Thromboses veineuses profondes et cancers : à propos de 39 cas

Thromboses veineuses profondes et cancers : à propos de 39 cas

65e Congrès franc¸ais de médecine interne, Clermont-Ferrand, 14–15 et 16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S109 CA047 Thrombose...

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65e Congrès franc¸ais de médecine interne, Clermont-Ferrand, 14–15 et 16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S109

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Thromboses veineuses profondes et cancers : à propos de 39 cas I. Boukhris a , M. Abdallah b , S. Hamzaoui b , T. Larbi b , A. Harmel b , K. Bouslema b , S. Mrad b a Service de médecine interne B, CHU Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie b Service de médecine interne, hôpital Mongi-Slim, Tunis, Tunisie Introduction.– L’association entre maladie veineuse thromboembolique (MVTE) et cancer est bien établie. Le risque de survenue d’une MVTE en cas de cancer est deux à six fois plus important que celui de la population générale et une néoplasie est retrouvée dans environ 15 % des cas en cas de MVTE. Nous rapportons notre expérience. Patients et méthodes.– Notre étude est rétrospective portant sur tous les cas de néoplasie chez des patients hospitalisés dans notre service pour une MVTE, sur une période de 12 ans. Résultats.– Parmi 276 cas de MVTE hospitalisés dans notre service, un cancer était retrouvé dans 39 cas soit dans 14 % des cas. L’âge moyen était de 61 ans avec un écart-type de 16 ans et une médiane de 24 mois. La MVTE était révélatrice de la néoplasie dans 23 cas, dans les autres cas la néoplasie avait une ancienneté moyenne de 49 mois. Il s’agissait d’une néoplasie gynécologique dans dix cas (sein n = 4, utérus n = 4, col n = 2), digestive dans sept cas (estomac n = 1, fois n = 2, pancréas n = 2, côlon n = 1, rectum n = 1), urologique dans sept cas (vessie n = 4, prostate n = 3), hématologique dans six cas (lymphome n = 5, leucémie n = 1), pulmonaire dans trois cas, ORL dans un cas et cinq cas de cancer métastasique d’origine indéterminée (un cancer connu était au stade métastatique dans quatre cas). Une chimiothérapie était un facteur surajouté dans deux cas, un traitement par tamoxifène dans un cas et une radiothérapie dans sept cas. Une intervention carcinologique récente était retrouvée chez deux patients. Conclusion.– La survenue d’une MVTE est un facteur de mauvais pronostic chez les patients atteints de cancer, le cancer modifie également le profil évolutif de la MVTE avec une mortalité et un risque de récidive plus important y compris sous traitement anticoagulant.

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3 nodules juxtacentimétriques pulmonaires. La fibroscopie bronchique avec biopsies ne retrouve pas d’anomalie. Une cytoponction thyroïdienne ne retrouve pas de cellule anormale. Une thyroïdectomie chirurgicale est programmée. La patiente rentre à domicile sous anticoagulation efficace par héparine de bas poids moléculaire. Elle est hospitalisée un mois plus tard pour dyspnée. En dépit de l’anticoagulation, il y a bilatéralisation de la TJ avec embolie pulmonaire bilatérale. L’échographie cardiaque ne retrouve pas de thrombus intracardiaque. Tout geste radical étant exclu en raison de l’embolie pulmonaire, des biopsies thyroïdiennes chirurgicales sont effectuées. Elles montrent finalement une tumeur peu différenciée d’aspect épithélioïde avec positivité de la vimentine compatible avec un cancer anaplasique. Deux cures de doxorubicine cisplatine unidose seront réalisées en oncologie. La réponse scannographique sous chimiothérapie permettra d’évaluer l’indication d’une radiothérapie. Discussion.– Les thromboses veineuses profondes des extrémités supérieures ne représentent que 1 à 5 % de l’ensemble des épisodes thrombotiques veineux. Des facteurs déclenchant, souvent associés, sont retrouvés dans la majorité des cas : présence d’un dispositif veineux central, d’une néoplasie ou d’une thrombophilie. Comparée à la fréquence des complications emboliques (5 à 10 % des cas), la survenue d’une TJ bilatérale est rarissime. Une récidive thromboembolique sous héparinothérapie efficace touche près de 5 % des patients cancéreux et est encore plus fréquente en cas d’extension métastatique. Les tumeurs thyroïdiennes différenciées semblent être un terrain favorable au développement des cancers anaplasiques et la thyroïdite de Hashimoto étant un facteur de risque de cancer papillaire, on peut s’interroger sur l’implication d’une thyroïdite auto-immune négligée dans le développement du cancer de notre patiente. Conclusion.– La TJ se présente fréquemment par un œdème cervical d’apparition brutale. Sur un goitre préexistant, son extension malgré une anticoagulation efficace doit faire évoquer une cause néoplasique dont le cancer anaplasique de la thyroïde constitue une étiologie rare mais redoutable. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.168

doi:10.1016/j.revmed.2012.03.167 CA049 CA048

Cancer anaplasique de la thyroïde révélé par une thrombose veineuse jugulaire interne C. Lahaye a , M. Tamain a , I. Delèvaux a , M. Hermet a , G. Guettrot-Imbert a , M. André a , H. Devaux b , P. Kauffmann c , O. Aumaître a a Service de médecine interne, hôpital Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, France b Service de médecine oncologique, centre Jean-Perrin, Clermont-Ferrand, France c Service de chirurgie, centre Jean-Perrin, Clermont-Ferrand, France Introduction.– Le cancer anaplasique de la thyroïde est rare avec une incidence annuelle de 2 cas par million d’habitants. Son agressivité et sa découverte à un stade souvent métastatique d’emblée expliquent son pronostic effroyable, avec une médiane de survie de 3 mois. La survenue d’une thrombose veineuse jugulaire (TJ) est un mode de révélation inhabituel. Patients et méthodes.– Une femme de 73 ans au seul antécédent de tabagisme (60 PA) est hospitalisée pour l’apparition d’une fièvre, d’un œdème cervical droit douloureux et d’une otalgie droite depuis 24 heures. Observation.– L’échographie cervicale révèle une thrombose veineuse jugulaire interne droite et un goitre multinodulaire. Les leucocytes sont à 12,7 G/L et la CRP à 174 mg/L. La TSH, la calcitonine, les LDH et la ␤ 2 microglobuline sont normales, les anticorps anti-thyropéroxydase sont à 137 UI/mL (positif > 35 UI/mL). Le bilan de thrombophilie est négatif. Le scanner cervico thoracique retrouve une thyroïde avec de multiples nodules hétérogènes, et

Nouveau facteur de risque de thrombose veineuse chez les Tunisiens après la révolution : la toxicomanie intraveineuse I. Boukhris , A. Hariz , S. Azzabi , E. Chérif , C. Kooli , Z. Kaouech , L. Ben Hassine , N. Khalfallah Servic de médecine interne B, CHU Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie Introduction.– Avant le 14 janvier 2011 (date de la révolution en Tunisie), l’utilisation de drogues en intraveineuse était un tabou dans notre société et même en cas de doute sur une toxicomanie en milieu médical, la réponse à cette question à l’interrogatoire était souvent la négation. Actuellement, on découvre cette pathologie et ses complications telles que la thrombose veineuse. À ce propos, nous rapportons notre expérience. Patients et méthodes.– Notre étude est rétrospective, portant sur les dossiers de malades hospitalisés dans notre service et présentant une thrombose veineuse en rapport avec une toxicomanie par drogues en intraveineux. Résultats.– De l’année 2000 à 2011, plus de 300 patients présentant une maladie veineuse thromboembolique ont été hospitalisés à notre service, la notion de toxicomanie n’était jamais rapportée à l’interrogatoire de nos patients. Après le mois de janvier 2011, trois nouveaux cas de thrombose veineuse en rapport avec une toxicomanie ont été colligés dans notre service. Il s’agissait dans tous les cas de sujets de sexe masculin, l’âge moyen est de 33 ans. Ils avaient tous une toxicodépendance depuis plus que deux ans au moins, ils sont tabagiques et alcooliques chroniques. Ils ont tout les trois des cicatrices d’automutilation. Pour la drogue, il s’agissait de l’héroïne en intraveineux dans tous les cas. Il s’agissait dans deux cas d’une