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Maladies professionnelles de la main et du poignet
Rev Rhum [E´d Fr] 2001 ; 68 : 518-9 © 2001 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés S1169833001000199/SSU
Maladies professionnelles de la main et du poignet Jean-Pierre Rouaud* 11, rue Léo-Delibes, 75116 Paris, France
maladie de Kienböck / maladie de Kölher / maladies professionnelles / syndrome du canal carpien carpal tunnel syndrome / Kienböch’s disease / Kölher’s disease / work-related injuries
Certains affections de la main et du poignet sont susceptibles d’être prises en charge au titre des maladies professionnelles. Il faut pour cela qu’elles répondent aux critères qui figurent sur les tableaux de maladie professionnelle qui les concernent. Un tableau comporte l’énoncé de l’affection, la durée d’exposition au risque, le délai de prise en charge après le retrait du risque et enfin les métiers qui sont intéressés par cette pathologie. Il n’est pas possible de faire prendre en charge au titre des maladies professionnelles une affection qui ne figure pas sur un tableau sauf si l’incapacité permanente partielle (IPP) qui en découle est au moins égale à 66,66 %. En revanche, si un critère de durée d’exposition, de délai de prise en charge ou de profession ne correspond pas au tableau, la demande peut être examinée par un comité ad hoc. La prise en charge au titre des maladies professionnelles entraîne, pour l’assuré, les mêmes avantages que ceux dont bénéficient les accidentés du travail (prise en charge des soins, indemnités journalières majorées, attribution d’une éventuelle IPP lors de la consolidation). Les affections de la main et du poignet qui sont considérées comme des maladies professionnelles figurent dans plusieurs tableaux : – les tableaux 57 du régime général (RG) et 39 du régime agricole (RA) concernant les tendinites et téno-
*Correspondance et tirés à part.
synovites, le syndrome du canal carpien et le syndrome de la loge de Guyon ; – les tableaux 69 du RG et 29 du RA concernant la nécrose du semi-lunaire et celle du scaphoïde, les troubles angioneurotiques et l’atteinte vasculaire cubitopalmaire. On trouvera ci-joint une reproduction de ces tableaux dans leur partie qui intéresse la main et le poignet (tableaux I et II). Il convient de savoir que, dans le régime général, le tableau 57 est celui qui fait l’objet des plus nombreuses déclarations, mais il concerne également l’épaule, le coude, le genou et la cheville. Le médecin traitant et le médecin du travail sont ceux qui ont la possibilité de déclencher le processus de reconnaissance. Quand ils voient un patient qui présente l’une des pathologies énoncées dans les tableaux I et II et qu’ils estiment que sa profession est susceptible d’en être l’origine, ils doivent remettre un certificat médical initial au patient et l’inciter à faire une déclaration de maladie professionnelle. C’est en effet au salarié de faire la déclaration à la caisse de sécurité sociale en y joignant un certificat médical. Les déclarations de pathologie professionnelle n’ont pas le seul intérêt d’une bonne prise en charge mais elles servent également à mettre en évidence la fréquence de la pathologie et son rapport à certains efforts. L’adaptation des postes de travail doit en découler et par là même faire diminuer la fréquence de ces pathologies.
Maladies professionnelles de la main et du poignet
519
Tableau I. Tableau n° 57 du régime général. Affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail. Désignation des maladies C. Poignet, main et doigt Tendinite Ténosynovite Syndrome du canal carpien Syndrome de la loge de Guyon
Délai de prise en charge
Liste limitative des travaux susceptibles de provoquer ces maladies
7 jours 7 jours
Travaux comportant de façon habituelle des mouvements répétés ou prolongés des tendons fléchisseurs ou extenseurs de la main et des doigts Travaux comportant de façon habituelle soit des mouvements répétés ou prolongés d’extension du poignet ou de préhension de la main, soit un appui carpien, soit une pression prolongée ou répétée sur le talon de la main
30 jours 30 jours
Tableau II. Tableau n° 69 du régime général. Affections provoquées par les vibrations et chocs transmis par certaines machines–outils, outils et objets et par les chocs itératifs du talon de la main sur des éléments fixes. Désignation des maladies Affections ostéoarticulaires confirmées par des examens radiologiques : – arthrose du coude comportant des signes radiologiques d’ostéophytoses ; – ostéonécrose du semi-lunaire (maladie de Kienböck) – ostéonécrose du scaphoïde carpien (maladie de Kölher) Troubles angioneurotiques de la main, prédominant à l’index et au médius, pouvant s’accompagner de crampes de la main et de troubles prolongés de la sensibilité et confirmés par des épreuves fonctionnelles objectivant le phénomène de Raynaud
Délai de prise en charge
Liste limitative des travaux susceptibles de provoquer ces maladies
5 ans
Travaux exposant habituellement aux vibrations transmises par : a) les machines–outils tenues à la main, notamment : – les machines percutantes, telles que les marteaux piqueurs, les burineurs, les bouchardeuses et les fouloirs ; – les machines rotopercutantes, telles que les marteaux perforateurs, les perceuses à percussion et les clés à choc ; – les machines rotatives, telles que les polisseuses, les meuleuses, les scies à chaîne, les tronçonneuses et les débroussailleuses ; – les machines alternatives, telles que les ponceuses et les scies sauteuses ; b) les outils tenus à la main associés à certaines machines précitées, notamment dans des travaux de burinage ; c) les objets tenus à la main en cours de façonnage, notamment dans les travaux de meulage et de polissage et les travaux sur machine à rétreindre
1 an 1 an 1 an
Maladies professionnelles de la main et du poignet Jean-Pierre Rouaud* 11, rue Léo-Delibes, 75116 Paris, France
maladie de Kienböck / maladie de Kölher / maladies professionnelles / syndrome du canal carpien carpal tunnel syndrome / Kienböch’s disease / Kölher’s disease / work-related injuries
Certains affections de la main et du poignet sont susceptibles d’être prises en charge au titre des maladies professionnelles. Il faut pour cela qu’elles répondent aux critères qui figurent sur les tableaux de maladie professionnelle qui les concernent. Un tableau comporte l’énoncé de l’affection, la durée d’exposition au risque, le délai de prise en charge après le retrait du risque et enfin les métiers qui sont intéressés par cette pathologie. Il n’est pas possible de faire prendre en charge au titre des maladies professionnelles une affection qui ne figure pas sur un tableau sauf si l’incapacité permanente partielle (IPP) qui en découle est au moins égale à 66,66 %. En revanche, si un critère de durée d’exposition, de délai de prise en charge ou de profession ne correspond pas au tableau, la demande peut être examinée par un comité ad hoc. La prise en charge au titre des maladies professionnelles entraîne, pour l’assuré, les mêmes avantages que ceux dont bénéficient les accidentés du travail (prise en charge des soins, indemnités journalières majorées, attribution d’une éventuelle IPP lors de la consolidation). Les affections de la main et du poignet qui sont considérées comme des maladies professionnelles figurent dans plusieurs tableaux : – les tableaux 57 du régime général (RG) et 39 du régime agricole (RA) concernant les tendinites et téno-
*Correspondance et tirés à part.
synovites, le syndrome du canal carpien et le syndrome de la loge de Guyon ; – les tableaux 69 du RG et 29 du RA concernant la nécrose du semi-lunaire et celle du scaphoïde, les troubles angioneurotiques et l’atteinte vasculaire cubitopalmaire. On trouvera ci-joint une reproduction de ces tableaux dans leur partie qui intéresse la main et le poignet (tableaux I et II). Il convient de savoir que, dans le régime général, le tableau 57 est celui qui fait l’objet des plus nombreuses déclarations, mais il concerne également l’épaule, le coude, le genou et la cheville. Le médecin traitant et le médecin du travail sont ceux qui ont la possibilité de déclencher le processus de reconnaissance. Quand ils voient un patient qui présente l’une des pathologies énoncées dans les tableaux I et II et qu’ils estiment que sa profession est susceptible d’en être l’origine, ils doivent remettre un certificat médical initial au patient et l’inciter à faire une déclaration de maladie professionnelle. C’est en effet au salarié de faire la déclaration à la caisse de sécurité sociale en y joignant un certificat médical. Les déclarations de pathologie professionnelle n’ont pas le seul intérêt d’une bonne prise en charge mais elles servent également à mettre en évidence la fréquence de la pathologie et son rapport à certains efforts. L’adaptation des postes de travail doit en découler et par là même faire diminuer la fréquence de ces pathologies.
Maladies professionnelles de la main et du poignet
519
Tableau I. Tableau n° 57 du régime général. Affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail. Désignation des maladies C. Poignet, main et doigt Tendinite Ténosynovite Syndrome du canal carpien Syndrome de la loge de Guyon
Délai de prise en charge
Liste limitative des travaux susceptibles de provoquer ces maladies
7 jours 7 jours
Travaux comportant de façon habituelle des mouvements répétés ou prolongés des tendons fléchisseurs ou extenseurs de la main et des doigts Travaux comportant de façon habituelle soit des mouvements répétés ou prolongés d’extension du poignet ou de préhension de la main, soit un appui carpien, soit une pression prolongée ou répétée sur le talon de la main
30 jours 30 jours
Tableau II. Tableau n° 69 du régime général. Affections provoquées par les vibrations et chocs transmis par certaines machines–outils, outils et objets et par les chocs itératifs du talon de la main sur des éléments fixes. Désignation des maladies Affections ostéoarticulaires confirmées par des examens radiologiques : – arthrose du coude comportant des signes radiologiques d’ostéophytoses ; – ostéonécrose du semi-lunaire (maladie de Kienböck) – ostéonécrose du scaphoïde carpien (maladie de Kölher) Troubles angioneurotiques de la main, prédominant à l’index et au médius, pouvant s’accompagner de crampes de la main et de troubles prolongés de la sensibilité et confirmés par des épreuves fonctionnelles objectivant le phénomène de Raynaud
Délai de prise en charge
Liste limitative des travaux susceptibles de provoquer ces maladies
5 ans
Travaux exposant habituellement aux vibrations transmises par : a) les machines–outils tenues à la main, notamment : – les machines percutantes, telles que les marteaux piqueurs, les burineurs, les bouchardeuses et les fouloirs ; – les machines rotopercutantes, telles que les marteaux perforateurs, les perceuses à percussion et les clés à choc ; – les machines rotatives, telles que les polisseuses, les meuleuses, les scies à chaîne, les tronçonneuses et les débroussailleuses ; – les machines alternatives, telles que les ponceuses et les scies sauteuses ; b) les outils tenus à la main associés à certaines machines précitées, notamment dans des travaux de burinage ; c) les objets tenus à la main en cours de façonnage, notamment dans les travaux de meulage et de polissage et les travaux sur machine à rétreindre
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