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endémiques. La prévention par la lutte contre la maladie animale et les mesures d’hygiène alimentaire et individuelle restent un pilier thérapeutique. doi:10.1016/j.revmed.2011.03.198 CA072
Abcès abdominaux chez les diabétiques M. Koubaa , D. Lahiani , I. Mâaloul , B. Hammami , Ch. Marrakchi , E. Elleuch , M. Ben Jemâa Des maladies infectieuses, hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisie Introduction.– Les abcès abdominaux constituent une pathologie relativement rare dont la prévalence ne cesse d’augmenter sur certains terrains particulièrement le diabète sucré. Le traitement est dominé par l’antibiothérapie et le drainage percutané. Le pronostic demeure réservé. Objectif.– Rapporter les aspects cliniques, morphologiques et évolutifs des abcès abdominaux chez les diabétiques. Patients et méthodes.– Étude rétrospective de tous les cas d’abcès abdominaux chez les diabétiques observés au service des maladies infectieuses de Sfax de 2000 à 2009 et confirmés radiologiquement. Résultats.– Nous avons colligé 26 cas d’abcès abdominaux. L’âge médian était de 63 ans. Les principaux motifs de consultation étaient une douleur abdominale fébrile (dix cas), une fièvre prolongée inexpliquée (cinq cas) et/ou une décompensation de diabète (cinq cas). Le délai moyen entre l’apparition du premier symptôme et l’hospitalisation était de 33 jours. La prise d’une antibiothérapie préalable était observée dans neuf cas. À l’admission, une température supérieure à 38 ◦ C était notée dans 14 cas et une sensibilité abdominale dans 12 cas. Un syndrome inflammatoire biologique était observé dans 22 cas. Une échographie abdominale était réalisée dans tous les cas et une tomodensitométrie dans 18 cas. Ils s’agissaient d’abcès du foie (11 cas), du rein (cinq cas) et de la rate (quatre cas). Des bactéries ont été isolées au niveau des hémocultures et/ou du liquide de drainage (12 cas) : il s’agissait particulièrement de Klebsiella pneumoniae (cinq cas) et de Streptocoque (quatre cas). L’antibiothérapie la plus utilisée était une céphalosporine de troisième génération ± une fluoroquinolone ± métronidazole. L’apyrexie n’était obtenue dans la majorité des cas qu’après l’évacuation de la collection. Le recours à la chirurgie était dans sept cas. L’évolution était marquée par la survenue d’une insuffisance rénale aigue (cinq cas) et d’un état de choc septique (cinq cas). Trois décès étaient constatés suite à un état de choc. Conclusion.– Les abcès abdominaux chez les diabétiques ne sont pas rares. Il faut y penser systématiquement devant tout syndrome infectieux. Le pronostic dépend de la rapidité diagnostique, de la qualité des examens radiologiques et d’une antibiothérapie efficace et précoce. doi:10.1016/j.revmed.2011.03.199 CA073
Une granulomatose septique chronique familiale révélée à l’âge adulte F. Jaziri , M. Smiti Khanfir , A. Hamzaoui , A. Braham , I. Ben Ghorbel , M. Lamloum , MH. Houman Médecine interne, Centre hospitalo–Universitaire la Rabta, Tunis, Tunisie Introduction.– La granulomatose septique chronique familiale (GSCF) est un déficit immunitaire primitif, rare d’origine génétique, consécutif à un défaut du métabolisme oxydatif des cellules phagocytaires. Ces dernières deviennent incapables de produire les métabolites actifs de l’oxygène, suite à différentes anomalies de la NADPH oxydase, complexe enzymatique impliqué dans la destruction des microorganismes. Cette pathologie se caractérise par la survenue d’infections bactériennes et fongiques répétées et la
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formation de granulomes avec atteinte polyviscérale. La GSCF se révèle habituellement avant l’âge de cinq ans, mais peut être diagnostiquée à l’âge adulte lorsqu’il s’agit d’une forme autosomale récessive. Nous rapportons l’observation d’un patient présentant une GSCF révélée à l’âge adulte par des infections mycobactériennes récidivantes et par une aspergillose pulmonaire. Patients et méthodes.– Une nouvelle observation. Cas clinique.– Patient âgé de 36 ans, aux antécédents de maladie cœliaque en 2008 sous régime sans gluten, a présenté à l’âge de 21 ans, une tuberculose pulmonaire et ganglionnaire pour laquelle il a été traité par un traitement antituberculeux bien conduit pendant huit mois. L’évolution a été marquée par une récidive de la tuberculose pulmonaire à l’âge de 25 ans, il a été de nouveau traité par un traitement antituberculeux pendant huit mois. Depuis 2000 le patient a présenté des épisodes de surinfection pulmonaire récidivants à raison de deux à trois fois par an pour lesquels il a à chaque fois été traité par une antibiothérapie visant des germes banaux. L’évolution a été marquée par l’apparition d’une insuffisance respiratoire chronique nécessitant de l’oxygène libre à domicile en 2007. Il nous a été adressé en avril 2010 pour une fièvre prolongée associée à une toux productive ramenant des expectorations purulentes et à une dyspnée stade IV. À l’examen on a retrouvé des lésions érythémato-papuleuses au niveau de la face interne des avant pieds et du tiers distal des jambes. L’intradermoréaction à la tuberculine était négative. Il existait une anémie hypochrome microcytaire à 9,2 g/dl, un syndrome inflammatoire biologique et une cholestase anictérique. Le scanner thoraco-abdominal a révélé une dilatation des bronches par rétraction, une condensation parenchymateuse du lobe inférieur gauche, un emphysème centrolobulaire bilatéral et diffus, des adénopathies médiastinales et une hépato splénomégalie avec dysmorphie hépatique. La recherche de BK dans les crachats était négative. La sérologie aspergillaire était positive à 850 UI. Les sérologies de l’hépatite B, C, VIH ainsi que les anticorps anti-nucléaires, anti LKM1, anti muscle lisse et anti mitochondries étaient négatifs. L’étude anatomopathologique de la ponction biopsie hépatique a montré une hépatite granulomateuse, l’immunomarquage CD1a était négatif. L’étude anatomopathologique de la biopsie des lésions cutanées a révélé la présence d’un granulome tuberculoïde associé à de la nécrose caséeuse. La culture de la biopsie cutanée était négative. Devant les infections à mycobactéries récidivantes, l’IDR à la tuberculine négative et l’aspergillose pulmonaire, un déficit immunitaire a été suspecté. Le test quantitatif d’oxydation de la Dihydrohodamine était à 3 % (témoin à 99 %), confirmant le diagnostic de GSCF. Le patient a été traité par des anti tuberculeux (isoniaside, oflocet, éthambutol et pyrazinamide) et par de l’amphotéricine B puis a été transféré au service des maladies infectieuses où un traitement par interféron gamma a été instauré. Conclusion.– La GSCF survient exceptionnellement chez l’adulte. Les problèmes préoccupants à l’âge adulte sont, en fait, moins souvent d’ordre infectieux qu’inflammatoire, séquelles ou manifestations à distance des infections. Ces lésions inflammatoires imposent un suivi régulier sur le plan pulmonaire, rénal et hépatique. doi:10.1016/j.revmed.2011.03.200 CA074
Profil ostéodensitométrique au cours des hépatites virales A. Amouri a , M. Medhioub b , L. Mnif b , M. Ezeddine c , M. Boudabbous d , S. Baklouti e , N. Tahri b a Gastroentérologie, hôpital, Sfax, Tunisie b Gastroenterologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie c Rhumatologie, CHU Hédi Chaker, Sfax-Tunisie, Tunisie d Gastroenterologie, CHU Hédi Chaker, Sfax-Tunisie, Tunisie e Rhumatologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie Introduction.– Le désordre du métabolisme osseux est assez fréquent au cours des maladies chroniques cholestatique du foie (c’est
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le cas de la cirrhose biliaire primitive), il est connu sous le nom d’osteodystrophie hépatique. L’ostéoporose représente la complication la plus redoutable, sa fréquence varie entre 20 et 100% selon les séries. Ces désordres ont été rarement étudiés au cours des hépatites virales. Objectif déterminer la fréquence et les caractéristiques des désordres du métabolisme osseux au cours des hépatites virales B et C. Patients et méthodes.– Étude prospective, colligeant 32 patients présentant une hépatite virale B ou C. Chaque patient a bénéficié d’une ostéodensitométrie et d’un bilan phosphocalcique. On a étudié la prévalence de l’ostéoporose et de l’ostéopénie et les facteurs de risque associés. Les patients ayant une autre pathologie pouvant modifiée le métabolisme osseux ont été exclus. Résultats.– Il s’agit d’une étude prospective incluant 32 patients (huit femmes et 24 hommes), âgés en moyenne de 48,3 ans (19–77 ans). Sept patients étaient porteurs d’une hépatite chronique C (22 %) et vingt-cinq étaient porteurs d’hépatite chronique B (78 %) dont 88 % avaient un Ag Hbe négatif. Une cirrhose hépatique a été constatée chez 44 % des patients (child A : n = 4, child B : n = 7, child C : n = 5). Aucun patient ne prenait de supplémentation calcique, deux d’entre eux avaient des antécédents de fractures au niveau de l’avant bras et trois seulement avaient des antécédents familiaux d’ostéoporose. À l’étude osteodensitométrique, cinq patients avaient une ostéoporose (15,6 %), dix avaient une ostéopénie (31,3 %) et 17 patients avaient une densité osseuse normale. Les patients ayant une déminéralisation osseuse avaient respectivement un indice de masse corporelle et un taux d’albumine plus faible que les patients ayant une densité osseuse normale (26,3 VS 23 kg/m2 , p = 0,05) et (38,2 VS 33,2 g/l, p = 0,03). Il n’y avait aucune différence significative entre les deux groupes concernant la nature de l’hépatite, la durée d’évolution, le sexe, la cytolyse, la cholestase et la présence d’une cirrhose. Conclusion.– La déminéralisation osseuse doit être systématiquement recherchée au cours des hépatites virales vue qu’elle peut représenter un facteur supplémentaire de morbidité. doi:10.1016/j.revmed.2011.03.201 CA075
L’actinomycose pelvienne : un diagnostic à ne pas méconnaître M. Abid a , A. Amouri b , A. Guirat c , I. Byerouti d Chirugie viscérale, CHU Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie b Gastroentérologie, hôpital, Sfax, Tunisie c Gastroenterologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie d Chirugie viscérale, hôpital Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie
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Introduction.– L’actinomycose abdominopelvienne est une infection granulomateuse chronique peu fréquente, due à un bacille à Gram positif anaérobie du genre Actinomyces. Ce germe, habituellement saprophyte du tube digestif et des muqueuses génitales, peut néanmoins être responsable d’infections simulant une affection néoplasique. L’objectif de ce travail était de rappeler les difficultés diagnostiques que peut poser l’actinomycose pelvienne et d’en analyser les aspects bactériologiques, cliniques et thérapeutiques. Patients et méthodes.– Observation.– Nous rapportons trois cas d’actinomycose pelvienne, survenant chez trois femmes porteuses d’un intra-utérinancien, révélé par une masse pelvienne et diagnostiqués au décours d’une intervention chirurgicale : la première pour suspicion d’une tumeur ovarienne avancée avec métastase hépatique et les deux autres pour une tumeur de l’ovaire. Leur diagnostic était fait sur l’examen anatomopathologique d’une biopsie de la masse pelvienne dans la première et de la pièce d’ovariectomie pour les autres cas. Le traitement médical par antibiotiques au long cours a permis la guérison. Conclusion.– L’incidence de l’actinomycose pelvienne est en augmentation depuis les années soixante, en rapport avec l’utilisation
fréquente d’un dispositif intra-utérin. Le tableau clinique est non spécifique pouvant simuler un processus néoplasique. Ainsi le diagnostic d’actinomycose doit être évoqué devant toute masse abdominale d’apparence néoplasique. doi:10.1016/j.revmed.2011.03.202 CA076
Proposition systématique de dépistage du VIH dans un service de médecine interne B. Montoya a , A.-M. Simonpoli b , H. Ichou c , E. Mortier b Médecine interne, hôpital Louis-Mourier, Colombes, France b Service de médecine interne, hôpital Louis-Mourier, Colombes, France c Service de microbiologie, hôpital Louis-Mourier, Colombes, France
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Introduction.– La haute autorité de santé (HAS) recommande de proposer un test de dépistage du VIH à l’ensemble de la population générale âgée de 15 à 70 ans. Les services de médecine universitaire sont invités à participer à ce dépistage de masse même si l’évaluation de ces recommandations dans ce cadre hospitalier n’est pas établie. Patients et méthodes.– Entre juin et décembre 2010, après une sensibilisation des internes et des seniors sur les nouvelles recommandations de l’HAS, une étude de faisabilité couplée à un questionnaire réalisé par une technicienne d’études cliniques, sur les facteurs de risques et les circonstances antérieures de dépistage, a été réalisée dans un service de médecine interne universitaire. Le test a été réalisé selon la méthode habituelle par Elisa sur un prélèvement veineux. Chaque semaine, l’information concernant cette étude était rappelée aux internes et séniors. Résultats.– Cent soixante-dix-huit patients (93 femmes, âge médian 50 + 13,5 ans, extrêmes 18–70 ans) ont été choisis de fac¸on aléatoire. Quarante-cinq patients ont été exclus (30 séropositifs connus, neuf avec trouble de la conscience comas, six ne parlant pas le franc¸ais) et 17 ont refusé la réalisation du test (13 %). Parmi les 116 patients restant, 61 (53 %) n’ont jamais réalisé de test de dépistage, 101 (87 %) ont estimé ne pas avoir de facteur de risque (FDR). Parmi les 15 patients qui estimaient avoir des FRD, trois, seulement, n’avaient jamais été dépistés. Seuls 24 patients (21 %) n’ont pas eu d’occasion de dépistage au cours de l’année précédente tels qu’une consultation médicale, un bilan sanguin, une hospitalisation, etc.). Parmi les 116 patients qui ont accepté le test, 17 pensaient qu’il était inutile pour eux. Le test a finalement été réalisé chez les 61 (53 %) des 116 patients qui l’avaient accepté. Deux tests sont revenus positifs. Chez un patient, il s’agissait d’une rupture de suivi depuis deux ans d’une séropositivité découverte dix ans auparavant alors que chez l’autre, il s’agissait d’une découverte. Les deux patients étaient originaires d’Afrique sub saharienne. Discussion.– Malgré un rappel régulier auprès des médecins, juniors et seniors, la proposition systématique du test de dépistage rencontre encore des difficultés de faisabilité et d’acceptabilité dont la principale origine se situe plutôt chez les soignants. La découverte d’une séropositivité chez un patient venu pour une autre cause non liée, a été catalyseur pour proposer de fac¸on plus régulière ce test. Conclusion.– La mise en place d’une proposition systématique d’un test de dépistage du VIH est globalement acceptée par les patients hospitalisés dans un service de médecine interne. Outre, l’intérêt pour les patients de découvrir une infection plus précocement, cette démarche semble formatrice pour les médecins qui abordent plus facilement les différents facteurs de risque de cette maladie. doi:10.1016/j.revmed.2011.03.203 CA077
Un œdème du visage fort curieux M. Krim a , V. Salle b , A. Smail c , P. Duhaut d , J.-P. Ducroix d Medecine interne, hôpital universitaire d’Amiens, Amiens, France b Médecine interne, CHU Nord, Amiens, France
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