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COMMUNICATIONS ORALES O3 Clinique, Neuropsychologie et comportement O3-1 anatomie et profils des déficits de la mémoire épisodique : apport diagnostique O. Godefroya, M. Roussela, B. Perina, A. Devendevilleb et X. Leclercc a Service de neurologie, CMRR Amiens et laboratoire de Neurosciences Fonctionnelles et Pathologies (UMR CNRS 8160), Place Victor Pauchet, 80000 Amiens, France ; bCMRR Amiens, Place Victor Pauchet, 80000 Amiens, France ; cService de neuroradiologie, Hôpital Salengro, 59037 Lille, France
introduction : Le profil de déficit de mémoire épisodique a une importance centrale pour le diagnostic étiologique des pathologies cognitives. Toutefois l’anatomie des déficits mnésiques et de leur profil reste incertaine et a très peu documentée avec la procédure de Grober et Buschke (RI/RL16). Le but de cette étude était de déterminer (1) les localisations lésionnelles associées à la présence d’un déficit mnésique, et (2) le profil de déficit associé à chaque lésion. Elle fut réalisé dans la pathologie vasculaire cérébrale, deuxième cause de troubles cognitifs et pathologie de référence pour l’analyse des corrélations anatomo-cliniques. Population et méthodes : L’étude porta sur 73 patients (1) adressés pour bilan cognitif dans les suites d’un accident vasculaire, (2) explorés selon une batterie standardisée incluant le test RI/RL16. Les corrélations anatomo-cliniques furent effectuées selon une méthodologie validée. résultats : Un déficit (p<0,05) au test RI/RL16 était observé chez 50 des 73 patients avec (1) une prédominance du déficit de rappel libre (45%), (2) une discrète majoration du déficit en rappel différé (44%) et (3) un déficit d’apprentissage aux 3 rappels libres (p<0.001). Les corrélations anatomo-cliniques (p=0,002) montraient le rôle des lésions médiotemporales (n=3), thalamiques (n=10), frontales (n=11), striatales (n=3) et du centre semiovale (n=15), avec une prédominance gauche (n=31). Le profil mnésique des lésions médiotemporales était peu spécifique ; celui des lésions thalamiques montrait une atteinte importante du rappel immédiat (OR : 5,2, IC95 : 1,09-25 ;
p=0,04) ; le profil avec soit un indiçage efficace (OR : 8,3, IC95 : 1,3-55 ; p=0,02), soit des fausses reconnaissances (OR : 12,4, IC95 : 2-75 ; p=0,003) était spécifique des lésions frontales (VPP : 0,71 ; VPN : 0,81). Ce profil, attribué à un déficit des processus de récupération, constituait un des indicateurs d’une lésion frontale (OR : 36, IC95 : 4,3-302, p=0,001), au même titre que le déficit combiné des tests de classement du Wisconsin et Trail Making B (OR : 18,1, IC95 : 1,9-173, p=0,01). Conclusion : Ce travail (1) décrit le profil de déficit mnésique vasculaire, (2) étend l’anatomie de la mémoire épisodique, (3) procure des scores seuils de l’épreuve RI/RL16 déterminant le profil spécifique des lésions frontales et à un moindre degré thalamiques et (4) contribue au diagnostic de syndrome dysexécutif.
O3-2 Diagnostic de la maladie d’alzheimer au stade prodromal : Suivi longitudinal de patients mCi présentant une dysfonction soushippocampique M. Didica, E. Barbeaub, O. Feliciana, E. Guedjc, J.-P. Ranjevad, P. Cozzoned, F. De Annaa, M. Ponceta et M. Ceccaldia Service de Neurologie et Neuropsychologie, CMRR PACA Ouest, Pôle de Neurosciences Cliniques, CHU Timone, Boulevard Jean-Moulin, 13005 Marseille, France ; bCentre de recherche cerveau et cognition (CERCO), UMR 5549, CNRS et Université Paul Sabatier, faculté de Médecine Rangueil, 31062 Toulouse, France ; cService Central de Biophysique et de Médecine Nucléaire, CHU Timone, Boulevard Jean Moulin, 13005 Marseille, France ; dCentre de Résonance Magnétique Biologique et Médicale, UMR CNRS 6612, Faculté de Médecine, Boulevard Jean Moulin, 13005 Marseille, France a
introduction : L’identification de nouvelles stratégies diagnostiques de la Maladie d’Alzheimer (MA) au stade prédémentiel est actuellement considéré comme un objectif prioritaire de santé publique. Notre projet s’inscrit dans cette thématique en utilisant les méthodes de la neuropsychologie en association
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avec la neuroimagerie. Nos hypothèses se basent sur les travaux issus de la neuropathologie qui montrent que les DNF se développent dans les régions soushippocampiques et les données qui montrent le rôle crucial de cette région cérébrale dans la mémoire décontextualisée. Matériel/Méthode : Nous avons recruté 40 patients présentant un amnestic MCI (aMCI) et 40 sujets contrôles. Afin d’évaluer la fonction de la région soushippocampique, le DMS48 a été développé. Tous les sujets ont subi une évaluation neuropsychologique et de neuroimagerie en utilisant le SPECT, l’IRM-3D et la Spectrométrie par Résonance Magnétique (SRM). Résultat : Les patients aMCI avec une performance déficitaire au DMS48 présentaient un profil mnésique évoquant une dysfonction temporale interne. La performance au DMS48 était corrélée avec une atrophie de la région soushippocampique. Les patients aMCI avec un déficit au DMS48 avaient un profil de neuroimagerie habituellement décrit dans le MA débutante : une hypoperfusion mesiotemporale et temporo-parietale au SPECT, une atrophie mesiotemporale et temporo-parietale bilaterale à l’IRM mise en évidence par une étude en VBM et un profil métabolique habituellement rapporté dans MA dans la région hippocampique et soushippocampique en SRM. Au suivi à 18 mois, seul le sousgroupe de patients qui échouait au DMS48 présentait un déclin significatif à l’MMS et une aggravation des troubles mnésiques. Le suivi actuel montre que 8 des patients échouant au DMS48 remplissent les critères de MA probable (50 % - suivi moyen 39 mois), contrastant avec seulement un patient “ converteur ” dans le sousgroupe avec performance normale au DMS48 (8 % - suivi moyen 30 mois). Conclusion : Ces données suggèrent qu’au sein des patients aMCI, ceux avec une dysfonction soushippocampique ont un risque particulièrement élevé de MA. Ceci incite à s’interroger sur le type de troubles mnésiques au stade précoces de MA. Ceux-ci ne sont peut être pas seulement de nature ”hippocampique ” mais également de type ”soushippocampique”.
O3-3 Connaissance des nouveaux mots de la langue française dans le MCI et la maladie d’Alzheimer C. Thomas-Antériona, S. Basaglia-Pappasa, C. Borga, L. Larochea, B. Minvielleb et N. Bedoinc chu nord, avenue Albert Raimond, 42055 saint Etienne, France ; chu nord, avenue Albert Raimond, 42055 saint Étienne, France ; c Laboratoire Dynamique du Langage, UMR CNRS 5596, 12 avenue Berthelot, 69007 Lyon, France a
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Introduction : un certain nombre de travaux récents suggère d’explorer la mémoire sémantique dans la Maladie d’Alzheimer (MA) qui serait altérée précocement et dès le stade des troubles cognitifs légers (MCI). Matériel et méthodes : nous proposons le Questionnaire des
Mots Nouveaux (QMN) qui explore la connaissance de 22 nouveaux mots de la langue française apparus dans le dictionnaire entre 1996 et 1997, et entre 2006 et 2007. Les mots des deux périodes sont appariés selon divers critères de surface. Le QMN comporte trois types d’épreuves : une évocation libre, un choix multiple de définitions (QCM), une mise en contexte du mot. Concernant l’évocation libre, la qualité des réponses est évaluée et l’on distingue les définitions du concept, les exemples en situation et les définitions par l’usage. Nous avons évalué 12 sujets MCI, 12 patients MA et 72 personnes normales, dont 12 étaient appariées aux patients MCI et MA en âge et en niveau d’éducation. Résultats : Du point de vue quantitatif, les performances des patients MCI et MA sont significativement inférieures à celles des témoins pour les trois types d’épreuves, et ce pour les mots des deux périodes. De plus, dès le stade du MCI, les patients se caractérisent par un échec au QCM par rapport à l’épreuve de mise en contexte et par des difficultés à élaborer des définitions conceptuelles, ce qui corrobore l’hypothèse de troubles sémantiques bien antérieurs au diagnostic de MA. Les patients MA se distinguent des MCI par une détérioration accrue des performances dans toutes les épreuves, en particulier le QCM, signe d’une fragilisation des traits sémantiques stockés. Du point de vue qualitatif, leurs définitions conceptuelles se raréfient encore plus que pour les sujets MCI et la stratégie de compensation par l’évocation d’exemples n’est plus efficace dans la MA. Conclusion : les apprentissages récents en mémoire sémantique sont fragilisés dans le MCI et la MA ce qui semble confirmer l’atteinte précoce de ce système.
O3-4 La mémoire décontextualisée chez les patients amnestic MCI E. Barbeaua, M. Didicb, L. Koricb, O. Felicianb, E. Tramonib, E. Guedjc, J.-P. Ranjevad, P. Cozzoned, S. Jouberte et M. Ceccaldib Centre de recherche cerveau et cognition (CERCO), UMR 5549, CNRS et Université Paul Sabatier, faculté de Médecine Rangueil, 31062 Toulouse, France ; bService de Neurologie et Neuropsychologie, CMRR PACA Ouest, Pôle de Neurosciences Cliniques, CHU Timone, Boulevard Jean-Moulin, 13005 Marseille, France ; cService Central de Biophysique et de Médecine Nucléaire, CHU Timone, Boulevard Jean Moulin, 13005 Marseille, France ; dCentre de Résonance Magnétique Biologique et Médicale, UMR CNRS 6612, Faculté de Médecine, Boulevard Jean Moulin, 13005 Marseille, France ; eCentre de Gériatrie Interuniversitaire de Gériatrie de Montréal, 4545 Queen-Mary, AB QC H3W 1W Montréal, Canada a
Introduction : Les troubles de la mémoire dans la maladie d’Alzheimer (MA) au stade prédémentiel sont essentiellement considérés comme étant de nature “ épisodique ”. Pourtant des troubles importants de la mémoire sémantique ont largement