Réduction des risques chimiques dans une entreprise de soudo-brasage au cadmium grâce à une action conjointe de médecins du travail, d’hygiénistes, d’analystes et de toxicologues

Réduction des risques chimiques dans une entreprise de soudo-brasage au cadmium grâce à une action conjointe de médecins du travail, d’hygiénistes, d’analystes et de toxicologues

176 EXAMENS COMPLÉMENTAIRES POUR LA BIOMÉTROLOGIE DE L’EXPOSITION AUX PRODUITS CHIMIQUES Toxicité de l’étain et de ses dérivés organiques : étude de...

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EXAMENS COMPLÉMENTAIRES POUR LA BIOMÉTROLOGIE DE L’EXPOSITION AUX PRODUITS CHIMIQUES

Toxicité de l’étain et de ses dérivés organiques : étude de l’exposition professionnelle au cours de la manipulation industrielle de fenbutatin oxyde E. DELBOS (1), Y. GOUJON (1), M.-D. MATRAY (2) (1) AHI-santé en entreprise, Bordeaux. (2) Centre anti-poisons, CHU Pellegrin, Bordeaux.

Objectif : les dérivés organiques de l’étain sont des neurotoxiques cumulatifs connus, surtout les dérivés trisubstitués. Ils sont encore retrouvés dans des spécialités phytosanitaires acaricides. Nous avons tenté d’évaluer l’exposition à ces dérivés chez des opérateurs affectés à la manipulation industrielle de fenbutatin oxyde, ainsi que l’efficacité des techniques de prévention collective et individuelle préconisées dans les process de fabrication. Méthode : les dosages urinaires d’étain seraient le reflet de l’exposition aux dérivés organiques et inorganiques de l’étain mais peu de données sont disponibles (Biotox). C’est pourquoi nous avons utilisé le dosage de l’étain urinaire comme outil d’évaluation biologique de l’exposition aux dérivés organostanniques. Plusieurs prélèvements échelonnés dans le temps ont été étudiés. Ils ont été comparés à des prélèvements témoins de la population générale. La méthode de dosage est la spectrométrie de masse couplée à une torche à plasma (ICP-MS : Inductibly Coupled Plasma – Mass Spectrometry). Résultats : sept opérateurs ont pu participer à notre étude, mais cinq cas ont été exploitables. Les résultats des prélèvements ne sont pas différents significativement et sont comparables à ceux des témoins non exposés et à ceux retrouvés dans la population générale (≤ 1 à 5 µg/gcu selon les auteurs) L’interprétation est délicate car il n’y a pas de valeur de référence validée, la corrélation entre l’exposition et l’élimination urinaire n’étant pas déterminée. La pénurie de données objectives est connue. Conclusion : les résultats biologiques concordent avec ceux de la métrologie d’ambiance à ces mêmes postes de travail. Les techniques de prévention semblent efficaces. Les opérateurs ne rapportent aucune doléance ; l’analyse du registre d’infirmerie ne relève pas d’élément en rapport avec la manipulation du principe actif étudié. Mais aucun des opérateurs n’a été évalué sur le plan psychométrique, première cible des neurotoxiques. Le dosage urinaire de l’étain n’est pas recommandé actuellement pour la surveillance des opérateurs exposés aux dérivés organostanniques, et nous pouvons nous interroger sur la nécessaire orientation de nos évaluations.

Réduction des risques chimiques dans une entreprise de soudo-brasage au cadmium grâce à une action conjointe de médecins du travail, d’hygiénistes, d’analystes et de toxicologues A. VILLA (1), F. LAUZIER (2), A. DELAUNAY (3), J. BAUWENS (2), J. POUPON (1), R. GARNIER (1) (1) Hôpital Fernand Widal, Paris. (2) CRAMIF. (3) ACMS, Suresnes.

Objectif : deux cas de néphropathie tubulaire due au cadmium ont été adressés en consultation de pathologie professionnelle par le médecin du travail d’une entreprise de soudo-brasage. Le service prévention de la Cramif, le médecin du travail et l’équipe hospitalière ont mené ensemble une action de prévention dans l’entreprise. Méthode : une enquête mettant en parallèle données métrologiques, biométrologiques et cliniques, ainsi qu’une étude des postes et tâches des salariés, a été réalisée dans l’entreprise. La détermination des cadmiuries, ainsi que les recherches d’altération des fonctions rénale et respiratoire des travailleurs ont été réalisées à l’hôpital F. Widal. Les prélèvements atmosphériques (d’ambiance et individuels) et des frottis de surface ont été effectués par le Laboratoire de toxicologie industrielle de la Cramif. Le Centre de mesures physiques de la Cramif a évalué l’efficacité des ventilations aux postes de travail. Résultats : les études initiales ont montré que les six personnes travaillant dans les ateliers étaient fortement contaminées par le cadmium. La restitution de ces résultats à l’ensemble de l’entreprise a permis une information concrète sur les risques pour la santé et les voies de contamination, ainsi que des propositions d’améliorations à mettre en œuvre. L’entreprise a bénéficié d’un contrat de prévention qui lui a permis de mettre en place des captages efficaces aux postes de travail. Parallèlement, elle a progressivement substitué d’autres types de brasures à celles contenant du cadmium. Conclusion : en alliant des compétences variées et complémentaires, cette action a permis de réduire considérablement le risque d’intoxication par le cadmium dans l’entreprise et aussi, de prévenir l’irruption de nouveaux dangers résultant d’une politique de substitution mal conduite.