diagnostic / thérapeutique
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La testostérone, nouveau traitement de la ménopause ?
U
ne baisse de la libido est très courante après la ménopause. Différentes études ont déjà montré l’efficacité dans une telle indication d’un patch transdermique délivrant 300 μg de testostérone par
jour chez des femmes sous traitement œstrogénique. Mais l’utilisation à long terme de la combinaison testostérone-œstrogène qui n’est pas sans risque n’est plus actuellement recommandée. Aussi était-il important de mener une nouvelle étude sur l’efficacité et l’absence d’effets secondaires d’un patch de testostérone chez des femmes ménopausées ayant une baisse de la libido sans traitement œstrogénique.
© BSIP/Docstock/kage
Un patch cutané à 300 μg de testostérone
| Cristaux de testostérone
Une étude randomisée, menée par une équipe de chercheurs australiens, canadiens, britanniques et français et conduite en double aveugle contre placebo, a enrôlé plus de 800 femmes. La moitié d’entre elles ont bénéficié d’un patch cutané
délivrant 150 ou 300 μg de testostérone par jour et l’autre moitié d’un placebo. L’efficacité du traitement a été mesurée au bout de six mois et l’absence d’effets nocifs au bout d’une année. Les résultats montrent que la libido augmente de manière significative chez les femmes recevant 300 μg de testostérone par jour, par rapport à celles ne bénéficiant que de 150 μg de testostérone et à celles ne recevant qu’un placebo. Le taux d’effets secondaires de type androgénique (en particulier un accroissement de la pilosité) est plus élevé dans le groupe recevant la dose la plus élevée de testostérone. Un cancer du sein a été diagnostiqué chez quatre femmes recevant de la testostérone, mais chez aucune dans le groupe placebo.
Un rôle dans l’apparition d’un cancer du sein ? Un traitement par testostérone semble donc augmenter la libido chez les femmes ménopausées ne recevant pas d’œstrogène, mais un doute persiste quant à l’innocuité du traitement, en particulier son rôle éventuel dans l’apparition d’un cancer du sein. | OPHÉLIE MARAIS Source Davis S, Moreau M, Kroll R et al. Testosterone for low libido in postmenopausal women not taking estrogen. NEJM. 2008 ; 359 : 2005-17.
Les tests de diagnostic in vitro en ligne Développé initialement aux États-Unis par l’Association américaine de chimie clinique (AACC), le site Internet LabTests Online
La CRP, marqueur de la maladie vasculaire ischémique
D
es taux élevés de protéine C réactive (CRP) sont associés à une augmentation du risque de maladies cardiaques ischémiques (MCI) et de maladies cérébrovasculaires ischémiques (MCVI). Jusqu’alors on ne savait pas si la CRP était simplement un marqueur ou si ses taux élevés contribuaient directement à induire ces pathologies. Cette question a une importance clinique car de nombreux médicaments diminuant la CRP ont été développés dans le but de prévenir les pathologies vasculaires ischémiques.
laires. Ont ainsi été incluses plus de 10 000 personnes issues d’une cohorte de population générale, dont 1 800 individus ayant développé une MCI et près de 800 une MCVI. Par ailleurs, les auteurs ont examiné plus de 30 000 personnes provenant d’une étude réalisée dans une population générale, 2 500 ayant une MCI et près de 1 500 une MCVI. Les taux de CRP ultrasensible ont été mesurés et le génotype de quatre polymorphismes de la CRP et de deux apolipoprotéines a été recherché chez l’ensemble de ces personnes.
rapport à celles ayant des taux de CRP inférieurs à 1 mg/L. Les combinaisons génotypiques des quatre polymorphismes de la CRP sont associées à une augmentation des taux de CRP de plus de 64 %, ce qui théoriquement augmenterait le risque de MCI de 32 % et de MCVI de 25 %, ce qui n’est pas le cas. Ces polymorphismes ne sont donc pas associés à un risque augmenté de pathologie vasculaire ischémique. La CRP est donc seulement un marqueur d’athérosclérose et d’ischémie, mais elle n’est pas directement impliquée dans ces maladies. |
Une équipe danoise a cherché le lien de cause à effet entre des taux élevés de CRP et les pathologies ischémiques cardiaques et vascu-
Les résultats montrent que le risque de MCI et MCVI est augmenté respectivement d’un facteur 1,6 et 1,3 chez les personnes ayant des taux de CRP supérieurs à 3 mg/L, par
d’information très complète sur les tests de diagnostic in vitro utilisés pour le dépistage, le diagnostic et le suivi de traitement de maladies. Ce service est non seulement destiné aux patients, mais également aux professionnels de santé désireux de mieux comprendre les principes et les conditions d’utilisation des nombreux tests de laboratoire. Le Syndicat de l’industrie du diagnostic in vitro, la Société française de biologie clinique et l’EDMA (European Diagnostic Manufacturers Association) s’engagent
La CRP n’est pas impliquée Un lien de cause à effet ?
(LTO) constitue une source
OPHÉLIE MARAIS Source Zacho J, Tybjaerg-Hansen A, Jensen JS et al. Genetically elevated C-reactive protein and ischemic vascular disease. NEJM. 2008 ; 359 : 1897-908.
OptionBio | Jeudi 22 janvier 2009 | n° 411
en 2009 pour l’adaptation de la version française de LabTests Online®. www.labtestsonline.info
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