A116 de la plaie par cryochirurgie sous contrôle impédancemétrique de chaque impact à 1000 Kohms. Critère de jugement.— Une réduction de plus de 80 % de la taille de la cicatrice chéloïde 2 ans après le traitement était considérée comme un bon résultat. Résultats.— Quatre vingt dix-sept cicatrices chéloïdes chez 66 patients ont été incluses : 46 au niveau du sillon rétroauriculaire, 16 au niveau du pavillon et 35 au niveau du lobule. La durée moyenne d’évolution avant traitement était de 14 mois (1—204). Cinquante-huit pour cent des lésions avaient déjà été traitées par une autre méthode sans amélioration. La surface moyenne des chéloïdes était de 674 mm2 . Le délai moyen de cicatrisation était de 5 semaines. Cinquante-neuf patients (84 chéloïdes) avaient un suivi supérieur à 2 ans et 7 patients (13 chéloïdes) ont été perdus de vus et considérés comme des échecs. Le délai médian de suivi était de 45 mois (24—113). Soixante-sept chéloïdes (69 %) ont été évaluées comme étant un bon résultat, 12 (12 %) comme résultat significatif (réduction entre 50 et 80 %) et 1 (1 %) comme résultat modéré (réduction entre 30 et 50 %). Dix-sept cicatrices (15 %) ont été considérées comme des échecs (diminution inférieure à 30 %) comprenant les 13 cicatrices de 7 patients perdus de vue. Cinquante-six chéloïdes (58 %) ont été traitées efficacement en une seule séance. Trente-trois cicatrices ont récidivé (35 %) après un délai moyen de 12 mois. La taille moyenne des récidives était de 418 mm2 versus 674 mm2 pour les lésions initiales. Dix-neuf récidives ont eu un second traitement : un bon résultat a été obtenu dans 13 chéloïdes (68 %). Aucune complication n’a été observée. Une amélioration des symptômes (douleur, prurit) était observée dans tous les cas. Discussion.— Cette étude suggère que le traitement par exérèse et cryochirurgie est un traitement efficace pour les cicatrices chéloïdes des oreilles après un délai de suivi supérieur à 2 ans. À la fin de l’étude, 59 patients soit 69 % ont eu un bon résultat après 1 ou 2 traitements. Ces résultats sont particulièrement intéressants dans une pathologie où il n’existe que très peu de traitements efficaces. Conclusion.— Le traitement des cicatrices chéloïdes des oreilles par exérèse et cryochirurgie immédiate est une alternative intéressante avec de bons résultats à long terme. Déclaration d’intérêt.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.164 C131
Prise de poids sous infliximab : étude rétrospective à propos de 35 malades
V. Florin ∗ , E. Delaporte , D. Staumont-Sallé Service de dermatologie, hôpital Claude-Huriez, CHRU de Lille, Lille, France ∗ Auteur correspondant.
Mots clés : Infliximab ; Poids ; Psoriasis Introduction.— Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique dont la physiopathologie fait intervenir une augmentation de l’expression du TNF-␣. Cette cytokine augmente la lipolyse et favorise le catabolisme musculaire, participant ainsi à l’homéostasie pondérale. Les traitements anti TNF-␣ ont ainsi été incriminés dans une prise de poids, en provoquant une augmentation de la masse grasse. Matériel et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, incluant 35 malades atteints de psoriasis sévère (22 hommes, 13 femmes, PASI moyen 27), d’âge moyen 47 ans, traités par infliximab pendant 1 à 3 ans. Le poids initial, à 1 an et à 3 ans a été recueilli. Parallèlement, le poids initial et à 1 an a été enregistré dans une population témoin constituée de 16 malades également atteints de psoriasis sévère (11 hommes, 5 femmes, PASI
JDP 2011 moyen 21,6), d’âge moyen 41 ans, traités par méthotrexate, ciclosporine ou acitrétine. Résultats.— Dans la population traitée par anti TNF-␣, le poids initial était en moyenne de 82 kg (IMC moyen de 27,3 kg/m2 ). À 1 an la prise de poids était en moyenne de 2,5 kg (—8 ; +11), allant jusqu’à 4,8 kg (—4 ; +11) à 3 ans (n = 16). Il faut noter qu’à 1 an la prise de poids apparaît plus importante chez les sujets dont l’indice de masse corporelle est inférieur à 25 kg/m2 , en moyenne 4,1 kg (n = 18) contre 1,4 kg chez les sujets en surpoids et obèses (n = 17). Dans la population témoin dont le poids initial moyen était de 87 kg (IMC moyen de 28,2 kg/m2 ), la prise de poids à 1 an était en moyenne de 1 kg ± 8. Discussion.— La prise de poids sous anti TNF-␣ a été rapportée dans des populations atteintes de maladie de Crohn, de spondylarthropathie ou bien encore de psoriasis. L’infliximab mais aussi l’étanercept et l’adalimumab ont été incriminés. Néanmoins, la littérature fait état d’un gain moyen à 1 an d’environ 1 kg et à 2 ans de 1,5 kg dans une cohorte de 50 malades psoriasiques sous infliximab. Nos données mettent en évidence une prise de poids plus importante la 1re année mais surtout montrent à 3 ans la poursuite de l’augmentation du poids. La prise de poids majeure la 1re année chez les sujets sans surpoids souligne le rôle du dermatologue dans la prise en charge précoce des comorbidités cardiovasculaires. Conclusion.— L’importante prise de poids des sujets psoriasiques traités par infliximab doit être connue. Pour une meilleure prise en charge, il convient ainsi d’associer systématiquement des règles hygiénodiététiques, y compris chez les sujets sans surpoids. Déclaration d’intérêt.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.165 C132
Risque de freination de l’axe surrénalien et d’atrophie cutanée sous dermocorticoïdes dans le psoriasis de l’adulte : analyse systématique de la littérature夽 E. Castela a,∗ , A. Gallini b , E. Archier c , S. Devaux d , C. Paul d , S. Aractingi e , F. Aubin f , H. Bachelez g , B. Cribier h , P. Joly i , D. Jullien j , M. Le Maître a , L. Misery k , M.-A. Richard c , J.P. Ortonne a a CHU de Nice, Nice, France b Université Paul-Sabatier, Toulouse, France c Timone, Marseille, France d CHU de Toulouse, Toulouse, France e Saint-Louis, Paris, France f CHU de Besanc ¸on, Besanc¸on, France g Tenon, Paris, France h CHU de Strasbourg, Strasbourg, France i CHU de Rouen, Rouen, France j CHU de Lyon, Lyon, France k CHU de Brest, Brest, France ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Atrophie cutanée ; Axe surrénalien ; Dermocorticoïdes ; Psoriasis Introduction.— Les dermocorticoïdes (DC) constituent le traitement de première intention du psoriasis léger à modéré. Malgré leur relative innocuité, l’utilisation à long terme pourrait exposer à un risque de freination de l’axe surrénalien et d’atrophie cutanée. L’objectif de cette revue systématique de la littérature était d’évaluer ces risques dans le psoriasis de l’adulte. Matériel et méthodes.— Revue systématique de la littérature entre 1980 et février 2011 dans les bases de données PUBMED, EMBASE et Cochrane, langues anglaise et franc ¸aise : mots clés ‘psoriasis’/exp/mj AND ‘corticosteroid’/exp/mj chez les sujets adultes. Sur les 1269 références trouvées, 1124 articles ont été exclus à la lecture des abstracts et 121 à la lecture du texte intégral. Vingtquatre essais randomisés et cohortes prospectives ont été retenus.