Myopathies des carnivores domestiques

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EMC-Vétérinaire 2 (2005) 96–117 www.elsevier.com/locate/emcvet Myopathies des carnivores domestiques Disorders of canine and feline skeletal muscle ...

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EMC-Vétérinaire 2 (2005) 96–117

www.elsevier.com/locate/emcvet

Myopathies des carnivores domestiques Disorders of canine and feline skeletal muscle S. Blot Unité de neurologie/laboratoire de neurobiologie, École vétérinaire d’Alfort, 7, avenue du Général-de-Gaulle, 94704 Maisons-Alfort cedex, France, et INSERM EMI 00-11

MOTS CLÉS Myopathie ; Chien ; Chat ; Myotonie ; Muscle strié squelettique

KEYWORDS Myopathy; Dog; Cat; Skeletal muscle; Myotonia

Résumé Les myopathies des carnivores domestiques sont des affections du muscle strié squelettique trop peu diagnostiquées. La sémiologie musculaire est particulièrement polymorphe et rarement spécifique. Les signes d’appel sont dominés par la faiblesse locomotrice, la fatigabilité et l’atrophie musculaire, mais la variabilité de leur intensité ne permet aucune certitude clinique. Suspecter une myopathie lors de troubles digestifs, respiratoires, lors de boiterie ou de contraction musculaire anormale, revient à envisager un processus myopathique très fréquemment. Grâce aux examens complémentaires maintenant disponibles, la suspicion clinique peut être transformée en diagnostic. Reste l’identification du processus pathogénique sous-jacent ; celui-ci demeure trop souvent inconnu en dépit des récents progrès en biologie moléculaire. Seules les myopathies acquises et tout particulièrement les processus inflammatoires disposent de stratégies thérapeutiques efficaces. © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract These past 20 years, much has been done for the clinical identification of several myopathies, both degenerative and inflammatory, but much remains to be done for the knowledge of the lethal gene and the understanding of the pathogenesis. Canine and feline myopathies are relatively uncommon and their diagnosis may be difficult. They display non-specific signs and require specialized diagnostic tests. A correct diagnosis is important for the owner because the prognosis varies for the various diseases. It is all the more so since several inherited diseases can occur in the same breed. A definite diagnosis is also important as knowledge of the inheritance patterns and the availability of molecular tests are of significant relevance to breeders. The underlying pathogenic process remains to be identified. Effective therapeutic management has been determined only for acquired myopathies, especially inflammatory processes. © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

> L’auteur remercie l’Association française contre la myopathies (AFM) pour son soutien continu à la caractérisation des myopathies animales. Adresse e-mail : [email protected] (S. Blot).

1762-4215/$ - see front matter © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi: 10.1016/j.emcvet.2005.05.002

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Généralités L’accès à des examens complémentaires autrefois réservés aux laboratoires de recherche rend le diagnostic d’une myopathie aujourd’hui accessible aux praticiens. Au-delà de la simple identification des myopathies héréditaires, nécessaire pour promouvoir des élevages de plus en plus sélectionnés, une meilleure connaissance de la pathogénie de ces affections permet aujourd’hui au praticien d’émettre un pronostic et de proposer un traitement dans la plupart des cas. Les myopathies acquises sont rarement des maladies limitées aux seuls muscles, elles témoignent souvent de l’existence d’un désordre plus général. Les examens complémentaires ont alors une place primordiale dans la caractérisation de la myopathie, ils sont prescrits pour identifier son origine. Ce point est important, car en pathologie musculaire le traitement symptomatique n’existe pas.

musculaire est une conséquence d’un trouble extramusculaire, comme c’est le cas dans les myopathies métaboliques et endocriniennes.

Rappel de physiologie Le muscle n’est pas une entité isolée et son bon fonctionnement est tributaire entre autres de l’intégrité de son innervation. Les nerfs périphériques non seulement assurent la commande motrice, mais ont également un rôle trophique sur le muscle. Un muscle privé de son innervation subit une atrophie sévère et rapide. De nombreuses caractéristiques musculaires dépendent de l’innervation, notamment le type physiologique des fibres. Il existe deux grands groupes de fibres musculaires chez les mammifères (Tableau 1)1–3 (Fig. 1) : les fibres de type 1, lentes mais résistantes à l’exercice (métabolisme oxydatif), et les fibres de type 2, rapides mais fatigables (métabolisme oxydoglycolytique).4–6

Définition

Symptômes, signes cliniques et diagnostic différentiel

Une myopathie définit une affection qui, quelle que soit son origine, a pour conséquence une perturbation de l’activité des fibres musculaires squelettiques. Cette large définition permet de distinguer les myopathies primitives, dans lesquelles les fibres musculaires sont la principale cible, telles que les dystrophies musculaires et les myosites, et les myopathies secondaires, dans lesquelles l’atteinte

Sachant que nombre d’affections musculaires sont héréditaires (Tableau 2),7,8 le clinicien a avantage à préciser le signalement et l’âge de l’animal, et l’éventuelle existence de cas familiaux ou apparentés lors des premiers symptômes. Les signes cliniques, d’intensité variable selon le type de myopathie, survenant progressivement ou par crise, se traduisent par une faiblesse locomotrice, une fati-

Tableau 1 Caractéristiques des fibres musculaires chez le chien et le chat.1,2 Propriétés Type 1 Intensité de la coloration histochimique ATPases pH 10,4/9,4 Faible ATPases pH 4,63/4,53 Forte ATPases pH 4,35 Forte Oxydative NADH-TR, SDH Forte Ménadione Faible Phosphorylase Faible Acide périodique de Schiff Faible Critères morphologiques et physiologiques Vitesse de contraction Lente Résistance à la fatigue Forte Taille Petite Myoglobine Forte Métabolisme énergétique Oxydatif Aérobie Mitochondries Nombreuses Teneur en glycogène Faible Teneur en lipides Forte a

Type 2Ma

Type 2A

Type 2Bb

Type 2Xc

Faible Modérée Faible

Forte Faible Faible

Forte Modérée Faible

Forte Modérée Modérée

Modérée

Modérée Modérée Modérée Modérée

Faible Forte Forte Forte

Modérée

Modérée

Rapide Forte Intermédiaire Forte Oxy-/glycolytique Aéro-/anaérobie Nombreuses Forte Intermédiaire

Rapide Faible Grande Faible Glycolytique Anaérobie Rares Intermédiaire Faible

Rapide Oxy-/glycolytique Aéro-/anaérobie -

Modérée-forte Rapide Oxy/glycolytique Aéro-/anaérobie Nombreuses Intermédiaire

Fibres musculaires masticatrices. Les fibres 2B n’ont pas été identifiées chez le chien3. c Les fibres 2X sont des fibres immatures précurseurs des types 2A et 2B.

b

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Figure 1 Présentation schématique du caractère homogène de l’unité motrice. Chaque unité présente un seul type de fibre musculaire. Les unités à contraction lente sont composées de fibres de type 1 (fibre claire lors de la coloration à l’ATPase myofibrillaire, pH 9,4), alors que les unités rapides renferment des fibres soit de type2A, soit de type 2B (fibre foncée).

gabilité, une raideur musculaire (majorée par l’exercice physique lors de myasthénie, minorée par l’exercice lors de myotonie vraie), une parésie voire une paralysie, une ophtalmoplégie, une amyotrophie ou une hypertrophie, une ankylose articulaire, une hypotonie ou bien par une hypertonie (Tableau 3) (Fig. 2).6,8–10 Parfois, des signes digestifs (dysphagie, régurgitations associées à un mégaœsophage) ou respiratoires (dyspnée, insuffisance respiratoire observées lors d’un exercice physique) sont les seuls signes d’appel d’une affection musculaire. Dans le syndrome myopathique, l’examen neurologique est habituellement normal, sauf pour les manœuvres impliquant un tonus musculaire conservé. Faiblesse musculaire, fatigabilité ou intolérance à l’effort sont des symptômes observés aussi bien dans les myopathies que dans les neuropathies périphériques, les troubles squelettiques, les maladies cardiovasculaires et certains désordres électrolytiques. Un tableau clinique aussi peu spécifique rend indispensable le recours aux examens complémentaires.

Examens paracliniques L’altération de la membrane sarcoplasmique libère dans la circulation générale des enzymes intracellulaires issues du métabolisme musculaire. Il s’agit des créatinines kinase (CK), lactates déshydrogénase (LDH), aldolases et aspartates transférases (AST). Ces enzymes ne sont pas spécifiques du muscle : ainsi, il existe des isoenzymes musculaires, cardiaques et encéphaliques pour la CK,11 hépatiques et cardiaques pour l’AST. En pratique, le taux sérique de CK est le meilleur reflet d’une lésion musculaire. La demi-vie des CK est très courte (environ 2 heures) et une élévation persistante (quatre à cinq fois le taux normal sur deux dosages espacés de 24 à 48 heures), en dehors d’une cardiomyopathie et d’un traumatisme musculaire exogène (exercice physique, injection intramusculaire...) témoigne d’une lésion musculaire récente et active. Mais le taux physiologique varie selon l’âge et le type d’activité physique12. La demi-vie des AST est plus longue que celle de la CK (environ 50 heures) ; leur dosage concomitant peut être utile (en dehors de toute affection hépatique

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Tableau 2 Myopathies héréditaires : exemple et mode de transmission. Maladies Myopathies dystrophiques Dystrophinopathies (liées à l’X)

Mode

Locus

Produit du gène

Races

XR

ChrX

Dystrophine Test disponible

AR AR ou AD

ND ND

Myopathie centronucléaire Myotonie congénitale

AR AR

Chr2 Chr14a

Paralysie périodique hyperkaliémique Myotonie dystrophique Hyperthermie maligne Myopathies métaboliques Glycogénose type II Glycogénose type III Glycogénose type VII

ND

ND

Laminine a2 (mérosine) ND d sarcoglycane (CFA25 ) a,b,c sarcoglycane Dystroglycane Dystrobrévine Syntrophine... Test disponible ClC-1 (canal chlore) Test disponible Canal sodium ?

golden retriever, rottweiler, pointer allemand à poil court, labrador retriever... chat races croisées, chat, rottweiler...

ND AD

ND Chr01

ND RYR1 (récepteur ryanodine)

boxer, rhodesian ridgeback races croisées

AR AR AR

ND ND Chr10a

Maltase acidecc Amylo 1-6 glucosidase Phosphokinase type M

chien de Laponie berger allemand, akita springer spaniel anglais, cocker spaniel (même mutation pour les deux races)

Autres (non liées à l’X)

labrador retriever schnauzer miniature, chow-chow pit bull terrier American

Hérédité : XR, liée au sexe récessive ; AD, autosomique dominant ; AR, autosomique récessive ; ND, non déterminée. Locus : chromosome porteur du gène, ou le gène lui-même s’il est connu. a Données déduites des cartes physiques de synténie entre l’homme et le chien.

ou cardiaque) pour suivre l’évolution d’une myopathie.5 Comme pour l’exploration des neuropathies périphériques, l’examen électromyographique apporte une information précieuse pour confirmer la suspicion clinique et contribue au diagnostic étiologique.13,14 Pour limiter les contaminations iatrogènes induites par le traumatisme musculaire, la prise de sang pour le dosage des CK doit être réalisée avant l’examen électromyographique, elle ne doit pas être effectuée entre 4 heures et 48 heures après l’examen électromyographique.15 La biopsie musculaire, avec une étude histopathologique conventionnelle et histoenzymologique, reste l’élément clé dans l’identification précise et le diagnostic définitif d’une maladie musculaire.1,16,17 Le choix du site (deux biopsies sont préférables, l’une sur un membre pelvien, l’autre sur un membre thoracique) n’est pas anodin : le muscle prélevé, épargné par l’examen électromyographique, doit être suffisamment modifié sans être excessivement atrophique pour une analyse pertinente. L’imagerie médicale (tomodensitométrie ou résonance magnétique nucléaire) peut contribuer au ciblage des muscles à biopsier (Fig. 3). La biopsie, de 2 cm de long sur un demi-centimètre de diamètre, est prélevée au milieu du corps charnu, dans l’axe des fibres musculaires (Fig. 4). Les prélèvements sont divisés en

deux : l’un est plongé dans un fixateur (formol à 10 %) pour un examen histopathologique conventionnel ; l’autre est adressé à un laboratoire spécialisé pour une analyse histoenzymologique après cryofixation (Fig. 5).

Étude spéciale Depuis 1951, date des premières descriptions cliniques par Innes,18 mais surtout depuis une vingtaine d’années, les myopathies ont fait l’objet d’un intérêt grandissant, notamment grâce à l’impact de la pathologie comparée. La liste des affections s’allonge continuellement ;19 des informations importantes sur la pathogénie ont été obtenues récemment sur des maladies d’identification ancienne, permettant une meilleure classification nosologique. Le Tableau 4 présente une classification étiologique moderne des myopathies, et le Tableau 2 une liste de myopathies héréditaires et de leur mode de transmission.

Myopathies dystrophiques Les myopathies dystrophiques, et en particulier la myopathie dystrophique liée au sexe, sont des affections musculaires héréditaires définies sur le

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Tableau 3 Syndrome myopathique. Signes cliniques Locomoteur Fatigabilité Faiblesse locomotrice Hypotonie Hypertonie Raideur Tremblements Posture

Volume musculaire Conservé Amyotrophie Hypertrophie Myalgie Digestif Respiratoire Cardiaque Nerveux Vigilance Réactions posturales Réflexes tendineux Troubles sensitifs Ophtalmoplégie/strabisme

Observations Accrue par exercice physique Foulée de petite amplitude Myotonie Démarche raide (dystrophinopathies) Myotonie : survient après phase de repos Surviennent lorsque l’animal tente de soutenir son poids Ventroflexion de la nuque Adduction des grassets, abduction des jarrets/carpes Palmigradie, plantigradie Écartement des doigts Ankylose articulaire (membre, articulation temporomandibulaire) Forme bénigne ou atteinte aiguë Habituelle dans les atteintes chroniques Locorégionale/diffuse Dystrophie musculaire, myotonie Généralement absente Parfois observée lors de myosite aiguë ou lors de myopathie métabolique Dysphagie, régurgitations, ptyalisme Dyspnée, toux, bruit de cornage Arythmie, souffle, toux, ascite (insuffisance cardiaque) Conservée (sauf cause métabolique, infectieuse) Conservées sauf celles nécessitant le maintien de la force musculaire : sautillement, hémilocomotion Conservés sauf exception (CNM, némaline, laminine) Absents Myosite des muscles extraoculaires

CNM : myopathie centronucléaire.

Figure 2 Schémas de posture altérée. À gauche, ventroflexion et jarret droit sur un chien atteint par une myopathie centronucléaire et muscles accessibles pour une biopsie musculaire (en foncé). À droite, contracture du muscle quadriceps fémoral gauche.

plan clinique par une faiblesse musculaire et sur le plan histologique par des images de dégénérescence chronique et de régénérescence, accompagnées d’une fibrose progressive. En médecine humaine, les myopathies dystrophiques représentent un groupe d’une vingtaine de maladies héréditaires, chacune étant liée au déficit moléculaire d’une

protéine du sarcolemme ou de la membrane nucléaire (Fig. 5).20 Dystrophie liée au sexe Homologue de la myopathie de Duchenne, elle résulte d’une altération du gène codant pour une protéine du cytosquelette, la dystrophine (Fig. 5).

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Figure 3 Coupe transversale tomodensitométrique de la région proximale des cuisses chez un chien normal à gauche et chez un chien atteint par une myopathie centronucléaire à droite. Le tissu gras apparaît en gris foncé (Centre Scan-Vet, Maisons-Alfort).

L’absence de cette protéine conduit à une dégénérescence des fibres musculaires. Le gène est porté par le chromosome X et, dans les conditions naturelles, seuls les mâles sont atteints. Chez le chien, la maladie a d’abord été identifiée chez le golden retriever,21–23 chez qui la mutation a été clonée.24 Depuis, la maladie a été observée chez le rottweiler, le pointer allemand à poil court,25 et récemment chez le labrador retriever,26,27 le cavalier King Charles et un berger allemand croisé.28 Son existence est suspectée chez le samoyède,29 le groenendael,30 le schnauzer miniature.31 Les signes cliniques apparaissent dès l’âge de 8 semaines et se traduisent par une faiblesse musculaire, une démarche raide et une ouverture buccale réduite. Dans les semaines et mois suivants, une intolérance à l’effort apparaît, les muscles s’atrophient (Fig. 6) et une dysphagie orale ou œsophagienne liée à l’hypertrophie de la musculature linguale ou œsophagienne survient. L’habitus du chien devient particulier : abduction des coudes et adduction du jarret, associées à une lordose chez les animaux plus âgés. Les symptômes se stabilisent vers l’âge de 6 mois. Le degré de liberté des articulations diminue à mesure qu’une fibrose musculaire s’installe. Il n’y a aucun déficit neurologique. L’espérance de vie dépend de la gravité de l’atteinte musculaire et des conséquences digestives, respiratoires ou cardiaques. La mort peut survenir dans les premiers jours du fait d’une nécrose diaphragmatique importante,32,33 ou bien l’animal peut survivre quelques années et décèdera après une dégradation progressive de son état général due aux difficultés de déglutition, bronchopneumonie et hernie hiatale. Une cardiomyopathie s’installe progressivement et constitue une cause de mortalité non négligeable.34 Les valeurs de CK oscillent entre 10 000 UI/l chez des animaux de quelques semaines à plus 100 000 UI/l chez des chiens de quelques mois ;

elles diminuent progressivement après l’âge de 1 an. Les tracés électromyographiques présentent des décharges à haute fréquence et des décharges pseudomyotoniques. Les sections histologiques présentent des nécroses des fibres musculaires avec afflux de macrophages et phagocytose, des figures de régénérescence musculaire, un développement du tissu fibreux dans l’endomysium et des foyers de calcification intracellulaire (Fig. 6). Certains muscles tels le sartorius, l’extenseur radial du carpe, le deltoïde ou le tibial crânial sont atteints plus précocement. La taille des fibres est fortement variable et les fibres comportent des noyaux centralisés. En début d’évolution, de grosses fibres hyalines sont présentes ; en fin d’évolution, le tissu fibreux est fortement développé. L’étiologie du processus dystrophique est démontrée par l’absence de dystrophine en immunohistochimie (Fig. 7). Une myopathie dystrophique, d’expression clinique identique mais associée à la présence d’une dystrophine partiellement fonctionnelle (dystrophine tronquée), a été découverte récemment chez le spitz japonais.35 Chez le chat, la présentation clinique épargne quelque peu la locomotion.36,37 Les symptômes sont faibles, sans faiblesse musculaire. À l’âge de 5 mois, la plupart des masses musculaires, à l’exception des muscles faciaux et masticateurs, présentent une hypertrophie progressive, notablement la base de la langue et le cou, très raide. Les jarrets sont en adduction. Du fait de la raideur musculaire, pour se coucher les animaux sont obligés de se laisser tomber d’un côté. Il n’y a pas de dysphagie, mais une dyspnée peut apparaître après un exercice très modéré. Les valeurs de CK sont fortement élevées : 17 000 à plus de 100 000 UI/l. L’examen électromyographique révèle des salves de potentiels à haute fréquence comparables à celles observées chez le chien, mais leur fréquence d’apparition lors de l’exploration musculaire est plus faible.

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Figure 4 Prélèvement musculaire par un geste chirurgical. Le prélèvement est délicatement manipulé par des pinces atraumatiques (A). Coupes histologiques cryofixées de muscle biceps fémoral sain (× 20). Coloration HE, coupe transversale (B). Le calibre des fibres est homogène. Coloration oxydative NADPH, les fibres 2 apparaissent en clair et les fibres 1 en foncé (C). Coloration ATPasique pH de préincubation 9,4 ; les fibres 2 apparaissent en foncé et les fibres 1 sont claires (D).

Des potentiels de fibrillation sont également présents. Les observations histologiques montrent une grande fréquence des foyers de régénérescence avec une forte augmentation dans la taille des fibres musculaires et une calcification progressive. Le phénomène de segmentation des fibres musculaires est très important ; il entraîne un regroupement topographique des fibres de même type. De nombreuses fibres ont des noyaux centralisés. Une fibrose plus modérée de l’endomysium est également observée. Enfin, on note des lésions de minéralisation cardiaque.

Autre myopathie « dystrophique » non liée au chromosome X Chez le bouvier des Flandres, une myopathie avec des lésions histologiques similaires à celles de la myopathie dystrophique a été décrite aux Pays-Bas. Les signes cliniques sont dominés par l’existence d’une dysphagie pharyngée et œsophagienne.38 Chez le chat, un processus dystrophique a été identifié chez de jeunes adultes ; la faiblesse locomotrice et l’hypotonie sont progressivement remplacées par une raideur musculaire et une ankylose.39,40 Cette maladie, affectant les muscles et

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Tableau 4 Classification étiologique moderne simplifiée des myopathies. Myopathies héréditaires Myopathies dystrophiques Myopathie dystrophique liée au sexe Myopathie dystrophique non liée au sexe Myopathies congénitales spécifiques Myopathie autosomique du labrador retriever (CNM) Myopathie à bâtonnets Myopathie du pectiné Myopathie à axes centraux Myotonies et channelopathies Myotonie congénitale Paralysie périodique (hyperkaliémique) Myopathies métaboliques Glycogénoses types II, III, VII Hyperthermie maligne Myopathie mitochondriale Myopathie lipidique

Myopathies sporadiques Myosites Myosite des muscles masticateurs Polymyosite Myosite extraoculaire Myosite paranéoplasique Myosites induites par des agents infectieux (bactéries, parasites) Myosite à inclusion Dermatomyosite Myopathies métaboliques Myopathie nutritionnelle (vitamine E) Myopathie endocrinienne (thyroïde, surrénales...) Myopathie hypokaliémique féline Myopathie hypernatrémique Autres myopathies Myopathie toxique Myopathie néoplasique Myopathie ischémique (thrombose, crush syndrome, dirofilariose) Fibrodysplasie ossifiante et contractures Rhabdomyolyse paroxystique

CNM : myopathie centronucléaire.

Figure 5 Localisation subcellulaire des principales protéines impliquées dans les dystrophies musculaires progressives. Les astérisques désignent les protéines dont le défaut primaire est responsable d’une affection musculaire humaine. Les ronds correspondent aux dystrophies musculaires canines ou félines actuellement identifiées (EMC Neurologie 17-171-A-90 2003).

les nerfs périphériques, est associée à un déficit en mérosine (Fig. 5) (Tableau 2). Enfin, chez le chien, plusieurs processus dystrophiques, pas toujours liés à l’absence de dystrophine, ont été découverts.41–44 La liste reste réduite en comparaison du nombre élevé de maladies humaines.

Myopathie autosomique du Labrador retriever ou myopathie centronucléaire (CNM) Cette myopathie, autrefois décrite comme une dystrophie avec atteinte préférentielle des fibres musculaires de type 2, est observée aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Grande-Bretagne, en France et en Suisse.45–51 La transmission se fait

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Figure 6 Attitude d’un chien dystrophique de 12 mois présentant une plantigradie, une amyotrophie des muscles masticateurs, une ouverture réduite de la cavité buccale (A). Coupe histologique présentant des fibres nécrotiques et un développement du tissu interstitiel, muscle biceps fémoral d’un chien de 5 mois, cryofixation, coloration HE, × 20 (B). Coupe histologique montrant des fibres à noyaux centralisés, et une fibrose interstitielle intense (C) (encart, agrandissement d’un foyer de calcification au sein d’une fibre).

Figure 7 Immunohistochimie de la protéine dystrophine chez un chien sain (position subsarcolemmale de la protéine) à gauche et chez un chien déficient en dystrophine (absence de la protéine) à droite.

selon un mode autosomique récessif. Les signes cliniques apparaissent entre 8 semaines et 11 mois, avec un pic autour de 4 mois.52 Le tableau général est celui d’une faiblesse musculaire avec une amyo-

trophie générale, préférentiellement des muscles masticateurs, une ventroflexion de la nuque, une fatigabilité, un déplacement simultané des deux membres postérieurs à la manière d’un lapin

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Figure 8 Myopathie centronucléaire chez un chiot labrador retriever de 4 mois présentant une faiblesse locomotrice et une flexion ventrale de la nuque (A). Biopsie musculaire du biceps fémoral chez un animal de 4 mois, l’inégalité de calibre des fibres musculaires est prononcé (B). Nombreuses fibres musculaires présentant des noyaux en position centrale sur un chien malade âgé de 6 ans (C).

(Fig. 8). La fatigabilité fluctue dans le temps ; elle paraît être accentuée par le froid, la présentation clinique mime alors une myasthénie, mais les tests pharmacologiques à base d’anticholinestérasiques sont négatifs. L’animal présente un profil élancé qui contraste avec la forte stature musclée d’un labrador sain. Outre la locomotion, cette maladie est caractérisée par des réflexes tendineux inexistants ou nettement diminués. Chez quelques individus, une cyphose et un mégaœsophage peuvent apparaître. Les signes cliniques se stabilisent autour de 12 mois et la mortalité est faible. Le taux de CK est normal. Les tracés EMG comportent des potentiels de fibrillation, des ondes positives lentes et des décharges complexes répétitives. La biopsie musculaire révèle une inégalité prononcée du diamètre des fibres musculaires, avec des fibres de petite taille anguleuses ou rondes, et des fibres de grande taille comportant des noyaux progressivement centralisés (Fig. 8). Quelques rares images de fibres nécrosées sont visibles.53 Cette maladie a été récemment caractérisée et rattachée au groupe des myopathies congénitales centronucléaires. Le gène létal est porté par le chromosome 2, mais sa fonction demeure inconnue.49 Un test génétique est disponible pour le dépistage des individus porteurs sains.

Myotonies et channelopathies Le syndrome myotonique des myotonies non dystrophiques est la conséquence du dysfonctionnement d’un ou plusieurs canaux ioniques, essentiellement le canal chlore et le canal sodique du sarcolemme.

Il est caractérisé par la persistance excessive de la contraction musculaire lorsque celle-ci fait suite à une phase de repos ; cette anomalie est amendée par le renouvellement de l’exercice musculaire (Tableau 3). Un syndrome myotonique ou pseudomyotonique peut survenir de façon continue ou temporaire dans de nombreuses myopathies non myotoniques, ou lors d’absorption de médicaments. Les myotonies produisent régulièrement une hypertrophie des masses musculaires. À la percussion d’un muscle, une fossette myotonique persiste plusieurs secondes à la surface du muscle percuté (réponse idiomusculaire accentuée).45,54,55 Myotonie héréditaire du chow-chow Chez le chow-chow, la transmission se fait selon un mode autosomique récessif. Cependant, certaines lignées pourraient présenter une transmission autosomique dominante à pénétrance incomplète. Ces observations rejoignent les données de la littérature humaine où sont décrites une forme autosomique récessive et une forme autosomique dominante. Les signes cliniques apparaissent vers l’âge de 10 à 12 semaines.54,56 La démarche est raide, avec une mobilisation simultanée des membres postérieurs. Les animaux tombent fréquemment en avant, les membres antérieurs écartés. Ils s’essoufflent rapidement, car leurs muscles respiratoires sont incapables de suivre l’élévation des besoins métaboliques. Le froid aggrave les symptômes, mais ceux-ci régressent significativement à mesure que l’exercice se prolonge. La myopathie se stabilise au bout de quelques mois, mais, étant donné la précocité de l’affection,

106 des déformations osseuses ou articulaires surviennent. Les chiens refusent le déplacement et passent le plus clair de leur temps en décubitus. Il n’existe aucune thérapeutique satisfaisante, mais la maladie n’est pas létale. L’application d’un traitement antiarythmique est parfois bénéfique. Le taux de CK est normal ou modérément augmenté. Le tracé électromyographique montre des décharges myotoniques. Ce sont des potentiels musculaires spontanés, dont la fréquence et l’amplitude sont variables selon un cycle relativement régulier (Fig. 9). Cette activité électrique se traduit par un son comparable à celui d’un « bombardier en piqué ». Les lésions histologiques sont mineures, non spécifiques, avec une variation de taille, une hypertrophie des fibres musculaires, certaines présentant des noyaux centralisés. Une description identique existe chez le Staffordshire terrier et une myotonie congénitale avec les mêmes descriptions cliniques, électrophysiologiques et histologiques a été observée dans une portée de chiots braque de Weimar (communica-

S. Blot tion de l’auteur). Une forme autosomique récessive, associée à une mutation du canal chlore ClC-1, est décrite chez le schnauzer miniature.57,58 Paralysie périodique hyperkaliémique La paralysie périodique hyperkaliémique est une myopathie héréditaire humaine caractérisée par des accès fréquents de faiblesse musculaire au cours desquels on note souvent une élévation du potassium sérique. Cette myopathie peut s’accompagner d’un syndrome myotonique et les accès de faiblesse peuvent être déclenchés par la prise orale de potassium. Une seule description canine existe dans la littérature.59 Elle concerne une femelle pit bull américain de 7 mois qui présentait une faiblesse épisodique. L’administration d’acétazolamide (kaliurie) et de fludrocortisone a permis une amélioration clinique. Cette affection a été décrite chez le quarter horse et la mutation équine,60 comme chez l’homme,61 concerne le canal sodium voltagedépendant du sarcolemme.

Figure 9 Myotonie congénitale chez un eurasier de 3 mois (A) et chez un braque de Weimar de 5 mois (avec une réponse idiomusculaire exagérée sur la langue) (B). Tracé électromyographique typique de salves myotoniques (la fréquence et l’amplitude des potentiels électrique croissent et décroissent au cours du temps) (C).

Myopathies des carnivores domestiques

Myopathies inflammatoires Les myosites traduisent une infiltration de cellules inflammatoires au sein du tissu musculaire. On distingue des myosites exogènes ou infectieuses, et des myosites endogènes, dites idiopathiques, d’origine auto-immune pour la plupart.62,63 Dans les myosites infectieuses, l’agent pathogène, bactérie (leptospire, clostridie) ou parasite (toxoplasmose, néosporose), est directement responsable de la myopathie. Cependant, certains agents peuvent déclencher une myosite non infectieuse par modification de l’immunogénicité musculaire (leishmaniose, ehrlichiose). Myosite des muscles masticateurs La myosite des muscles masticateurs affecte sélectivement les muscles masticateurs. Quelques cas rares présentent une atteinte additionnelle de muscles non masticateurs (les membres, la langue, l’œsophage). Les fibres des muscles masticateurs

107 ont une origine embryologique différente des fibres musculaires des membres. Elles comportent un type particulier de fibres appelé 2M (Tableau 1) et renferment une myosine spécifique. Ces fibres 2M sont la cible d’une réaction auto-immune, laquelle épargne les fibres de type 1. Cette myopathie affecte tous les chiens quels que soient l’âge, le sexe et la race.62,64–67 L’expression clinique est variable. Dans la forme aiguë, rare, on constate une hypertrophie des muscles temporaux et masséters accompagnée d’une myalgie. L’animal répugne à ouvrir la gueule, s’alimente difficilement et peut laisser échapper un filet de salive. Parfois, la fermeture complète est impossible et la mâchoire reste ouverte. Fièvre, amygdalite et adénite locale peuvent accompagner les signes musculaires. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une forme chronique avec amyotrophie grave accompagnée d’une fibrose qui entraîne une réduction de l’angle d’ouverture de la gueule et un trismus (Fig. 10). L’atteinte est généralement bila-

Figure 10 Myosite des muscles masticateurs, stade d’ankylose temporomandibulaire. En bas, la coupe histologique montre des infiltrats inflammatoires et un développement prononcé de la fibrose interstitielle.

108 térale. Dans le diagnostic différentiel, une maladie lupique chronique doit être écartée. Une exophtalmie, liée à la tuméfaction des muscles temporaux ou ptérygoïdes, peut parfois entraîner une névrite optique et des troubles de la vision.65 Les examens biochimiques ne sont pas spécifiques : le taux sérique de CK est parfois augmenté, il est plus souvent normal ;66 une leucocytose est parfois présente. L’examen électromyographique enregistre une activité spontanée anormale limitée aux muscles masticateurs. Le diagnostic est étayé grâce aux biopsies des muscles masticateurs. Elles révèlent la présence de foyers de nécrose et de phagocytose des fibres 2M avec une infiltration endomysiale de cellules mononucléées (Fig. 10). Des anticorps antitype 2M sont identifiés dans le sérum des chiens affectés.66 L’emploi des corticoïdes aux doses immunosuppressives est le seul traitement à instaurer. La récupération clinique est habituellement rapide et bonne si le traitement est proposé de façon précoce.65,67 La dose de 1 à 1,5 mg/kg de prednisolone, deux fois par jour, est maintenue pendant 15 jours, puis elle est progressivement diminuée. Si une rechute se produit, la dose maximale doit être à nouveau administrée. Il est parfois nécessaire de maintenir un traitement au long cours avec une dose faible et une distribution à jours alternés. La récupération de l’angle d’ouverture est rarement complète. Cette thérapeutique est inefficace lorsqu’elle s’applique à un animal qui a subi plusieurs épisodes inflammatoires ayant entraîné une importante fibrose.

S. Blot Polymyosite C’est une polymyopathie inflammatoire à mécanisme auto-immun, parfois associée à une connectivite, tel le lupus érythémateux disséminé, à des affections parasitaires (toxoplasmose, ehrlichiose), à des tumeurs (syndrome paranéoplasique69). Le plus souvent, l’étiologie est inconnue.67 Elle affecte les muscles des membres ; parfois une atteinte focale est rapportée, tels les muscles extraoculaires, aux caractéristiques immunologiques propres responsable alors d’ophtalmoplégie ou de strabisme.70,71 Cette myopathie touche surtout les chiens adultes et de grande taille. Les symptômes incluent une faiblesse musculaire, parfois aggravée par l’exercice, une myalgie (rarement), une hyperthermie (rarement), une amyotrophie et une raideur musculaire. Dysphagie et régurgitations traduisent la présence d’un mégaœsophage et complètent le tableau clinique. Une pneumonie par fausse déglutition est une complication fréquemment létale. On constate habituellement une élévation des CK. L’examen électromyographique montre des potentiels spontanés similaires à ceux présents dans la myopathie des masticateurs. L’examen histopathologique révèle des infiltrations périvasculaires et endomysiales de cellules mononucléées avec des figures de nécrose et de régénérescence (Fig. 11). Le traitement est à base de corticoïdes à des posologies immunosuppressives.62 Le pronostic est réservé, notamment lors de pneumonie. Les associations prednisolone-azathioprine, prednisolonecyclophosphamide ou prednisolone-ciclosporine

Figure 11 Boxer présenté pour une raideur locomotrice. À droite, la biopsie musculaire révèle la présence d’infiltrats inflammatoires au sein du tissu musculaire, traduisant la présence d’une polymyosite (ici sans étiologie identifiée, qualifiée d’idiopathique).

Myopathies des carnivores domestiques

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n’ont pas encore démontré leur efficacité dans les polymyosites canines.68 L’oxygénothérapie est indiquée lors d’atteinte grave des muscles respiratoires. Myosites infectieuses bactériennes Les myosites bactériennes sont rares chez les carnivores, plus fréquentes chez les animaux de rente.72 On distingue des polymyosites et des myosites focales. Ce dernier cas se traduit par une simple boiterie accompagnée de douleur et d’une tuméfaction musculaire. Ces myosites surviennent lors d’un envahissement hématogène à partir d’un foyer infectieux éloigné, ou à la suite de l’inoculation de germes par un traumatisme externe (morsure, piqûre, contamination de plaies chirurgicales...) ou interne (fracture ouverte...).73 Staphylocoques et streptocoques sont souvent impliqués dans les myosites infectieuses traumatiques du chien ; chez le chat, on rencontre plutôt Pasteurella multocida. Les formes aiguës de myosites chez les gros animaux (jeunes bovins) sont souvent dues à Clostridium chauvoei. La myosite gazogène (Clostridium perfringens) est rare chez les carnivores domestiques. Leptospira icterohaemorrhagiae est responsable d’une myosite grave. Mais l’intensité des symptômes généraux masque l’atteinte musculaire. Le traitement repose sur le débridement et le drainage des éventuels abcès ou phlegmons et sur l’antibiothérapie. Lors de myosite bactérienne secondaire, le traitement requiert l’identification du foyer primaire. L’antibiotique est sélectionné en fonction de l’antibiogramme. La clindamycine (11 mg/kg per os, deux fois par jour) est un antibiotique de choix dans les myosites à germes anaérobies.68 Myosites parasitaires Elles sont rarement diagnostiquées. Toxoplasmose (Toxoplasma gondii) Du fait du cycle du parasite, les populations de chiens et de chats mangeant des aliments industriels sont peu exposées. La maladie ne se développe cliniquement que chez les jeunes animaux (moins de 1 an) et souvent à l’occasion d’une autre maladie. Les signes musculaires sont beaucoup plus rares que les symptômes respiratoires, digestifs ou neurologiques centraux. Ils sont caractérisés par une démarche anormale, une myalgie et une amyotrophie. L’évolution de la myosite est parfois très rapide, avec une fibrose intense. Seule la visualisation des ookystes dans des coupes histologiques permet un diagnostic de certitude.62,74

Figure 12 Membres postérieurs en hyperextension chez un labrador de 4 mois atteint par une neuromyopathie à Neospora caninum.

Néosporose (Neospora caninum) Elle a longtemps été diagnostiquée à tort comme étant une toxoplasmose car la morphologie des lésions en microscopie optique est la même. Le tableau clinique est dominé par l’atteinte neurologique : les chiots affectés présentent rapidement une hyperextension des membres postérieurs (Fig. 12). La transmission transplacentaire mime une maladie héréditaire. Le traitement utilise la clindamycine (de 10 à 40 mg/kg en trois fois) ou l’association triméthoprime et sulfadiazine (15 mg/kg, deux fois par jour). Les autres parasites dont la localisation peut être musculaire (Trichinella spiralis, Ankylostoma caninum, Sarcocystis) ne produisent que rarement des signes cliniques. Leur découverte est généralement fortuite.62,74 Dermatomyosite Une myosite associée à une dermatite a été décrite chez le colley, le berger Shetland (caractère héréditaire avec transmission autosomique récessive et pénétrance variable) et le welsh corgi.45,73,75,76 L’affection cutanée, non prurigineuse, est caractérisée par un érythème, une alopécie et des ulcérations. Les symptômes se déclarent chez les chiots âgés de 3 à 11 semaines. La maladie évolue avec des phases de rémission et d’aggravation. Les signes myopathiques, faiblesse, amyotrophie, apparaissent entre 13 et 19 semaines. Les lésions histologiques montrent une myosite affectant surtout les muscles temporaux. L’efficacité des corticoïdes et de la vitamine E n’a pas été démontrée.

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Myopathies métaboliques Glycogénoses Les maladies de surcharge sont essentiellement représentées par les glycogénoses. Elles sont très rares chez le chien et le chat. Elles résultent d’un déficit enzymatique dans le métabolisme glycolytique77,78. Les symptômes sont non spécifiques : faiblesse musculaire, fatigabilité, syncopes, rhabdomyolyse (mais pas de myoglobinurie identifiée79) et convulsions dues à l’hypoglycémie apparaissent après une période de jeûne ou un exercice modéré. L’examen histologique met en évidence une accumulation de glycogène (granules PAS positives) dans la plupart des tissus. La glycogénose de type II, ou maladie de Pompe, résulte d’un déficit en alphaglucosidase (maltase acide). Elle a été observée chez le spitz.80,81 Le mode de transmission est autosomique récessif. Les signes cliniques apparaissent vers l’âge de 6 mois. Ce sont surtout des signes digestifs accompagnés d’une polypnée. Les animaux meurent au cours de leur deuxième année. La glycogénose de type III, ou maladie de Cori, est due à un déficit en amylo-1,6-glucosidase. Elle est décrite chez le berger allemand. Les symptômes apparaissent vers l’âge de 2 mois. La maladie est rapidement fatale.82 Une glycogénose de type IV a été découverte chez le chat des forêts norvégiennes. La maladie, liée à un déficit d’une enzyme branchante du glycogène, est responsable de tremblements généralisés et d’une faiblesse évoluant vers la tétraplégie et l’ankylose chez des chatons d’environ 5 mois.83 Une glycogénose de type VII (déficit en phosphofructokinase, maladie de Tarui-Layzer) a été identifiée dans une lignée de springer spaniel84,85 et chez un cocker spaniel américain.86 Les animaux présentent une intolérance à l’effort, des crampes musculaires et une anémie hémolytique. La mort peut survenir suite à une hémolyse aiguë lors d’une phase d’hyperventilation. Un test génétique est disponible.77 Hyperthermie maligne L’hyperthermie maligne est un syndrome héréditaire observé dans plusieurs races dont le greyhound et le colley, mais également chez des animaux de race croisée.87–89 La maladie est due à une hypersensibilité des canaux calciques permettant le relargage du calcium du réticulum sarcoplasmique. L’hyperthermie maligne apparaît comme un état d’hypermétabolisme accompagné d’une hypercontraction musculaire généralisée. En clinique canine, elle survient le plus souvent lors d’une anesthésie gazeuse (halothane). Le chien

S. Blot devient alors hyperthermique (> 42 °C), les muscles se contractent et une dyspnée s’installe. Le médicament de choix pour prévenir ou interrompre les crises est le dantrolène (5 mg/kg par voie intraveineuse). Myopathies mitochondriales Les myopathies mitochondriales représentent un groupe complexe et hétérogène de maladies neuromusculaires.77,78 Elles sont caractérisées par une anomalie de fonction (déficit enzymatique) ou de structure (déficit d’un transporteur membranaire) de la mitochondrie. Un déficit enzymatique en pyruvate déshydrogénase a été identifié chez le clumber spaniel et le Sussex spaniel.78,90–92 Chez ces chiens, l’exercice entraîne un collapsus et une acidose lactique.93 Une autre myopathie mitochondriale est envisagée chez le old english sheepdog, mais le substrat biochimique n’a pas été identifié.94 Myopathies lipidiques Des myopathies associées à une surcharge en lipides musculaires ont été identifiées.77,78,95–97 Sur le plan clinique, les chiens, adultes, présentent une faiblesse musculaire et parfois une myalgie. Tremblements, amyotrophie, raideur et fatigabilité peuvent aussi être rencontrés. Une acidose lactique est fréquente. L’examen histopathologique montre une surcharge des fibres du type 1 en lipides (Fig. 13). Comme chez l’homme, un traitement à base de L-carnitine (50 mg/kg, deux fois par jour), de coenzyme Q10 (100 mg/j) et de vitamines du groupe B est proposé, avec parfois d’excellents résultats.

Myopathies nutritionnelles Une myopathie due à une carence en vitamine E associée à de faibles niveaux en acides gras polyinsaturés (poisson ou poulet bouilli) peut survenir chez les jeunes ruminants, le chien et le chat. Les animaux se présentent avec une démarche raide. Les muscles sont tuméfiés, surtout chez le chat. Chez le chien, l’évolution clinique se fait vers la paraplégie, une dysphagie et une modification du timbre de la voix. À l’autopsie, les muscles sont pâles. Les lésions histologiques sont de type dégénératif.73 Myopathies toxiques Un certain nombre de substances ou de médicaments entraîne l’apparition d’une myopathie chez l’homme. Peu de descriptions cliniques existent chez les carnivores domestiques. Un cas de myopathie au monensin, élément utilisé comme facteur

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Figure 13 Illustration d’une myopathie lipidique chez un chien présenté pour faiblesse locomotrice épisodique. À droite, coloration au Rouge Soudan, les fibres de type 1 comportent des granulations lipidiques (en rouge) de taille et de quantité excessive.

de croissance pour les bovins, coccidiostatique chez la volaille, est rapporté chez le chien.98 Cet ionophore bloque les transferts membranaires de sodium et de potassium ; la fibre musculaire accumule le calcium dans le cytoplasme, d’où une hypercontraction suivie d’une dégénérescence. Myopathies endocriniennes Dans la majeure partie des cas, la myopathie est subclinique et sa découverte vient des informations fournies par les examens complémentaires. Plus rarement, les signes myopathiques constituent le motif de consultation et le désordre endocrinien est découvert secondairement. Les lésions musculaires sont généralement peu spécifiques (les fibres du type 2 sont préférentiellement affectées par rapport aux fibres du type 1).78 Myopathie et thyroïde Des signes neuromusculaires (faiblesse locomotrice, tremblements musculaires) ont été décrits chez des chats hyperthyroïdiens.77,78 Comme chez l’homme, une myopathie et une neuropathie périphérique ont été décrites chez le chien, associées à l’hypothyroïdie.77,78 Elles pourraient survenir simultanément. Les symptômes neuromusculaires comportent faiblesse locomotrice, raideur et amyotrophie. L’existence concomitante d’une paralysie laryngée a été rapportée. Le taux sérique de CK est parfois élevé. L’examen électromyographique peut enregistrer des décharges de haute fréquence. L’examen histologique est le plus souvent normal et, s’il y a des lésions, elles ne sont pas spécifiques (inclusion glycogénique, atrophie de type 2, prédominance de type 1, fibres nécrosées, bâtonnets, noyaux centralisés). Une supplémentation hormonale peut amender les symptômes. Myopathie et surrénales Une myopathie ayant pour origine un hypercorticisme spontané ou iatrogène est décrite chez le

chien et le chat.77,78 Les formes cliniques sont variables ; les symptômes musculaires sont caractérisés par une amyotrophie et une faiblesse musculaire. Plus rare, une forme dite myotonique montre une rigidité des membres. En France, elle semble affecter essentiellement le caniche (Fig. 14). Invalidant considérablement les déplacements, elle est associée dans quelques cas à une hypertrophie musculaire. Le tracé électromyographique comporte, chez le chien, des salves de potentiels qualifiées de pseudomyotoniques (Fig. 14). L’analyse histologique des biopsies musculaires avec syndrome pseudomyotonique montre des fibres musculaires désorganisées avec une accumulation excessive des mitochondries (fibres rouges déchiquetées). La biopsie est non spécifique dans la forme la plus fréquente (atrophie des fibres de type 2, prédominance des fibres de type 1). Le traitement étiologique permet d’améliorer les signes neuromusculaires, sauf dans la forme myotonique. De nombreux troubles électrolytiques sont à l’origine d’un syndrome myopathique. C’est ce mécanisme qui est invoqué dans les endocrinopathies suivantes. L’hypoadrénocorticisme (hyperkaliémie) et l’hyperparathyroïdisme (hypercalcémie) se traduisent entre autres par une faiblesse musculaire.77,78 L’hypoparathyroïdisme entraîne une hypocalcémie avec pour conséquences une tétanie, une raideur et des tremblements ou des convulsions. Myopathies et troubles électrolytiques Tous les désordres électrolytiques, tout particulièrement ceux qui concernent le potassium, peuvent produire un syndrome myopathique.77,78 Myopathie hypokaliémique du chat. L’apparition des symptômes est généralement brutale. L’une des caractéristiques de cette maladie est une ventroflexion cervicale marquée signant une faiblesse musculaire extrême (Fig. 15).77,78,99,100 Il y a

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S. Blot

Figure 14 Posture d’un caniche de 8 ans atteint par un syndrome de Cushing et présentant une hyperextension des membres antérieurs et postérieurs. À droite, exemple de tracé électromyographique spontané avec des décharges pseudomyotoniques.

Myopathies congénitales

Figure 15 Ventroflexion prononcée chez un chat présentant une myopathie hypokaliémique.

parfois une myalgie. La kaliémie est inférieure à 3 mEq/l. Le taux de CK est augmenté et peut atteindre 20 000 U/l. On note également une augmentation de la créatininémie. Quelquefois, une acidose métabolique apparaît. Dans tous les cas, étant donné l’influence du pH sur les échanges transmembranaires de potassium, la kaliémie doit être interprétée en fonction du statut acidobasique. Le traitement fait appel à une supplémentation de la ration et, pour les cas les plus graves, à l’administration parentérale de potassium. Myopathie hypernatrémique du chat. Une faiblesse locomotrice avec ventroflexion de la nuque accompagnée d’une dépression centrale est décrite chez le chat jeune.101 L’hypernatrémie (de 182 à 215 mEq/l) est secondaire à l’hypodipsie et s’accompagne d’une hyperosmolarité.

Myopathie à bâtonnets (ou myopathie « nemaline ») La myopathie à bâtonnets est une affection musculaire congénitale rare décrite chez le chat102 et le chien.103,104 Chez le chat, une faiblesse musculaire apparaît entre 6 mois et 1 an et demi. Au décours de la myopathie, un tremblement peut être noté ; les déplacements deviennent plus difficiles et, lorsqu’ils sont entrepris, une démarche hypermétrique survient. Le réflexe fémoral est absent ou diminué. L’examen électrique est normal et les valeurs de CK sont non augmentées. Au plan histologique, cette affection est caractérisée par l’abondance de formations anormales, en bâtonnets, disposées en longues palissades ou torsades dans les fibres musculaires. En microscopie électronique, ces formations paraissent apparentées à la strie Z des myofibrilles. Quelques cas sporadiques de myopathie à bâtonnets sont décrits chez le chien, parfois associés à une hypothyroïdie.104,105 Myopathie du pectiné Décrite principalement chez le berger allemand, elle est caractérisée par un retard dans la différenciation des fibres musculaires avec une prépondérance des fibres de type 1. Bien qu’il s’agisse d’une myopathie primitive, certains auteurs ont souligné sa fréquente association avec la dysplasie de la hanche.106

Autres myopathies Myopathie néoplasique Quelle que soit l’espèce, les tumeurs des muscles striées sont rares.107 La moitié des tumeurs des muscles striés concerne les muscles squelettiques ; les tumeurs bénignes (rhabdomyomes) sont deux

Myopathies des carnivores domestiques fois moins fréquentes que les tumeurs malignes (rhabdomyosarcomes). Celles-ci peuvent apparaître dans des organes qui ne renferment pas de fibres musculaires striées (vessie, rein, utérus, poumons). Le rhabdomyome concerne essentiellement le myocarde. D’origine probablement congénitale, les rhabdomyomes cardiaques représentent un tiers des tumeurs des muscles striés. Il s’agit souvent d’une découverte nécropsique. La faible proportion de rhabdomyome extracardiaque est probablement biaisée par le petit nombre de descriptions cliniques de néoplasies musculaires. Le rhabdomyosarcome est la tumeur musculaire la plus fréquente. Il n’y a aucune prédisposition raciale ni régionale. Néanmoins, les rhabdomyosarcomes de la vessie sont les plus nombreux. Contrastant avec les tumeurs non musculaires, il existe un pic d’incidence chez les animaux âgés de 2 à 3 ans. Les manifestations cliniques d’un rhabdomyosarcome affectant un membre sont une boiterie accompagnée d’une tuméfaction musculaire. Cette tumeur figure parmi les plus agressives et les plus destructrices. Elle métastase rapidement, notamment dans les muscles squelettiques adjacents. La palpation révèle la présence de multiples nodules de consistance ferme. Le traitement chirurgical est souvent impossible. Neuromyopathie ischémique Les nerfs et les muscles sont très sensibles à la réduction du flux vasculaire.73 La gravité des lésions, leur réversibilité, sont directement dépendantes de la durée et de l’importance du défaut de vascularisation. Ainsi, une hypoxie de quelques heures entraîne une coagulation réversible des protéines contractiles. La restauration des fibres est totale après fusion des myoblastes et formation des myotubes en 16 à 20 jours. Après 1 heure d’ischémie, la stimulation électrique n’évoque plus de réponse musculaire. Une ischémie de plus de 6 heures entraîne une destruction sévère des fibres et des cellules satellites, compromettant fortement les capacités de régénération. Une ischémie de 18 à 24 heures provoque la destruction de toutes les cellules du muscle qui sont alors remplacées après plusieurs mois par une volumineuse cicatrice fibreuse. Lors de lésion ischémique, le sarcolemme devient perméable aux enzymes intracellulaires, aux électrolytes et à la myoglobine. Cette fuite extracellulaire est responsable d’une augmentation du taux sérique de CK, d’une hyperkaliémie, d’une acidose lactique et d’une myoglobinurie. Une myopathie ischémique survient lorsque la vascularisation musculaire est compromise par

113 l’augmentation de la pression intramusculaire ou par l’occlusion d’un vaisseau. La première est fréquente chez les animaux de rente (myopathie postanesthésie) ; la deuxième est plus fréquente chez les carnivores domestiques. La pression intramusculaire s’élève lorsque le muscle augmente de volume (hémorragie, œdème) alors qu’il est enveloppé par des tissus aponévrotiques non extensibles. C’est le syndrome de compartimentalisation. L’application chronique (plus de 3 heures) d’une pression extramusculaire, telle que le simple poids corporel lors d’un décubitus prolongé (animal grabataire, anesthésie prolongée chez le cheval, concerne de 3 à 6 % des chevaux anesthésiés), peut entraîner une neuromyopathie ischémique. L’écrasement d’un membre (crush syndrome), outre les lésions myopathiques de l’ischémie, peut s’accompagner lors du dégagement du membre d’une mort brutale par libération dans la circulation de myoglobine (toxicité rénale) et de potassium (arythmies cardiaques). L’occlusion vasculaire par thromboembolisation aortique est plus fréquente chez le chat que chez le chien. Chez le chat, elle est présente dans 30 % des cardiomyopathies. L’occlusion aortique est distale dans 90 % des cas chez le chat. Une simple ligature à la hauteur de la trifurcation aortique ne provoque pas de neuromyopathie, car la circulation collatérale est suffisante. En revanche, le thrombus, en libérant des peptides, des prostaglandines et des amines vasoactives, diminue le flux vasculaire collatéral. La traduction clinique d’une neuromyopathie ischémique est une parésie ou une paralysie aiguë avec une anesthésie, un refroidissement du (des) membre (s), un pouls faible ou absent. L’examen électromyographique indique la gravité et le stade lésionnel (bloc de conduction, dégénérescence wallérienne) et donc les possibilités de récupération fonctionnelle. Le traitement chirurgical est décevant et seul un traitement médical peut être envisagé. Les anticoagulants (héparine, anticoagulant coumarinique) permettent de prévenir de nouvelles thromboses. L’action de l’aspirine est paradoxale : à la dose de 25 mg/kg tous les 3 jours, elle diminue la synthèse de thromboxane A2 et donc inhibe l’agrégation plaquettaire. Elle améliore la vascularisation collatérale, mais elle réduit aussi la synthèse endothéliale de prostacycline, or celle-ci a une action vasodilatatrice et inhibe l’agrégation plaquettaire. Enfin, les inhibiteurs calciques (nifédipine, flunarizine, amlodipine) favorisent la circulation collatérale rendue difficile par la libération d’amines vasoactives dans la région du thrombus.

114 Fibrodysplasie ossifiante Encore dénommée myosite ossifiante progressive, cette affection existe chez le chien et le chat, sous une forme locale et généralisée. Au plan clinique, l’animal refuse de se déplacer. Au plan radiographique, on aperçoit des zones intramusculaires de densité proche de celle de l’os. Au plan histologique, il s’agit d’une ossification progressive du tissu conjonctif intramusculaire, dans lequel se trouvent des îlots d’os trabéculaire et de cartilage, ainsi que des infiltrats lymphocytaires périvasculaires. Ces derniers sont à l’origine du terme de myosite employé pour cette affection. Il faut préférer le terme de fibrodysplasie, car il n’y a pas, tant en microscopie optique qu’en électronique, de lésions permettant d’affirmer qu’il s’agit d’une atteinte primitive des fibres musculaires.108,109 L’apparition d’une contracture focale permanente avec fibrose musculaire (sous-épineux, quadriceps fémoral) entraîne la boiterie d’un membre. La cause est variable, souvent obscure : malformation congénitale, séquelle de myosite à Neospora, traumatisme.108–111 Rhabdomyolyse paroxystique Une détresse extrême, une hyperpnée, une myalgie générale, peuvent survenir à l’occasion d’un exercice physique, préférentiellement chez le lévrier greyhound de course.77,78 Une myoglobinurie grave peut entraîner la mort en 48 heures. Le mécanisme pathogénique demeure inconnu ; on note la présence d’une acidose sévère induisant une tuméfaction musculaire, une ischémie locale, une nécrose des fibres et une néphropathie causée par la myoglobinurie.

S. Blot que assorti de la disponibilité de tests génétiques rend le diagnostic étiologique tout autant indispensable.

Références 1. 2.

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Myopathie myofibrillaire Une nouvelle entité est décrite chez un jeune chien berger australien. La boiterie chronique, le refus de déplacement et les contractures bilatérales des fléchisseurs du carpe sont associées à une myopathie dégénérative caractérisée par une dégradation myofibrillaire et une accumulation de desmine.112

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Conclusion 16.

Les myopathies constituent un défi diagnostique. Elles présentent des signes cliniques peu spécifiques justifiant l’utilisation d’examens complémentaires spécialisés. Un diagnostic précis est important pour le propriétaire car le pronostic est variable d’une affection à l’autre. Cela est d’autant plus vrai que plusieurs affections peuvent survenir dans la même race, ce dernier critère n’étant donc plus exclusif pour les formes héréditaires. Pour l’éleveur, le besoin de conseil généti-

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