2S20 RAPPORTS rait également concerner les AVC et les hémorragies intra-cérébrales. Les experts approuvent cependant les études cliniques utilisant le critère combiné des évènements thromboemboliques cliniques et des thromboses proximales asymptomatiques détectées en ED. Ils pensent que les thromboses ED proximales sont cliniquement pertinentes, du fait de l’association connue entre thrombose proximale et embolie pulmonaire. Le dépistage écho-doppler de thromboses asymptomatiques est donc actuellement réservé aux études cliniques, et se limite à l’exploration de l’étage proximal.
Mots-clés : Dépistage systématique. Écho-Doppler. Thrombose veineuse.
QUEL DÉPISTAGE DANS L’INSUFFISANCE VEINEUSE CHRONIQUE ? Ph. CARPENTIER Clinique de Médecine Vasculaire, Département Pluridisciplinaire de Médecine, Hôpital Michallon, 38043 Grenoble Cedex 09. Bien que l’insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs constitue un réel enjeu de santé publique, qu’il soit possible d’en faire le diagnostic précocement et qu’une prévention des complications trophiques cutanées soit possible, aucune stratégie de dépistage n’a jamais été validée dans ce domaine. Le dépistage des sujets à risque de maladie variqueuse ne nous paraît pas médicalement justifié. En revanche, il en va différemment pour les sujets à haut risque d’ulcères veineux, pathologie invalidante, d’évolution chronique et récidivante, et requérant des soins coûteux. L’épidémiologie nous apprend que l’ulcère veineux est fréquent chez le sujet âgé et qu’il survient toujours au niveau d’altérations cutanées (pigmentation, dermite, hypodermite) facilement détectables, apparues le plus souvent plusieurs années auparavant. Ces troubles trophiques sont eux-mêmes presque toujours précédés par une corona phlebectatica qu’accompagne une incompétence des perforantes jambières basses. Bien que les données démonstratives de qualité soient peu nombreuses, le consensus est clair sur l’utilité préventive de la correction des reflux saphènes en cas d’insuffisance veineuse superficielle isolée et sur l’intérêt de la compression élastique, notamment dans le syndrome post-thrombotique. Une stratégie préventive de l’ulcère veineux fondée sur le dépistage de l’insuffisance veineuse en voie de décompensation (corona, incompétence des perforantes jambières) est donc potentiellement utile, mais reste à démontrer.
Mots-clés : Insuffisance veineuse chronique. Dépistage.
Journal des Maladies Vasculaires QUEL DÉPISTAGE EN MICROCIRCULATION ? Ph. CARPENTIER Clinique de Médecine Vasculaire, Département Pluridisciplinaire de Médecine, Hôpital Michallon, 38043 Grenoble Cedex 09. En matière de microcirculation, les seuls dépistages véritablement validés concernent la microangiopathie diabétique, et l’intérêt du fond d’œil annuel et de la micro-albuminurie chez tous les patients diabétiques. En matière de décompensation de l’artériopathie des membres inférieurs, l’évaluation de la microcirculation cutanée par la capillaroscopie et la TcPO2 a démontré sa valeur pronostique, mais à ce jour, il n’a pas été démontré expérimentalement que la prise en compte des données microcirculatoires, correspondant au dépistage de l’ischémie critique, améliorait la prise de décision avec un bénéfice pour le patient. Enfin, chez les patients atteints de phénomène de Raynaud, plusieurs études longitudinales ont montré la valeur prédictive de la capillaroscopie pour le dépistage des formes infracliniques de sclérodermie. L’intérêt de ce diagnostic précoce fait l’objet d’un consensus des experts du domaine du fait de ses nombreuses retombées positives potentielles, mais n’a pas été évaluée dans une approche expérimentale randomisée.
Mots-clés : Microcirculation. Dépistage.
QUEL DÉPISTAGE EN LYMPHOLOGIE ? S. VIGNES Unité de Lymphologie, Hôpital Cognacq-Jay, 15 rue Eugène Millon, 75015 Paris. Les lymphœdèmes sont classés en formes primitives et secondaires. La prévention des lymphœdèmes ne concerne que les lymphœdèmes secondaires, en particulier du membre supérieur. Ils surviennent dans environ 14 à 28 % des cas après traitements du cancer du sein. Le nombre de ganglions enlevés lors du curage axillaire et la radiothérapie externe sont les deux principaux facteurs de risque de développement d’un lymphœdème. D’autres facteurs de risque ont été aussi mis en évidence en particulier la surcharge pondérale lors de la chirurgie du sein, la prise de poids après le traitement, la pratique de gestes « invasifs » (injections, prélèvements, glycémie capillaire) sur le membre homolatéral au cancer ou la réduction des activités physiques. La prévention du lymphœdème du membre supérieur repose sur la pratique du ganglion sentinelle, l’amélioration des techniques de radiothérapie, le contrôle du poids et le maintien des activités physiques. Il est également probable que la prise en charge des pathologies de l’épaule associées soit utile pour améliorer la circulation lymphatique. La prévention des infections est aussi un élément important pour éviter l’aggravation des lymphœdèmes. Les mesures régulières du membre supérieur permettent aussi de dépister un lymphœdème débutant afin d’envisager un traitement intensif précoce par physiothérapie décongestive.
Mots-clés : Lymphœdème. Dépistage.