Abstracts / Cancer/Radiothérapie 22 (2018) 694–702
Objectif de l’étude Le taux de contrôle local des carcinomes nasopharyngés a considérablement augmenté depuis l’utilisation systématique de la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (près de 90 % à 5 ans). Le traitement des récidives locales repose essentiellement sur la réirradiation, néanmoins associée à un risque important de toxicité, parfois létale. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’efficacité et la toxicité des réirradiations locales de carcinome nasopharyngé à Gustave-Roussy. Matériel et méthode Les dossiers des patients irradiés pour un carcinome nasopharyngé entre 2005 et 2018 à Gustave-Roussy ont été revus. Les données des patients réirradiés ont été rétrospectivement collectées. Les récidives locales et métastatiques ont été exclues. Résultats En tout, 346 patients ont été pris en charge pour un carcinome nasopharyngé, 35 indifférencié ont été réirradiés localement. Il s’agissait surtout d’hommes (75 %), d’âge médian 54 ans, 5 % ayant gardé une toxicité de grade 3 du précédent traitement. Quatre-vingt-huit pour cent des récidives étaient localisées ; 50 % étaient classées rT3-T4. Le temps moyen écoulé entre la première irradiation et la récidive était de 78 mois. Un tiers des patients a d’abord rec¸u une chimiothérapie, par docétaxel, cisplatine, 5fluoro-uracile (TPF) dans la moitié des cas. Quarante pour cent des réirradiations étaient une chimioradiothérapie concomitante, 58 % une RCMI ou une radiothérapie stéréotaxique fractionnée. Dans tous les cas, la dose en équivalant 2 Gy était supérieure à 60 Gy. Après un suivi médian de 24 mois, sept patients ont souffert d’une toxicité de grade 5, dont six une rupture vasculaire précoce. Près de 85 % des patients avaient une toxicité de grade 3 ou plus altérant leur qualité de vie : atteintes des paires crâniennes, du système auditif ou radionécrose temporale. Le taux de survie était de 58 % à 2 ans et 49 % à 5 ans. Conclusion La réirradiation des carcinomes nasopharyngés en récidive locale est un traitement efficace, mais associé à un taux élevé de toxicité sévère, dont près de 20 % de ruptures vasculaires létales. La décision d’entreprendre ce traitement doit être en accord avec le patient, après information claire du risque de toxicité, mais également du risque lié à l’évolution tumorale spontanée. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2018.07.013
Communications orales 1 CO03
Méta-analyse des essais randomisés comparant la radiothérapie externe et la curiethérapie en boost pour les cancers de la prostate de risques intermédiaire et défavorable
D. Lam Cham Kee ∗ , J. Gall , A. Falk , R. Schiappa , M.-È. Chand , M. Gautier , J. Doyen , J.-M. Hannoun-Lévi Centre Antoine-Lacassagne, Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Lam Cham Kee) Objectif de l’étude La curiethérapie en boost est proposée comme une technique de choix pour les cancers de la prostate de risques intermédiaire et défavorable dans beaucoup d’études rétrospectives et prospectives. Actuellement, trois essais randomisés comparent la curiethérapie et la radiothérapie externe, mais avec des différences de techniques, de doses, de fractionnement et de durée d’hormonothérapie. Ainsi, nous avons réalisé une méta-analyse des essais randomisés pour analyser les résultats carcinologiques.
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Matériel et méthode Il a été fait une revue systématique des bases de données Medline et Cochrane jusqu’au 30/4/18 et seuls les essais randomisés comparant la curiethérapie et la radiothérapie externe en boost ont été inclus pour une analyse selon PRISMA (Preferred reporting items for systematic review and meta-analysis). La qualité de la revue a été évaluée selon AMSTAR (Assessing the methodological quality of systematic reviews) et les articles individuels selon CONSORT (Consolidated standards of reporting trials). Huit articles sur les trois essais randomisés ont été analysés. Résultats Il y avait une différence significative de rechutes biochimiques en faveur de la curiethérapie hazard ratio [HR] : 0,49 ; intervalle de confiance à 95 %[IC 95 %] : 0,37–0,66 ; p < 0,01. Il n’y avait pas de différence significative de survie globale (HR : 0,92 ; 95 % IC : 0,64–1,33 ; p = 0,65), de toxicité urinaire tardive de grade 3 (risque relatif [RR] : 2,19 ; IC 95 % : 0,76–6,30 ; p = 0,15) ni de toxicité digestive tardive de grade 3 (RR : 1,85 ; IC 95 % : 1,00–3,41 ; p = 0,05). Conclusion Cette méta-analyse apporte un niveau de preuve supplémentaire en faveur de la curiethérapie en boost pour les cancers de la prostate de risques intermédiaire et défavorable, pouvant la proposer en niveau de preuve 1 et grade de recommandation A. En revanche, l’analyse de la toxicité doit être évaluée avec prudence. Déclaration de liens d’intérêts JMHL : financements de Elekta/Bebig. Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.canrad.2018.07.014 CO04
Valeur pronostique des paramètres de texture extraits des IRM préthérapeutiques chez les patients opérés d’un adénocarcinome prostatique à haut risque de récidive biochimique V. Bourbonne a,∗ , M. Vallières b , F. Lucia a , G. Fournier c , A. Valéri c , D. Visvikis b , O. Pradier a , U. Schick a a Service de radiothérapie oncologique, CHRU de Brest, Brest, France b Laboratoire de traitement de l’information médicale (Latim–UMR 1101 Inserm), Ibsam, université de Brest, Brest, France c Service de chirurgie urologique, CHRU de Brest, Brest, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Bourbonne) Objectif de l’étude La chirurgie reste l’option thérapeutique privilégiée chez les patients atteints d’un cancer de la prostate. La radiothérapie adjuvante des cancers de la prostate à haut risque a montré son efficacité sur la survie sans récidive biochimique et la survie globale dans plusieurs essais randomisés, mais ce traitement est peu réalisé en routine, au profit d’une radiothérapie de rattrapage précoce en cas de récidive biochimique avérée. Une meilleure sélection des patients permettrait de modifier le paradigme actuel. Notre objectif était d’évaluer la valeur pronostique de la radiomique de l’IRM préthérapeutique sur la récidive biochimique. Matériel et méthode Nous avons identifié les patients pris en charge par prostatectomie radicale et éligibles à une radiothérapie adjuvante selon les recommandations actuelles : pT3a ou pT3b, N0, R1 avec antigène spécifique de la prostate postopératoire indétectable. Les données cliniques ont été recueillies, les paramètres de texture extraits à partir des IRM prostatiques préthérapeutiques. Une analyse unifactorielle (courbes ROC [receiver operating characteristic]) puis multifactorielle par régression logistique (modèle de Cox) a été réalisée. Résultats Parmi les 195 patients éligibles pris en charge au centre hospitalier universitaire de Brest entre 2010 et 2017, 91 patients, dont 14 ont été atteints d’une réactive biochimique, avaient une IRM analysable. Le suivi médian était de 70 mois. En analyse unifactorielle, parmi les paramètres cliniques (concentration pré-