S150 91e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 102 (2016) S73–S190
Introduction La prothèse de tête radiale (PTR) est actuellement indiquée dans les fractures comminutives non ostéosynthèsables de tête radiale. Les résultats rapportés à moyen et long terme sont satisfaisants avec les prothèses métalliques modulaires à cupule mobile. Le taux de descellement reste non négligeable et variable selon les implants. L’hypothèse émise était que la taille de la tige prothétique pouvait influencer le taux de descellement. Matériel et méthodes Entre 2002 et 2014, une prothèse de tête radiale a été mise en place chez 43 hommes et 21 femmes d’âge moyen 52 ans (± 16). L’indication comprenait 44 fractures récentes pour 20 séquelles. Il s’agissait de 56 fractures type Mason III, 2 de type Mason II, et 6 fractures cervicales vraies. Les prothèses implantées comprenaient 31 prothèses Guepar (tige longue 30 mm), 18 Évolutive TM Aston Medical (tige longue 30 mm), 15 prothèses SBI comprenant 9 rHead Recon et 6 rHead Standard (tige courte 16–22 mm). Au recul minimum de 24 mois, une analyse radiographique a permis d’analyser le positionnement des prothèses, la présence d’une ostéolyse périprothétique, et l’existence de signe de descellement. L’évaluation clinique permettait d’évaluer les amplitudes articulaires, la force en flexion–extension, le MEPS, et le score DASH. Résultats Au recul moyen de 65 mois, le taux de ré-intervention pour descellement était plus élevé pour les tiges courtes par rapport aux tiges longues (6 vs 9, p < 0,2). Les tiges descellées étaient plus courtes que les tiges non descellées (27,9 ± 4,4 mm vs 25,5 ± 6 mm, p < 0,1). L’ostéolyse périprothétique était significativement plus fréquente avec les tiges courtes (12 vs 23, p < 0,05). Le mauvais positionnement concernait 37 prothèses, les tiges courtes étaient significativement plus en valgus (p < 0,01), les tiges longues en varus (p < 0,01). Les résultats cliniques étaient comparables entre les 3 groupes. Conclusion Dans cette étude, si les résultats cliniques étaient identiques, quel que soit le type d’implant, le taux de descellement des implants à tige courte était nettement supérieur à celui des implants à tige plus longue. Déclaration de liens d’intérêts Consultant, expert : oui (Aston, Depuy-Synths, Intégra, Medartis, Tornier-Wright, ZimmerBiomet). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.177 212
Résultats à moyen et long terme des lésions bicroisées et luxations traumatiques du genou définies selon la classification Sofcot Mid- and long-term results of double crossed lesions and traumatic dislocations of the knee as per the SoFCOT classification Franc¸ois Fazilleau ∗ , Arnaud Clave , Goulven Le Henaff , Thomas Williams , Frédéric Dubrana Boulevarg Tanguy-Prigent, 29200 Brest, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Fazilleau) Introduction Les lésions bicroisées et luxations traumatiques du genou sont des lésions rares en pratique traumatologique. Plus de soixante séries publiées rapportent les résultats des luxations du genou comportant cependant des critères d’inclusion très hétérogènes. Un travail multicentrique, mené sous l’égide de la Sofcot en 2008, a proposé une classification physiopathologique des luxations du genou permettant d’éclaircir les limites de ce cadre nosographique. L’objectif de notre étude était d’évaluer les résultats cliniques à moyen et long terme (> 24 mois) des lésions bicroisées et luxations du genou définies selon les limites proposées par la Sofcot. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective monocentrique et continue sur la période d’inclusion allant du 1 mars 1995 au 31 mars 2012. Étaient inclus dans cette étude les patients porteurs de luxations du genou définies selon les limites
de la classification Sofcot. Étaient exclus de cette étude les fractures luxations, luxations exposées, luxations prothétiques et lésions multi-ligamentaires du genou n’entrant pas dans la classification Sofcot. Quarante patients pris en charge chirurgicalement dans trente-deux cas, et orthopédiquement dans huit cas ont pu être évalués à l’aide de trois questionnaires fonctionnels (Koos, Lysholm, IKDC 2000) à un recul moyen de 110 mois (24–259). Résultats L’évaluation à l’aide du Koos retrouvait, pour les cinq domaines évalués, des moyennes de 72,1 pour le score symptômes, 84 pour le score douleur, 85,3 pour la fonction vie quotidienne, 41,1 pour les activités de sports et de loisirs et 55,1 pour la qualité de vie. Dans le même temps, le score Lysholm moyen était de 77,3 et l’IKDC 2000 moyen de 63. L’évaluation physique réalisée par à l’aide du système IKDC retrouvait 16 % de classe B, 57 % de classe C et 27 % de classe D. Vingt-huit patients avaient repris une activité sportive et professionnelle au dernier recul avec un score de Tegner moyen de 3,7. Conclusion La classification proposée par la Sofcot apporte des limites précises au cadre nosographique que représentent les lésions bicroisées et luxations du genou. Les résultats cliniques rapportés dans notre étude montrent l’impact important de ce type de lésions sur la qualité de vie des patients à moyen et long terme souvent mal retranscrite dans les séries incluant l’ensemble des lésions multi-ligamentaires du genou. Déclaration de liens d’intérêts Cours, formations : oui (Zimmer). Invitations à des congrès nationaux ou internationaux : oui (Tornier, Ceraver, Zimmer). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.178 213
L’utilisation exclusive des ancres dans la rupture du tendon patellaire, à propos de 26 cas Use of anchors alone in the patellar tendon rupture – A report on 26 cases Paul Brossard ∗ , Bruno Vasse , Guillaume Le Roux Centre hospitalier, 17019 La Rochelle, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Brossard) Introduction Les ruptures du ligament patellaire sont des lésions peu fréquentes classiquement traitées par des tunnels osseux patellaires ou des sutures directes et associées à 1 cadre de protection patello-tibial. Les études biomécaniques valident l’utilisation théorique des ancres dans ces lésions. L’objectif de notre étude était de rapporter les résultats cliniques et radiologiques d’une série continue de 26 lésions du ligament patellaire, traitées par ancres, sans cadre de protection, et de les comparer aux séries traditionnelles. Hypothèse Notre hypothèse était que les résultats obtenus par cette technique étaient au moins comparables aux résultats obtenus par la technique de référence. Matériel et méthodes Cette étude rétrospective et continue a concerné 26 genoux opérés par le même opérateur entre 2007 et 2013, avec un âge moyen de 48 ans (19–80). Tous les patients ont été revus pour ce travail en excluant une lésion ouverte et 2 patients indisciplinés. Nous avons étudié outre la cohorte, les résultats fonctionnels, la force musculaire et les amplitudes articulaires ainsi que le comportement radiologique des ancres et leur éventuelle mobilisation. Résultats Vingt-six genoux (13 hommes, 13 femmes) ont été évalués avec un recul moyen de 7 ans (3–9). L’immobilisation par orthèse rigide puis articulée a été de 7 semaines (6–8) avec appui autorisé. La rééducation a été immédiate dans tous les cas avec un protocole spécifique. Les résultats fonctionnels étaient satisfaisants à très satisfaisants pour 92 %. L’extension active moyenne était à 0◦ , la flexion active à 128◦ (110–150) et la force motrice à 5/5. Radiologiquement, l’indice de Caton était à 1,12 (0,67–1,34). Les 2 mobilisations d’ancres n’ont pas eu de retentissement fonctionnel