Lombalgies chroniques : sensibilité anxieuse, croyances et catastrophisme

Lombalgies chroniques : sensibilité anxieuse, croyances et catastrophisme

Abstracts / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 1031–1088 méthode Delphi a été retenue pour les données sans preuve suffisante. Une réunion finale a permis...

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Abstracts / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 1031–1088

méthode Delphi a été retenue pour les données sans preuve suffisante. Une réunion finale a permis d’aboutir à un consensus sur les recommandations. Résultats. – La revue de la littérature a retenu 145 études, dont 37 études pharmacologiques et 57 non pharmacologiques, utilisées pour les recommandations définitives. Les catégories de traitement identifiées ont été : les approches pharmacologiques (antidépresseurs, antalgiques et autres) et non pharmacologiques (exercice, approches cognitivo-comportementales, éducation, approches diététiques et autres). Dans de nombreuses études, la taille de l’échantillon était trop faible et la randomisation ou l’aveugle insuffisant pour que des recommandations fortes soient émises. Parmi les 9 recommandations, 4 reposent sur des évidences fortes. Conclusion. – Neuf recommandations pour la prise en charge de la fibromyalgie ont été développées selon une méthodologie comportant une revue systématique et un consensus d’expert multidisciplinaire et international. Ces recommandations, à présenter au congrès, vont maintenant être testées en pratique quotidienne, en ville et à l’hôpital, dans tous les pays européens participant pour démontrer leur pertinence et leur utilité.

O.15 Comment les médecins envisagent l’avenir de leurs patients ? Facteurs influençant l’opinion du médecin sur le délai de guérison prévisible des douleurs rachidiennes aigues de leurs patients F. Larochea, F. Allaertb, V. Concasc, S. Perrotd a Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur, CHU de SaintAntoine, Paris, France b Direction Médicale, Cenbiotech, Dijon, France c Direction Médicale, Laboratoire Thérabel-Lucien Pharma, Levallois-Perret, France d Service de Médecine Interne et Consultation Douleur, Hotel Dieu, Assistance Publique, Paris, France Objectif. – Connaître le délai de guérison envisagé par les médecins pour leurs patients souffrant de rachialgie aiguë et les éléments d’observation clinique et socio- professionnels influençant ce jugement. Patients et Méthodes. – Enquête prospective transversale observationnelle nationale, réalisée en médecine générale entre octobre et décembre 2005. Chaque médecin devait inclure les 3 premiers patients âgés 20 et 70 ans consultant pour des douleurs rachidiennes aiguës de moins de un mois, avec une intensité douloureuse supérieure à 40 mm sur une échelle visuelle analogique de 100 mm. Les patients remplissaient un auto-questionnaire comportant une sélection de questions issues du questionnaire des attitudes vis à vis de la douleur (Version française du SOPA) et une évaluation du handicap par EVA. Les médecins devaient prédire un délai de guérison à l’issue de la consultation. Résultats. – 1982 patients, de 48,4± 11,8, (H : 52,2 %/ F : 47,8 %) ont été inclus dans l’étude. Les deux tiers (69,8 %) présentaient une lombalgie, 15,8 % une cervicalgie et 8,9 % une dorsalgie induisant une douleur au repos de 63,7 ± 12,2 et un handicap de 60,0 ± 17,5. Selon le médecin la guérison devait intervenir dans moins de cinq jours chez 23,1 % des patients, entre 5 à 10 jours chez 53,1 %, entre 10 à 30 jours chez 17,0 %, de un mois à trois mois chez 1,9 % avec un risque de chronicité chez 4,9 %. Le délai dans lequel le médecin estime que le patient sera guéri apparaît plus long pour les femmes, les sujets de plus de 55 ans, en excès pondéral ou obèses, retraités, salariés, ne pratiquant pas de sport et ayant une lombalgie plutôt qu’une autre localisation. Le médecin considère qu’il sera plus court chez les patients convaincus de l’intérêt des médicaments, non défaitistes, désireux de poursuivre leur activité et confiants. Conclusion. – L’opinion du médecin sur le délai de guérison est influencée par la clinique mais aussi le contexte socioéconomique et le niveau d’adhésion à la prise en charge. La prédiction du médecin

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sur le délai de guérison de la rachialgie est concordante avec celle de son patient.

O.15 Bis Quel avenir pour le patient lombalgique ? Enquête ’CREDO’sur les facteurs démographiques, physiques et les croyances et préjugés influençant l’opinion du patient sur son délai de guérison S. Perrota, V. Concasb, F. Allaertc, F. Laroched a Service de Médecine Interne et Consultation Douleur, Hotel Dieu, Assistance Publique, Paris, France b Direction Médicale, Laboratoire Thérabel-Lucien Pharma, Levallois-Perret, France c Direction Médicale, Cenbiotech, Dijon, France d Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur, CHU de SaintAntoine, Paris, France Objectif. – Connaître le délai de guérison envisagé par les patients souffrant de rachialgie aiguë et les facteurs démographiques, physiques et cognitifs pouvant modifier ce délai supposé. Patients et Méthodes. – Enquête prospective transversale observationnelle nationale, réalisée en médecine générale entre octobre et décembre 2005. Chaque médecin devait inclure les 3 premiers patients âgés 20 et 70 ans consultant pour des douleurs rachidiennes aiguës de moins de un mois, avec une intensité douloureuse supérieure à 40 mm sur une échelle visuelle analogique de 100 mm. Les patients remplissaient un auto-questionnaire comportant une sélection de questions issues du questionnaire des attitudes vis à vis de la douleur (Version française du SOPA) et une évaluation du handicap par EVA. Résultats. – 1982 patients, âgés de 48,4 ± 11,8 ans en proportion équivalente des deux sexes (H : 52,2 %/ F : 47,8 %) ont été inclus dans l’étude. Les deux tiers (69,8 %) présentaient une lombalgie, 15,8 % une cervicalgie et 8,9 % une dorsalgie. Les niveaux de douleur au repos (63,7 ± 12,2) et de handicap (60,0 ± 17,5) étaient élevés. Pour 26,4 % des patients la guérison devait intervenir dans moins de cinq jours, pour 43,8 % entre 5 à 10 jours, pour 19,0 % entre 10 à 30 jours, pour 3,4 % dans un mois et 7,3 % envisageaient que leur pathologie devienne chronique. Le délai de guérison envisagé était statistiquement plus court chez les hommes, les moins de 40 ans, avec indice de masse corporelle bas, en activité professionnelle, les sportifs, les patients observants, les patients souffrant de dorsalgies, avec un handicap inférieur à 50 mm sur l’EVA. L’analyse du questionnaire SOPA montre que des guérisons rapides sont envisagées par les patients convaincus de l’intérêt des médicaments, non défaitistes, désireux de poursuivre leur activité à tout prix et témoignant d’une confiance dans la capacité du corps médical à les soulager. Conclusion. – L’opinion du patient sur son délai de guérison apparaît influencée par des éléments physiques et cliniques mais aussi de manière importante par le contexte socioéconomique dans lequel il évolue et son niveau d’adhésion à la prise en charge proposée.

O.16 Lombalgies chroniques : sensibilité anxieuse, croyances et catastrophisme B. Fouqueta, B. Fouquetb, S. Badaouib, J.-C. Métivierb, J.-M. Valtatb, M.-J. Borieb, J.-P. Valatc a Médecine Physique et de Réadaptation, Centre Hospitalier Régional et Universitaire, Tours, France b Service de Médecine Physique et de Réadaptation, Centre Hospitalier Régional et Universitaire, Tours, France c Service de Rhumatologie, Centre Hospitalier Régional et Universitaire, Tours, France Introduction. – Parmi les facteurs conduisant à l’incapacité chez le lombalgique chronique, la phobie spécifique de l’activité (anxiété

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douloureuse, évitement, kinésiophobie) ne serait qu’un élément particulier de la peur plus générale de l’individu [1]. A ce titre, il semblerait que la présence d’une sensibilité anxieuse qui serait une tendance à être effrayé par les sensations associées à l’anxiété et que de telles sensations sont des signes de danger permettrait de mieux cerner le contexte de production de l’incapacité. L’objectif de ce travail a été d’évaluer par différents indicateurs de l’anxiété, les liens entre l’anxiété, le catastrophisme et les croyances en l’évitement. Patients et Méthodes. – 64 patients lombalgiques chroniques consécutifs (34 hommes et 30 femmes, âge moyen 42.6 ans) ont été inclus. Pour tous ont été évalués les scores : de l’index de sensibilité anxieuse (ISA) [2], d’anxiété sociale, d’anxiété spécifique de la douleur [1], du HAD, du Beck, de catastrophisme (score de Sullivan), de croyances en l’évitement anxieux (FABQ), des symptômes somatiques liés au stress. Résultats. – Le score ISA était significativement corrélé aux scores de HAD, de Beck, de catrophisme et au score des symptomes somatiques de stress (p<0.001). En revanche, il n’était corrélé significativement ni à l’intensité de la douleur, ni aux croyances en l’évitement anxieux en particulier dans la dimension "travail". Le FABQ "travail" était corrélé significativement à la satisfaction au travail (p <0.001) et à la durée d’arrêt de travail (p <0.001). Les scores d’anxiété sociale et d’anxiété liée à la douleur étaient corrélés significativement au catastrophisme (respectivement p <0.0001 et p<0.02). Les scores de catastrophisme et de FABQ étaient corrélés significativement (p <0.02). Conclusion. – La présence d’une susceptibilité anxieuse est associée à des distorsions cognitives négatives (catastrophisme) qui sont en lien avec la croyance en l’évitement physique. Le lien avec les manifestations somatiques multiples rend compte de la vigilance induite par l’anxiété et des troubles somatiques induit par la peur, dans un contexte de susceptibilité individuelle. L’absence de liaison avec l’intensité de la douleur rend compte du double mécanisme de gestion neurophysiologique de la douleur : intensité d’une part et peur (émotion) d’autre part. Le score de FABQ "travail" rend plutôt compte des dimensions subjectives environnementales liées au travail. Références [1] Keogh E, et al. J Pain 2002;3:320–9. [2] Greenberg J, et al. Beh Res Ther 2003;41:223–40.

O.17 Quels facteurs interviennent dans le souvenir de l’expérience douloureuse dans la gonarthrose et la coxarthrose ? Evaluation prospective des mécanismes de rappel chez 169 patients S. Perrota, S. Rozenbergb, M. Martyc, I. Durand-Zaleskid, D. Moysee, V. Legoutf a Service de Médecine Interne et Consultation Douleur, Hotel Dieu, Assistance Publique, Paris, France b Service de Rhumatologie, C.H.U. Pitié Salpêtrière, Paris, France c Service de Rhumatologie, Centre Hospitalier Henri Mondor, Créteil, France d Département de Santé Publique, Centre Hospitalier Henri Mondor, Créteil, France e Consultant, 6, Paris, France f Direction Médicale, Laboratoires Grunenthal, Levallois-Perret, France Introduction. – Dans l’arthrose des membres inférieurs, différents facteurs modifient le souvenir de l’expérience douloureuse et il n’existe pas de standard d’évaluation d’une douleur passée. Il est important de connaître les éléments qui influencent le rappel de

l’intensité douloureuse dans une atteinte douloureuse chronique et définir les questions les plus pertinentes et non redondantes. Patients et Méthodes. – Une étude prospective en médecine générale et rhumatologie a été mise en place chez des patients atteints de gonarthrose et coxarthrose douloureuse pour comparer différentes mesures de l’intensité douloureuse et de son souvenir. Résultats. – 177 patients ont été inclus, 169 ont pu être suivis de façon prospective sur au moins 24 jours : ● La mesure de la douleur moyenne sur la journée écoulée et la moyenne des douleurs instantanées mesurées à 3 reprises dans la journée sont très proches et corrélées (r = 0,98). ● La mesure de la douleur moyenne sur la journée écoulée est mieux corrélée avec celle du soir, (r = 0,96), qu’avec celle du 48 heures après sont plus variables (entre 0,63 et 0,90). ● L’anxiété et la dépression ne jouent pas de rôles statistiquement significatifs dans la relation entre le rappel sur 28 jours et la moyenne des mesures effectives sur cette période. ● Sur les 28 jours, par rapport à la douleur moyenne (4,5±2,1), les différences sont croissantes : avec la douleur au repos : -1,83, avec la douleur la moins intense : -1,61, habituelle : -0,22, à l’effort : +0,87, la plus intense : +1,05. ● Les corrélations entre la douleur et son rappel 24 heures et 48 heures après sont très variables (entre 0,63 et 0,90). Conclusion. – Dans l’arthrose des membres inférieurs, une mesure quotidienne de l’intensité de la douleur (douleur moyenne ou douleur en fin de journée) est suffisante et est corrélée aux autres mesures d’intensité, sur 28 jours. Il n’y a pas de bonne corrélation entre la douleur que l’on ressent de façon instantanée et le souvenir que l’on en a 7 ou 28 jours ensuite. Le souvenir est essentiellement influencé par la douleur présente, les facteurs anxieux et dépressifs jouant un rôle secondaire.

O.18 Etude de la sensibilité à la douleur : comparaison entre populations contrôle et fibromyalgique D. Maqueta, C. Demoulinb, M.-P. Lecartc, J.-L. Croisierb, M. Faymonvillea, J.-M. Crielaardb a Centre de la Douleur, CHU de Sart Tilman, Liège, Belgique b Médecine de l’Appareil Locomoteur, CHU de Sart Tilman, Liège, Belgique c Service de Médecine Interne et Rhumatologie, CHU de Sart Tilman, Liège, Belgique Introduction. – Le seuil de sensibilité à la douleur (SSD) peut être apprécié à partir de la pression minimale induisant une perception nociceptive. Ce seuil s’objective aisément en pratique clinique par une mesure dolorimétrique. Le but de ce travail consiste à comparer, à partir d’une mesure dolorimétrique, le SSD de sujets contrôles et fibromyalgiques et, d’autre part, d’établir des valeurs normatives. Patients et Méthodes. – Cent sujets contrôles (50 féminins et 50 masculins) et 20 patientes fibromyalgiques sont inclus dans l’étude. Le SSD des 18 points sensibles définis par le Collège américain de Rhumatologie dans le cadre des critères de classification de la fibromyalgie est mesuré à partir d’un dolorimètre électronique. La pression transmise est augmentée graduellement au rythme de 1 kg/cm2 chaque seconde et ce, jusqu’à l’apparition d’une véritable douleur, et non plus d’une simple sensibilité. Le SSD (en kg/cm2) des 9 points spécifiques bilatéraux est déterminé et un score myalgique s’établit par l’addition de ceux-ci. Un test-retest réalisé à trois jours d’intervalle apprécie la reproductibilité intra-examinateur des SSD. Résultats. – Les coefficients de variation correspondent respectivement à 17 % et 13 % chez les sujets contrôles féminins et masculins, et 24 % chez les fibromyalgiques. La reproductibilité apparaît la plus favorable pour les points « fessier » et « genou ». Les SSD s’avèrent inférieurs (p < 0,01) chez les sujets contrôles féminins en comparaison des volontaires masculins, et aucun effet de latéralité n’est constaté.