P.309 Etiologie de la colite microscopique : résultats d’une étude rétrospective multicentrique chez 64 malades

P.309 Etiologie de la colite microscopique : résultats d’une étude rétrospective multicentrique chez 64 malades

GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 Etiologie de la colite microscopique : résultats d’une étude rétrospective multicentrique chez 64 malades G Macaig...

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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33

Etiologie de la colite microscopique : résultats d’une étude rétrospective multicentrique chez 64 malades

G Macaigne (1), A Obratasova (1), C Locher (2), C Chayette (1), X Domenigoni (2), S Cheiab (1), B Lesgourgues (3), G Gatineau-Sailliant (2), S Nahon (3) (1) Lagny-sur-Marne ; (2) Meaux ; (3) Montfermeil.

Rationnel : Le but de ce travail multicentrique était d’évaluer rétrospectivement les caractéristiques d’une cohorte de malades ayant une colite microscopique (CM), lymphocytaire (CL) ou collagène (CC), diagnostiquée dans trois services de gastro-entérologie d’hôpital général. Patients et Méthodes : Les malades ayant eu un bilan endoscopique entre 2000 et juin 2008 pour une diarrhée de plus de 3 semaines et chez qui le diagnostic de CM a été retenu ont été inclus dans l’analyse. La CL était définie par une augmentation du nombre de lymphocytes intra-épithéliaux supérieur à 20 pour 100 cellules épithéliales coliques et la CC par un épaississement de la membrane basale épithéliale supérieur à 10 µm. Un interrogatoire exhaustif à la recherche d’une introduction récente de médicament ou de l’existence d’une pathologie dysimmunitaire associée était systématiquement colligé. Résultats : Le diagnostic de CM (28 CC ; 35 CL ; 1 colite indéterminée) a été retenu chez 64 malades, dont 73 % de femmes (82 % en cas de CC et 68,5 % en cas de CL, NS), âgés en moyenne de 61,7 ans (63,4 ans en cas de CC et 60,3 ans en cas de CL ; NS). La durée médiane de la diarrhée était de 3,2 mois (1 - 180). Une cause médicamenteuse était retenue chez 27 malades (42 %) (groupe 1) ; 14 (52 %) avaient une CL et 13 (48 %) une CC. Parmi les médicaments incriminés, les veinotoniques étaient retenus dans 9 cas, les inhibiteurs de la pompe à protons dans 4 cas, les anti-parkinsoniens et les anti-dépresseurs dans 3 cas chacun et les anti-migraineux dans 2 cas. Un contexte dysimmunitaire personnel ou familial (apparenté au premier degré) était identifié chez 16 malades (25 %) (groupe 2) ; 8 (50 %) avaient une CL et 8 une CC (50 %). Parmi les pathologies dysimmunitaires associées, la maladie cœliaque et les pathologies thyroïdiennes (hypothyroïdie de Basedow et hyperthyroïdie) étaient les plus fréquemment notées dans respectivement 5 (31 %) et 3 (19 %) cas. Un contexte dysimmunitaire était significativement plus fréquent en l’absence d’étiologie médicamenteuse qu’en cas de CM d’origine médicamenteuse, respectivement 42 % et 5 % (p = 0,002). Le dernier groupe de 21 malades n’avait ni cause médicamenteuse ni contexte dysimmunitaire identifié (groupe 3). Il n’était pas noté de différence significative entre ces 3 groupes concernant l’âge au diagnostic, la durée de la diarrhée et les caractéristiques histologiques. En revanche, dans le groupe 3, on notait une diminution significative de la prédominance du sexe féminin avec un sex ratio proche de 1 vs 5,6 (p = 0,01) et 6,7 (p = 0,02) respectivement dans les groupes 1 et 2. Conclusion : Dans notre cohorte de CM, une étiologie médicamenteuse était identifiée dans 42 % des cas et un contexte dysimmunitaire dans 25 % des cas. En l’absence de cause médicamenteuse, un contexte dysimmunitaire était significativement plus souvent présent. Dans le groupe de CM sans étiologie médicamenteuse ni contexte dysimmunitaire, la prédominance féminine disparaissait.

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Stratégie thérapeutique dans l’anguillulose maligne : à propos de 9 cas

M Gelu-Simeon (1), M Tabue Tuego (1), G Saint-Georges (1), L Amaral (1), M Laurent (1), M Borel (1), E Saillard (1) (1) Pointe-à-Pitre, Guadeloupe.

Introduction : L’anguillulose est due à un nématode, Stongyloïdes stercoralis. Elle entraîne en particulier chez les immunodéprimés, une forme dite « maligne » responsable d’un tableau de pseudo-occlusion intestinale avec parésie digestive. L’évolution spontanée est mortelle dans 86 % de cas. Or les antihelminthiques actuellement disponibles ne peuvent être administrés que par voie orale. Aucune mise au point ni recommandation n’a été effectuée sur la stratégie thérapeutique à adopter dans les formes malignes avec occlusion digestive. Nous rapportons notre expérience d’une nouvelle stratégie thérapeutique. Patients et Méthodes : Tous les cas d’anguilluloses (diagnostiqués par aspiration duodénale, sonde gastrique ou biopsies duodénales) hospitalisés dans notre service d’hépato-gastroentérologie entre le 01/01/1997 et le 01/01/ 2008 ont été inclus. Les patients qui ont présenté une forme maligne durant leur hospitalisation ont été analysés en termes d’âge, sexe, profession, antécédents médicaux, motif d’hospitalisation, évolution sous traitement. Résultats : 34 patients ont été hospitalisés pour une anguillulose, 9/34 patients (26 %) ont présenté une forme maligne, d’âge moyen 67 ± 10,2 ans (53 - 76), sex ratio : 7/9. L’activité professionnelle était connue pour 7/9 cas (78 %), il s’agissait d’ouvriers en bâtiment ou d’exploitants agricoles. Tous les patients (100 %) étaient hospitalisés pour altération de l’état général et vomissements avec amaigrissement de 10 kg/mois. Quatre patients (44 %) présentaient un syndrome occlusif et 3/9 (33 %) une hémorragie digestive. Huit patients (88 %) présentaient au moins un facteur d’immunodépression, la sérologie HTLV1 était positive dans 7/9 cas (78 %). Tous les patients sauf un (décédé précocement) ont bénéficié d’une endoscopie digestive trouvant une duodénite et la présence du parasite par aspiration duodénale. Trois patients (33 %) sont décédés (1 avant le traitement, 1 d’une autre cause à distance de l’hospitalisation, 1 seul de l’anguillulose maligne malgré le traitement qui est resté incomplet). Six patients (66 %) ont reçu une administration sublinguale de flubendazole, dans 4 cas, ou une instillation endoscopique, dans 2 cas, associés en début de traitement à de l’hémisuccinate d’hydrocortisone. Dans un second temps, nous avons procédé à une utilisation des antihelminthiques par augmentation graduelle de leur efficacité pour limiter le risque de lyse parasitaire avec choc toxinique : l’albendazole puis l’ivermectine. Aucun d’entre eux n’est décédé. Conclusion : L’anguillulose maligne est une pathologie grave marquée par un taux de mortalité élevé. Le diagnostic tardif, le risque de lyse parasitaire induite par les antihelminthiques, l’inadaptation de la voie d’administration dans les syndromes occlusifs sont en partie responsables. Nous proposons une stratégie thérapeutique qui a fait preuve d’une excellente efficacité dans notre étude.

VENDREDI 20 MARS 2009

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