79e Congrès de médecine interne Montpellier du 5 au 7 juin 2019 / La Revue de médecine interne 40 (2019) A101–A220
Le délai médian de prise en charge à partir de la demande de consultation était de 2 jours [IQR 1–3]. Lors de ces consultations, le motif de consultation était unique chez 62 patients (72 %) avec la répartition suivante : 36 consultations (42 %) pour signes fonctionnels ou anomalie clinique (13 adénopathies, 10 éruptions cutanées et 9 arthralgies), 24 consultations (28 %) pour anomalie biologique dominée par des anomalies hématologiques isolées ou associées (n = 21, parmi lesquelles 9 thrombopénies, 5 anémies et 3 neutropénies), 18 consultations (21 %) pour signes généraux (14 bilans d’altération de l’état général et 3 bilans de fièvre prolongée). Dans les suites de la consultation, 34 patients (40 %) ont été uniquement suivis en consultation avec des bilans en externe, 15 (18 %) ont été hospitalisés, 11 (13 %) ont été pris en charge en hôpital de jour, puis revus en consultation et 24 patients (28 %) n’avaient pas besoin de poursuivre leur suivi en médecine interne. Un patient a été perdu de vue après sa première consultation malgré une proposition d’hospitalisation. Pour 21 patients (24,7 %), le diagnostic final a pu être posé grâce à un recours au plateau technique du CHU. Conclusion Les patients ont été adressés en consultation « rapide » de médecine interne pour des motifs variés avec, dans la plupart des cas, des explorations spécialisées indiquées et/ou la nécessité d’un suivi en médecine interne par la suite. Cette consultation facilite la prise en charge des patients avec des délais de consultation très courts, mais un recours préalable aux urgences encore fréquent. Une enquête de satisfaction auprès des médecins généralistes ayant adressé un ou plusieurs patients en consultation « rapide » de médecine interne de l’Hôpital Bicêtre est prévue. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.03.095 CA005
Les syndromes paranéoplasiques rhumatologiques en milieu de médecine interne : une série de 14 cas Y. Bouattour 1,∗ , M. Snoussi 1 , F. Frikha 1 , C. Turki 1 , H. Loukil 1 , R. Ben Salah 1 , M. Jallouli 2 , C. Damak 1 , S. Marzouk 1 , Z. Bahloul 1 1 Médecine interne, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie 2 Médecine interne, hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Y. Bouattour) Introduction Le syndrome paranéoplasique (SPN) représente l’ensemble de manifestations cliniques, biologiques et radiologiques qui peuvent survenir à tout moment dans l’histoire naturelle d’une néoplasie. En milieu de médecine interne, les manifestations ostéo-articulaires paranéoplasiques sont fréquentes, elles peuvent mimer un rhumatisme inflammatoire. Le but de notre travail est de préciser les particularités épidémiologiques, cliniques et évolutives des SPN rhumatologiques dans un service de médecine interne. Patients et méthodes Étude rétrospective portant sur les patients ayant un SPN et qui ont été colligés dans le service de médecine interne de Sfax durant la période allant de 1997 à 2018. Les patients présentant un SPN rhumatologique ont été inclus dans cette étude. Résultats Parmi une série de 58 patients hospitalisés pour un SPN, 14 patients (24,1 %) avaient des manifestations rhumatologiques révélatrices d’une néoplasie occulte ou d’une récidive tumorale. Le SPN rhumatologique occupait la deuxième place après les thromboses veineuses profondes paranéoplasiques par ordre de fréquence. Il s’agissait de 7 hommes et 6 femmes âgés en moyenne de 58 ans (extrêmes 39–80 ans). Le SPN rhumatologique annonc¸ait une récidive tumorale et métastatique dans 6 cas (46,2 %). Il était découvert de fac¸on concomitante avec la néoplasie dans 4 cas (30,8 %) et il précédait le diagnostic d’un cancer non connu dans 4 cas (23 %) avec un délai moyen de 3,3 mois (extrêmes 1–6 mois). La dermatomyosite représentait le SPN rhumatologiques le plus fré-
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quent retrouvé dans 7 cas (53,8 %). Il était associé à un cancer du sein dans 2 cas, à un cancer digestif dans 2 autres cas (une tumeur neuroendocrine gastrique et une tumeur sigmoïdienne), à un cancer du rhinopharynx de type UCNT (1 cas), à un adénocarcinome de la prostate (1 cas) et à une néoplasie ovarienne dans le dernier cas. Une polymyosite était retrouvée dans 3 cas (23 %). Elle était associée à un cancer du sein (un cas), à un lymphome T (un cas) et à une néoplasie vésiculaire avec des métastases pancréatiques et hépatiques (un cas). Deux patientes (14,2 %) présentaient une polyarthrite PR-like séronégative révélant un lymphome T et une récidive ganglionnaire d’un cancer de l’ovaire dans un cas chacune. Les 2 derniers SPN rhumatologiques étaient une ostéoarthropathie hypertrophiante de Pierre Marie (1 cas) et une ostéomalacie oncogénique (1 cas). Ils révélaient respectivement un adénocarcinome pulmonaire et un adénocarcinome prostatique. L’évolution était fatale chez 11 patients (78,6 %). le décès était précoce au cours de la première année du suivi dans 7 cas et 3 patients étaient perdus de vue. Conclusion Le SPN est une entité que le clinicien peut confronter sous différentes présentations. Les manifestations rhumatologiques paranéoplasiques sont communes et non spécifiques. En milieu de médecine interne, le diagnostic d’une dermatomyosite ou une polymyosite exige une enquête néoplasique minutieuse. Le caractère paranéoplasique d’une plainte ostéo-articulaire doit être gardé dans l’esprit du clinicien lorsque le contexte est évocateur. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.03.096 CA006
Maladie de Still de l’adulte : étude de 18 cas
A. Zaghdoudi ∗ , A. El Ouni , S. Toujani , C. Abdelkefi , S. Hamzaoui , T. Larbi , K. Bouslama Service de médecine interne, hôpital Mongi Slim, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Zaghdoudi) Introduction La maladie de Still de l’adulte (MSA) est une maladie auto inflammatoire rare d’étiologie indéterminée posant encore des problèmes diagnostiques et thérapeutiques en l’absence de signature clinique et biologique spécifique. L’objectif de notre travail était de décrire les caractéristiques cliniques, paracliniques et évolutives des patients ayant une MSA. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective ayant inclus les patients hospitalisés dans notre service et chez qui nous avons retenu une MSA durant la période 2003 à 2018. Les données cliniques et biologiques décrites sont celles de la première poussée. Résultats Notre série a compté 18 cas dont onze femmes et sept hommes. L’âge moyen du début était de 39 ans (19–70 ans). Les signes fonctionnels étaient comme suit : une fièvre récurrente (100 %), des arthralgies touchant essentiellement les genoux et les épaules (94 %), une odynophagie (61 %), un rash cutané maculopapuleux fugace typique localisé préférentiellement au niveau des avant bras, du visage et des cuisses (55 %), des myalgies diffuses (39 %), un amaigrissement (33 %), et des signes digestifs (22 %). A l’examen, nous avons noté une gorge érythémateuse (n = 8), une arthrite (n = 2), des adénopathies en particulier cervicale et axillaire (n = 7). A la biologie, il y avait une hyperleucocytose à prédominance polynucléaire neutrophile dans 17 cas, une anémie microcytaire dans 6 cas, une CRP et une VS élevées chez tous les patients avec des moyennes respectives de 173 mg/l et de 95 mm/h. La LDH était élevée dans 83 % des cas et une hyperferritinémie a été observée dans 78 % des cas. Par ailleurs, une cytolyse et une cholestase ont été notées respectivement chez la moitié et le tiers des patients. Seize de nos patients avaient un diagnostic positif selon les critères de Yamaguchi contre onze patients selon les critères de Fautrel. Le délai diagnostique