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18es Journées de biologie de Marseille — 30e Colloque IBS CORATA
département de gynécologie, et 20 sujets sains indemnes de toutes pathologies (âge moyen 43 ± 11 ans). Détermination des paramètres oxydants.— L’Hcy a été déterminée par une méthode immunologique par polarisation de fluorescence (Axsym-Abbott). Le taux des TBARS a été déterminé par une méthode fluorométrique (méthode de Yagi). Résultats.— En comparaison avec les sujets sains, les patientes traitées ayant un cancer du sein montrent une augmentation de l’Hcy (11,69 ± 4,21 mol/L vs 9,7 ± 1,57 mol/L ; p ≤ 0,05) et une diminution du taux des TBARS (1,57 ± 0,54 mol/L vs 1,98 ± 0,43 mol/L ; p ≤ 0,005). Conclusion.— L’augmentation de l’Hcy pourrait être due à un défaut d’élimination de l’homocystéine dans les cellules cancéreuses par inhibition de la voie de formation du thiorétinaco. La diminution des TBARS pourrait être expliquée par la diminution de la peroxydation lipidique suite aux traitements (radiothérapie et chimiothérapie), et à l’augmentation de la résistance cellulaire à la cytolyse oxydative grâce à des concentrations élevées en glutathion réduit. doi:10.1016/j.immbio.2011.03.017
Variation des antioxydants enzymatiques en fonction du stade du cancer du sein A. Farhat a , H. Chahed a , S. Ferchichi a , Z. Marzouk a , H. Khairi b , A. Miled a a Laboratoire de biochimie, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie b Département de gynécologie, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie Introduction.— Le cancer du sein représente le troisième cancer le plus fréquent dans le monde. Son étiologie est multifactorielle. Il a été établi que les facteurs hormonaux, génétiques et environnementaux jouent un rôle dans la pathogenèse de cette maladie. Des études récentes ont montré l’implication des antioxydants enzymatiques dans le processus anti-tumoral. L’objectif de notre travail est d’étudier la variation des antioxydants enzymatiques chez les patientes traitées, au stade II et III du cancer du sein. Méthodes.— Trente et une femmes suivies pour un cancer du sein (âge moyen : 50 ± 13 ans) dont 24 sujets sont au stade II et 7 au stade III. L’activité érythrocytaire de la superoxyde dismutase (SOD) a été déterminée par une méthode colorimétrique (Randox-Antrim), et celle de la glutathion peroxydase (GPx) et de la glutathion réductase (GR) a été déterminée par des méthodes enzymatique à 340 nm (Randox-Antrim), et celle de la catalase (CAT) par une méthode spectro-photométrique (méthode d’Aebi). Résultats.— L’activité érythrocytaire de la GPx était moins élevée chez les patientes au stade II par rapport à celles du stade III (86,98 ± 12,42 U/gHb vs 108,8 ± 12,3 U/gHb ; p ≤ 10−3 ). Aucune différence significative des activités érythrocytaires de la SOD, de la GR et de la CAT n’a été notée entre les deux sous-populations. Conclusion.— Nos résultats montrent que l’activité érythrocytaire de la GPx est inversement liée à la transformation maligne. Ce qui pourrait être expliqué par la stabilité des concentrations en glutathion réduit dans les stades avancés du cancer du sein. doi:10.1016/j.immbio.2011.03.018
Les IgG anti-peptides de la gliadine désamidés : un marqueur prometteur de la maladie cœliaque N. Gillain a , J. Vanherque a , F. Detroz a , A. Lhomme b , J. Deflandre c , J.-M. Minon a a Biologie clinique, CHR de la Citadelle, 1, boulevard du 12e de Ligne, 4000 Liège Belgique b Pédiatrie, CHR de la Citadelle, 1, boulevard du 12e de Ligne, 4000 Liège Belgique c Gastroentérologie, CHR de la Citadelle, 1, boulevard du 12e de Ligne, 4000 Liège Belgique
Introduction.— Le dépistage de la maladie cœliaque a été basé durant de nombreuses années sur le dosage des anticorps antigliadine d’isotype IgA (Aglia) et IgG (Gglia). La recherche des anticorps anti-endomysium par immunofluorescence restait la technique de référence en raison du manque de sensibilité des Aglia et de spécificité des Gglia. En 1997, Dietrich découvre que la cible des anticorps anti-endomysium est une transglutaminase tissulaire (tTG). L’industrie du diagnostic s’oriente vers le dosage des IgA antitTG (AtTG). Actuellement, ce test est recommandé par tous les spécialistes excepté pour l’enfant de moins de 2 ans chez qui il faut l’associer aux anticorps anti-gliadine. La tTG joue un rôle important dans la physiopathologie de la maladie en désamidant les peptides de la gliadine qui pénètrent dans le chorion. Ces peptides de la gliadine désamidés (pgd) stimulent le système immunitaire et induisent la production d’anticorps. La recherche s’oriente vers la production de peptides désamidés synthétiques capables d’être reconnus par les IgA anti-pgd (Apgd) et IgG anti-pgd (Gpgd). La firme Phadia a commercialisé ces réactifs sous le nom d’EliA GliadinDP IgA et EliA GliadinDP IgG fin 2009. Nous avions pu auparavant comparer leurs performances par rapport aux tests traditionnels EliA Gliadin IgA, EliA Gliadin IgG et Celikey anti-tTG IgA. Méthodes.— Les analyses ont été réalisées avec un ImmunoCAPTM 100 sur 129 sérums prélevés au cours de l’été 2009 chez 98 enfants (7 mois à 14 ans) et 31 adultes (15 à 79 ans) à la demande d’un pédiatre ou d’un gastroentérologue. Nous avons recherché des échantillons avec des Gglia élevées. Tous les tests sont interprétés sur les mêmes critères : négatif si < 7 U/ml, positif si > 10 U/ml et équivoque entre 7 et 10 U/ml. Résultats.— Chez 116 patients (90 %), la maladie cœliaque n’a pas été confirmée. La biopsie était négative chez 21 d’entre eux et une pathologie digestive autre que la maladie cœliaque a été identifiée chez 18. Pour 30 patients, il s’agissait d’un contrôle réalisé chez un patient à risque présentant un diabète (12), une anomalie congénitale (7), des IgA basses (7), une petite taille, une carence martiale ou vitaminique, un retard pubertaire. . . Enfin, la clinique était peu évocatrice de la maladie cœliaque chez 47 patients même si les plaintes digestives n’ont pas toujours trouvé d’explication. Vingt-cinq de ces patients (21 %) présentaient des Gglia > 7 U/ml sans augmentation concomitante des AtTG. Ces IgG ont été considérées comme faussement positives sauf chez un enfant de 4 ans. Une biopsie, qui s’est révélée négative, a été réalisée en raison de la persistance de Gglia de 104 U/ml et de Aglia de 12 U/ml. En revanche, Gpgd et Apgd étaient < 7 U/ml. Ainsi, 115 de ces patients (99 %) présentaient donc des Gpgd < 7 U/ml, une diabétique de 13 ans faisant exception. Seul un enfant de 2 ans avec une symptomatologie de côlon irritable présentait des Aglia de 7,8 U/ml et des Apgd de 26 U/ml. Treize patients (10 %) présentaient une maladie cœliaque connue ou de découverte récente : — 3 enfants suivent bien leur régime : leurs Aglia, Gglia et AtTG sont < 7 U/ml ou dans la zone équivoque et leurs Apgd et Gpgd sont également < 7 U/ml. Un enfant de ce groupe présente des IgA basses ; — 1 enfant de 2 ans a des AtTG de 9,3 U/ml et des Aglia et Gglia < 7 U/ml et, sur base de la clinique, on réalise une biopsie qui s’avère positive ; ses Gpgd sont de 15,3 U/ml et ses Apgd de 0,7 U/ml ; — 9 patients, parfois moins compliants, présentent soit des AtTG (3), soit des Gglia (3) isolément élevées ou des Aglia associées à des AtTG élevées (3) ; les Gpgd de 5 patients de ce groupe varient de 8,3 à 40 U/ml. Les Apgd sont > 7 U/ml chez seulement 3 de ces 9 patients. Conclusions.— Malgré le nombre très limité de cas, cette étude démontre tout l’intérêt des Gpgd. Leur spécificité de 99 % est équivalente à celle des Aglia et des Apgd dans une population sélectionnée pour sa fréquence élevée de Gglia faussement positives. Elle démontre une nouvelle fois l’intérêt des AtTG qui dépistent 54 % des patients cœliaques sous régime suivi de manière plus ou moins stricte. Les Gpgd dépistent 46 % de ces patients et 77 % lorsqu‘elles
Communications affichées sont associées aux AtTG. En revanche, Apgd et Aglia n’en dépistent que 23 %. L’association AtTg et Gpgd semble donc très prometteuse, mais les Apgd présentent moins d’intérêt. Nous avons remplacé la recherche des anticorps anti-gliadine par la recherche des anticorps anti-peptides de la gliadine désamidés dans notre laboratoire et les données nouvelles confirment ces premières observations. doi:10.1016/j.immbio.2011.03.019
Effets du chocolat noir de Côte d’Ivoire sur les facteurs de risque cardiovasculaires M.-L. Hauhouot-Attoungbre , S.E.D. Yayo , A. Ake Edjeme , F. Yapi Houphouet , J.-L. Konan , D. Monnet UFR pharmacie, laboratoire de biochimie, BPV 34 Abidjan, Abidjan, Côte d’Ivoire Introduction.— En Côte d’Ivoire (CI), premier producteur mondial de cacao, les propriétés du chocolat demeurent mal connues. Cette étude a pour objectif de rechercher une éventuelle influence de la consommation régulière de chocolat noir de CI sur les facteurs de risque cardiovasculaire dans une population ivoirienne. Matériels et méthodes.— Il s’agit d’une étude prospective menée sur une période de 30 jours, portant sur 111 personnes âgées de 19 à 60 ans, recrutés de fac ¸on aléatoire et ayant donné leur consentement pour l’étude. Chaque sujet a été soumis en plus de son régime alimentaire habituel, à une consommation journalière de 20 grammes de chocolat noir contenant 70 % de cacao pendant 30 jours Le poids et la tension artérielle des sujets ont été relevés avant (J0) et après consommation de chocolat noir (J30). Des prélèvements de sang veineux chez les sujets à jeun ont été réalisés avant et après la consommation de chocolat noir et ont permis de doser la glycémie, la cholestérolémie totale, la cholestérolémie HDL, la cholestérolémie LDL et la triglycéridémie des sujets par les méthodes enzymatiques usuelles. Résultats.— Les résultats obtenus au plan clinique, ont montré que la consommation de chocolat noir n’a eu aucune influence sur le poids et la tension artérielle ; en revanche, au plan biologique, elle a entraîné une baisse significative (p < 0,05) du cholestérol total, du LDL-cholestérol, de l’indice d’athérogénicité et une augmentation significative (p < 0,05) du HDL-cholestérol. Conclusion.— La consommation de chocolat noir de Côte d’Ivoire a donc des effets bénéfiques sur les facteurs de risque cardiovasculaires et singulièrement sur les paramètres lipidiques, eu égard à sa richesse en flavonoïdes. Aussi à l’instar des traitements hypocholestérolémiants, des activités sportives recommandées pour l’élévation du cholestérol HDL, la consommation régulière du chocolat noir pourrait constituer une alternative acceptable de lutte contre les maladies cardiovasculaires dans le cadre d’un régime alimentaire bien équilibré. doi:10.1016/j.immbio.2011.03.020
Aspects épidémiologiques et diagnostiques de la maladie de Khaler : expérience de l’hôpital Cheikh-Zaid de Rabat (Maroc) D. Jeddi a , K. Ellaia a , M. Aldjoun a , F. Hamzy b , Y. Ziane c , S. Benabdallah-Guedira a a Laboratoire d’hématologie biologique, hôpital universitaire international Cheikh-Zaid, Rabat, Maroc b Service d’hématologie clinique, hôpital universitaire international Cheikh-Zaid, Rabat, Maroc c Laboratoire de biochimie, hôpital universitaire international Cheikh-Zaid, Rabat, Maroc Introduction.— La maladie de Khaler, ou myélome multiple, est une prolifération tumorale de cellules plasmocytaires avec production d’une immunoglobuline monoclonale, véritable marqueur tumoral. Son hétérogénéité clinique et biologique rend compte
93 de la difficulté à établir un diagnostic à stade précoce de la maladie. Objectif.— Décrire les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de cette pathologie au Maroc et en préciser les éléments diagnostiques et pronostiques à travers une étude rétrospective. Patients et méthodes.— L’étude a porté sur 29 cas de myélome multiple suivis et diagnostiqués au laboratoire d’hématologie de l’hôpital universitaire international Cheikh-Zaid de Rabat durant une période de 45 mois (janvier 2007—juillet 2010). Résultats.— L’âge moyen de notre cohorte était de 62,7 (33—83 ans). Le sex-ratio (homme/femme) était de 2,2. Trente-huit pour cent des patients sont originaires du Nord du Maroc. Les symptômes cliniques révélateurs les plus fréquents étaient les signes osseux (68,9 % des cas), plus rarement une altération de l’état général et/ou une atteinte rénale. Sur le plan biologique, l’hémogramme retrouvait une anémie normochrome normocytaire dans plus de 80 % des patients. La moelle osseuse était infiltrée par un taux de plasmocyte allant de 15 à 94 % chez 20/29 cas. L’électrophorèse des protéines sériques s’est révélée normale dans 3 cas seulement. À l’immunofixation des protéines sériques, le pic monoclonal gammaglobuline prédominant était à IgG kappa (60 %). Le myélome à chaines légères a été diagnostiqué chez 2 patients seulement. De point de vue rénal, la protéinurie de Bence-Jones était positive dans 20 % des cas. Le bilan pronostic a objectivé une élévation de la B2microglobuline chez les 16 patients avec une valeur moyenne de 7,6 mg/l, une hypercalcémie chez 21 patients et une CRP augmentée dans la moitié des cas. La cytogénétique réalisée chez 7 patients seulement a révélé une délétion du chromosome 13. Chez 76 % des patients, la maladie était évoluée au moment du diagnostic (stades II et III) avec une prédominance pour le stade III (59 %) selon la classification de Salmon et Durie. Conclusion.— Dans notre série, le myélome multiple a la particularité de survenir à un âge plus jeune avec une nette prédominance masculine. L’électrophorèse des protéines et le myélogramme sont des éléments majeurs du diagnostic. La B2-microglobuline et la cytogénétique occupent une place prépondérante dans la démarche pronostique de cette pathologie qui reste jusqu’à nos jours de pronostic très réservé. doi:10.1016/j.immbio.2011.03.021
Étude des facteurs angiogéniques au cours des avortements idiopathiques répétés K. Magdoud Faculté de pharmacie Monastir, unité de recherche « Génétique et biologie du cancer et des maladies hématologiques et auto-immunes », rue 2105 Oued Ganim Jawhara, Sousse 4001, Tunisie Introduction.— L’avortement spontané constitue la plus fréquente complication gravidique. Cette complication présente des étiologies multiples, cependant dans 40 à 50 % des cas aucune cause n’est retrouvée. La réussite d’une grossesse est toujours associée au bon fonctionnement du système vasculaire, qui assure l’échange permanent entre le cellule maternel et le fœtal. L’endothélium vasculaire joue un rôle actif dans l’hémostase, le tonus vasomoteur, la réponse immunitaire, inflammatoire et l’angiogenèse. Ces fonctions sont le plus souvent assurées par certains facteurs synthétisés au niveau de l’endothélium tels que les facteurs pro-angiogéniques et apoptique. L’angiogenèse se définit comme la formation de nouveaux capillaires sanguins par bourgeonnement de vaisseaux préexistants. Elle se déroule en plusieurs étapes. La première étape est marquée par l’activation des cellules endothéliales. Une augmentation de la perméabilité vasculaire apparaît dans un second temps. Puis des protéases dégradent localement la membrane basale et la matrice extracellulaire permettant une migration et une prolifération des cellules endothéliales vers la source du stimulus angiogénique. La dernière