Science
&
0 Elsevier,
Spvrts 1997; 12: 129-34 Paris
Article original
Que pensent les athlktes de haut niveau des tests visant & kvaluer leurs performances
?
P Laure
(Re~u le 14 janvier
1996 ; accept6 le 20 septembre
1996)
FMsum6 - Afin de mieux comprendre comment les sportifs de haut niveau perCoivent les tests visant g bvaluer leurs performances physiques, qu’ils passent rbguli&ement durant leur pratique sportive, une enqukte a et6 menbe par autoquestionnaire auprks de 150 athletes lorrains de haut niveau. Les questionnaires, comprenant 15 items, sont adresses et recueillis par correspondance. Le taux de retour est de 0,72. Un formulaire incomplet est exclu. La population &udi6e consiste en 107 sujets, moyenne d’8ge : 22,4 + 53 ans, composke de 69 hommes et de 38 femmes. En moyenne, en 1995, chaque athlete a effect& 1,5 test d’Bvaluation de la performance, mais 27 % n’en ont pas bbnbficih du tout. Ce sont significativement les plus jeunes qui passent ces tests (gge moyen : 20,4 ans ; p < 0,Ol). Les structures d’accueil sont principalement le Creps (28,4 % des cas), le terrain (14,7 %) et le cabinet medical prive (12,8 %). L’objectif majeur de ces tests, citk par 46 % des athktes, est la mesure de la consommation maximale d’oxyg&ne et la determination des seuils lactiques. Selon 50 % d’entre eux, ces kpreuves n’ont eu aucune influence sur leur pratique sportive, surtout pour les plus igks (p < 0,05) et ceux qui ont passe moins de deux tests dans Van&e (p < 0,001). Neuf entretiens ont permis d’expliciter ce jugement, et ont abouti notamment aux conclusions suivantes : 1) les ksultats obtenus lors de ces tests btaient ininterprbtables ou non transposables au terrain ; 2) malgrk sa demande, I’athkte n’a pas obtenu, de la part de son encadrement ou de I’bquipe medicale responsable de la passation des tests, d’explications susceptibles de le convaincre de I’int&& des tests. Ces Gsultats interrogent sur l’utilitb rkelle des tests d’bvaluation pour les athletes de haut niveau ou, au minimum, sur la faGon dont les responsables leur en prksentent I’utilitk Bpreuves
d’effort
/ v&u
I haut
niveau
Summary - How do elite athletes perceive exercise testing? Objective: every day in France, hundreds of athletes undergo exercise testing, performed by physicians to evaluate their physical ability. For physicians and coaches, there is usually no doubt these tests are necessary for program training and, therefore, for performance improvement. The present survey documents high-level athletes’ impressions of exercise testing. Experimental design: prospective study by a mailed self-reporting 15item questionnaire, completed in nine interviews. Setting: elite athletes of the Lorraine region (eastern France). Participants: 150 French athletes, who all gave
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P Laure
informed consent, and were involved in national or international level events. Response rate obtained was 72%. One questionnaire was omitted because of inappropriate responses on items designed to assess validity. Subject population consisted of 107 normal, healthy, elite athletes, ranging inage from 16 to 37 years (mean+ SD, 22.4 i 5.3 years), including 69 males and 38 females. Sixty-four were students, 33 followed a trade and ten were unemployed. Measures: knowledge and impressions of exercise testing, basedupon the athletes’own experience. Data analysis: questionnaires were codedand computeed. The data were analysed and compared by x2 and analysis of variance. Statistical significant was accepted at P e 0.05. Results: in 1995, each athlete performed a mean of 1.5 tests (from zero to eight). Twenty-seven percent of the athletes reported having had no test at all. There is a significant difference between age (P < 0.0 1): young athletes (mean age: 20.4 year old) performed more than two tests, where older (mean age.’ 24.0 year old) athletes performed less than two (no difference between gender). The description they gave from the tests is rather poor. According to them, two main ergometers were used: cycle ergometer (43% of allanswers) and travelling band (32%). The main purpose of the tests was maximum oxygen consumption measurement (quoted by 46% of all athletes), with maximum heart rate and blood lactate concentration. For many athletes, (50%) the tests they underwent had no influence on their practice, mainly due to: I) inappropriate exercise testing with regard to sport practiced by the athlete; 2) uninterpretable data (or could not be used in training); 3) athlete not convinced the test was necessary; 4) unexperienced coach planned training without biological data. Statistical analysis shows a difference: older athletes (mean age: 22.3. P < 0.05) or those who performed less than two tests (P < 0.001) reported more frequently this point of view (no difference between gender). Ninety-six percents of all the subjects estimated that a physician has a part to play in an athletic team, mainly to help athletes enhance their physical performance (56% of all answers). Conclusions: challenges for the future: I) better educate sports physicians, coaches and athletes about exercise testing; 2) physicians, who prescribe and/or who realise exercise testing, should provide more information to coaches and athletes concerning the practicai aspects of tests (ie, data use), and therefore to the interest of exercise testing. exercise
testing
/ perception
Dansla plupart desdisciplinessportives, lesathletesde haut niveau peuvent beneficier de testsvisant a optimiser leur entrainementet done leurs performancesphysiqueset/au mentales.Ces tests forment une batterie tres diversifiee, qui comprend des Cpreuvesd’effort, destests isocidtiques, desmesuresde temps de reaction, etc. Ils sepratiquenten laboratoire ou surle terrain. Dansbien descas, en particulier au tours des&preuves d’effort en laboratoire,ce sontdesQ&es medicales qui g&rent lestests,en appliquantlestechniquesde mesure,en recueillantet en interpr&antlesrksultatsobtenus. Une revue de la litterature mtdicale montre que les auteurs sont convaincus, pour la grandemajorite d’entre eux, de l’jnteret pour l’athlete de haut niveau de se livrer regulierementa destestsd’evaluation de sesperformances [3, 5, 6, 141.Bien que parfois nuancCe,les entraineursexpriment une opinion identique.
i elite
athletes
Toutefois, on chercherait en vain le point de vue des athleteseux-memes,c’est-a-dire commentperqoiventifs ces epreuves. Cette question n’est pas anodine. En effet, il estdkmontre delonguedate quesi la motivation (le
>desathletes) est l’une descomposantes de la performance[4,8, 13, 151,elle agit Cgalementsur la qualite de la reeducationdu sportif apresuneblessure [IO], ainsi que sur les resultats produits lors d’une Cpreuveen laboratoire ou sur le terrain [ 11, 121.Des lors, en supposantpar exemple que I’athlete n’adhbre pasrcellement aux Cpreuvesqu’on lui fait <,le resultat de sesefforts ne serait que dune utilite douteuse pour sapratique sportive. L’objectif decette Ctudeestde documenterla perception qu’ont les athletesde haut niveau destestsd’evaluation de la performance(en laboratoire ou sur le terrain) g&es par une Cquipemedicale.
Athlktes
de haut
niveau
MkTHODE La populationCtudiCe estcornpokede 150athlktesdehaut niveau.licencits,enLorraine. L’enquCte estmenCe parautoquestionnaire. Le formulaire. qui comprend15items,estconstruitautourdetroisvariables principales: la qua&C detestsd’kvaluationpa&e en 1995. la qualitkperGuede cestestset la relationaumkdecin.Une sCried’entretiensindividuelsa ensuitepermisa neufathlktes volontaires, souslagarantiedeconserver leuranonymat. de justifier leursreponses concemant lesaspects quantitatifs destests. Lesdocuments ont CtCenvoy& par la posteaux adresses personnelles des sujets. Un bref courrier expliquant les objectifs de l’enquhe y ttaient joints.
et une enveloppe timbrke pour la rkponse
Le depouillementdes questionnaires exploitables(aucun n’estcorrigkni CliminC) estinformatique(la saisieestv&ifiCe par deux opCrateurs). L’Ctude des don&es recueillies est rCaIisCe sur le logiciel de traitement d’enqu&tes Modalisa@. Le traitement statistique a consist6 en tris B plat pour chaque variable, puis en tris croisks (x’) pour la comparaison des
sexesetdela situationprofessionnelle desathlktes.et enanalyse de variancepour la comparaison desQes. Le seuilde significationretenuestdep < 0,05. Le taux de retour est de 0,72. Un questionnaire est exclu pourrkponses incomplktes. La populationCtudiCeestde 107athlktesde haut niveau (98 inscritssur la liste q( haut niveau )) et neuf sur la liste <), rig& de 16 $ 31 ans(moyenne+ &carttype : 22,4f 5,3 am). Elle comprend69 hommeset 38 femmes. dont 64 (60 7~)sontCtudiants(ou scolaires).33 (31 %) ont une situationprofessionnelle et dix (9 s/c)sontsarisemploi. RhSULTATS lhude par questionnaires Nombre de testsd’e’valuation pa&s en 1995 Durant l’ande, chaque athlkte a pa& 1.5 +_1.4 tests (moyenne+ &art type) pour kvaluer sesperformances physiqueset/au mentales(minimum : aucuntest, maximum : huit tests). Vingt-neuf sujets(27,l %) n’en ont pas& aucun. Les athktes les plus jeuneseffectuent significativement plus de tests que leurs ainks : deux et plus B 20.4 ansen moyenne contre aucun ou un B 24,0 ansen moyenne @< 0,Ol). 11n’y a pasde diffkrence en fonction du sexeou de la situation professionnelle. Les structures d’accueil pour lestests Trois structures semblentprivilCgiCespour passerdes testsd’kvaluation de la performancesportive : le Creps (28,4 ‘%),le terrain (14,7 %) et en cabinet medicalprivC
et tat5
131
d’Cvaluation
Tableau I. Structures d’accueil pour les tests. structures
Nbre de sujets
creps
29
CHU
10
1RMs
Hijpital autre que CHU Insep Centre mkiicospoxtif Cabinet mbdical privC Sur le terrain Autre Total
4 5 6 12 13 15 8 102
Pourcentage
28.4
9.8 3,9 4,9 5,9 11,8 12,8 14,7 798 100
Creps : centre rCgiona1 d’kducation physique et sportive ; CHU : centre hospitaher universitaire ; IRMS : institut @ional de mkdecine du sport ; Insep : institut national du sport et de l’kducation physique. Le nombre de reponses est supkieur au nombre d’athktes ayant effectuCdes tests car les tests ont pu Btre pass& dana plusieurs endroits.
( 12,8 %) (tableau I). I1 n’y a pasde diffkrence en fonction du sexe. de l’gge despratiquantsou de leur situation professionnelle. On peut regrouper ces structures en leur attribuant une dominante <(medicale B (CHU, IRMS. h6pita1, centre mkdicosportif, cabinet mCdica1privC, tri sur (cautre B) ou une dominante<(sportive P (Creps,Insep, terrain, tri sur<(autre >>).LestestssesontdCroulCspour 57 sujets (55.9 %) dans une structure & dominante
Description destestsd’e’valuation effectuh Les athlktes donnent une description peu precise des diffkrents testsqu’ils ont effectuks. 11sparlent de c.avec ou sans<.parfois avec Nmesuredu VO?mdr>> et/au du Gtempsde rkupkration )>.Les ergomktresles plus citCs sont la bicyclette (43 % des appareils)et le tapis roulant
(32 %). D’autres,
plus spkifiques,
sont
mention&, comme la machine g pagayerou le cyclorameur. A part les 6preuves d’endurance, le Wingate test, les testsisocidtiques, destestsde terrain, comme le test de Cooper, de Luc Liger, lestestssur vklodrome (corrklation vitessekadence, etc) sont Cgalementrapport&. Enfin, d’autres sont cite%,parmi lesquelsles tests de vision, les tests anthropomktriques, les tests proprioceptifs des chevilles, le dCveloppC-couch&le demi-squat.la dktente verticale, la souplesse,la dktente des bras, les tempsde rkaction et les testspsychologiques, dont le test en situation de stressavec effort.
132 Objectifs des tests d’e’valuation effectut% Les principaux objectifs des tests d’Cvaluation de la performance cites sont : - la mesure du VOZ,,,~~et des seuils (citke par 46 % des athlttes) ; - l’adaptation de l’entrainement (1.5 %) ; - l’kaluation des progrks rkalids (9 %) ; - la prkparation d’une grande compktition (2 %). Influence des tests d’e’valuation sur la pratique sportive Trente-neuf (50,O %) des athlktes qui ont effectuk des tests visant g &aluer leur performance estiment que ceux-ci n’ont eu aucune influence sur leur pratique sportive (tableau II). Ce sont les athlktes les plus jeunes (p < 0,05) et ceux qui ont effectui plus de deux tests @ < 0,001) qui pensent que ces Cpreuves ont une influence dans leur pratique sportive. 11n’y a pas de difference en fonction du sexe ou de la structure d’accueil pour les tests (msme avec une analyse centrke sur la cpde ces structures). InttWt du mkdecin du point de vue de I’athlSte de haut niveau Dans leur ensemble (96,3 %), les athl&tes de haut niveau sont d’avis qu’un mtdecin a saplace dans I’equipe dont ils dkpendent. Cinquante-cinq d’entre eux (5 I ,4 %) souhaitent un appui mtdical compkmentaire dans le cadre de leur pratique sportive, 31 (29,0 %) n’en demande pas et 2 1 ( 19,6 %) ne savent pas. II n’y a pas de diffk-ence en fonction de l’sge, du sexe. de la situation professionnelle ou du nombre de tests effect&s dans l’ande. Pour ceux qui dksirent un soutien mkdical, un recodage (question ouverte) permet de definir trois domaines d’intervention souhaitks : optimisation de la performance physique et/au mentale (citCe par 55,9 % des athktes), prkservation de la santC (26,5 %), restauration du potentiel physique et/au mental aprks traumatisme, microtraumatisme ou maladie (17,6 %). Jhde
par entretiens
Parmi les athlkes qui estiment inutiles leurs tests d’Cvaluation et parmi ceux qui n’en ont pas pas& en 1995. les neuf qui ont fait l’objet d’un entretien justifient ainsi leur rkponse : - les rkultats obtenus lors de ces tests (ou d’examens antkrieurs) Ctaient ininterprktables, non transposables au terrain, inadapt& & la discipline sportive ou ne correspondaient pas aux attentes formulkes par I’athlkte et/au son entraineur ;
Tableau
II. Influence
Modalith Oui Non Ne sais pas Total
des
tests d’&aluation
Nbre de sujets 35 (44,9 9%) 39 (50,O %) 4 (5.1 %I 78(100%)
SWlapratiquespotive.
Age moyen fan) 21,5* 22,3 -
Nbre de tests e#ech& 2 9*** 117 -
*p
- malgre sa demande, I’athlkte n’a pas obtenu d’explications susceptibles de le convaincre de I’intMt des tests de la part de son encadrement ou de I’Cquipe mCdicale responsable de la passation des tests ; - l’athlkte et/au son entrdneur ou son prkparateur physique sont suffisamment expCrimentCs pour conduire un entrainement sans l’aide de don&es biologiques ; - la discipline sportive pratiquke ne dispose pas de test d’tvaluation pertinent : - les tests d’kvaluation sont a priori jug& inutiles par l’athlete et/au par son encadrement : - l’athkte n’a pas pu effectuer de tests pour des raisons matkrielles, notamment pas d’appareillage de proximitC adapt6 2 sa discipline et/au un cotit trop ClevC de l’examen ; - la recherche de la performance sportive n’est plus une prioritk pour I’athkte ou pour son encadrement ; - l’athlete n’est plus membre de I’Cquipe avec laquelle il effectuait ses tests auparavant, ou il ne participe plus aux stages de prkparation durant lesquels il les passait ; - l’athltte compense une condition physique moyenne par un haut niveau de technicit et de motivation. DISCUSSION Si I’Cvaluation de la validitk des informations foumies par un examen compltmentaire est une pratique courante et bien codifike en mkdecine, en revanche sa perception par les usagers ne fait en g&&al l’objet d’aucun travail ou en nombre infime. A fortiori quand l’examen ne sert pas une dkmarche diagnostique ou de dkpistage. C’est le cas, notamment, des tests rCalis& dans le cadre de l’kvaluation des performances sportives : g notre connaissance, aucune ttude n’a jamais Ctk merke sur ce thkme. Cette absence de systkme de rkfkrence dans la litdrature scientifique rend l’interprktation de nos rksultats assez dklicate, autant que leur insertion dans une thkorie des comportements des athlktes. Quoi qu’il en soit, le fait que plus d’un quart des athlktes de haut niveau n’a pas& aucun test d’kvaluation durant l’annke kcoulee et surtout que la moitik de ceux qui en ont effecttIC les jugent inutiles souligne leur
Athletes
133
de haut niveau et tests d’Cvaluation
d&in&&t pour ces examens. Cette repr&entation diffi?re trks sensiblement de celle des praticiens qui proposent ce type d’epreuve. En effet, la majorit des publications mCdicales ayant pour objet les tests d’kvaluation concluent 5. leur intCr& et leur trouve des applications toujours plus nombreuses [6, 7, 141. Ce contraste entre les repr&entations des usagers et celles des opCrateurs risque d’influencer leurs comportements respectifs face aux tests, en termes d’acceptation ou de rejet, dans la mesure oti les conduites ne sont pas dCterminCes par les caractCristiques objectives de la situation, mais par la reprCsentation de cette situation [ 11. Les justifications recueillies au tours des entretiens avec les athlktes permettent de soulever un coin du voile qui recouvre les raisons de ce manque d’int&& Elles soulignent en particulier une relation de pietre qualitC avec les mCdecins optrateurs, parfois s&&ement jug& sur la prbentation et la justification qu’ils donnent des tests et sur l’application des rt%ultats ?Ila pratique sportive. Toutefois, remarquons que ces mCdecins sont assez rarement les prescripteurs des tests. Or, c’est habituellement au prescripteur qu’est dkvolue la tlche d’informer et de convaincre un sujet de se pr& ter B un examen complCmentaire : l’encadrement de l’athl&te a done aussi un rale d’information, voire d’tducation & jouer dans ce domaine. Et ce d’autant plus que peu d’athlktes sont B m&me de decrire p&isCment les tests qu’ils ont pas&s, aussi bien quant au protocole utilisC pour les mesures qu’aux objectifs des Cpreuves. Ainsi, 1’Cquipe qui dkcide et qui organise les tests (entraineurs, prkparateurs physiques, m6decins) devrait foumir des explications plus pertinentes (voire en foumir tout court) sur les tpreuves retenues : objectifs, mCthodes, rt%ultats, discussion des rCsultats, applications concr&tes. Cet effort contribuerait Cgalement ?I rendre intelligibles au sportif les &arts qu’il observe parfois entre les resultats au test et les rt%ultats dans sa pratique, ou encore entre les Mntfices escomptCs du test et les bCntfices riellement retirts pour son entraEnement. Autant de facteurs souvent ordinaires, mais qui, s’ils demeurent inexpliqub, diminuent le crCdit de ces examens aupr&s des athlktes. Par exemple, bien des usagers et leur encadrement, comme des op&ateurs, placent volontiers trop d’espoirs dans une Cpreuve qui ne peut, selon l’expression consacrke, que ccdonner ce qu’elle a B [9]. Aucun test d’t5valuation ne peut explorer en meme temps tous les facteurs de performance d’une activitk physique : leur portke ne peut done &tre, par definition, que 1imitCe. En outre, et m&me si on ne tente pas de les appliquer & la pratique sportive de l’athlkte, 1~s rCsultats obtenus sont d’une interprktation dClicate. A propos de la mesure directe de la consommation maximale d’oxygkne, test le plus souvent pratiquC par
nos athlktes, il a CtC par exemple montrk, pour un m&me sujet, des diffkrences significatives entre les laboratoires en fonction du mode d’analyse des gaz, diffirences qui peuvent atteindre 10 ml-min-‘.kgm’ [2]. L’ensemble de ces donn&es suggi?re deux notions. La premikre, c’est que les tests d’kvaluation de la performance, tels qu’ils leur sont propods jusqu’ti present, sont effectivement inutiles pour une partie des athlbtes de haut niveau et qu’il ne parait done pas justifiC de continuer B les leur faire subir. La seconde est que la passation des tests d’kvaluation, pour ceux qui pourraient y trouver un bCntfice bien qu’ils pensent le contraire actuellement, implique la dClivrance d’une meilleure information B l’attention des athlbtes, de leur encadrement et des mCdecins op&ateurs. Et d’autant plus qu’en dipit des critiques qu’ils prononcent B l’encontre du corps medical, les athlktes estiment malgre tout qu’un mCdecin a sa place dans 1’Cquipe qui s’occupe d’eux. Cette prCdisposition devrait &tre mesurke B sa juste valeur par les praticiens. REMERCIEMENTS remercie la direction rCgionale de la Jeunesse et des Sports de Lorraine pour son aide technique.
L’auteur
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