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critère de jugement principal est un élément composite dénommé « évènement de FAV » regroupant : thrombose aiguë de FAV et dysfonction de FAV ayant nécessité une fistulographie avec traitement endovasculaire. Observation/Résultats Cent-quatre-vingt-treize patients porteurs de FAV ont été analysés dans l’étude avec une médiane de suivi de 620 jours. Les patients porteurs d’un cathéter (33) ont été exclus de ce travail. Les patients ont été répartis en 4 groupe selon leurs quartiles de VPM. Il n’existait pas de différence concernant les caractéristiques de ces 4 groupes. On note une incidence plus grande d’événements de FAV (p = 0,001) dans le groupe 4 avec 23 (59 %), 14 (34 %) dans le groupe 3, 11 (27 %) dans le groupe 2 et 6 (18 %) dans le groupe 1. L’analyse multivariée montre une association indépendante entre le VPM et le risque de survenue d’un événement, l’OR est de 1,66 [1,24–2,23] p = 0,0007. Discussion Le VPM permet d’identifier les patients à risque d’évènements sur la FAV. Cette population à risque pourrait bénéficier d’une surveillance renforcée voir de thérapeutiques antiagrégantes ou anticoagulantes. Limiter le nombre d’évènements sur la FAV permettrait de réduire la survenue de thromboses voire de perte de l’accès vasculaire exposant le patient à un risque vital. Le VPM nous semble un excellent biomarqueur essentiellement par sa facilité de mesure. Conclusion Nous avons montré dans notre cohorte d’HC que le risque de survenue d’un évènement sur FAV est prédit par la mesure du VPM. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.005 CI-5
Impact d’anticorps préformés anti-HLA-Cw et anti-HLA-DP spécifiques du donneur en transplantation rénale P. Chamley 1,∗ , P. Varlet 2 , A. Lionet 1 , C. Noël 1 , M. Hazzan 1 , F. Provôt 1 1 Service de néphrologie, CHRU de Lille, Lille, France 2 Centre de biologie et pathologie, service d’immunologie, CHRU de Lille, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Chamley) Introduction L’impact des anticorps spécifiques du donneur (DSA) préformés de type anti-C et anti-DP en transplantation rénale reste controversé. Ils n’entrent pas en jeu dans l’attribution des greffons rénaux en France. Nous avons analysé leur rôle sur le rejet et la survie des greffons chez 53 patients. Patients/Matériels et méthodes Nous avons colligé de fac¸on rétrospective et monocentrique toutes les greffes de rein effectuées entre 2010 et 2017 pour lesquelles les patients ne présentaient que des DSA préformés anti C (cDSA) et/ou anti DP (dpDSA) avec un cross match en lymphotoxicité (XMlct) négatif le jour de la greffe. Ces patients étaient comparés à un groupe contrôle de 106 patients non immunisés. Observation/Résultats Cinquante-trois patients présentaient des cDSA et/ou dpDSA pregreffe (22 cDSA, 26 dpDSA et 5 c-dpDSA). Les 5 patients présentant à la fois un cDSA et un dpDSA étaient exclus de l’analyse afin de pouvoir différencier l’impact de chacun des anticorps. Le taux de greffons incompatibles (TGI) moyen était à 68,8 % ± 29,3 pour les cDSA et 82,2 % ± 24,8 pour les dpDSA (NS). L’intensité moyenne de fluorescence (MFI) du DSA pregreffe était respectivement 3341 ± 3639 et 3923 ± 4696 (NS). Au moment du rejet, aucun des 48 patients analysés n’avait développé de DSA de novo. À 5 ans, l’incidence des rejets cellulaires et humoraux était de 25,9 %, 59,9 % et 12,7 % dans les groupes cDSA, dpDSA et le groupe contrôle (p < 0,001).
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À 5 ans, la survie des greffons, censurée pour les décès, était respectivement à 86,4 %, 69,8 % et 81 % (p = 0,6) pour les groupes cDSA, dpDSA et contrôles. La survie des greffons, non censurée pour les décès, était respectivement à 86,4 %, 47,7 % et 74,6 % (p = 0,07) pour les groupes cDSA, dpDSA et contrôles. Enfin, la survie patiente était à 5 ans 95,2 %, 68,5 % et 92,1 % (p = 0,01) pour les groupes cDSA, dpDSA et contrôles. Discussion Dans notre cohorte, les cDSA et dpDSA préformés entraînent une augmentation du risque de rejet aigu, en particulier chez les patients présentant un dpDSA avant greffe. Cette incidence élevée de rejet aigu est associée à un impact délétère sur la survie patient potentiellement liée à une mortalité infectieuse induite par la surimmunosuppression nécessaire à la prise en charge des rejets. À l’inverse les cDSA préformés n’ont que peu d’influence sur la survie. Conclusion Ces résultats soulignent la nécessité de prendre en compte de fac¸on différentielle la présence de cDSA ou dpDSA préformé lors de l’acceptation d’un greffon, même si le crossmatch du jour et négatif. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.006 CI-6
Rôle physiopathologique de l’endothélium dans la polykystose rénale autosomique dominante M. Hamzaoui 1,∗ , Z. Djerada 2 , V. Richard 3 , P. Mulder 3 , J. Bellien 3 , D. Guerrot 1 1 Inserm U1096, service de néphrologie, CHU de Rouen, Rouen, France 2 Service de néphrologie, CHU de Reims, Reims, France 3 Inserm U1096, service de pharmacologie clinique, CHU de Rouen, Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Hamzaoui) Introduction La polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD) est la maladie rénale héréditaire la plus fréquente. Elle est principalement due à la mutation des gènes PKD1 et PKD2 codant respectivement pour la polycystine 1 et 2 [1]. La maladie se caractérise par le développement progressif de kystes rénaux et hépatiques, ainsi qu’une atteinte cardiovasculaire qui reste à ce jour mal expliquée [2]. L’objectif de notre travail est d’étudier dans un modèle transgénique tissu-spécifique le rôle de l’absence endothéliale de la polycystine-1 chez la souris C57BL/6 J dans la PKRAD. Patients/Matériels et méthodes Des souris C57BL/6 J LOX-Pkd1 ont été croisées avec des souris C57BL/6 J VE-Cadh-cre inductible, afin d’obtenir une invalidation de Pkd1 dans les cellules endothéliales. Les animaux ont été suivis pendant 5 mois. La pression artérielle systolique (PAS) a été mesurées par pléthysmographie. La fonction cardiaque a été évaluée par échocardiographie. Lors du sacrifice, le cœur a été analysé en morphométrie et la fonction endothéliale a été évaluée par mesure de la dilatation médiée par le flux (FMD) sur les artères mésentériques ex-vivo. Observation/Résultats Les souris invalidées pour le gène Pkd1 au niveau endothélial ont présenté une hypertension artérielle comparativement aux souris témoins (PAS : 145 ± 3 vs 129 ± 3 mmHg, p = 0,0054). L’exploration de la fonction endothéliale a mis en évidence une dysfonction endothéliale significative chez les souris invalidées pour Pkd1 endothélial, objectivée par une diminution de la FMD. Nous n’avons pas observé d’hypertrophie cardiaque chez les souris invalidées pour Pkd1 endothélial (poids du cœur : 111,8 ± 5,5 vs 112,6 ± 5,4 mg, p = 0,92). Discussion Ceci est la première étude montrant l’impact de l’invalidation du gène Pkd1 au niveau de l’endothélium chez l’animal, responsable d’une dysfonction endothéliale avérée ainsi qu’une hypertension artérielle.
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Conclusion L’invalidation du gène PKd1 au niveau de l’endothélium induit une atteinte endothéliale qui contribue aux atteintes cardiovasculaire des patients PKRAD indépendamment de l’atteinte rénale. Ceci permet l’exploration de nouvelles pistes thérapeutiques. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Références [1] Cornec-Le Gall E, Audrézet M-P, Chen J-M, Hourmant M, Morin M-P, Perrichot R, et al. Type of PKD1 mutation influences renal outcome in ADPKD. J Am Soc Nephrol 2013;24(6):1006–13. [2] Perrone RD, Malek AM, Watnick T. Vascular complications in autosomal dominant polycystic kidney disease. Nat Rev Nephrol 2015;11(10):589–98.
Conclusion Le projet SONG-PKR engage les patients, aidants et professionnels de santé dans une démarche de consensus réfléchi, transparent et équitable afin d’établir un ensemble de domaines de critères de jugement indispensables à rapporter dans toutes les études impliquant des patients atteints de PKRAD. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.008
Dialyse 1
https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.007
CO-D01
CI-7
Influence de malnutrition et de syndrome métabolique sur la survie en hémodialyse
StandardisatiOn des critères de jugement en NéphroloGie – PolyKystose Rénale (SONG-PKR) : groupes de discussion avec technique de groupe nominale C. Geneste 1,∗ , Y. Cho 2 , A. Tong 2 , T. Gutman 2 , B. Sautenet 1 CHU Bretonneau, Tours, France 2 Sydney University, Sydney, Australie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Geneste)
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Introduction Malgré le nombre croissant d’essais sur la polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD), les critères de jugement pertinents pour les patients et les cliniciens, tels que les symptômes ou la qualité de vie, sont peu ou pas rapportés. L’absence de participation des patients dans la sélection de ces critères peut engendrer une discordance entre les priorités des patients et celles des cliniciens. Par ailleurs, l’augmentation du gaspillage dans la recherche médicale attribuée entre autres aux problèmes de sélection des critères de jugement a donné lieu à de nombreuses initiatives dans le monde médical pour développer des « core outcome sets ». Il s’agit d’ensembles de critères de jugement standardisés et approuvés qui doivent être mesurés et rapportés au minimun dans tous les essais d’un domaine médical donné. L’initiative SONG-PKR vise à établir un core outcome set pour les essais thérapeutiques impliquant des patients atteints de PKRAD. Cette partie du projet à pour but d’identifier et de prioriser les critères importants pour ces patients et leurs aidants ainsi que les raisons de leurs choix. Patients/Matériels et méthodes/Observation Il s’agit d’une étude internationale (France, Australie, Corée) non-interventionnelle, incluant des patients polykystiques majeurs ou leurs aidants. Nous avons utilisé une stratégie d’échantillonnage orientée pour obtenir un maximum de diversité dans les caractéristiques démographiques et cliniques individuelles. Chaque groupe (4 en France : Tours, Brest, Nantes et La Roche/Yon) comprenait une discussion de groupe (40 minutes) puis la technique de groupe nominal (70 minutes). Résultats/Discussion Nous avons inclus 40 participants lors des 4 groupes franc¸ais (6 à 12 par groupe). Les critères de jugement classés dans les 5 premiers parmi une liste de 44 critères étaient : fonction rénale, progression vers une insuffisance rénale terminale, capacité à travailler, mortalité et la fatigue. Enfin, les thèmes retrouvés reflétant les raisons de l’identification et du classement de ces critères étaient : inquiétudes pour les générations futures, aucun impact ressenti, impossibilité de soulager les symptômes, compréhension des différents risques, souffrance des membres de la famille, perte d’autonomie, conséquences graves et imprévisibles, et stigmatisation liée à l’apparence physique.
Z. El Ati ∗ , H. Machfar , O. Sioud , R. Choura , N. Mazeg , H. Bouzidi Service de dialyse, hôpital Tahar Sfar, Mahdia, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Z. El Ati) Introduction Les troubles métaboliques contribuent à l’augmentation du taux de mortalité des patients sous hémodialyse. Le but de cette étude était de déterminer la prévalence du syndrome métabolique (SM) et de la malnutrition chez les patients hémodialysés chroniques et d’évaluer leur influence sur la morbi-mortalité cardiovasculaire. Patients/Matériels et méthodes Il s’agit d’une étude transversale prospective incluant 100 hémodialysés chroniques suivis pendant trois ans. La survenue d’un événement cardiovasculaire, d’une mortalité cardiovasculaire ou toutes causes confondues au cours de la période de suivi était notée. Le logiciel d’analyse statistique SPSS 21.0 a été utilisé. Observation/Résultats Dans notre étude 50 % des patients avaient un syndrome métabolique et 23 % présentaient une malnutrition. Tous les patients ont été suivis pendant 36 mois. Pendant cette période, 19 patients ayant un SM et 14 patients sans SM étaient décédés (38 % vs 28 %, p = 0,19), le plus souvent des maladies cardiovasculaires. La survie moyenne était de 71,52 ± 42,1 mois chez les patients avec SM versus 92,06 ± 65 mois sans SM, mais la différence n’était pas significative. La présence des maladies cardiovasculaires préexistantes et d’hypo-HDL étaient associés de fac¸on significative à la mortalité cardiovasculaire, tandis que l’âge avancé et la malnutrition étaient significativement associés à la mortalité globale. Discussion Nos résultats montraient que contrairement à la malnutrition, le SM n’était pas corrélé à la mortalité chez les patients hémodialysés et il n’avait pas d’influence sur la survie. Les facteurs de risque indépendants de mortalité étaient l’âge avancé, les maladies cardiovasculaires préexistantes et la malnutrition. Conclusion Un dépistage précoce de malnutrition chez les hémodialysés est nécessaire afin de réduire le taux de mortalité dans cette population. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.009 CO-D02
Patients hémodialysés incidents : effets du Right Start Program sur les indicateurs médicaux et la mortalité C. Chazot 1,∗ , M. Garbelli 2 , M. Alunni 2 , S. Stuard 2 1 NephroCare France, Fresnes, France 2 Fresenius Medical Care, Bad Homburg, Allemagne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Chazot)