Les patients transplantés rénaux ne sont pas une population à haut risque d’allergie au latex

Les patients transplantés rénaux ne sont pas une population à haut risque d’allergie au latex

284 Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 283–286 Introduction.– L’angiœdème héréditaire (AOH) est une maladie génétique rare dont le...

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Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 283–286

Introduction.– L’angiœdème héréditaire (AOH) est une maladie génétique rare dont les symptômes pendant la petite enfance sont rarement rapportés. Méthodes.– Nous présentons le cas d’un jeune enfant atteint d’AOH avec un mode de révélation précoce et inhabituel. Résultats.– Un jeune enfant, âgé de 6 mois, a été adressé en consultation d’allergologie pour avis spécialisé. Il se présentait avec un retard de croissance et un refus d’alimentation. À l’âge de deux mois, en raison de vomissements, de douleurs paraissant digestives et d’eczéma, un diagnostic d’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) avait été posé (IgE spécifiques augmentées) et un régime d’éviction lui avait été prescrit sans amélioration malgré d’autres évictions qui ont suivi. À l’anamnèse familiale, on a découvert une hospitalisation de la mère 15 ans auparavant pour des douleurs abdominales avec un diagnostic final d’AOH. Ce diagnostic a été confirmé pour notre patient par l’exploration biologique du complément qui a retrouvé un déficit quantitatif et fonctionnel en C1 Inh. Un traitement par acide tranexamique a été instauré permettant une normalisation de sa croissance sans éviction alimentaire. Discussion.– Cette observation amène deux points de discussion, tout d’abord la précocité des symptômes. Le diagnostic d’AOH est habituellement posé plus tard dans la vie devant la survenue d’angiœdème cutanéo-muqueux ayant les caractéristiques cliniques d’angiœdème bradykinique et un dosage du C1 inhibiteur perturbé. Cependant d’autres symptômes moins typiques peuvent les précéder et passer inaperc¸us ou faire porter d’autres diagnostics, en particulier les atteintes de la muqueuse digestive. Ensuite, l’éventuel rôle de cofacteurs dans la survenue des symptômes ponctuels d’AOH. Il est possible qu’ici les sensibilisations alimentaires par ailleurs présentes aient permis la révélation et l’expression de l’anomalie génétique du complément dans la sphère digestive. Conclusion.– Devant une symptomatologie digestive atypique même chez un très jeune enfant, il ne faut pas négliger un éventuel AOH et explorer le complément et le C1 inhibiteur. Pour en savoir plus WAO Guideline for the management of hereditary angioedema. World Allergy Organ J 2012;5(12):182–99. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.055 Aut-4

De la preuve d’une allergie au liquide séminal vers la procréation V. Mercier a , N. Couturier b , B.E. Bihain b , S. Jacquenet b , C. Richard b a Clinique Ambroise-Paré, Toulouse, France b Genclis SAS, Vandœuvre-lès-Nancy, France Introduction.– L’allergie humaine au liquide séminal est un phénomène rare même si sa prévalence exacte n’est pas connue. L’allergène le plus souvent incriminé est la PSA (prostate specific antigen). Le cas clinique exposé est celui d’une femme d’une trentaine d’année qui consulte après 3 épisodes survenant de plus en plus rapidement à la suite d’un rapport sexuel non protégé : la dernière réaction est un œdème généralisé avec malaise et dyspnée (anaphylaxie de grade 2) 10 min après le rapport. Méthodes.– Dans un premier temps, l’échantillon de sperme a été centrifugé pour séparer le liquide séminal des spermatozoïdes et cellules. Les spermatozoïdes et cellules ont été lavés pour éliminer toute trace résiduelle de liquide séminal. Les protéines contenues dans le sperme total, le liquide séminal et les spermatozoïdes et autres cellules ont été visualisées par gel SDS–PAGE. Nous avons ensuite utilisé le sérum de la patiente pour réaliser un immunoblot destiné à visualiser les allergènes contenus dans les différentes fractions. Résultats.– Le test cutané réalisé avec le sperme natif de son compagnon est fortement positif, l’ImmunoCAP liquide séminal et Can f 5 sont négatifs. Le profil protéique du sperme total est identique à celui du liquide séminal et aucune protéine dans les spermatozoïdes et cellules n’est détectées. Le même profil immunologique pour le sperme total et le liquide séminal est observé. Les IgE spécifiques sont dirigées vers six bandes protéiques contenues dans le sperme total et le liquide séminal : un doublet vers 12–13 kDa, une bande vers 17 kDa, une bande vers 27 kDa, une bande vers 32 kDa et une bande vers 45 kDa. Discussion.– Les allergènes de 27 kDa et 32 kDa, reconnues par les sIgE de la patiente, pourraient correspondre à la PSA.

Conclusion.– L’immunoblot réalisé a permis de montrer que le sérum de la patiente contient des IgE spécifiques dirigées contre plusieurs allergènes du liquide séminal. Associé à l’histoire clinique et au test cutané positif, il fait la preuve de l’allergie de la patiente au sperme de son conjoint et donne à ce couple, qui a un désir de grossesse, accès à la procréation médicalement assistée. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.056 Aut-5

« Urgences angiœdèmes » : astreinte nationale du Centre de référence des angiœdèmes à kinines (CREAK) I. Boccon-Gibod , A. Pagnier , L. Bouillet Centre de référence des angiœdèmes, Grenoble, France Introduction.– L’angiœdème héréditaire (AEH) est une maladie rare qui peut engager le pronostic vital des patients par atteinte des voies aériennes supérieures (VAS). Il existe aujourd’hui des traitements spécifiques pouvant sauver les patients d’une asphyxie fatale pour peu que le diagnostic soit posé à temps et la prise en charge rapide. Nombreuses sont les demandes d’avis spécialisés pour la prise en charge et le diagnostic de ces angiœdèmes. Le « CREAK » centre de référence national multi-sites, labellisé en 2006 dans le cadre du plan Maladies Rares a mis en place une astreinte téléphonique 24 h/24, 7 jours/7. Méthodes.– Recueil quotidien des appels téléphoniques rec¸us durant 6 mois. À chaque appel, fiche d’avis complétée avec les données suivantes : provenance des appels, types de service d’appel, nom et spécialité du médecin, diagnostic connu/non connu du patient, antécédents, anamnèse, type d’avis (1er ou 2e recours, diagnostic, thérapeutique), décision thérapeutique. Résultats.– Trois appels/jours en moyenne : 82 % provenant des services d’urgence ou de réanimation, 2 % de services d’obstétrique, 9 % de médecins libéraux, appels issus de 40 départements franc¸ais. Les diagnostics et avis comprennent pour 30 % des AEH, 40 % AE bradykiniques liés aux IEC, 20 % d’urticaire chronique. Demande d’avis et prise en charge d’œdème des VAS pour 2 appels/3, décision d’un traitement spécifique dans 70 % des cas. Décision d’une consultation à distance sur un des sites de référence ou de compétence dans 90 % des cas. Conclusion.– La mise en place d’un téléphone d’astreinte 24 h/24 permet l’exercice quotidien de la télé-expertise à l’échelle nationale dans le cadre de la maladie rare. Il permet aux professionnels de santé de bénéficier de l’avis d’expert en direct pour la prise en charge de leurs patients, d’améliorer le service médical rendu quel que soit leur situation géographique sur le territoire national. Pour en savoir plus Décret no 2010-1229 du 19 Octobre 2010 relatif à la télémédecine. Bork K, Wulff K, Hardt J, Witzke G, Staubach P.J. Allergy Clin Immunol 2009. WAO Guideline for the management of hereditary angioedema. World Allergy Organ J 2012. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.057 Aut-6

Les patients transplantés rénaux ne sont pas une population à haut risque d’allergie au latex P. Schmitt a , V. Vuiblet b , S. Sanchez c , F. Lavaud a , S. Lavaud b , O. Toupance b , F. Lebargy a , G. Deslee a , J.F. Fontaine a , J.M. Perotin a a Service de pneumologie et allergologie CHU de Reims, Reims, France b Service de néphrologie, CHU de Reims, Reims, France c Pôle information médicale évaluation recherche, Hospices Civils, Lyon, France Introduction.– Le latex est responsable d’hypersensibilité IgE dépendante pouvant être à l’origine de réactions variables, allant de l’urticaire de contact jusqu’à l’anaphylaxie sévère. La prévalence de l’allergie au latex est plus élevée dans certains groupes de patients en raison d’une exposition accrue ou d’une prédisposition intrinsèque accrue à l’atopie. Le patient insuffisant rénal chronique qui doit bénéficier d’une transplantation a été fortement exposé à cet allergène.

Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 283–286 L’objectif de cette étude rétrospective, monocentrique était de déterminer la prévalence de la sensibilisation et de l’allergie au latex dans une population de patients qui allait bénéficier d’une transplantation rénale. Méthodes.– Une population de patients transplantés et suivis au CHU de Reims qui avaient bénéficié d’une évaluation allergologique pré-transplantation a été étudiée. L’ensemble des patients ont bénéficié de tests cutanés et de dosages d’IgE spécifiques. Les antécédents allergiques avant transplantation et le déroulement de la transplantation étaient notés. Une sensibilisation au latex était définie par un test cutané positif ou un dosage d’IgE positif. Une allergie était définie par une sensibilisation et une histoire clinique concordante. La présence d’une sensibilisation pour deux allergènes de l’environnement définissait l’atopie. Résultats.– Soixante sept patients étaient inclus, d’âge moyen 54 ans. Nous avons trouvé une prévalence de sensibilisés au latex de 9 %, parmi lesquels un tiers étaient allergiques. Les patients sensibilisés et non sensibilisés au latex n’étaient pas différents en termes d’atopie (0 % vs 11 %), de néphropathie initiale, de dialyse avant la transplantation (100 % vs 80 %). Aucun événement indésirable allergologique n’a été noté durant les interventions de transplantation rénale. Conclusion.– Notre étude n’a pas montré d’augmentation de la prévalence de sensibilisation au latex chez les patients en attente de transplantation rénale. Les patients insuffisants rénaux ne semblent pas représenter une population à haut risque d’allergie au latex. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.058 Aut-7

Étude de l’asthme professionnel aux isocyanates dans une usine de fabrication de produits électroménagers à Tizi Ouzou, Algérie A. Tibiche a , A. Zatout b a Service d’épidémiologie et de médecine préventive, CHU de Tizi Ouzou, Tizi Ouzou, Algérie b Service de médecine du travail, CHU de Tizi Ouzou, Tizi Ouzou, Algérie Introduction.– L’asthme aux isocyanates représente l’une des pathologies les plus fréquentes en milieu professionnel. Dans les pays en développement, il existe peu de données sur la prévalence des cette pathologie en milieu du travail et sur les facteurs favorisants. L’objectif de ce travail était de déterminer la prévalence de l’asthme professionnel et d’analyser les facteurs individuels et professionnels favorisant la survenue de l’asthme. Méthodes.– Il s’agit d’une étude transversale ayant concerné la population de travailleurs d’une usine de production de l’électroménager. Les données ont été collectées par : interviews des travailleurs et les dossiers de suivi des travailleurs. Une approche cas-témoins a été utilisée pour analyser les facteurs favorisants. Les témoins ont été sélectionnés dans le groupe des travailleurs n’ayant pas l’asthme. Les données ont été analysées sur SPSS. Résultats.– La prévalence de l’asthme observée était de 5,4 %. Le taux de prévalence le plus élevé a été observé dans la tranche d’âge de 50–60 ans, les travailleurs ayant une ancienneté de plus de 10 ans (12,8 %). La catégorie « mousseurs » avaient une prévalence de 12,9 % et 30 % des travailleurs étaient des fumeurs. Discussion.– Le taux de prévalence retrouvé était 5,4 %. Ce taux était supérieur à celui observé dans d’autres études cela expliqueraient les manifestations cliniques par l’action irritative et allergique puissante des isocyanates. Mais, elle est inferieure à celle observée chez 48 peintres au pistolet exposés régulièrement aux différents poly-isocyanates dans l’industrie aéronautique au Québec, qui était de 11,8 %. La prévalence des manifestations cliniques était de 3,5 % pour les moins de 10 ans et de 17,7 % pour les plus de 10 ans, La prévalence de l’asthme varie de 2,2 % à 27,3 % selon le nombre d’années d’exposition, selon une étude réalisée en Italie en 1995, dans une usine de bois utilisant un Vernis contenant des isocyanates, soixante quatre pour cent (75 %) des cas d’asthme étaient observés chez les non-fumeurs. Conclusion.– L’asthme est fréquent en milieu professionnel. En plus de facteurs individuels favorisant l’asthme, les antécédents d’allergie et les facteurs

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professionnels aggravent et accélèrent la survenue de l’asthme. La détection de la prédisposition à l’allergie (antécédents familiaux, antécédents personnels d’allergie) est un élément de dépistage de l’asthme professionnel conduisant à la protection du travailleur. Pour en savoir plus Institut national de la recherche scientifique, DMT, no 44. 1990. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.059 Aut-8

Prévalence des allergies infantiles en Algérie B. Bioud a , A. Dehimi a , S. Bioud b , M. Belghazi a a Service de pédiatrie, CHU de Sétif, Sétif, Algérie b Service de pneumologie, CHU de Sétif, Sétif, Algérie Introduction.– L’objectif de notre étude est d’estimer l’évolution de la prévalence des allergies infantilesà Sétif et de faire une comparaison avec la situation des autres régions nord africaines. Méthodes.– L’étude a été réalisée en utilisant le protocole de l’International Study of Asthma and Allergy in Childhood, l’enquête s’est déroulée à Sétif au début de l’année 2012. Le questionnaire a été distribué à un groupe de 3000 adolescents scolarisés. Les établissements ont été sélectionnés par tirage au sort pondéré parmi les collèges publics. Résultats.– L’échantillon se composait de 51,1 % de filles et 48,9 % de garc¸ons. Au total, 1128 soit 37,1 % des adolescents étaient allergiques. La prévalence des manifestations pour chacune des allergies était comme suit : l’asthme affectait 3,7 % des adolescents, l’asthme à l’effort dans l’année 6,1 %, la rhinite 50,8 %, et l’eczéma 7,7 %. Par ailleurs, 157 soit 9,5 % des adolescents rapportaient deux manifestations cliniques sur trois et 23 (1,5 %) avaient les trois. Dans la dernière année, 1 % des adolescents souffraient d’asthme grave, 10,3 % avaient une rhinite allergique qui troublait les activités quotidiennes et 3,2 % une éruption qui réveillait la nuit. Les garc¸ons présentaient autant d’asthme que les filles alors que la rhinite allergique et l’eczéma étaient plus fréquents parmi les filles. La possession d’un animal domestique était significativement liée à une allergie et ce quelqu’en soit le type (asthme, rhinite allergique ou eczéma). Discussion.– Nos résultats mettent en évidence une prévalence inchangée de l’asthme en 4 ans et permettent de situer la ville de Sétif parmi les régions les moins touchées par l’asthme, alors que celle de la rhinite allergique dépasse les 50 % ; ceci est la confirmation qu’il s’agit bien de deux entités qui évoluent indépendamment l’une de l’autre. Conclusion.– Devant la flambée de la rhinite allergique à Sétif, des mesures urgentes pour en définir les causes, limiter la progression et établir une stratégie de prise en charge doivent être mises en route. Pour en savoir plus Asher MI et al. The burden of symptoms of asthma, allergic rhinoconjunctivitis and atopic eczema in children and adolescents in six New Zealand centres ISAAC Phase One. N Z Med J 2001;114:114–20. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.060 Aut-9

Les causes d’asthme non contrôlé chez les enfants asthmatiques de la ville d’Oran (Algérie) A. Radoui , S. Ayache Service de pneumologie et d’allergologie pédiatrique, EHS de Canastel, Oran, Algérie Introduction.– L’asthme de l’enfant est un véritable problème de santé publique. Le but de ce travail est de préciser les causes de l’asthme non contrôlé chez les enfants asthmatiques orientés à la consultation de pneumologie de notre hôpital. Méthodes.– Étude prospective descriptive portant sur les enfants asthmatiques adressés à la consultation de pneumologie de l’hôpital pédiatrique d’Oran. Une fiche d’enquête pré-établie a été remplie par un seul investigateur comportant les données épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques de ces patients. Résultats.– Cent soixante et onze enfants ont été inclus sur une période de 5 mois (août–décembre) avec une moyenne d’âge de 4,3 ± 3,3 ans. Tous ces enfants avaient un asthme non contrôlé. Le diagnostic d’asthme n’était pas mentionné