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72e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Tours, 10–12 décembre 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A100–A211
du bilan hépatique sont secondaires à une hépatite auto-immune et à une cirrhose billaire sur les données de la biopsie hépatique. La culture microbiologique et la PCR (ARN16S) de la PCA réalisée en urgence ont permis d’identifier une Listeria monocytogenes multisensible. Le traitement par valaciclovir, débuté en probabiliste, a été relayé par trois injections intra-vitréennes de gentamicine et de céfacidal (avant identification du germe) en association avec une antibiothérapie générale (amoxicilline 12 g/j IV + gentamicine 5 mg/kg/j IV puis sulfamétoxazole–triméthoprime PO pour une durée totale de 21 jours). Ce traitement a permis une disparition des signes inflammatoires mais il persiste une diminution de l’AV secondaire à une cataracte liée à l’endophtalmie. Conclusion Le uvéites à hypopion s’observent classiquement chez les patients ayant une maladie de Behc¸et, une spondylarthropathie et/ou le gène de susceptibilité HLA B27, une maladie infectieuse, une pseudo-uvéite (rétinoblastome, hémopathies) ou sous rifabutine. Cette observation illustre bien l’importance de rechercher une endophtalmie endogène devant une pan-uvéite à hypopion « inexpliquée » à l’issue de la première consultation. Le traitement microbiologique doit être entrepris des le diagnostic suspecté, après réalisation des prélèvements par PCA pour l’analyse de l’humeur aqueuse ou du vitrée par PCR universelle. Les endophalmies endogènes sont cependant rares. Elles surviennent généralement chez les patients immunodéprimés (comme dans notre observation) ou ayant une endocardite. Les endophalmies à Listeria sont exceptionnellement rapportées dans la littérature et leur traitement est encore mal codifié. L’amoxicilline reste le traitement de référence, le sulfamétoxazole–triméthoprime est une alternative thérapeutique notamment en cas d’allergie. En cas d’endophtalmie, des injections intra-vitréennes sont généralement associées. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Jackson TL, et al. Surv Ophthalmol 2003;48(4):403–23. Hueber A. Case Rep Ophthalmol 2010;1(2):63–5.
particuliers, admis pour rougeur oculaire récidivante de l’œil droit associée à une douleur et une baisse de l’acuité visuelle. L’examen clinique ne retrouvait pas d’anomalies notables. L’examen ophtalmologique objectivait une acuité visuelle à 4/10, une uvéite antérieure droite associée à une hyalite. L’œil gauche était sans anomalie. L’angiographie rétinienne montrait une vascularite localisée de l’œil droit. Le bilan étiologique était négatif à part la sérologie de la toxocarose qui était positive (Western Blot). Le patient a été traité par une corticothérapie générale et locale associée à l’albendazole à la dose de 400 mg/j pendant 15 jours. L’évolution était marquée par une régression de l’uvéite et une amélioration de l’acuité visuelle. Observation no 3 : Patient âgé de 14 ans, sans antécédents particuliers, admis pour exploration d’une baisse de l’acuité visuelle évoluant depuis 4 mois d’installation progressive. L’examen clinique ne retrouvait pas d’anomalie. L’examen ophtalmologique a retrouvé à gauche une acuité visuelle à 2/10, une pan-uvéite gauche avec une vascularite rétinienne. L’œil droit était sans anomalie. À la biologie, il n’existait pas de syndrome inflammatoire biologique et la numération formule sanguine ne montrait pas d’hyperéosinophilie. Le bilan étiologique était négatif (radio-thorax, intradermoréaction à la tuberculine, TPHA VDRL et sérologie de la toxoplasmose). La sérologie de la toxocarose était positive (technique Western Blot). Le patient a été traité par une corticothérapie générale (3 boli de solumédrol relayé par une corticothérapie per os a la dose de 0,7 mg/kg/j) et locale associée à l’albendazole à la dose de 400 mg/j pendant 15 jours. L’évolution était marquée par une régression de la pan-uvéite et de l’hyalite et une nette amélioration de l’acuité visuelle. Conclusion La toxocarose est une étiologie rare d’uvéites chez l’adulte. Ainsi la demande de la sérologie doit faire partie de l’algorithme de l’enquête étiologique. En revanche, le diagnostic de certitude repose sur l’étude immunologique des liquides intraoculaires. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.045
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.044 CA035 CA034
Toxocarose oculaire : à propos de trois cas S. Hamrouni 1,∗ , N. Boussetta 2 , R. Dhahri 2 , S. Sayhi 2 , I. Gharsallah 1 , L. Metoui 1 , B. Louzir 1 , F. Ajili 1 , S. Othmani 1 1 Médecine interne, hôpital militaire principal d’instruction de Tunis, Tunis, Tunisie 2 Médecine interne, hôpital militaire Monfleury, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Hamrouni) Introduction La toxocarose est une zoonose parasitaire cosmopolite causée par Toxocara canis et T. cati. L’atteinte oculaire est rare et se manifeste essentiellement sous trois formes : une pan-uvéite, un granulome postérieur et un granulome périphérique. Nous rapportons trois cas de toxocarose oculaire. Observation Observation no 1 : Patient âgé de 15 ans, aux antécédents de forte myopie depuis l’âge de 4 ans, admis pour une baisse brutale de l’acuité visuelle. L’examen clinique ne retrouvait pas d’anomalies. L’examen ophtalmologique objectivait au niveau des 2 yeux une acuité visuelle à 1/10, un segment antérieur calme. Le fond d’œil avait montré une uvéite intermédiaire. L’angiographie rétinienne objectivait une vascularite étendue. Le bilan de première intention (le bilan tuberculeux, les sérologies toxoplasmose et syphilis, IRM cérébro-médullaire) était négatif. Par ailleurs, la sérologie de la toxocarose était positive (Western Blot). Le patient a rec¸u une corticothérapie générale associée à l’albendazole à la dose de 400 mg/j pendant 15 jours avec disparition des signes inflammatoires. Il a été opéré pour la myopie avec bonne évolution. Observation no 2 : patient âgé de 27 ans, sans antécédents
Toxocarose viscérale chez l’adulte, à propos de 2 cas
B. Arfaoui ∗ , N. Boussetta , R. Abid , S. Sayhi , R. Batikh , N. Ben Abdelhafidh , O. Salah Médecine interne, hôpital militaire principal d’instruction de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Arfaoui) Introduction La toxocarose est une infection liée au passage chez l’homme d’ascaris animal. Cosmopolite, elle s’observe principalement chez l’enfant de moins de dix ans. Bien que rare chez l’adulte, elle peut provoquer des manifestations sévères comme le relate ces 2 observations. Observation Cas clinique 1 : un patient âgé de 45 ans était hospitalisé pour une symptomatologie évoluant depuis 3 mois faite de troubles caractériels, de la mémoire et des déficits moteurs régressifs. À l’admission, il était apyrétique et présentait un syndrome frontal et un syndrome quadripyramidal. Les examens complémentaires avaient révélé une hyperéosinophilie à 1900/mm3 , une VS à 10 mm et une CRP < 6 mg/L. La TDM cérébrale avait objectivé des lésions hypodenses capsulolenticulaires bilatérales avec prise de contraste nodulaire centrale qui paraissaient en hypersignal T2 à l’IRM. Le LCR était clair avec une pleïocytose à 35 éléments/mm3 (à 70 % lymphocytaire) sans éosinophilie, une protéinorachie à 0,55 g/L et une normoglycorachie. Les examens parasitologiques des selles étaient négatifs, mais une sérologie en Elisa était positive pour Toxocara canis dans le sang et le LCR. Les autres sérologies parasitaires étaient négatives. L’étude anatomo-pathologique des biopsies des lésions cérébrales avait