L’observance médicamenteuse des patients diabétiques de type 2 en Île-de-France : résultats de l’étude et priorités d’actions

L’observance médicamenteuse des patients diabétiques de type 2 en Île-de-France : résultats de l’étude et priorités d’actions

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SFD

CA-053 L’observance médicamenteuse des patients diabétiques de type 2 en Île-de-France : résultats de l’étude et priorités d’actions Catherine Collet(1) 1

Agence régionale Ile-de-France, Paris, France.

*Auteur correspondant [email protected]

Introduction 3,25 % des franciliens souffrent de diabète de type 2 (environ 400 000 personnes), avec de fortes disparités territoriales. Un projet régional diabète a fait de l’amélioration du dépistage et de la prise en charge du diabète, une priorité de santé publique. Ce projet contribue à réduire les inégalités sociales et territoriales de santé. Dans le cadre de la politique régionale du médicament et du projet régional diabète disposer de données d’observance aux traitements est un enjeu majeur pour identifier et comprendre les déterminants des échecs thérapeutiques liés à une non-observance, et prioriser les actions à mettre en place. Matériels et Méthodes L’étude a été réalisée à partir d’une base de données longitudinale, qui retrace la dispensation médicamenteuse de manière anonymisée, individuelle, systématique et continue dans 1 126 pharmacies en Île-de-France. Une cohorte de 73 168 patients franciliens traités pour un diabète de type 2 noninsulinodépendant a été étudiée sur 3 années de 2013 à 2015. L’observance a été évaluée de manière indirecte à partir du pourcentage de patients qui ont un indice de possession de médicament ou Medication Possession Ratio (ratio entre le nombre de jours de traitement délivrés et la durée de la période d’observation considérée) supérieur à 80 % sur un an. L’observance a été analysée en fonction de caractéristiques patients (territoire, sexe, âge, ancienneté du diabète), du type de prescripteur, du schéma thérapeutique et des changements de traitement. Résultats En Île-De-France, 59 % des patients traités pour un diabète de type 2 sont observants, avec des écarts importants entre départements : 63 % de patients observants en Seine-et-Marne, contre seulement 57 % en Seine-SaintDenis et dans le Val-d’Oise. Les patients âgés de 63 à 75 ans sont les plus observants (62 %) et ceux de moins de 63 ans les moins observant (55 %). Les patients en initiation de traitement sont significativement moins observants (47 %, écart de plus de 10 points par rapport aux patients prévalents). L’impact des modifications de traitement est absolument majeur en matière d’observance : les patients, ayant changé de traitement pendant la période d’évaluation, sont beaucoup moins observants que les autres, avec des écarts de 30 à 40 points selon les schémas thérapeutiques. Ainsi, les patients traités en monothérapie à leur inclusion dans l’étude sont observants à hauteur de 62 % s’ils n’ont pas connu de changement de traitement pendant la période de suivi (1 an). Cette proportion tombe à 33 % en cas de survenue d’un changement de traitement. En revanche, il n’y a pas de différence entre l’observance des hommes et des femmes, ni entre les patients suivis par des médecins généralistes ou par des spécialistes. Discussions Les enseignements de cette étude permettent de concevoir des programmes adaptés aux facteurs clés de l’adhésion. Trois orientations ont pu être identifiées avec les acteurs concernés : partager les enseignements de cette étude avec les médecins traitants d’Île-de-France, et notamment insister sur le risque accru de mauvaise observance au moment de l’initiation du traitement du diabète ; renforcer le rôle de soutien et d’écoute des pharmaciens d’officine auprès des patients, en particulier au moment des changements de traitement ; intégrer des patients-experts intervenants au sein des programmes d’éducation thérapeutique du patient diabétique. Mots-Clés Thérapeutique, Prévention, adhésion Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.

CA-054 Un apport alimentaire élevé en phosphore est associé à un surrisque de diabète de type 2 : résultats de l’étude de cohorte E3N Francesca Romana Mancini(1) 1

Inserm U1018, Centre for Research in Epidemiology and Population Health (CESP), “Health across Generations” Team Gustave Roussy, Paris, France.

*Auteur correspondant [email protected]

Introduction Le phosphore est un élément essentiel dont l’apport quotidien recommandé pour les adultes est de 550 mg/jour et la limite tolérable de 4 000 mg/jour. Une étude précédente a indiqué qu’un apport élevé en phosphore a été associé à une augmentation de mortalité toute cause, mais aucune étude n’a examiné la relation avec le risque de diabète de type 2 (DT2). Le but de cette étude était donc d’évaluer prospectivement l’association entre les apports alimentaires de phosphore et le risque de DT2 dans l’étude de cohorte E3N. Matériels et Méthodes On a utilisé les données de 71 270 femmes de la cohorte E3N, suivies entre 1993 et 2011. La méthode d’ajustement de l’énergie par les résidus a été utilisée. Les femmes ont été classées en quartiles selon l’apport alimentaire en phosphore et le quartile inférieur a été utilisé comme catégorie de référence dans les modèles. Des modèles de Cox multivariés (ajustés sur les

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principaux facteurs de risque et facteurs alimentaires liés au DT2) ont été utilisés pour calculer des risques relatifs (RR) de DT2 et leurs intervalles de confiance à 95 % (IC95 %) associé avec l’apport de phosphore. Une analyse de sensibilité a été réalisée en ajustant les modèles pour la consommation de produits laitiers gras, de viande transformée, et l’adhérence à des profils alimentaires « occidental » et « sain ». Résultats L’apport alimentaire de phosphore était de 1 477,3 mg/jour en moyenne (écart-type = 390,9 mg/jour). Dans notre population, la source principale de phosphore était « les produits laitiers gras » qui contribuaient pour 21,5 % dans l’apport total. Les apports en phosphore plus élevées ont été associées à un risque plus élevé de DT2, même après ajustement pour tous les facteurs confondants potentiels : par rapport aux femmes dans le 1er quartile (1 700,6 mg/jour) étaient à risque augmenté de DT2, avec des RRmultivarié (IC95 %) égal à 1,2 (1,0-1,4), 1,4 (1,2-1,7) et 1,5 (1,3-1,9), respectivement. Ajustement supplémentaire par les consommations de produits laitiers gras et de viande transformée, et pour les profils alimentaires n’ont pas eu d’influence sur les associations observées. Conclusions Nous avons mis en évidence une augmentation de risque de DT2, associée à des apports élevés en phosphore. Etant donné que l’apport alimentaire en phosphore a largement augmenté dans la population générale ces dernières années, il est important d’en étudier les risques associés et de mener d’autres études pour confirmer nos résultats et mieux identifier les mécanismes biologiques sous-jacents. Mots-Clés Phosphore, Étude de cohorte, Apport alimentaire Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.

CA-055 Type de diabète et prévalence des erreurs médicamenteuses à l’entrée et à la sortie d’hospitalisation : rôle du pharmacien clinicien C. Breuker(1,2), V. Macioce(4), T. Murat(4), C. Boegner(2), M. Villiet(1), A. Jalabert(1), A. Castet-Nicolas(1), A. Avignon(2,3), A. Sultan(2,3) 1

Département pharmacie clinique et dispensation, hôpital Lapeyronie, CHU de Montpellier, France, Service Nutrition-Diabète, hôpital Lapeyronie, CHU de Montpellier, France, 3 PhydMedExp, INSERM U1046 – CNRS UMR 9214, Université Montpellier, France, 4 Unité de recherche Clinique et Epidémiologie, Université Montpellier, France. 2

*Auteur correspondant [email protected]

Introduction Les maladies chroniques sont la première cause de mortalité dans le monde. De par le nombre de comorbidités et de traitements, le patient diabétique est risque d’iatrogénie et d’erreurs médicamenteuses (EMs). Il n’existe pas à l’heure actuelle de données sur la prévalence des EMs à l’entrée et à la sortie d’hospitalisation selon le type de diabète. En unité de soins, le pharmacien clinicien en réalisant la conciliation médicamenteuse (CM) permet de corriger un nombre important d’EMs. Notre objectif est de comparer la prévalence des EMs chez des patients diabétiques de type 1 (DT1) et 2 (DT2) en hospitalisation. Matériels et Méthodes De novembre 2013 à mai 2015 tous les patients diabétiques (DT1 et DT2) de l’unité nutrition-diabète ont été éligibles à une CM d’entrée et une CM de sortie réalisées par une équipe pharmaceutique (un pharmacien, un interne et trois étudiants en pharmacie). Les données démographiques, cliniques, le type d’EMs (oubli, ajout, erreur de dosage et/ou de posologie) et les classes thérapeutiques concernées ont été relevés. L’impact clinique potentiel des EMs a été évalué par patient et 2 médecins et 2 pharmaciens selon 4 niveaux (mineur, modéré, sévère, très sévère). L’analyse statistique entre les groupes de patient DT1 et DT2 a été réalisée selon un modèle univarié et multivarié corrigé par la période (de 6 mois correspondant au changement d’interne), le nombre de ligne de traitement, l’âge et le sexe. Résultats 671 patients ont été inclus dont 508 (75,7 %) DT2. La moyenne d’âge était de 58 ans et 60 % de la population était des hommes. Les patients DT2 présentaient un âge (44 ans vs 63 ans), un nombre de comorbidités (4,8 vs 3,3) et de traitement (9 vs 6) supérieurs aux patients DT1 (p < 0,001). Le groupe DT1 était plus souvent admis via les urgences (20 % vs 11 %, p < 0,001) et en période de garde (10 % vs 6 %, p < 0,05). 322 EMs ont été identifiées chez 221 patients (33 %). Aucune différence en terme de prévalence d’EMs à l’entrée (21,5 % vs 22,2 %, p = 0.84) et à la sortie d’hospitalisation (9,0 % vs 12,2 %, p = 0,28) et de nombre moyen d’EMs (1,9 ± 1,1 vs 1,6 ± 0,9 ; p = 0,08) entre les patients DT1 et DT2 n’a été retrouvée. Les EMs étaient majoritairement des omissions (60 %) et concerné principalement les médicaments du système cardiovasculaire (29 %), digestif et métabolisme (26 %) et nerveux (19 %). Le potentiel impact clinique des EMs n’était pas différant entre les deux groupes avec 25 % d’EMs mineurs, 38 % modérées et 37 % de sévère à très sévère. L’analyse statistique a mis en évidence qu’à âge, sexe et nombre de traitement équivalents le diabète de type 1 était un facteur de risque d’EMs (DT2vsDT1, OR = 0,57, p = 0,04) et d’EMs sévères (DT2vsDT1, OR = 0,46, p = 0,05) à l’entrée d’hospitalisation Conclusions La présence d’un pharmacien clinicien en unité d’endocrinologienutrition a permis la détection et la correction de 322 EMs chez 221 patients