© Masson, Paris, 2005.
Rev Epidemiol Sante Publique, 2005, 53 : 428-471
ASSOCIATION DES ÉPIDÉMIOLOGISTES DE LANGUE FRANÇAISE (ADELF) CONGRÈS : « ENVIRONNEMENT ET SANTÉ » COMMUNICATIONS ORALES ET AFFICHÉES Université Laval, Pavillon Alphonse-Desjardins, ville de Québec, Québec, Canada, 21-23 septembre 2005
P1 Contribution de la consommation d’eau du robinet à l’exposition au plomb des enfants de 6 mois à 6 ans, en France, en 2004 GLORENNEC P. (1), ALBAN R. (2) (1) École Nationale de la Santé Publique, avenue du Professeur-Léon-Bernard, 35043 Rennes Cedex, France ; (2) Direction Générale de la Santé, Ministère chargé de la santé, Paris, France. Les jeunes enfants sont particulièrement exposés et sensibles au plomb toxique et cumulatif qui peut provoquer des troubles neuro-comportementaux et intellectuels, même à faibles doses. L’eau de distribution publique peut, par dissolution du plomb constituant certaines canalisations et éléments de robinetterie, contribuer à l’exposition au plomb. La mise en œuvre en 2004 du contrôle sanitaire du plomb au robinet des usagers offre l’opportunité d’estimer l’exposition actuelle par voie hydrique à ce métal. Objectifs : Évaluer l’exposition des enfants de 1 à 6 ans par consommation d’eau du robinet. Méthodes : La consommation d’eau a été évaluée à partir des résultats de l’enquête « bébé » (SOFRES-SFAED, 1997) pour les enfants de 6 mois à 3 ans (N = 469), et de l’enquête « INCA 1 » (Inventaire National des Consommations Alimentaires, CREDOC, AFSSA DGAL, 1999) pour les enfants de 3 à 6 ans (N = 341). Les concentrations en plomb sont issues de la base de données « Sise-eaux » du Ministère chargé de la santé. Les concentrations en plomb (limite de quantification de 5 μg/l, N = 8 430) ont été mesurées sur des échantillons prélevés au robinet des usagers à l’initiative des Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales. Les distributions des expositions sont estimées par simulations (N = 10 000) de Monte-Carlo au moyen du logiciel Crystal Ball©. Résultats et conclusion : La distribution des expositions sera discutée en termes de représentativité des estimations (notamment par rapport aux prélèvements d’échantillons d’eau) et des contributions respectives à la variance de la consommation et de la contamination. La distribution sera commentée par rapport à l’importance relative de cette voie d’exposition et par rapport aux doses tolérables.
P2 Modélisation toxicocinétique de l’exposition multimédia à des contaminants de l’eau potable HADDAD S. (1), CHAREST-TARDIF G. (2), TARDIF R. (2) (1) Département des sciences biologiques, Université du Québec à Montréal, Case postale 8888, Succursale Centreville, Montréal, Québec, Canada ; (2) Département santé environnementale et santé au travail, Université de Montréal, Montréal, Canada. Généralement, l’ingestion est la seule voie d’exposition qui est considérée dans l’analyse des risques toxicologiques associés aux contaminants de l’eau potable. Or, il est bien connu que pour de nombreux contaminants volatils, les voies respiratoire et cutanée contribuent également à la dose totale absorbée. Objectifs : Cette étude a pour but de développer des modèles toxicocinétiques à base physiologique (TCBP) pour les trihalométhanes (THM) et le trichloréthylène (TCE) chez l’humain qui faciliteront 1). l’estimation de l’exposition interne à ces substances pour divers scénarios d’exposition multimédia dans une habitation type, et 2). la prise en compte de l’impact exercé par la variabilité biologique dans l’estimation des doses internes. Méthodes : Des modèles TCBP à 5 compartiments décrivant l’absorption par les trois voies d’exposition ont été développés pour ces contaminants. Leurs concentrations dans l’air ambiant sont estimées à partir de leur concentration respective dans l’eau potable et de leurs caractéristiques physicochimiques. Les descriptions algébriques des paramètres physiologiques, variant en fonction de l’âge et du sexe, et de divers paramètres anthropométriques, permettent de prédire l’influence des variations interindividuelles sur la dose absorbée. Des simulations pour divers scénarios d’exposition ont été réalisées, entre autres, pour un individu type (ex. : 70 kg, 1,70 m) et pour diverses tranches d’âge (1 à 90 ans).