64e Congrès franc¸ais de médecine interne, Paris, 14, 15 et 16 décembre 2011 / La Revue de médecine interne 32S (2011) S252–S312
anomalies du liquide céphalo-rachidien et de l’IRM strictement identiques dans les 2 groupes. Conclusion.– Les atteintes neurologiques centrales du GougerotSjögren sont rares. Elles sont peu inflammatoires (absence de prise de contraste à l’IRM, ponction lombaire souvent normale ou protéinorachie et cellularité peu augmentées) et pourraient plus procéder d’un mécanisme de synthèse intra-thécale d’anticorps que d’une inflammation du système nerveux central. Le pronostic est réservé, avec une efficacité modeste des immunosuppresseurs, chez environ la moitié des patients. Les séquelles sont fréquentes, voire constantes. Cette étude n’a pas permis d’identifier de facteurs prédictifs de réponse au traitement, notamment l’existence ou non d’anomalies du liquide céphalo-rachidien ne permet pas de prédire l’évolution sous traitement. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.285 CO011
Tomographie par émission de positon et syndrome de Gougerot-Sjögren primitif S. Palat a , J. Monteil b , K. Li a , G. Gondran a , H. Bézanahary a , E. Liozon a , C. Martel a , M.-O. Jaubertau-Marchan c , E. Vidal-Cathala a , A.-L. Fauchais a a Médecine interne A, hôpital Dupuytren, Limoges, France b Médecine nucléaire, hôpital Dupuytren, Limoges, France c Immunologie, Ea 3842, hôpital Dupuytren, Limoges, France Introduction.– La tomographie par émission de positon (TEP) au 18 fluorodésoxyglucose (FDG) a démontré son intérêt dans le diagnostic de nombreuses néoplasies notamment les lymphomes de haut grade. Le syndrome de Gougerot Sjögren primitif (SGSp) est une maladie auto-immune caractérisée par une hyperactivation B polyclonale à risque d’évolution vers un lymphome localisée aux glandes salivaires ou diffus. Il s’agit principalement de lymphomes de bas grade dont le risque relatif au cours du SGS varie entre 8,6 et 44 selon les études. Le diagnostic de lymphome peut être retardé par une symptomatologie et des anomalies biologiques aspécifiques. Patients et méthodes.– Le but de cette étude était d’évaluer la rentabilité diagnostique du TEP des patients avec SGSp et suspicion de lymphome (fièvre n = 1, altération de l’état général n = 3, adénopathies n = 5, parotidomégalie n = 1, pneumapthie interstitielle [n = 2], élévation des LDH et de la 2 microglobuline n = 6) entre janvier 2006 et mars 2011. Résultats.– Dix patients (âge moyen = 64 ans, 4 hommes et 6 femmes) présentant un SGSp avéré selon la classification américano-europénne ont été inclus. 8/10 TEP était anormaux avec des hyperfixations reliées à un lymphome B uniquement dans un cas. Les autres fixations pathologiques correspondaient à une sarcoïdose, une néoplasie thyroïdienne, un nodule pulmonaire infracentimétrique et à une hyperactivité B polyclonale du SGSp (n = 5) avec fixations ganglionnaires (n = 5), oropharyngée (n = 1) et pulmonaires (pneumopathies interstitielles lymphoïdes n = 2). Les données du TEP ont permis de guider le geste biopsique dans 6 cas. Trois patients présentaient des fixations ganglionnaires intenses (SUV max > 7), les biopsie mettant en évidence un lymphome B dans un cas et 2 hyperplasies réactionnelles. Conclusion.– Cette étude est la première, à notre connaissance, à évaluer l’intérêt du TEP lors des suspicions de lymphomes au cours du SGSp. Elle met en exergue les difficultés d’interprétations du TEP chez ces patients qui peuvent présenter un hypermétabolisme de fond relié à l’hyperactivité B polyclonale inhérente au SGSp, le degré de captation du FDG n’étant pas prédictif d’une évolution lymphomateuse. Le TEP a cependant une place dans la prise en charge de ces patients puisqu’il permet de guider la biopsie notamment lors des atteintes extra ganglionnaires. D’autres études sont nécessaires
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pour mieux définir la place du TEP lors des suspicions de lymphome chez les patients SGSp. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.286
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Nouveaux biomarqueurs sériques au cours des lymphoproliférations B associés à l’infection par le virus de l’hépatite C B. Terrier a , G. Geri b , L. Dufat c , L. Musset c , D. Sene d , D. Saadoun a , P. Cacoub e a Médecine interne, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France b Médecine interne, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France c Immunochimie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France d Médecine interne, hôpital Lariboisière, Paris, France e Service de médecine interne, hôpital de la Pitié, Paris, France Introduction.– Lors de l’infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC), des lymphoproliférations B bénignes (cryoglobulinémie mixte [CM] [50 %], vascularite cryoglobulinémique [VasCryo] [5 %]) et malignes (lymphome B non-Hodgkinien [LNH-B]) sont observées. Les patients infectés par le VHC et présentant une CM ont un risque multiplié par 35 de développer un LNH-B. Nous avons montré précédemment l’intérêt du dosage des chaînes légères libres d’immunoglobuline (Ig) et des gammaglobulines dans le dépistage des patients ayant un LNH-B. Les sensibilité et spécificité de ces marqueurs ne sont cependant pas parfaites, amenant à la recherche d’autres biomarqueurs. Patients et méthodes.– Cent cinquante-cinq patients VHC+ (ARN+) infectés chroniquement par le VHC et suivis prospectivement de fac¸on monocentrique ont été inclus (âge médian 62 [31–85] ans, H/F 70/85) : 57 patients sans CM, 17 patients avec CM asymptomatique, 62 patients avec vascularite cryoglobulinémique, et 19 patients avec CM et LNH-B. Les biomarqueurs sériques évalués étaient : CD22 soluble, CD27 soluble, IL-2R␣soluble, CD137 soluble, chaînes légères libres d’Ig (FreeliteTM ), chaînes lourdes d’Ig (HevyliteTM ), gammaglobulines et fraction C4 du complément.Des analyses univariée et multivariée des biomarqueurs sériques associés à la présence d’un LNH-B ont été effectuées. Résultats.– Les dosages sériques suivants étaient significativement différents entre les patients sans CM vs. Les patients avec CM asymptomatique vs. Les patients avec vascularite CM vs. Les patients avec CM et LNH-B : CD22 soluble (6,7 vs 11,9 vs 20,8 vs 36,4 ng/mL, p < 0,0001), CD27 soluble (71,9 vs 75,7 vs 122,9 vs 263,9 U/mL, p < 0,0001), IL-2R␣soluble (877 vs 1035 vs 2206 vs 4044 pg/mL, p < 0,0001), CD137 soluble (296 vs 426 vs 539 vs 763 pg/mL, p < 0,0001), chaînes légères libres d’Ig (FreeliteTM ) (ratio /1,13 vs 1,08 vs 1,79 vs 3,01, p < 0,0001), chaînes lourdes d’Ig (HevyliteTM ) (ratio IgM/IgM1,90 vs 1,85 vs 4,85 vs 31,3, p < 0,0001), gammaglobulines (14,1 vs 17,0 vs 12,1 vs 6,0 g/L, p < 0,0001), et fraction C4 du complément (0,23 vs 0,16 vs 0,07 vs 0,04 g/L, p < 0,0001). En analyse multivariée (régression linéaire multiple), en considérant l’évolution vers la monoclonalité au cours de l’infection par le VHC selon un continuum évolutif linéaire, les taux sériques de chaînes lourdes d’Ig (p = 0,03), d’IL-2R␣soluble (p < 0,0001) et de C4 (p < 0,0001) étaient indépendamment associés à l’évolution vers la monoclonalité. Conclusion.– Au cours de l’infection chronique par le VHC, les taux sériques de chaînes lourdes d’Ig, d’IL-2R␣soluble et de C4 sont fortement associés à l’évolution vers la monoclonalité et les lymphomes B non-Hodgkiniens. Ces biomarqueurs pourraient permettre d’identifier au sein des patients infectés par le VHC ceux chez qui un LNH-B doit être activement recherché. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.287