ISSN ISSN : 0992-5945
OptionBio L’actualité du praticien biologiste
n° 533 | mercredi 4 novembre 2015 | 11 €
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Alors qu’une commission mixte paritaire entre députés et sénateurs devait, le 27 octobre, tenter de s’accorder sur un texte commun aux deux assemblées, les médecins redoublent de pression en vue de son retrait, voire de sa réécriture. Griefs majeurs : le tiers payant généralis qui les assujetit à l’État via les ARS et porte atteinte au libre choix. Parmi 200 articles les sénateurs ont rétabli la facturation des consultations pour les médecins biologistes.
© SB
Loi santé : les médecins réclament le retrait du projet
| À Marseille, au congrès du Syndicat des médecins libéraux (SML) :
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uelles seront les dispositions du projet de loi de santé dit de « modernisation de notre système de santé » que retiendra l’Assemblée nationale (majoritaire à gauche), mi-novembre, lors de l’ultime lecture et du vote final après la commission mixte paritaire ? Les 7 députés et les 7 sénateurs ont tenté de s’accorder sur une version commune ? En ce 70e anniversaire de la sécu, les points de vue semblent irréconciliables. Notamment, sur l’instauration du tiers payant généralisé pour les consultations des médecins prescripteurs, généralistes et spécialistes en ville. Aux yeux des sénateurs qui la récusent, la mesure « relève davantage d’une volonté du gouvernement que des besoins de la population » a tonné, lors des débats au Sénat, Alain Milon (Les Républicains, Vaucluse), rappor-
François Fillon, ovationné, veut abroger des mesures de la loi santé. teur et président de la Sur la photo, à ses côtés : Dr Éric Henry, président du SML, Valérie Boyer, députée commission des affaires LR des Bouches du Rhône, Dr William Joubert, secrétaire général du SML sociales qui l’a supprimée. Son initiatrice, la ministre PS de la Santé, elles sur lesquelles Marisol Touraine a donné un avis Marisol Touraine, a assuré qu’il s’agit de lutter contre défavorable. Quel sera le sort réservé au régime d’aule renoncement aux soins qui « touche 17 % de la torisation d’absence destiné aux femmes engagées population ». Or, pour Alain Milon ce phénomène est dans un parcours de procréation médicale assistée plutôt dû à « la faible couverture sécurité sociale des (PMA) ? Ou au rétablissement de la facturation de leurs frais d’optiques et dentaires » faisant supporter aux consultations par les médecins biologistes au même patients un reste à charge très élevé. titre que les médecins radiologues ? Ne l’entendant pas ainsi, les députés reprendraient Pour le corps médical, l’année se termine comme elle a quant à eux la version qu’ils ont adoptée le 14 avril commencé : dans la contestation (voir OB n° 522) avec sans que Manuel Valls, Premier ministre, ait eu besoin demande de retrait du projet de loi santé pour les uns, d’user de l’arme absolue du 49-3. Mais quid des réécriture pour les autres. Les mouvements de contesmesures introduites au Sénat (majoritaire à droite) ? tation sont repartis de plus belle début octobre. Les Seront-elles repêchées ? Notamment deux d’entre organisations ont repris le chemin de la mobilisation
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Les libéraux de santé s’alarment des contournements du numerus clausus En ciblant les évolutions de la démographie des libéraux de santé, le Centre national des professions de santé (CNPS), présidé par le pharmacien Philippe Gaertner, a, lors de sa journée de rentrée le 2 octobre, mis en évidence l’ampleur des « contournements » de la législation sur le numerus clausus, les diplômes et les qualifications qui atteignent différentes professions. « L’Europe, assure Patrick Romestaing, vice-président de l’Ordre des médecins, devrait mener une étude sur les flux migratoires pour instaurer un contrôle sur le plan éthique ». Sans doute éclaircirait-elle le delta constaté entre une biologie allemande officiellement exercée par 969 médecins biologistes (pour 85 millions d’habitants) et une biologie française réalisée par 10 000 professionnels. Outre-Rhin d’autres professions
a petit cursus sont formées à ces taches dans des pays qui comme la Roumanie, bientôt la Bulgarie, en retirent des ressources pour leur PIB. « Une formation en Espagne coûte 20 000 euros par an pour un chirurgien-dentiste » indique Catherine Mojaïski, présidente du syndicat dentaire CNSD. « Si nous ne régulons pas ces flux à l’échelle européenne dans 5 ans ce sera une véritable foire » a déploré François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes (SDB). En effet, le phénomène pourrait mener à une véritable dérive mercantile. « Tous nos jeunes qui partent se former ailleurs en payant très chers leurs études, adopteront une approche plus école de commerce que santé publique pour rentabiliser leur diplôme » s’est-on inquiété. | SERGE BENADERETTE
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