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87e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique
nombre de CFU-F (76 contre 27 CFU-F pour 1000 000 cellules plantées) est significativement supérieur (p < 0,05) dans les moelles de sujets drépanocytaires par rapport à des moelles de sujets sains. L’analyse qualitative montre que le temps de doublement en SVF (52 h/51 h) et en LP (36 h/37 h) est sans différence significative (p > 0,05) entre les deux groupes. Les gènes de différentiation osseuse et de l’angiogenèse s’expriment de fac ¸on similaire dans les deux groupes. Enfin, in vivo, l’analyse anatomopathologique confirme une néoformation d’os sur support osseux (os cryoconservé) à partir des moelles drépanocytaires et non drépanocytaires. Discussion et conclusion.— Le traitement conservateur des ostéonécroses de stade 1 et 2, par la greffe de MSC obtenues par concentration de moelle osseuse, a montré son efficacité. Puisque les patients drépanocytaires ont un nombre de MSC significativement supérieur tout en gardant des capacités de renouvellement et de différentiation normales, ils peuvent être traités par greffe de cellules souches issues de la moelle osseuse au même titre que tous les patients. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.115 155
Arthroscopie de hanche à départ extracapsulaire sans aide de l’amplificateur de brillance. Technique et résultats Frédéric Laude ∗ , Alain Meyer , Nicolas Graveleau 36, boulevard Saint-Marcel, 75005 Paris, France ∗ Auteur correspondant.
Introduction.— L’arthroscopie de hanche pour traiter les conflits fémoroacétabulaire est en pleine expansion. Les complications de cette chirurgie sont encore nombreuses. Nous proposons une technique originale à point de départ extra articulaire qui semble diminuer de manière drastique le risque de complications et permet de se passer totalement de l’amplificateur de brillance. Méthode.— Le patient est installé en décubitus dorsal sur une table permettant une traction du membre inférieur opéré. Le premier point d’entrée est centré dans un plan horizontal sur le grand trochanter et cherche à passer sous le tenseur du fascia lata (TFL). On utilise une tige pleine de 4 mm et on cherche le contact avec la partie supérieure puis antérieure du col fémoral pour placer l’arthroscope au contact de la capsule. Le deuxième point passe en dedans du TFL. Avec une électrode, on nettoie légèrement la capsule de la graisse qui la recouvre puis on créé un orifice dans la capsule pour pénétrer l’articulation. On ouvre la capsule dans son axe jusqu’au labrum. On peut ensuite mettre de la traction pour explorer le compartiment central. Résultats.— Ce procédé a été utilisé de manière consécutive chez 80 patients. Quarante-sept hommes et 33 femmes. Âge moyen 30 ans (max 52, min 12). La durée moyenne de la chirurgie a été de 57 minutes (max 105, min 30). La durée moyenne de traction a été de 18 minutes (max 50 min 5). Le temps d’ouverture de la capsule est en moyenne de 12 minutes (max 25, min 3). Nous n’avons jamais utilisé l’amplificateur de brillance. Nous n’avons dans cette série aucune lésion périnéale ni nerveuse. L’extravasation du liquide d’irrigation ne nous a jamais semblé être plus important que dans la technique classique. Discussion.— À l’opposé de ce que nous proposons, la technique anglo-saxonne classique passe par une traction première puissante avant de mettre en place un guide dans la cavité acétabulaire. La mise en place de l’optique ne peut se faire que sous contrôle de l’amplificateur de brillance. Le risque de lésion du labrum et du cartilage est important. Le temps de traction est à l’origine de la plupart des complications nerveuses et périnéales.
Conclusion.— Cet apport technique nous semble être un progrès indéniable. L’absence d’amplificateur de brillance simplifie l’installation et faire disparaître les mesures de radioprotection classique. Nous ne notons quasiment aucune des complications classiques de l’arthroscopie de hanche grâce à un temps de traction réduit. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.117 156
La rotation du bassin dans le plan horizontal : étude expérimentale par le système EOS® , résultats cliniques sur une série de 98 patients
Jean Yves Lazennec ∗ , Adrien Brusson , Marc Antoine Rousseau , Christophe Gomes , Dominique Folinais Faculté de médecine Pitié-Salpétrière, 105, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Les chirurgiens du rachis sont sensibilisés à la rotation du bassin dans le plan horizontal, mais le phénomène est mal évalué dans le cadre de la chirurgie des PTH. Ce travail explore les possibilités de mesure par l’imagerie EOS® debout et assis. Matériels et méthodes.— La rotation axiale du bassin est mesurée dans le plan horizontal par l’angle entre l’axe unissant le centre des deux cotyles et le détecteur antéropostérieur de la machine EOS® qui matérialise le plan frontal. La rotation axiale est considérée positive quand le bassin est en rotation vers la gauche (aile iliaque droite en avant). Les mesures sont réalisées sur les reconstructions dites « 3D » à partir du logiciel Stereos® . Étude in vitro : sur un bassin sec fixé dans un banc d’essai dédié, 11 acquisitions ont été effectuées pour des rotations dans le plan horizontal de —30◦ à 30◦ , avec des incréments de 5◦ . Trois opérateurs ont mesuré la rotation à deux reprises sur chaque acquisition. Étude in vivo : deux opérateurs ont mesuré deux fois la rotation du bassin en position debout et assise à partir des acquisitions EOS® sur 98 cas de PTH. Résultats.— In vivo : l’intervalle de confiance à 95 % était de 0,3◦ pour la fiabilité intra-observateur et de 0,4◦ pour la fiabilité interobservateur. Il n’a pas été observé de différence significative entre la mesure EOS® et la rotation axiale réelle imposée au bassin. La moyenne des erreurs absolues était de 0,5◦ et la déviation standard des erreurs de 0,5◦ . L’erreur maximale observée a été de 1,1◦ . In vitro : en position debout, la valeur moyenne était de —0,9◦ ± 5,7 (minimum —11,7◦ , maximum +16,6◦ ) avec une répétabilité de 1,3◦ et une reproductibilité de 1,8◦ .En position assise, la valeur moyenne était de —1,6◦ ± 5,9 (minimum —16,4◦ , maximum +13,9◦ ) avec une répétabilité de 1,1◦ et une reproductibilité de 1,3◦ . Le test t de Student ne montre pas de différence significative entre les positions debout et assis (p value = 0,33). Quatre patients présentent une rotation axiale de plus de 11◦ affectant significativement l’orientation acétabulaire. Conclusion.— Cette étude a permis de quantifier et de valider la mesure de la rotation du bassin par le logiciel SterEOS® . La constatation d’une rotation pelvienne importante chez certains sujets (de —16◦ à +16◦ ) soulève la question de son influence sur l’antéversion acétabulaire fonctionnelle. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.118 157
Prévalence de l’épiphysiolyse fémorale supérieure chez l’adulte présentant une coxarthrose au stade prothétique
Résumés des communications Jérôme Murgier ∗ , Valérie Lafontan , Philippe Chiron CHU Rangueil, 1, avanue J.-Poulhès, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. L’épiphysiolyse fémorale supérieure est une pathologie de l’adolescence, responsable d’une partie des coxarthroses dites primitives ou idiopathiques. L’objectif de ce travail était de fournir des données épidémiologiques actualisées, sur la prévalence de l’épiphysiolyse fémorale supérieure chez les patients présentant une coxarthrose au stade prothétique. Patients et méthodes.— Nous avons réalisé une étude radiographique numérisée (Orthowave) prospective, et continue concernant les patients opérés d’une arthroplastie de hanche entre janvier 2010 et août 2011 dans les suites d’une coxarthrose. Les épiphysiolyses étaient diagnostiquées par la mesure de l’index de déformation cervicocéphalique de profil (IDCCP) qui représente le rapport entre la plus petite distance séparant l’axe vrai du col fémoral du centre de la tête fémorale divisé par le diamètre de la tête fémorale (valeur pathologique supérieure à 10 %) à l’aide d’une incidence radiographique de profil de hanche spécifique (45◦ /45◦ /30◦ ). L’angle alpha a été aussi mesuré et sur la face nous avons recherché un pistol-grip. Résultats.— Parmi les patients, 24,7 % présentaient une épiphysiolyse (IDCCP > à 10 %) quel que soit l’âge, 35 % des moins de 60 ans et 38 % des moins de 50 ans. Il s’agit de la première étiologie entre 40 et 50 ans. Le groupe épiphysiolyse avait 56,23 ans (±12,46) d’âge moyen, sa population était principalement masculine (sex ratio : 7,3/1) et l’IMC moyen était de 27,1 kg/m2 (±3,5), L’IDCCP moyen était de 13 % et la présence d’un pistol-grip était retrouvée dans 77 % des cas. L’âge moyen de pose de prothèse était d’environ 10 ans plus précoce que dans le groupe arthrose primitive : 66,60 ans ± 12,66 ; p < 0,0001. L’IMC moyen est légèrement supérieur dans le groupe épiphysiolyse : 27,1 kg/m2 vs 25 .81 kg/m2 ; p = 0,11, tout comme l’angle alpha : 76,7◦ vs 56,7◦ ; p < 0,001. Conclusion.— Nos résultats montrent que l’épiphysiolyse est la seconde cause de coxarthrose chez l’adulte après la coxarthrose idiopathique et la première entre 40 et 50 ans. Elle concerne les sujets masculins, jeunes et en surpoids. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.119 158
Validation de l’agrandissement radiologique pour la planification numérique d’une arthroplastie totale de hanche Simon Mouchel ∗ , Julien Beldame , Jean Matsoukis , Franck Dujardin CHU C.-Nicolle, secrétariat unité 31, 1, rue de Germont, 76031 Rouen, France ∗ Auteur correspondant.
Introduction.— La connaissance de l’agrandissement radiologique est essentielle à la planification préopératoire d’une arthroplastie totale de hanche. L’objectif de cette étude expérimentale était de valider les méthodes généralement utilisées pour connaître l’agrandissement des images numériques du bassin en comparant leur fiabilité. Hypothèse.— L’utilisation d’un agrandissement fixe (méthode 4) est la méthode la plus fiable pour la planification d’une arthroplastie de hanche. Patients et méthodes.— Cinquante-quatre radiographies postopératoires de hanche centrées (31 femmes, 23 hommes d’âge moyen 68 ans (51—87), IMC moyen = 27,127 kg/m2 ) étaient inclues. L’agrandissement était calculé à partir du diamètre de la tête d’un implant fémoral (22,2 mm de diamètre), in situ (méthode 2). Cet agrandissement de référence était comparé à ceux obtenus selon trois autres techniques, sur un même cliché radiographique : étalonnage à partir d’un marqueur radiologique externe (méthode 1),
S321 de la distance focale film-objet (méthode 3) et de l’utilisation d’un agrandissement fixe de 125,419 % (méthode 4). La précision des agrandissements obtenus (méthodes 1,3 et 4) était évaluée par comparaison du diamètre mesuré et du diamètre réel du marqueur de référence, définissant les erreurs de mesures. Concernant les trois principaux paramètres étudiés (agrandissement radiologique, Erreur absolue et Erreur relative de mesure), un test de normalité fut réalisé. Les tests de Friedman puis de Tuckey-Kramer ont recherché l’existence de différences statistiques. Résultats.— L’agrandissement médian de référence était de 124,711 % (méthode 2). Les méthodes 1 et 3 avaient des agrandissements médians significativement différents (respectivement, 123,617 %, 112,782 % ; p < 0,001). Les erreurs de mesure sur le marqueur interne de référence étaient analysées avec les méthodes 1 (médiane : 0,008 %), 3 (médiane : 0,115 %) et 4 (médiane : 0,005 %). L’utilisation de la distance focale film-objet était la méthode la moins précise (médiane ER marqueur interne = 0,115 % ; p < 0,001). La médiane des erreurs de mesures des méthodes 1 (marqueur externe) et 4 (agrandissement fixe) était faible et ne présentait aucune différence (médiane EA = 0,18 mm ; ER = 0,008 % vs médiane EA = 0,1 mm ; ER = 0,005 %). Discussion et conclusion.— L’utilisation d’un agrandissement fixe (méthode 4) est une méthode simple et fiable. Il impose de réaliser une étude préliminaire pour déterminer l’agrandissement de chaque site anatomique et pour chaque centre de radiologie. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.120 159
Pertinence du choix du type de prothèse de hanche
Patrice Papin ∗ , Eric Berthonnaud , Radwan Hilmi , Antoine Hage L’hôpital Nord Ouest, Plateau D Ouilly, BP 80436, 69655 Villefranche-sur-Saône, France ∗ Auteur correspondant.
La mise en place d’une prothèse totale de hanche est une intervention fréquente dont le coût a une incidence sur les dépenses de santé. La revue de pertinence des soins est une méthode permettant d’évaluer l’adéquation de l’utilisation de ressources aux besoins des patients (misuse). Le but de notre étude est de comparer le type de prothèse choisi par les chirurgiens à la recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) : la place des différents types de prothèse dans la stratégie thérapeutique Révision des descriptions génériques de la liste de produits et « implants articulaire de hanche ». Les recommandations de la HAS ont été traduites dans un arbre décisionnel (huit recommandations définies). Le chemin décisionnel prend en compte l’étiologie (traumatique ou non), l’âge, le score de Parker ou l’espérance de vie et le niveau d’activité. Le chirurgien remplissait après l’acte une fiche. En cas d’absence de cette fiche, un ingénieur qualité formé reprenait le chemin décisionnel. Cent quatre-vingt-douze patients ont été opérés consécutivement de la hanche en 2011. Cent quarante et un fiches chirurgiens ont été retrouvés (73,4 %). L’âge moyen des patients est de 74,7 ans avec des extrêmes de 36 ans à 101 ans. Sur les 192 patients, 113 coxopathies ont été traités (âge moyen 70,2 ans) et 79 fractures (âge moyen 81,1). Il n’y a pas eu de dossier décrivant une fracture sur coxopathie. La pertinence du choix de prothèse était conforme aux recommandations à 100 % jusqu’à 70 ans pour les coxopathies et jusqu’à 85 ans pour les fractures du col du fémur. Les non-conformités sont dus dans le cas des coxopathies au mauvais choix du couple de friction après 70 ans (trois cas) et dans le cas de fracture du col après 85 ans au choix d’une PTH (deux cas). Le coût respectif du choix des différents types prothèses a été évalué.