Lu pour vous

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Kinesither Rev 2014;14(154):4–5 Actualités / Revue de presse Lu pour vous Patrick Colné a, Jean-Louis Estrade b, Jean-Luc Nephtali c a 21, rue Père...

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Kinesither Rev 2014;14(154):4–5

Actualités / Revue de presse

Lu pour vous Patrick Colné a, Jean-Louis Estrade b, Jean-Luc Nephtali c a

21, rue Père-Corentin, 75014 Paris, France Chemin du Postillon, 36100 Issoudun, France c 11, rue Bachelet, 75018 Paris, France b

Les effets immédiats d'un thrust en rouleau lombaire

membre inférieur. L'ancienneté de la lombalgie n'est pas précisée.

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Indicateurs de traitement

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Vieira-Pellenz F et al. Short-term effect of spinal manipulation on pain perception, spinal mobility, and full height recovery in male subjects with degenerative disc disease: a randomized controlled trial. Arch Phys Med Rehabil 2014 May 23. pii: S0003-9993 (14)00367-0. Article sous presse http://dx.doi.org/10.1016/j. apmr.2014.05.002 Kirkaldy-Willis WH, Cassidy JD. Spinal manipulation in the treatment of low-back pain. Can Fam Physician 1985;31:535–540.

La technique de rouleau lombaire, destinée à décoapter les articulations lombo-sacrées, est réputée pouvoir réduire immédiatement la douleur d'une lombalgie aiguë. Il a été démontré qu'elle avait un impact sur le contrôle central de la douleur, mais il y avait jusqu'ici peu de preuves sur son avantage par rapport à une manœuvre placebo, du fait d'études précédentes présentant des biais méthodologiques. Cette étude [Vieira-Pellenz F et al. ; Kirkaldy-Willis WH, Cassidy JD] se propose de limiter ces biais, avec une puissance suffisante (20 patients dans chaque groupe, avec une répartition aléatoire, des patients et évaluateurs en aveugle du traitement reçu).

Population-cible Patients de sexe masculin âgés de 38  9 ans, présentant une dégénérescence discale en L5-S1 objectivée par IRM. Ils peuvent souffrir d'irradiations au

Auteur correspondant : J.-L. Estrade, Chemin du Postillon, 36100 Issoudun, France. Adresse e-mail : [email protected] (J.-L. Estrade)

Taille, mesurée par toise, EVA, Straight Leg Raise Test (SLR), distance doigtssol en antérieur (DDS).

Procédure Le patient est en position de rouleau lombaire. Le membre inférieur supra-latéral est stabilisé par le praticien avec son propre membre inférieur, l'épaule supra-latérale étant maintenue. Le thrust HVLA (High Velocity/Low Amplitude) est appliqué par un contact du pisiforme sur la région lombaire ou sacro-iliaque. Il est accompagné d'un bref, court mouvement contrôlé de l'épaule, du bras et de la main, avec une légère chute du corps du praticien. La technique employée est citée précisément par ailleurs, dans un article en accès libre [Kirkaldy-Willis WH, Cassidy JD].

Posologie Une seule manœuvre.

Améliorations immédiates pouvant être observées après la réalisation de la technique En moyenne, moins de 5 millimètres de hauteur en plus, un gain de l'ordre de 2 points sur l'EVA, de 108 au SLR, de 4 cm à la DDS antérieure ne font pas un résultat clinique de par la dispersion importante des valeurs, mais il est possible de constater une différence significative avant et après traitement.

Validité de la technique Comparativement à une manœuvre placebo (placement identique du patient, sans ajout de contrainte supplémentaire, ni thrust, pour une durée équivalente), les différences apparaissent statistiquement significatives dans tous les cas (p < 0,001). Les groupes de patients sont pratiquement similaires (seules les valeurs au SLR avant traitement sont différentes). Toutes les variables analysées sont améliorées de façon significative

(p < 0,001) immédiatement après le traitement manipulatif, alors qu'aucun changement notable n'intervient après le traitement non manipulateur, à l'exception de la DDS antérieure (p = 0,008).

Conclusion L'impact immédiat d'une technique de manipulation vertébrale en rouleau lombaire est modeste, mais peut être mesuré et observé statistiquement. Ses effets à plus long terme ou chez des sujets féminins ne sont pas établis par cette étude. J.L. Estrade Adresse e-mail : [email protected]

Effet de la thérapie physique sur la douleur et fonction chez les patients atteints d'arthrose de la hanche &

Bennell KL, Egerton T, Martin J, Abbott JH, Metcalf B, McManus F, Sims K, Pua YH, Wrigley TV, Forbes A, Smith C, Harris A, Buchbinder R. Effect of physical therapy on pain and function in patients with hip osteoarthritis: a randomized clinical trial. JAMA 2014;311(19):1987-97.

L'étude est randomisée, contrôlée par placebo, et l'évaluation est en « aveugle ». Cent deux bénévoles âgés de 40 ans ou plus sont évalués sur le plan de la douleur de la hanche par une échelle visuelle analogique de 100 mm, et l'arthrose de la hanche est confirmée par radiographie. Quarante-neuf patients du groupe actif et 53 dans le groupe témoin ont subi une intervention kinésithérapique de 12 semaines et un suivi sur 24 semaines (mai 2010–février 2013).

Interventions Les participants ont assisté à 10 séances de traitement pendant 12 semaines. Le traitement actif inclus l'éducation et http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.07.004

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des conseils, thérapie manuelle, exercices à domicile et l'aide à la marche, le cas échéant. Le traitement factice inclut des ultrasons inactifs et l'application d'un gel inerte. Durant 24 semaines après le traitement, le groupe actif a continué sans surveillance les exercices à domicile tandis que le gel est autoappliqué dans le groupe témoin 3 fois par semaine.

Résultats et mesures principales Les résultats principaux recueillis étaient la douleur moyenne (0 mm, pas de douleur ; 100 mm, la pire douleur possible), la fonction physique (Western Ontario et McMaster Universities Osteoarthritis Index, 0 pas de difficulté à 68 difficulté extrême) à la semaine 13. Les critères secondaires étaient les mêmes mesures à la semaine 36 plus les déficiences, la performance physique, le changement global, l'état psychologique et la qualité de vie aux semaines 13 et 36.

Résultats Quatre-vingt-six patients (94 %) ont terminé le traitement imposé à la semaine 13, et 83 (81 %) ont permis l'évaluation à la semaine 36. Les différences entre les groupes pour l'amélioration de la douleur ne sont pas significatives. Pour le groupe actif, la valeur moyenne de la douleur à l'échelle visuelle au départ était de 58,8 mm ( 13,3) et la valeur à la 13e semaine était de 40,1 mm ( 24,6) ; pour le groupe témoin, la valeur initiale était de 58,0 mm ( 11,6) et la valeur à la 13e semaine était de 35,2 mm ( 21,4). La différence moyenne est de 6,9 mm favorisant le traitement placebo (IC à 95 %, –3,9 à 17,7). Les valeurs n'étaient pas significativement différentes entre les groupes. Le score de la fonction physique pour le groupe actif était de 32,3 ( 9,2) au départ de l'étude et le score à la 13e semaine était de 27,5 ( 12,9), alors que le score pour le groupe de traitement placebo était de 32,4 ( 8,4) initialement et le score était de 26,4 (11,3) à la 13e semaine. Il n'y avait pas de différences entre les groupes dans les résultats secondaires. Dix-neuf des 46 patients (41 %) dans le groupe actif ont rapporté des effets indésirables bénins et 7 sur 49 (14 %) dans le groupe témoin ont rapporté des événements indésirables bénins (p = 0,003).

Actualités / Revue de presse Conclusions et pertinence Parmi les adultes ayant des douleurs d'arthrose de la hanche, la kinésithérapie n'a pas abouti à une diminution plus grande de la douleur ou une amélioration de la fonction par rapport au traitement factice, soulevant des questions sur sa valeur pour ces patients. Il y a peu de preuves appuyant l'utilisation de la kinésithérapie chez les patients porteurs d'arthrose de la hanche. Les résultats de cette étude, publiés dans une revue internationale d'un haut facteur d'impact, sont en contradiction, avec la publication suivante, évoquant le rôle favorable de la kinésithérapie afin de reculer voire d'éviter une mise en place chirurgicale de prothèse [1]. [1] Svege I et al. Exercise therapy may postpone total hip replacement surgery in patients with hip osteoarthritis: a longterm follow-up of a randomised trial. Ann Rheum Dis 2013;0:1–6.

Adresse range.fr

e-mail :

P. Le Roux patrick-le-roux@o-

Syndrome de la bandelette iliotibiale, pensons au contrôle moteur de la hanche et du genou &

Noehren B, Schmitz A, Hempel R et al. Assessment of strength, flexibility, and running mechanics in men with iliotibial band syndrome. JOSPT 2014;44 (3):217-22.

Cette étude évalue la force des muscles abducteurs de hanche, celle des muscles rotateurs latéraux, l'extensibilité de la bandelette ilio-tibiale et la cinématique de la hanche et du genou lors de la course à pied, chez des sujets atteints du syndrome dit de la bandelette iliotibiale, comparativement à des sujets témoins. La force des muscles abducteurs et celle des muscles rotateurs latéraux sont mesurées avec un dynamomètre (meilleur de 3 essais, handheld dynamometer). L'extensibilité de la bandelette ilio-tibiale est évaluée avec un inclinomètre suivant le test de Ober. La cinématique de la ceinture pelvienne, de la hanche et du genou lors de la course à pied est analysée grâce à un système d'analyse opto-cinétique. Cette analyse concerne le plan transversal et le plan

frontal, lors de la phase de reprise d'appui au sol et porte sur la moyenne des valeurs enregistrées lors de 5 cycles de course. La course est pratiquée à une vitesse de 3,3 m/s (10,8 km/h), vitesse de course pour laquelle les évènements qui la constituent sont considérés comme reproductibles. La population étudiée est constituée d'un groupe témoin (17 sujets sans pathologie) et d'un groupe de 17 sujets atteints d'un syndrome de la bandelette ilio-tibiale. Tous étaient âgés entre 18 et 45 ans et couraient au moins 16 km/ semaine. L'inclusion dans le groupe bandelette ilio-tibiale nécessitait d'avoir souffert de douleurs insidieuses à la partie latérale du genou, lors de la course au cours des 2 derniers mois. À l'examen clinique, les sujets de ce groupe devaient présenter un test de Noble positif et être douloureux à la palpation de la face latérale du genou (tubercule infra-condylaire et tendon du fascia lata). Toute suspicion d'une souffrance méniscale latérale ou de celle du ligament collatéral fibulaire du genou était un critère d'exclusion. Les résultats de l'étude montrent que :  la force des muscles rotateurs latéraux de hanche est statistiquement plus faible dans le groupe souffrant du syndrome de la bandelette iliotibiale (différence entre les groupes 1,2 Nm) ;  l'extensibilité de la bandelette iliotibiale est plus faible dans le groupe souffrant du syndrome de la bandelette ilio-tibiale que dans le groupe témoin (différence statistiquement significative de 1,28) ;  la rotation médiale de hanche et l'adduction du genou (varus) lors de la réception du pied au sol sont d'amplitude plus élevée dans le groupe souffrant du syndrome de la bandelette iliotibiale (respectivement 3,78 et 3,68). Seuls ces deux derniers paramètres présentent des valeurs considérées comme cliniquement significatives. Les auteurs concluent sur le fait que leurs résultats suggèrent que la rééducation du contrôle moteur de la hanche et du genou doit faire partie de la rééducation du syndrome de la bandelette iliotibiale. P. Colné Adresse e-mail : [email protected]

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