Vol. 67, n° 5, 2006 symptômes reliés au SC que les non-endocrinologues (38 % vs 17 %, p < 0.05). Le test biologique de dépistâge se révèle pertinent dans 100 % des cas parmi les endocrinologues (test de freinage 1 mg et/ou cortisol libre urinaire) mais dans seulement 45 % des cas pour les non-endocrinologues. Conclusion : Beaucoup de patients avec syndrome de Cushing n’ont pas de complaintes spécifiques liées à leur pathologie, bien qu’ils en aient les signes. Or leur diagnostic est fait le plus souvent par des endocrinologues. Comme ces derniers dépendent des non-endocrinologues pour le recrutement de leurs patients, il est donc impératif d’améliorer la sensibilité de ces derniers pour la détection du SC, par l’intermédiaire de la formation médicale continue. Nos résultats suggèrent qu’il faut pour cela insister sur l’importance des signes cliniques les plus spécifiques de SC (signes d’hypercatabolisme et répartition facio-tronculaire des graisses) et sur les tests de dépistâge les plus sensibles (freinâge 1 mg et cortisol libre urinaire des 24 heures).
P2-101 SCINTIGRAPHIE AU NORIODOCHOLESTÉROL, FACTEUR PRONOSTIC ÉVOLUTIF DES INCIDENTALOMES CORTICOSURRÉNALIENS BÉNINS ? UNE ÉTUDE PROSPECTIVE C. Fagour (1), S. Bardet (6), Y. Arimone (3), D. Dermarsy (2), P. Lecomte (4), N. Valli (5), B. Gatta (1), V. Rohmer (2), P. Roger (1), A. Tabarin (1) (1) Service d’Endocrinologie CHU de Bordeaux, Hôpital du Haut Lévêque Pessac. (2) Service d’endocrinologie CHU d’Angers. (3) Pharmacologie INSERM U 657 université Bordeaux 2. (4) Service d’endocrinologie CHU de Tours. (5) Service de Médecine Nucléaire Hôpital du Haut Lévêque Pessac. (6) Service de médecine nucléaire Centre françois Baclesse Caen. L’évolution des incidentalomes corticosurrénaliens (ICS) et les facteurs prédisant celle-ci sont mal connus. Nous avons mené une étude prospective multicentrique (suivi moyen, 4,2 ans) incluant 61 patients consécutifs présentant un ICS. À l’inclusion, 54 % des patients ont une fixation scintigraphique bilatérale (groupe 1) et 46 % une fixation unilatérale (groupe 2). Les patients du groupe 2 ont une tumeur plus volumineuse (28 ± 8 vs 21 ± 8 mm, p < 0,05), un ACTH plasmatique matinal plus bas (2,7 ± 1,8 vs 4,5 ± 2,4 pmol/l, p < 0,05) et un moindre freinâge du cortisol après 1 mg de dexaméthasone (101 ± 79 vs 55 ± 47 nmol/l, p < 0,05). 4 patients du groupe 1 et 11 patients du groupe 2 présentent au moins deux anomalies de l’axe corticotrope (p < 0,05). Aucune variation significative des tailles tumorales et des données biologiques corticotropes moyennes n’est constatée entre l’inclusion et la fin du suivi. Néanmoins, des variations individuelles surviennent : augmentation de la taille tumorale chez 5 patients et diminution chez 1. L’augmentation de la taille tumorale n’est pas associée à une fixation scintigraphique particulière. Parmi 51 altérations hormonales identifiées à l’inclusion chez 31 patients seulement 28 persistent dans le suivi. 36 nouvelles altérations ap-
Congrès de la SFE – Montpellier 2006 paraissent chez 26 patients mais seules 7 d’entre elles persistent chez 6 patients. Aucun patient ne développe d’hypercorticisme biologique franc pendant le suivi mais 3 patients développent un syndrome de Cushing clinique. Fait essentiel la fixation scintigraphique unilatérale est associée avec la persistance des altérations hormonales initiales et la survenue d’un cushing clinique n’est constatée que chez les patients du groupe 2. Conclusion : Dans notre étude les ICS évoluent peu en taille et en activité sécrétoire à moyen terme. Néanmoins d’importantes fluctuations hormonales sont observées au niveau individuel, élément qui accroît la difficulté de caractérisation hormonale des ICS. Une fixation scintigraphique unilatérale est associée à un phénotype sécrétoire particulier avec une sécrétion cortisolique plus autonome et plus permanente dans le temps. Ces données peuvent expliquer la survenue du cushing clinique chez certains patients malgré l’absence d’évolution biologique franche.
P2-102 ANOMALIES HÉMATOLOGIQUES DANS LE SYNDROME DE CUSHING S. Azzoug, R. Bouhedda, F. Chentli Service d’Endocrinologie CHU Bab el Oued Alger, Algérie. Introduction : Les glucocorticoïdes ont des actions ubiquitaires parmi lesquelles la stimulation des lignées érythrocytaire et granulocytaire. Le but de notre travail est d’évaluer la fréquence de la polyglobulie et de l’hyperleucocytose dans l’hypercorticisme. Sujets et méthodes : Dans cette étude rétrospective nous avons analysé les dossiers de 53 patients (46 F/7 H) d’âge moyen = 32 ans présentant un syndrome de cushing endogène confirmé biologiquement. La polyglobulie est définie chez l’homme par un nombre de globules rouges ≥ 6 millions/mm3 et/ou un taux d’hémoglobine ≥ 18 g/dl et/ou un taux d’hématocrite ≥ 54 %, et chez la femme par un nombre de globules rouges ≥ 5,5 millions/mm3 et/ou un taux d’hémoglobine ≥ 16 g/dl et/ou un taux d’hématocrite ≥ 48 %. L’hyperleucocytose est définie par un nombre de globules blancs ≥ 10 000/mm3 en dehors de toute infection. Résultats : Nous avons retrouvé 9 cas de polyglobulie soit une fréquence de 19,2 % et 18 cas d’hyperleucocytose soit une fréquence de 39,2 %. Nous n’avons pas trouvé de corrélation entre la prévalence des anomalies hématologiques et la présence d’autres complications de l’hypercorticisme tel le diabète ou l’hypertension artérielle. Par ailleurs nous n’avons pas noté de corrélation entre les anomalies hématologiques et le degré d’hypercortisolisme. Conclusion : Les anomalies hématologiques sont relativement fréquentes dans le syndrome de cushing. En plus d’être des marqueurs de l’hypercorticisme ces anomalies peuvent avoir des complications notamment pour la polyglobulie qui aggrave l’état pro coagulant des glucocorticoïdes.
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