6es Journées du Cancéropôle Grand Sud-Ouest
à partir d’un compartiment endosomal, et sont produits pratiquement par tous les types cellulaires. Il a été montré que les exosomes issus de cellules tumorales ont des effets pro-tumoraux, tandis que ceux issus de cellules immunocompétentes ont des propriétés antitumorales. Nous avons effectué la première analyse lipidomique d’exosomes issus d’une lignée leucémique (RBL-2H3). Ceux-ci contiennent plusieurs enzymes fonctionnellement actives générant des médiateurs lipidiques, en particulier les phospholipases A2 libérant de l’acide arachidonique, et qui sont activées par le GTPgS. L’acide arachidonique (AA) ainsi que les cyclooxygénases (COX 1 et 2) générant la première étape de conversion de l’AA en prostaglandines sont présents. Les exosomes sont enrichis environ 15 fois par rapport à la cellule parentale en prostaglandines PGE2 et 15d-PGJ2. Ils sont internalisés dans les endosomes des cellules cibles, ce qui permet d’atteindre des concentrations intracellulaires de 15d-PGJ2 compatibles avec l’activation du récepteur nucléaire PPARg. La balance PGE2/15d-PGJ2 pourrait donc orienter l’activité biologique des exosomes dans les sens d’une activité pro ou antitumorale. Ainsi à côté des effecteurs protéiques et des miRNA transportés par les exosomes, ceux-ci contiennent des médiateurs lipidiques pouvant déterminer leur bioactivité. Un « profil lipidomique » réalisé sur différents types d’exosomes permettra d’évaluer leur potentialité vis-à-vis du développement tumoral.
la metformine peut aussi agir comme un agoniste indirect de l’AMP-activated protein kinase (AMPK), nous examinons actuellement ses effets sur le métabolisme énergétique et les voies de signalisation. Nos premiers résultats montrent qu’un contenu élevé en glutathion et une forte expression de certains gènes qui codent pour des enzymes qui catalysent des réactions glycolytiques et anapleurotiques sont observés dans les cellules leucémiques insensibles à la metformine. Le traitement de ces cellules résistantes avec un inhibiteur de la glycolyse les sensibilise à la metformine. Ces résultats suggèrent que la cytotoxicité de la metformine induite par l’inhibition du complexe I de la chaîne mitochondriale dans les cellules leucémiques est régulée par un réseau complexe métabolique. Des expériences complémentaires in vitro, étudiant le métabolisme et les voies de signalisations, ainsi que des études in vivo, sont en cours pour mieux caractériser les voies métaboliques régulant la réponse cytotoxique de la metformine sur des lignées cellulaires et cellules primaires issues de prélèvements de patients atteints de LAM, et évaluer le potentiel thérapeutique de la metformine in vivo.
R45 Metformine comme traitement adjuvant de la leucémie aiguë myéloïde
Selmi A., Ydoux-Gilet Y., Nassour M., Savagner P.
Scotland S., Boutzen H., Wang Z., Green A., Micklow E., Danet-Desnoyers G., Bouscary D., Tamburini J., Récher C., Selak MA., Carroll M., Sarry JE. 1
Department of Medicine, University of Pennsylvania, Philadelphia, PA 19104, USA ; Inserm-U563-CPTP, Département Oncogenèse, Signalisation et Innovation Thérapeutique, CHU Purpan, 31024 Toulouse Cedex 3, France ; 3Service clinique d’Hématologie et Oncologie, CHU Purpan, 31024 Toulouse Cedex 3, France
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lusieurs études épidémiologiques ont montré que la metformine, largement utilisée pour le traitement du diabète de type 2, pourrait réduire le risque de cancer. Malgré plusieurs travaux confirmant l’activité antinéoplasique de la metformine, les mécanismes responsables de cette activité n’ont pas encore été complètement élucidés dans les cellules cancéreuses ou leucémiques. Notre hypothèse est que la metformine induit l’apoptose des cellules leucémiques suite à une reprogrammation métabolique induite par l’altération de certaines fonctions mitochondriales et voies de signalisation dans la leucémie aiguë myéloïde (LAM). La metformine réduit nettement la respiration mitochondriale des six lignées cellulaires leucémiques testées, de manière dépendante de la dose. Cependant, seule la lignée cellulaire MOLM14 montre une augmentation significative de la concentration extracellulaire en lactate (effet Pasteur) en présence de metformine et une apoptose significative lorsqu’elle est traitée par la metformine seule ou en combinaison avec un agent cytotoxique (aracytine). Au contraire, la lignée cellulaire U937 insensible ne présente pas d’effet Pasteur en réponse à la metformine, suggérant que des différences métaboliques intrinsèques pourraient contribuer à l’effet cytotoxique de la metformine in vitro. Afin de mieux comprendre ces différences de réponse et parce que
Bull Cancer vol. 97, supplément 4, octobre 2010
R46 Implication des voies de différenciation épithéliales précoces dans le phénotype et l’évolution carcinomateuse mammaire IRCM, Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier, Inserm U896 CRLC Val-d’Aurelle Paul-Lamarque Montpellier, F-34298, France
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es carcinomes mammaires humains sont classifiés en fonction de leur profil d’expression moléculaire. Chaque sous-type peut être caractérisé par des suractivations de voies de signalisation impliquées physiologiquement au cours du développement et des modulations de la glande mammaire. On retrouve notamment les voies Wnt, Notch, SHH, Myc, Snail. Ainsi, dans les carcinomes mammaires de type basaux, plusieurs groupes ont décrit une surexpression du gène Slug, membre de la famille de facteurs de transcription Snail connus comme inducteurs de la transition épithélio-mésenchymateuse (EMT). Pour déterminer le rôle de ces différentes voies dans la progression tumorale, il nous paraît essentiel de disposer de modèles permettant d’étudier simultanément et à l’échelle du groupe les réponses cellulaires représentant les effecteurs fonctionnels de ces voies : prolifération, apoptose, différenciation, motilité, polarité et cohésion intercellulaire… Nous utilisons deux approches complémentaires à partir de mammosphères de cellules épithéliales mammaires (MEC) humaines et murines. En premier lieu, une approche in vitro basée sur une chambre de morphogénèse 3D (brevetée) nous permettra d’étudier le comportement collectif et les réponses individuelles des MEC. Par la suite, des transplantations orthotopiques dans des souris dont la glande mammaire aura préalablement été déplétée du compartiment épithélial, permettront l’étude des propriétés prolifératives et invasives des MEC in vivo. La confrontation de ces deux approches nous permettra de définir plus précisément le rôle des voies de signalisation au cours de la morphogénèse de la glande mammaire et de la transformation tumorale de ce tissu. Enfin, grâce à notre banque de tumeurs mammaires, ces travaux pourront être mis à profit pour l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques spécifiques pour chaque sous-type de carcinome mammaire.
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