22 avaient une SPA psoriasique, 10 une SPA associée à une maladie inflammatoire du tube digestif et 12 souffraient d’une SPA indifférenciée. Chez la moitié des patients, le traitement était associé au méthotrexate. L’activité clinique de la SPA et son amélioration sous traitement ont été évaluées périodiquement (à l’inclusion, à 6 et 12 mois, puis au-delà de la 4e année) par le score ASDAS (ankylosing spondylitis disease activity score). Cette évaluation clinique s’accompagnait d’un dosage des anticorps sériques anti-IFX (ATI), l’ensemble de l’étude se déroulant sur une durée moyenne de 6,99 ans (IC 95 % : 6,28-7,7 ans). À l’inclusion, le score ASDAS moyen était de 3,08 ± 1,31, sans différence significative entre les patients ayant ultérieurement développé des ATI et les autres. Des ATI ont été détectés chez 24 patients (25,5 %), au bout d’une durée médiane de traitement de 44 semaines (24-55 semaines). L’administration simultanée de méthotrexate diminue le risque
On peut réduire l’impact négatif des anticorps anti-infliximab en associant le méthotrexate pour améliorer le pronostic thérapeutique.
ayant expérimenté des réactions adverses au traitement, avec des taux également plus élevés d’anticorps (12 931 AU/mL en médiane, à comparer à une médiane de 2 454 AU/mL dans la population globale, p = 0,028). Ces patients montrent également une moins bonne médiane de survie (4, 25 ans vs 8,19 ans, p < 0,001) et une fréquence accrue d’interruption thérapeutique. Le développement d’anticorps antiinfliximab s’associe donc bien à une mauvaise réponse thérapeutique, ainsi qu’à une incidence accrue d’effets secondaires et d’interruption du traitement (28,7 % des 94 patients inclus). Le traitement combiné associant IFX et méthotrexate pourrait réduire l’incidence de ces ATI, améliorant ainsi le pronostic thérapeutique chez ces patients.
d’apparition de ces anticorps (11,1 % vs 34,5 % ; p = 0,011). La présence d’ATI a un impact négatif sur l’évolution clinique de la maladie avec, au cours du suivi, des scores ASDAS plus élevés que ceux observés chez les patients sans anticorps : 2,55 ± 0,89 à 6 mois vs 1,79 ± 1,04 (p = 0,038), 1,95 ± 0,67 à 1 an vs 1,67 ± 0,71 (p = 0,042) ; et 2,52 ± 0,99 au-delà de 4 ans vs 1,53 ± Plasencia C, Pascual-Salcedo D, Nuño L, et al. 0,81 (p = 0,024). La présence d’ATI est Ann Rheum Dis 2012;May 6 plus fréquente (73 %) chez les 12 sujets
[Epub ahead of print].
Les risques de l’annonce d’un cancer ne sont pas à négliger L’annonce d’une maladie sévère n’est jamais anodine et peut avoir des conséquences délétères qui vont bien audelà des effets propres de la maladie diagnostiquée. Une importante étude suédoise s’est intéressée aux répercussions que peut induire l’expérience traumatisante de l’annonce d’un cancer. Une cohorte historique, constituée de plus de 6 millions de sujets suédois, a été analysée dans le but de révéler l’association possible entre l’annonce d’un cancer et le risque immédiat de suicide ou de décès d’origine cardiovasculaire. Sur ces 6 millions de sujets, suivis entre 1991 et 2006, plus de 500 000 ont eu un diagnostic de cancer. Comparativement aux sujets sans cancer, le risque relatif de suicide chez ces patients est de 12,6 (IC 95 % : 8,6-17,8) au cours de la première semaine et de 3,1 (IC 95 % : 2,7-3,5) au cours de la première année. Cette augmentation
ne dépend ni de l’âge ni du sexe, mais apparaît encore plus nette quand il s’agit d’un cancer de mauvais pronostic (cancer de l’œsophage, du foie, du pancréas
L’annonce d’une maladie grave comporte un risque majeur, qui s’ajoute à celui de la maladie.
la première semaine après le diagnostic et de 3,3 (IC 95 % : 3,1-3,4) au cours du premier mois. À l’instar du risque de suicide, ces différences sont plus marquées en cas de cancer de mauvais pronostic et diminuent avec le temps. Tous ces résultats ont été confirmés par une étude cas-témoins incluse dans ce suivi de cohorte, dont le but était d’apparier les cas et les témoins selon différents facteurs potentiellement confondants. L’annonce d’une maladie grave comporte ainsi un risque intrinsèque majeur, qui s’ajoute à ceux de la maladie diagnostiquée. Une formation spécifique des soignants à ce type de situations [savoir annoncer] est donc requise, afin d’en limiter les conséquences néfastes pour le patient.
ou du poumon). Le surrisque diminue en revanche rapidement au-delà de la première année qui suit l’annonce du diagnostic. De façon plus surprenante, le pronostic cardiovasculaire est également impacté par l’annonce d’un cancer, avec un risque relatif de décès cardiovascu- Fang F, Fall K, Mittleman MA, et al. laire de 5,6 (IC 95 % : 5,2-5,9) pendant N Engl J Med 2012;366(14):1310-8.
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