Tumeurs desmoïdes associées à la polypose adénomateuse familiale

Tumeurs desmoïdes associées à la polypose adénomateuse familiale

© Masson, Paris, 2004. Gastroenterol Clin Biol 2004;28:574-581 Tumeurs desmoïdes associées à la polypose adénomateuse familiale Eddy COTTE (1), Oliv...

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© Masson, Paris, 2004.

Gastroenterol Clin Biol 2004;28:574-581

Tumeurs desmoïdes associées à la polypose adénomateuse familiale Eddy COTTE (1), Olivier GLEHEN (1), Olivier MONNEUSE (2), François COTTON (3), Jacques VIGNAL (1) (1) Service de chirurgie viscérale et thoracique, Centre Hospitalier Universitaire Lyon Sud, 69495 Pierre Bénite ; (2) Service d’Urgences Chirurgicales, Pavillon G, Centre Hospitalier Universitaire Edouard Herriot, Lyon ; (3) Service de Radiologie, Centre Hospitalier Universitaire Lyon Sud, 69495 Pierre Bénite.

TABLE DES MATIE`RES

CONTENTS

ÉPIDÉMIOLOGIE

Desmoid tumors in familial adenomatous polyposis

ANATOMOPATHOLOGIE

Eddy COTTE, Olivier GLEHEN, Olivier MONNEUSE, François COTTON, Jacques VIGNAL (Gastroenterol Clin Biol 2004;28:574-581)

HISTOIRE NATURELLE TUMORALE • Localisation • Évolution spontanée

EPIDEMIOLOGY PATHOLOGY NATURAL HISTORY OF THE TUMORAL • Location • Spontaneous tumor progression PROGNOSIS RISK FACTORS • Surgical injuries • Hormone dependence • Genetic factors CLINICAL PRESENTATION COMPLEMENTARY EXAMS • Pathological diagnosis • Vascular investigations • Abdominal CT scan • Magnetic resonance imaging TREATMENT • Therapeutic methods - Medical treatment - Surgical treatment - Chemotherapy - Radiotherapy • Indications • Recommendations CONCLUSION

PRONOSTIC FACTEURS DE RISQUE • Traumatismes chirurgicaux • Hormonodépendance • Génétique PRÉSENTATION CLINIQUE INVESTIGATIONS COMPLÉMENTAIRES • Diagnostic histologique • Explorations vasculaires • Scanner abdominal • Imagerie par résonance magnétique TRAITEMENT • Méthodes thérapeutiques - Traitement médical - Traitement chirurgical - Chimiothérapie - Radiothérapie • Indications • Recommandations CONCLUSION

L

es tumeurs desmoïdes (TD) sont des tumeurs rares, fréquemment associées à la polypose adénomateuse familiale (PAF). Elles ont été décrites pour la première fois par John Mac Farlane en 1832 [1]. En 1923, Nichols [2] a décrit l’association entre PAF et tumeurs desmoïdes. Le syndrome décrit par Gardner en 1951, associant PAF, ostéomes, tumeurs desmoïdes, kystes épidermiques, kystes sébacés et polypes gastriques et duodénaux [3], que Smith a proposé de nommer syndrome de Gardner en 1958, peut être considéré comme une variante phénotypique de la PAF [4]. Ces tumeurs peuvent apparaître soit de façon sporadique, soit dans le cadre de la PAF. Ces 2 formes cliniques ont une histoire naturelle ainsi que des localisations prédominantes différentes.

Épidémiologie Les TD sont des tumeurs rares. Avec une incidence annuelle de 2,4 à 4,3 cas par million d’habitants [5], elles représentent moins de 0,03 % de toutes les tumeurs et environ 3,5 % des tumeurs fibreuses [6]. L’incidence des TD dans les PAF est difficile à évaluer et varie selon les auteurs entre 4 % et 32 % [6-11]. Mais cette incidence a été probablement sous-évaluée compte tenu du nombre élevé de découvertes fortuites de TD asymptomatiques, et de cas de TD symptomatiques d’apparition très tardive après la chirurgie initiale (1 cas 28 ans après la colectomie prophylactique [11]). Le risque d’apparition d’une TD chez un malade atteint d’une PAF est 852 à 1 000 fois plus important que dans la population générale [12]. L’âge de survenue des TD se situe entre 5 et 80 ans, mais le pic d’incidence se situe entre 28 et 31 ans avec un âge médian de 28,5 ans [13, 14]. Il y a une prédominance féminine [15] mais pour certains auteurs elle serait moins marquée que pour les TD sporadiques [9, 11, 12], ou même inexistante [16], voire inversée [10, 14].

Tirés à part : J. VIGNAL, Service de chirurgie viscérale et thoracique, Centre Hospitalier, Lyon Sud, 69495 Pierre Bénite Cedex. E-mail : [email protected]

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Tumeurs desmoïdes et polypose

[6, 9, 14, 18, 35, 37]. Après colectomie prophylactique, environ 30 % des décès sont liés aux complications des TD, suivies par les carcinomes péri-ampullaires responsables de près de 22 % des décès [35]. Les décès liés aux TD surviennent chez des malades plus jeunes que pour les autres causes de décès [35]. Dans une série du St Mark’s Hospital, le taux de survie à 10 ans des malades atteints d’une TD abdominale a été de 63 % [38]. Les TD de paroi se compliquent rarement, et ont donc un meilleur pronostic que les TD intra-abdominales [39].

Anatomopathologie Les TD sont des tumeurs fibreuses, bénignes, dénuées de potentiel métastatique. La gravité est liée au caractère localement invasif de ces tumeurs [13, 17]. Elles compriment et infiltrent les tissus avoisinants, si bien que la tumeur peut s’étendre sur plusieurs centimètres en dehors des limites palpables [13]. Il s’agit de tumeurs non capsulées composées d’une prolifération de fibroblastes bien différenciés dans une matrice collagène [13, 18]. Ces cellules sont issues d’un même clone cellulaire ce qui signifie que les TD sont des néoplasmes et non le produit d’une fibrose inflammatoire [9]. Le centre tumoral est acellulaire alors que la périphérie a une forte densité cellulaire qui peut être confondue avec un fibrosarcome de bas grade [19]. Beaucoup de ces cellules périphériques sont des myofibroblastes [20] que l’on retrouve également dans les tissus cicatriciels et les tumeurs stromales malignes [21]. Des agrégats de lymphocytes sont fréquemment localisés sur les marges tumorales [22]. Aucun facteur histologique prédictif d’agressivité tumorale n’a été identifié [23]. Le seul cas de transformation maligne décrit dans la littérature est survenu après radiothérapie [24].

Facteurs de risque Traumatismes chirurgicaux Pour la plupart des auteurs, la chirurgie semble être le facteur principal de risque d’apparition des TD [5, 8, 9, 16, 18, 39]. Dans 68 à 86 % des cas, elles apparaissent après une intervention chirurgicale, le plus souvent après colectomie prophylactique [8, 9, 11, 12, 14]. Cependant, il arrive que des TD soient découvertes avant que le diagnostic de PAF ne soit fait [11, 16, 40]. Dans 4 % des cas, une TD est découverte lors de la première laparotomie [34]. Les TD se développent le plus souvent au niveau du site opératoire [41]. Elles apparaissent 2 à 3 ans en moyenne après la chirurgie initiale, et dans 55 % à 80 % des cas, dans les 5 premières années [5, 8, 9, 11, 12, 14, 16, 34].

Histoire naturelle tumorale Localisation

Hormonodépendance

Les TD associées à la PAF sont essentiellement abdominales. On observe environ 70 % de tumeurs intra-abdominales, 15 % de tumeurs de la paroi abdominale et 15 % de tumeurs extra-abdominales [9, 12, 16, 18, 23]. Parmi les localisations intra-abdominales, les TD mésentériques sont les plus fréquentes (55 à 80 % des TD intra-abdominales [25, 26]). Les autres sites sont le mésocôlon, le ligament rond et l’espace rétro péritonéal [14]. Les TD sont le plus souvent uniques [25], mais plusieurs localisations ont été décrites dans 5 à 38 % des cas [5, 12, 16]. Certains auteurs ont montré une prédilection pour la paroi abdominale pour les TD se développant au cours de la grossesse [5, 12, 27, 28]. Les localisations extra-abdominales les plus fréquemment décrites sont : la partie postérieure du tronc, la cage thoracique, la région cervico-faciale et les membres inférieurs [29].

Elle est suggérée par plusieurs constatations. Tout d’abord, l’incidence est plus élevée chez les femmes en âge de procréer [6, 9, 11, 16, 32, 42], notamment durant les périodes de forte imprégnation hormonale : durant la grossesse ou après un accouchement (jusqu’à un an). Certains auteurs ont également montré une incidence élevée après exposition à une contraception orale [43]. D’autre part, des régressions après ménopause [6, 43, 44], ou durant la période menstruelle ont été rapportées. Cette prédominance féminine est plus franche pour les TD de la paroi abdominale. Plusieurs équipes ont retrouvé la présence de récepteurs aux œstrogènes dans les TD [5, 6, 45, 46] et des variations de la croissance tumorale selon le sexe et l’imprégnation œstrogénique [5, 6, 47]. La croissance tumorale est deux fois plus rapide chez la femme que chez l’homme chez qui la croissance tumorale est la même pour toutes les tranches d’âge. Ces constatations ont été confortées par des tests réalisés in vitro sur des cellules issues de TD. Celles-ci se sont développées, ont produit du collagène en présence d’œstrogènes et ont été inhibées par des antiœstrogènes comme le tamoxifène [46].

Évolution spontanée Les TD ont habituellement une croissance lente, mais celle-ci peut varier au cours de l’histoire de la maladie [30]. Church [31] a suggéré que 10 % des TD intra-abdominales disparaissent spontanément, 29 % ont des cycles de croissance alternant avec des phases de régression, 47 % restent stables après le diagnostic et 10 % ont une croissance rapide. Dans d’autres séries, 4 à 17 % de régressions spontanées ont été rapportées [9, 32, 33].

Génétique La PAF est une maladie héréditaire à transmission autosomique dominante liée à une mutation du gène APC (Adenomatous Polyposis Coli tumor suppressor gene) [48, 49]. Ce gène est un grand gène localisé en 5q22 et composé de 15 exons. Les exons 1 à 14 sont de petite taille, et l’exon 15 contribue pour 77 % de la région codante du gène (codons 655 à 2 843) [13]. La protéine APC est localisée dans le cytoplasme des cellules épithéliales [50]. La fonction précise de cette protéine est inconnue mais, associée aux α et β caténines qui lient à la surface cellulaire le cadhérine E, elle contribue à son rôle d’adhésion et d’interaction cellulaire [51, 52]. On pense également que cette protéine est impliquée dans la formation des microtubules qui constituent le cytosquelette et jouent un rôle dans la division cellulaire [53]. La

Pronostic Les TD représentent la deuxième cause de mortalité dans les PAF après les cancers colorectaux, soit la première cause après colectomie prophylactique [34-36]. Dans une série de 132 cas, Arvanitis et al. ont rapporté 58,7 % de décès liés aux cancers colorectaux et 10,9 % de décès liés aux TD avec un intervalle moyen entre le diagnostic et le décès de 4 à 6 ans [35]. D’autres séries ont rapporté 10 à 50 % de décès imputables aux TD par occlusion, infarctus mésentérique, fistule digestive ou péritonite 575

E. Cotte et al.

plupart des mutations surviennent entre les codons 900 et 1600, et induisent un codon stop conduisant à une protéine tronquée [13]. Plusieurs équipes ont recherché des mutations de ce gène associées aux TD. Miyaki et al. [54] ont rapporté une prédominance de délétions de 1 à 19 paires de bases de l’exon 15 chez les malades atteints de PAF et de TD. D’autres auteurs ont observé une incidence plus importante des TD chez les malades ayant une mutation 3’du codon 1 444 [55, 56], une mutation du codon 1 309 [57], et une mutation entre les codons 1 310 et 2 011 [58]. A l’opposé, Gurbuz et al. [12], dans une série de 28 malades atteints de PAF dont 13 avaient une TD, n’ont trouvé aucune relation significative entre la localisation et le type de mutation du gène APC et la présence ou l’absence de TD. Le caractère héréditaire des tumeurs desmoïdes dans la PAF est également suggéré par l’existence de susceptibilité familiale [23]. En effet un malade atteint de PAF avec des antécédents familiaux au 1er degré de TD a un risque de 25 % de développer une TD [12]. La recherche dans ce domaine permettra peut-être de prévoir la possibilité d’apparition des TD chez ces malades, et de modifier la prise en charge dans ces cas (dépistage scanographique systématique, chirurgie susceptible de favoriser leur apparition repoussée autant que possible [59], contre-indication à la grossesse et à la contraception orale).

Fig. 1 − Scanner spiralé (Siemens, Somaton plus 4) en coupe axiale transverse de 5 mm après injection de produit de contraste. Masse tissulaire (étoile) mésentérique, bien limitée, de 3 cm se rehaussant de façon modérée et homogène après injection de produit de contraste. La densité de la lésion est discrètement supérieure à celles des muscles. Petite distension des anses grêles avec niveaux air liquide (flèches pleines). Helical CT scan, 5 mm thick slice in the transverse axial plane after injection of contrast medium of 3 cm well-tissular mesenteric mass (star) with homogeneous and moderate enhancement after injection. Lesion density is slightly increased compared to muscles. Slight small bowel distention with air liquid levels (full arrows).

Présentation clinique Les TD sont symptomatiques dans 25 à 42 % des cas [6, 11]. Les circonstances de découverte les plus fréquentes sont la palpation d’une masse abdominale indolore, l’augmentation de volume de l’abdomen, la douleur abdominale, la découverte fortuite lors d’une laparotomie ou lors d’une complication [14]. Les principales complications des TD intra-abdominales sont les occlusions intestinales, les fistules digestives par nécrose tumorale et les hydronéphroses par compression urétérale [34]. Les complications liées à des phénomènes de compression sont nombreuses : ischémie mésentérique par compression des vaisseaux mésentériques, thromboses veineuses profondes par compression veineuse, compressions nerveuses responsables de douleurs ou de déficit sensitivomoteur [13] et détériorations de la fonction du réservoir des anastomoses iléo-anales [34]. Penna et al. [34] ont rapporté que 27 % des TD entraînaient des complications nécessitant une laparotomie (hydronéphrose, perforation digestive, altération de la fonction du réservoir iléal ou occlusion). Les tumeurs de la paroi abdominale n’entraînent pas de morbidité significative [39].

agressif, et a été accusée par plusieurs auteurs d’accélérer la croissance tumorale [13]. La ponction-biopsie percutanée peut également être utilisée. Mais il s’agit d’une technique cytologique, et une confirmation histologique est le plus souvent indispensable pour différencier une TD d’un fibrosarcome de bas grade [61, 62]. De plus, cette technique est le plus souvent non informative en raison du caractère acellulaire du matériel centrotumoral [23] et est à risque de complications (hématome mésentérique, perforation digestive). Dans ces conditions, elle n’est souhaitable qu’en cas de doute diagnostique important (caractères morphologiques évocateur de fibrosarcome).

Explorations vasculaires L’angiographie n’a que peu d’intérêt aujourd’hui face aux performances du scanner abdominal multi-barettes avec injection de produit de contraste et de l’angio-IRM [13] qui permettent d’apprécier les rapports tumoraux avec les gros vaisseaux, notamment avec l’artère mésentérique supérieure [60]. Elles mettent également en évidence la pauvreté de la vascularisation des TD contrastant avec la néovascularisation extensive des sarcomes peu différenciés [63].

Investigations complémentaires La découverte d’une TD sans contexte particulier impose la réalisation d’une coloscopie à la recherche d’une polypose colo-rectale [13, 23] puisque environ 2 % de ces tumeurs sont associées à une PAF [12].

Scanner abdominal C’est l’examen de choix, tant pour le diagnostic que pour la surveillance [13, 64]. Au début de leur évolution, les TD apparaissent comme une infiltration mal définie de la graisse mésentérique, plus tard on visualise une masse avec déplacement, infiltration et enchâssement des anses grêles [27, 65, 66] (figure 1). L’aspect des TD au scanner est peu corrélé aux symptômes [13]. Certains critères ont été retenus comme étant de mauvais pronostic : diamètre tumoral supérieur à 10 centimètres, localisations mésentériques multiples, hydronéphrose bilatérale, enchâssement extensif de l’intestin grêle ou de l’artère mésentérique supérieure [60, 66]. Un score scanographique évaluant la progression des TD mésentériques a été validé par l’équipe du St Mark’s Hospital de Londres [67]. Cependant, la performance du

Diagnostic histologique Pour certains, il est indispensable d’obtenir une preuve diagnostique anatomopathologique [36, 60]. Mais ceci est largement controversé. D’une part, dans un contexte de polypose, l’imagerie et notamment le scanner sont très évocateurs et permettent de différencier une TD de métastases ganglionnaires, des tumeurs neuroendocrines du grêle ou d’un sarcome intraabdominal, principaux diagnostics différentiels. D’autre part, la biopsie chirurgicale peut être considérée comme un geste 576

Tumeurs desmoïdes et polypose

Les mécanismes d’action des AINS sont multiples. Ils inhibent la croissance tumorale en inhibant la synthèse des prostaglandines qui diminuent les réactions du système immunitaire antitumoral. Ils baissent également l’activité de l’ornithine décaboxylase qui est une enzyme clé de la croissance tumorale [9, 33, 45, 75, 76]. Ils diminuent aussi la concentration en AMPc (adénosine monophosphate cyclique) dans les cellules tumorales, ce qui peut entraîner une interruption du cycle cellulaire [13]. L’efficacité des AINS [46, 77] a été démontrée in vitro sur des cellules issues de TD pour deux molécules : le sulindac et l’indométhacine. Les posologies recommandées sont 300 à 450 mg/j pour le sulindac et 75 à 150 mg/j pour l’indométhacine [33, 60]. Une réponse peut être obtenue à partir de quelques semaines de traitement, mais le plus souvent elle est obtenue après 8 à 24 mois de traitement [13, 33]. C’est pourquoi on peut considérer qu’il faut attendre 2 ans de traitement avant de juger de l’efficacité des AINS. Plusieurs cas de régression complète de TD mésentériques et de paroi ont été décrits avec le sulindac ou l’indométhacine [9, 17, 33, 45]. D’Alteroche et al. [17] dans une revue de la littérature ont observé 45 % de réponse sur les TD mésentériques traitées par AINS seuls ou en association avec d’autres molécules (tamoxifène ou acide ascorbique).

Fig. 2 − Imagerie par Résonance Magnétique (Philips Intera 1.5T) : acquisition coronale en coupe de 6 mm, pondération T2 et saturation de la graisse. Lésion polylobée hétérogène (étoile) bien limitée en discret hypersignal T2. L’opacification des anses grêles par ingestion d’eau (flèches pleines) permet de bien identifier la localisation anatomique intra mésentérique de la tumeur desmoïde. C : cæcum ; A : appendice ; V : vessie ; U : utérus. MRI: 6 mm thick slice in the coronal axis on T2 weighted fat saturated images. Well circumscribed heterogeneous polylobated lesion (star) with a slight hypersignal on T2 weighted images. The injection of water inside the small bowels (full arrows) provides a clear image of the intra-mesenteric anatomical location of the desmoid tumor. C: caecum; A: appendix; V: bladder; U: uterus.

Les anti-œstrogènes ont été utilisés en raison du caractère hormonodépendant des TD. La principale molécule est le tamoxifène, mais certains analogues comme le torémifène ont été également utilisés. Le tamoxifène agit sur le métabolisme des prostaglandines comme les AINS. Il stimule également la production fibroblastique du TGFβ (Transforming Growth Factor β) [78] qui inhibe la croissance des fibroblastes in vitro [79]. Les posologies varient de 20 à 120 mg/j selon les auteurs [23, 33, 80, 81]. Une réponse initiale peut être obtenue après 2 semaines à 6 mois de traitement [13]. Mais on recommande là encore d’attendre 2 ans de traitement avant de juger de son efficacité [33]. Bauernhofer et al. [81] dans une revue de la littérature portant sur 66 cas ont trouvé 52 % de réponse pour les TD mésentériques traitées par anti-oestrogènes seuls ou en association. Certains évoquent une possibilité d’échappement au traitement hormonal, comme pour les autres tumeurs hormonosensibles, par sélection d’un clone cellulaire insensible aux hormones [81]. D’autres types d’hormonothérapie ont été utilisés sans faire réellement la preuve de leur efficacité : les analogues de la LH-RH, l’acétate de médroxyprogestérone ou la testostérone [82].

scanner est parfois limitée dans la surveillance, notamment pour différencier les remaniements intra-abdominaux post-opératoires de TD résiduelles après traitement médical d’une récidive [64].

Imagerie par résonance magnétique Sur l’IRM, les TD apparaissent comme des images hétérogènes en hypo- ou iso-signal par rapport au muscle en T1, et de signal variable en T2 [68, 69] (figure 2) . Le rehaussement après injection de gadolinium est variable [70]. L’envahissement vasculaire est également bien apprécié avec cet examen [70]. L’IRM semble avoir une meilleur résolution que le scanner, en particulier pour différencier des remaniements post-opératoires d’une TD résiduelle après traitement médical ou d’une TD récidivante [71]. L’IRM permet également d’apprécier la cellularité tumorale surtout en séquence T2 [72, 73]. En effet, en T2 un hypersignal est associé à une cellularité élevée ; ceci pourrait donc permettre de prévoir la croissance tumorale [13, 74].

Enfin d’autres traitement médicaux ont été testés avec des résultats peu convaincants : interféron alpha [83], interféron gamma [81], corticostéroïdes [42, 84], colchicine [13], interleukine 2 [85], warfarine [76], théophylline [23] et testolactone [45, 76].

Traitement

TRAITEMENT CHIRURGICAL

Le traitement des TD est controversé et difficile. Les thérapeutiques utilisées associent la chirurgie, le traitement médical, la chimiothérapie et la radiothérapie. Elles ont été évaluées dans des séries de faible effectif, le plus souvent rétrospectives, qui associent des TD sporadiques et des TD associées à la PAF, rendant difficile l’interprétation des résultats et toute conclusion sur la conduite à tenir thérapeutique.

Il convient de distinguer les TD de la paroi abdominale des TD intra-abdominales :

Méthodes thérapeutiques

Les TD intra-abdominales, notamment mésentériques, posent beaucoup plus de problèmes. Plusieurs types de chirurgie sont réalisables. Tout d’abord en cas de tumeurs résécables, on peut faire une exérèse tumorale isolée ou une exérèse large associée le plus souvent à un sacrifice viscéral. Selon les études, on recommande une excision simple [5], des marges de résection d’au moins deux centimètres [87] ou une exérèse plus large avec des résections extensives d’intestin grêle du fait de la fréquente proximité des vaisseaux mésentériques [6, 9, 11, 25]. A

Le taux de récidive après exérèse des TD de paroi est élevé, estimé entre 20 et 80 % selon les études [9, 18, 32, 86]. Leur exérèse peut entraîner un important délabrement pariétal nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire (chirurgien digestif, plasticien, orthopédiste) [87, 88].

TRAITEMENT MÉDICAL De nombreuses molécules ont été utilisées seules ou en association. Néanmoins deux classes thérapeutiques semblent avoir démontré une certaine efficacité et sont plus largement utilisées. Il s’agit des anti-inflammatoires non-stéroidiens (AINS) et des anti-œstrogènes. 577

E. Cotte et al.

De récentes études [103, 104] ont montré que lorsque la situation de la tumeur le permet, la radiothérapie donnait des résultats identiques à la résection chirurgicale et qu’une radiothérapie adjuvante permettait d’obtenir après résection R1 des résultats comparables à ceux observés après résection R0.

l’extrême, des cas d’entérectomie totale avec transplantation de grêle ont été décrits dans la littérature [89, 90]. Si pour certains auteurs, des marges de résections saines n’influencent pas le taux de récidive [5, 32, 86, 91], d’autres ont souligné leur nécessité [37]. Par ailleurs certaines exérèses partielles semblent conduire à une accélération de la croissance tumorale [11]. Or les TD sont des tumeurs parfois infiltrantes s’étendant largement au delà des limites tumorales palpables, rendant la résection souvent incomplète. Le plus souvent l’exérèse tumorale est délicate et associée à une morbidité élevée. Selon les séries, les taux de complications majeures post-opératoires (occlusion, abcès intra-abdominaux, éventration, fistule digestive, syndrome du grêle court et décès post-opératoires) sont de 22 à 60 % de la mortalité postopératoire [9, 14, 92]. L’équipe du St Mark’s Hospital a rapporté que la majorité des décès liés aux TD abdominales est survenue en post-opératoire immédiat [39]. Smith et al. [91], dans une étude prospective sur 70 cas ont montré qu’il n’existait pas de différence significative de survie qu’il y ait ou non traitement chirurgical. De plus, le taux de récidive après traitement chirurgical est élevé, variant de 37 à 88 % des cas selon les séries [6, 9-11, 14]. En cas de tumeurs non résécables, on peut réaliser des dérivations digestives (gastro-entérales, entéro-entérales, entéro-coliques, iléostomie ou colostomie).

Pour les TD intra-abdominales, l’intérêt de la radiothérapie est limité par sa toxicité potentielle sur les structures digestives. Si certains malades ont été traités avec succès [86, 105], la plupart des résultats sont peu encourageants [5, 9]. Certains ont évoqué la possibilité selon laquelle l’effet anti-tumoral de la radiothérapie pour les TD intra-abdominales serait lié à l’irradiation des ovaires et ainsi à la suppression de la fonction ovarienne, expliquant une meilleure réponse chez les femmes que chez les hommes dans certaines séries [16, 80]. D’une façon générale, la radiothérapie pour les TD intra-abdominales tend à être abandonnée compte tenu de son efficacité très controversée et de sa haute toxicité digestive [6, 106]. On peut se poser la question de l’intérêt de la radiothérapie per-opératoire qui n’est pas évoquée dans la littérature et qui pourrait permettre de diminuer la radiotoxicité digestive pour les tumeurs intra-abdominales.

Indications Compte tenu de l’existence de régressions spontanées ou de longues périodes sans évolutivité, ainsi que la démonstration par certaines études de l’absence de gain en terme de survie avec un traitement chirurgical, la plupart des auteurs pensent qu’il faut, pour une TD découverte fortuitement lors d’un examen radiologique, réaliser dans un premier temps une simple surveillance clinique et scanographique, seules les TD symptomatiques, compliquées ou évolutives sur les examens de surveillance nécessitant un traitement.

Les TD intra-abdominales compliquent parfois la réalisation d’un geste chirurgical prophylactique nécessaire à la prise en charge thérapeutique des polyposes [34, 93]. L’existence d’antécédents familiaux de TD conduit certains auteurs à modifier la prise en charge des malades avec PAF. Pour certains [31, 64, 94], l’existence de cas de TD dans une famille de polypose peut inciter à repousser le plus longtemps possible la colectomie prophylactique pour éviter l’apparition d’un TD. Church [31] a même suggéré d’utiliser des techniques moins invasives telle que la laparoscopie pour réaliser la colectomie prophylactique. Toutefois cette technique n’a pas démontré sa supériorité dans la prévention du développement des TD par rapport à la laparotomie. Dans les familles associant PAF et TD ou pour les malades présentant une TD découverte au moment de la laparotomie, certains auteurs recommandent de réaliser d’emblée une pancoloproctectomie totale avec anastomose iléo-anale sur réservoir compte tenu des difficultés potentielles de réaliser dans un second temps la résection du rectum en présence d’une TD si celle-ci devenait nécessaire [9, 23, 34]. Bien que des cas de carcinomes duodénaux non traités du fait da la présence de TD aient été rapportés [34], aucun auteur ne préconise la réalisation d’un traitement chirurgical prophylactique sur le duodénum.

Le traitement médical est indiqué pour les TD intraabdominales symptomatiques (douleur, sub-occlusion) et non compliquées. Du fait de leur faible toxicité, le traitement médical de première intention sont les AINS [13, 36]. Pour pallier à leurs principaux effets secondaires, les nouveaux anti-inflammatoire anti-cyclo-oxygénase 2 (anti-COX 2) à moindre toxicité gastrique pourraient être utilisés d’autant que l’effet anti-tumoral des AINS peut également être attribué à l’inhibition de la cyclooxygénase [107]. Pour certains, l’hormonothérapie, notamment le tamoxifène, doit être le traitement médical de première intention chez la femme [33]. Le traitement chirurgical est pour la plupart des auteurs le traitement de première intention des TD de paroi [9, 18, 31, 32, 86, 108]. Cependant, en raison du taux de récidive élevé après exérèse, certains recommandent plutôt le traitement médical [34]. Pour les TD intra-abdominales, les indications du traitement chirurgical semblent limitées. Les principales indications de la chirurgie sont les TD compliquées (fistule digestive, occlusion aiguë, ...), mais elles doivent être soigneusement discutées au cas par cas du fait de la très importante mortalité post-opératoire associée. Dans ce contexte, en fonction de l’envahissement de structures vitales, on peut réaliser soit une exérèse tumorale à condition de ne pas être amené à un trop gros sacrifice digestif, soit des dérivations digestives pour les TD inextirpables. Pour certains auteurs, une TD symptomatique et non compliquée peut être réséquée chirurgicalement si elle est de petite taille, bien limitée et sans envahissement de structure vitale [108]. De même, une TD intra-abdominale découverte fortuitement lors d’une chirurgie peut être l’objet d’une exérèse si il n’existe pas d’envahissement de structure vitale.

CHIMIOTHÉRAPIE Les indications de la chimiothérapie dans les TD restent limitées [85, 95]. Des rémissions de degré variable et durable ont été notées avec différentes drogues : actinomycine D, cyclophosphamide, vincristine, vinblastine, méthotrexate [95-97]. Actuellement, l’association doxorubicine et dacarbazine semble être la plus efficace et est recommandée par la plupart des auteurs [13, 64, 98]. Des taux de rémission de plus de 70 % (30 % de rémission complète) ont été obtenus avec ces drogues [98]. Elles ont été utilisées dans le traitement des TD car celles-ci sont issues de tissus similaires aux fibrosarcomes pour lesquels ces deux molécules avaient prouvé leur efficacité [99, 100]. Les protocoles les plus habituels associent la doxorubicine à la dose de 60-90 mg/m2 à la dacarbazine à la dose de 750-1000 mg/m2 en perfusion continue sur 4 jours tous les 28 jours pendant 5 cycles [64]. Mais elles induisent des nécroses tumorales exposant au risque de fistules digestives, difficiles à traiter.

RADIOTHÉRAPIE

Les indications de chimiothérapie retenues actuellement sont les TD agressives, inextirpables et résistantes au traitement médical conventionnel [7, 13, 36, 64].

Pour les TD de la paroi abdominale, la radiothérapie a montré son efficacité en diminuant le taux de récidive [101, 102].

La radiothérapie externe est recommandée par certains auteurs en traitement adjuvant pour les TD de paroi lorsque 578

Tumeurs desmoïdes et polypose

l’exérèse n’a pu être réalisée avec des marges de résection satisfaisantes [109].

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Recommandations

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La synthèse des données de la littérature permet de donner plusieurs recommandations dans la prise en charge des TD associées aux PAF, assez proches de celles rapportées par l’équipe du St Mark’s Hospital [13].

10. Penna C, Kartheuser A, Parc R, Tiret E, Frileux P, Hannoun L, et al.

Pour les TD intra-abdominales non compliquées, le traitement médical de première intention est représenté par les AINS (le sulindac ou l’indométhacine) ou par les anti-œstrogènes chez la femme, pour une durée minimale de 8 mois. En cas de réponse tumorale, il faut poursuivre le traitement puis le réduire progressivement après obtention d’une réponse satisfaisante. En cas de progression tumorale, l’association d’un anti-œstrogène et d’un AINS est recommandée. Si la progression tumorale se poursuit malgré tout ou en cas de tumeur agressive à croissance rapide, une chimiothérapie associant doxorubicine et dacarbazine est indiquée. La chirurgie dans ces localisations n’a de place que pour les tumeurs résécables, découvertes fortuitement lors d’une chirurgie et ne nécessitant qu’une résection minime de l’intestin grêle ou en cas de complications intra-abdominales de ces tumeurs non accessibles à un traitement médical.

11. Lotfi AM, Dozois RR, Gordon H, Hruska LS, Weiland LH, Carryer

Pour les TD de paroi, la chirurgie semble être le traitement de choix. Mais le traitement médical par AINS ou anti-oestrogènes peut être discuté en première intention.

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Conclusion

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Les TD sont rares mais elles posent de nombreux problèmes de prise en charge thérapeutique lorsqu’elles sont associées à la PAF, en particulier quand elles sont intra-abdominales. Le dépistage précoce d’une susceptibilité à développer ces tumeurs notamment par l’étude génétique pourrait permettre de modifier et d’améliorer cette prise en charge. Cependant pour l’instant aucun gène n’a pu être identifié. Si leur évolution est souvent lente et si la régression est possible, il existe des formes agressives à croissance rapide. Le traitement de première intention est médical, le traitement chirurgical étant réservé aux formes symptomatiques et limitées, pariétales, de découverte fortuite, ou aux formes compliquées.

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