r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 8 ( 2 0 1 2 ) A1–A55
tics différentiels. Le dosage des biomarqueurs de la MA dans le LCR permet d’orienter le diagnostic. Pour en savoir plus Alzheimer’s and Dementia 2011;7:263–269. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.021
A21
Aphasie primaire progressive logopénique au-delà de l’Alzheimer
Marc Teichmann a , Raffaella Migliaccio b , Aurélie Kas c , Bruno Dubois a a Département de neurologie, institut de la mémoire et de la maladie d’alzheimer, centre de référence, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 75013 Paris, France b Inserm UMRS 975, CRICM, institut du cerveau et de la moelle (ICM), 75013 Paris, France c Service de médecine nucléaire, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 75013 Paris, France Mots clés : Aphasie primaire progressive logopénique ; Maladie d’alzheimer ; Démence à corps de Lewy Introduction.– La plupart des auteurs stipulent que la variante logopénique des aphasies primaires progressives correspond à une forme atypique de la maladie d’Alzheimer. Nous décrivons un cas qui contredit ce postulat. Observation.– Le patient DL, droitier, a consulté à l’âge de 65 ans pour un manque du mot qui évoluait depuis 1 an. L’examen neurologique était normal. Lors de l’exploration du langage le discours était normofluent mais émaillé de pauses pendant lesquelles DL cherchait ses mots. La dénomination d’images confirmait les troubles de l’accès lexical (DO80 : 69/80) ; il existait également des difficultés pour la répétition et la compréhension de phrases contenant plus de 6 mots. Les empans chiffres étaient à 4/3. Les capacités syntaxiques, sémantiques et phonologiques étaient intactes et les autres fonctions cognitives étaient préservées. L’IRM cérébrale était normale mais la scintigraphie révélait une hypoperfusion isolée de la jonction temporo-pariétale gauche. Les biomarqueurs du LCR (tau, phosphotau, bêta-amyloïde) était normaux. À l’âge de 68 ans DL a constaté une lenteur des mouvements et l’examen neurologique montrait un syndrome akinéto-rigide légèrement latéralisé à gauche. L’interrogatoire révélait l’existence d’hallucinations visuelles et des fluctuations cognitives. Le Dat-Scan confirmait une dénervation putaminale bilatérale et la scintigraphie montrait une extension de hypoperfusion vers des régions corticales postérieures incluant le cortex visuel primaire. Discussion.– Le profil linguistique de DL est typique d’une aphasie primaire progressive logopénique selon les critères de Gorno-Tempini et al. (2011). Cependant, il n’y a aucun argument pour une pathologie Alzheimer sous-jacente d’un point de vue évolutif clinique et scintigraphique et en ce qui concerne le dosage des biomarqueurs LCR. En revanche, le patient a évolué vers une démence à corps de Lewy (DCL) correspondant aux critères de McKeith et al. (2005). Conclusion.– Ces données suggèrent que l’aphasie logopénique correspond à un cadre syndromique, indépendamment de la neuropathologie sous-jacente. D’autre part, nos résultats montrent que la DCL comprend des formes atypiques langagières. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.022
A22
Maladie d’alzheimer et profil normal des biomarqueurs du liquide cérébro-spinal
A9
Olivier Vercruysse a , Susanna Schraen b , Vincent Deramecourt a , Marie-Anne Mackowiak a , Luc Buée b , Florence Pasquier a , Stéphanie Bombois a a EA 1046, Centre mémoire de ressource et de recherche, hôpital Roger-Salengro, 59037 Lille, France b Inserm U837, service d’Alzheimer et tauopathies, 59045 Lille, France Mots clés : Alzheimer ; Biomarqueur ; Liquide cérébrospinal Introduction.– Les biomarqueurs du liquide cérébrospinal (LCS) (tau total, phospho-tau et A1-42) aident au diagnostic positif de la maladie d’Alzheimer (MA). Objectifs.– Étudier les caractéristiques cliniques, neuropsychologiques et d’imagerie des patients ayant un diagnostic clinique de MA et des biomarqueurs du LCS normaux, afin de comprendre la signification de ce résultat biologique. Méthodes.– Le diagnostic de MA probable (McKhann et al., 1984) ou prodromale (Dubois et al., 2007), en insu des résultats du LCS, a été posé chez 293 patients au centre de la mémoire de Lille entre janvier 2004 et juin 2011. Les patients ayant un dosage normal des biomarqueurs du LCS ont été sélectionnés. Leurs caractéristiques (cliniques, neuropsychologiques, et d’imagerie) ont été relevées avant la ponction lombaire (PL) et au cours du suivi. Résultats.– Vingt-et-un patients (7 %) ont été sélectionnés. Un autre diagnostic que la MA était retenu chez 11 patients (57 %) au terme du suivi après la PL (médiane : 18 mois [0–41]). Ces diagnostics étaient une dépression (n = 5), une dégénérescence lobaire fronto-temporale (n = 2), une démence vasculaire (n = 3), une démence indéterminée (n = 1) et une démence alcoolique (n = 2) mais associée à une autre cause. La fréquence d’un profil normal du LCS dans la MA est finalement de 3 %. Discussion.– Un profil normal des biomarqueurs du LCS dans la MA semble possible mais peu fréquent. Ce profil normal semble s’expliquer par un autre diagnostic pour plus de la moitié des patients. Il doit inciter à réaliser un bilan paraclinique complet et un suivi régulier. L’annonce diagnostique dans ce contexte doit être prudente. Conclusion.– Un profil normal des biomarqueurs du LCS dans la MA est un véritable « drapeau rouge » évoquant un diagnostic différentiel de pathologies pouvant se confondre cliniquement avec la MA. Informations complémentaires.– Absence de financements publics ou privés pour cette étude. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.023
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Expression du gène APP au niveau des lymphocytes périphériques dans la maladie d’Alzheimer
David Wallon a , Cyril Pottier b , Anne Rovelet-Lecrux b , David Maltête c , Snejana Jurici a , Didier Hannequin a , Dominique Campion a a CNR-MAJ, centre hospitalier universitaire de Rouen, 73031 Rouen, France b Laboratoire Inserm U614, faculté de médecine et pharmacie, 76183 Rouen, France c CIC, CRB 0204, centre hospitalier universitaire de Rouen, 76031 Rouen, France Mots clés : Maladie d’alzheimer ; APP ; ARN Messager Introduction.– La protéine précurseur du peptide amyloïde (APP) aboutit à la production du peptide amyloïde-bêta et les duplications du gène APP sont responsables de formes familiales précoces de maladie d’Alzheimer par effet dose du gène. Objectifs.– Notre hypothèse était que dans les cas sporadiques une surexpression d’APP modérée mais prolongée soit