This technique requires a high level of skill but presents obvious advantages: enlargement of the crestal bone, improved gingival contour, and an enhanced emergence profile compared to adjacent teeth.

Today, there exists scientific evidence in favor of a multidisciplinary approach to treatment plans. Our understanding of healing phenomena, particularly by regeneration of periodontal tissue and implantology, plus the contribution of orthodontics to the different bone repair processes have led surgeons and orthodontists to join forces, thus enabling them to draw up the most appropriate treatment plan. However, there remains the important question of long-term implant behavior. The use of implant dentistry has spread rapidly. But what will be the future of an implant placed on a young

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répandu rapidement, mais que savons-nous du devenir d’un implant placé chez un adulte jeune dans 20 ans ? Comment vieillira cet implant ? Comment vieilliront les tissus mous périimplantaires ? Quel est le pourcentage de croissance résiduelle et donc le risque de déhiscence osseuse vestibulaire sur un implant, surtout chez la jeune femme adulte ? Ces questions restent encore sans réponse et nous attendons impatiemment les résultats longitudinaux et les études multicentriques.

20-year-old adult? How will the implant age? How will the periimplant soft tissue age? What is the percentage of residual growth in such a patient, and what is the risk of labial dehiscence, especially when an implant is placed on a young female adult ? These questions have so far received no answer and we look forward to reading future longitudinal results and multicenter studies.

Cas cliniques

Clinical cases

Cas 1

Case 1

Mlle B., 21 ans, est adressée par son orthodontiste pour un problème d’agénésie des incisives latérales maxillaires (fig. 1). Les examens cliniques et radiographiques précisent un manque de place tant au niveau mésio-distal qu’au niveau apical. De plus, comme dans toute agénésie, la crête osseuse ainsi que les tissus mous sont relativement fins. Après traitement orthodontique pour la préparation de l’espace pour un implant de petit diamètre (ø 3,3 mm), un premier renfort tissulaire gingival (greffe de conjonctif enfouie) est réalisé, les implants sont placés avec une chirurgie a minima (fig. 2). Et les dents provisoires en sous-occlusion sont mises en place immédiatement. Une gingivectomie a été aussi réalisée au niveau de 11 et 21 lors de la pose des couronnes provisoires afin de compenser l’éruption passive des incisives centrales. Après finalisation de l’ostéo-intégration, la prise d’empreinte est faite. Le résultat clinique final à 6 mois postopératoire est tout à fait satisfaisant (fig. 3).

Miss B., 21-years-old, was referred by her orthodontist for a problem of agenesis of the upper lateral incisors (fig. 1). The clinical and radiographic examinations revealed a lack of space both mesiodistally and apically. In addition, as in all cases of agenesis, the bone ridge and the soft tissues were relatively thin.

Cas 2

Case 2

Mme P., 50 ans, vient consulter pour un problème esthétique (fig. 4). Après examen clinique et radiographique, le plan de traitement comprend les extractions de 24-25 pour des raisons endodontiques, un traitement orthodontique et une reconstruction prothétique.

Mrs P., 50 years-old, consulted for an esthetic problem (fig. 4). Following clinical and radiographical examination, the treatment plan consisted of extraction of 24-25 for endodontic reasons, orthodontic treatment and prosthetic reconstruction.

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Following orthodontic treatment designed to make space for a small diameter implant (ø 3.3 mm), a first gingival tissue reinforcement (embedded connective tissue graft) was performed, the implants were inserted by a minima surgery (fig. 2) and the temporary teeth were immediately placed in subocclusion. Gingivectomy was also done at 11 and 21 during the placing of the temporary crowns in order to compensate for the passive eruption of the central incisors. After finalization of the osseointegration, an impression was taken. The final clinical outcome 6 months posttreatment is perfectly satisfactory (fig. 3).

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Fig. 1 a-b : Mlle B, vue intrabuccale et panoramique au moment de la 1re consultation implantologique. Fig. 1 a-b: Miss B, intraoral and panorex view at first implantology consultation.

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Fig. 2 a-f : 1re intervention implantaire. Chirurgie a minima sans lambeau ; pose des implants, greffe de tissu conjonctif enfouie et mise en place immédiate de couronnes provisoires. Fig. 2 a-f: 1st implant procedure. Minimal flapless surgery; implant placement, embedded graft of connective tissue and immediate placement of temporary crowns.

L’avulsion des dents et un apport simultané de matériaux de régénération (Bio-Oss® et membrane résorbable BioGide® – Geistlich – Suisse) sont réalisés afin de reconstituer la table osseuse vestibulaire détruite par les infections à répétition. Pour protéger les biomatériaux, un lambeau palatin de translation est réalisé. Il évite la dissection et la traction du lambeau vestibulaire (fig. 5). Un artifice prothétique de transition appelé Tobbi (Transitional Orthodontic Bonded Bridge for Implant – Richelme J et Hagege FJ – Alternative Implantaire mai 2004) est mis immédiatement en place (fig. 6). Après cicatrisation tissulaire complète de 6 mois (fig. 7), les implants sont mis en place par une technique sans lambeau (fig. 8). Après une phase d’intégration de 2 mois (fig. 9), des dents provisoires dont les formes sont définies (fig. 10) en fonction des indications données par l’orthodontiste, sont mises en place. Les implants servent alors d’ancrage rigide pour les mouvements orthodontiques (fig. 11).

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Avulsion of the teeth and concurrent addition of regeneration materials (Bio-Oss® and BioGide® resorbable membrane – Geistlich – Switzerland) were performed in order to reconstruct the vestibular bone table which had been destroyed by repeated infections. To protect the biomaterials, a palatal translation flap was made, thus avoiding dissection and traction of the vestibular flap (fig. 5). A transitional prosthetic device called Tobbi (for Transitional Orthodontic Bonded Bridge for Implant) – Richelme J and Hagège FJ – was immediately put in place (fig. 6). Six months later, after complete tissue healing (fig. 7), the implants were inserted using a flapless technique (fig. 8). After a two months integration phase (fig. 9), temporary teeth shaped (fig. 10) in accordance with information supplied by the orthodontist were placed. The implants then provided rigid anchorage for orthodontic displacement (fig. 11).

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Fig. 3 a-i : Réalisation implantaire finale. Après préparation orthodontique : dépose des couronnes provisoires, empreintes et mise en place des couronnes définitives. Fig. 3 a-i: Final implant procedure. After orthodontic preparation: removal of temporary crowns, impressions and placement of final crowns.

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Fig. 4 : Mme P, vue intra-buccale avant traitement. Fig. 4: Mrs P, pretreatment intraoral view.

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Fig. 5 a-b : 1re intervention implantaire : reconstitution de la table osseuse avec greffe osseuse et lambeau palatin de rotation. Le lambeau vestibulaire n’a pas été surélevé. Fig. 5 a-b: 1st implant procedure: reconstruction of the bone table with bone graft and palatal rotation flap. The buccal flap was not raised.

Fig. 6 : Artifice prothétique de transition à 1 semaine de cicatrisation. Fig. 6: Transitional prosthetic device after 1 week of healing. transition

Les figures 12 montrent le traitement terminé avec la mise en place des couronnes implanto-portées définitives, la contention orthodontique obligatoire chez l’adulte et les réalisations esthétiques antérieures.

Figure 12 shows the completed treatment after placement of the final implant-supported crowns, the mandatory adult retention and the anterior esthetic procedures.

Cas 3

Case 3

Mme S., 30 ans (fig. 13) se présente à l’examen clinique avec une agénésie des 15, 16, 17, 18. Il existe des problèmes parodontaux

Mrs S., 30 years-old (fig. 13), presented at the clinical examination with agenesis at 15, 16, 17, and 18. She exhibited periodontal

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Fig. 7 a-b : Cicatrisation après 6 mois et dépose de la prothèse de transition. Fig. 7 a-b: Healing after 6 months and removal of the transitional prosthesis.

Fig. 8 : Mise en place des implants sans lambeau ; le traitement orthodontique peut commencer. Fig. 8: Placement of flapless implants; orthodontic treatment can begin.

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Fig. 9 : Contrôle radiologique de l’ostéointégration. Fig. 9: Osseointegration control X-ray.

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Fig. 10 a-b : Dents provisoires en place. L’espace entre canine et prémolaire est aménagé pour permettre la correction orthodontique (alignement du secteur antérieur). Fig. 10 a-b: Temporary teeth in place. The space between the cuspid and the premolar has been arranged to allow orthodontic treatment (alignment of the anterior segment).

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Fig. 11 a-c : Correction orthodontique. Fig. 11 a-c: Orthodontic correction.

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Fig. 12 a-f : a-d) Réalisation implantaire finale après contention orthodontique. e-f) Réalisation prothétique finale. Fig. 12 a-f: a-d) Final implant procedure following orthodontic retention. e-f) Final prosthetic procedure.

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Fig. 13 a-b : Mme S, panoramique lors de la 1re consultation et après surélévation du sinus et pose de 3 implants qui serviront aussi d’ancrage pour le traitement d’orthodontie. Fig. 13 a-b: Mrs S, panorex taken at 1st consultation.and after sinus lift and placement of 3 implants to provide anchorage for orthodontic treatment.

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Fig. 14 a-e : Mise en place des implants définitifs, des prothèses provisoires et ajustement orthodontique. Fig. 14 a-e: Placement of final implants, temporary prostheses and orthodontic adjustments.

avec des pertes d’attaches localisées et un parodonte fin. Le nonremplacement des dents manquantes a enfin occasionné des déplacements dentaires. Une greffe osseuse sous-sinusienne est réalisée et la mise en place différée de 3 implants se fait après analyse occlusale de l’orthodontiste nous guidant sur la position future des dents adjacentes. Les restaurations provisoires sont réalisées à l’avance, les implants sont mis en charge immédiatement et la traction orthodontique peut commencer (fig. 14). Les couronnes transitoires sur implants sont modifiées progressivement en fonction des différents mouvements orthodontiques. Les restaurations définitives sont alors placées après positionnement fonctionnel et esthétique approprié.

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problems with local losses of attachment and a thin periodontium. Non-replacement of the missing teeth had finally given rise to tooth displacements. A subsinusal graft was performed and delayed placement of three implants was done after occlusal analysis by the orthodontist to guide us regarding the future position of the adjacent teeth. The temporary restorations were done in advance, the implants were loaded immediately and orthodontic traction was initiated (fig. 14). The temporary implant-supported crowns were modified progressively according to the various orthodontic movements. The definitive restorations were then put in place after appropriate functional and esthetic positioning.

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