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75e Congrès franc¸ais de médecine interne – Brest, 14, 15 et 16 juin 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A110–A225
importante de morbidité et de mortalité. Le but de notre étude était de déterminer la prévalence et les aspects cliniques des thromboses au cours des MICI. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective colligeant sur une période de 15 ans [2000–2014], les patients consécutifs hospitalisés pour une MICI ayant présenté une thrombose à l’admission ou au cours de l’hospitalisation. Seuls les accidents thromboemboliques confirmés à l’imagerie ont été considérés. Résultats Nous avons inclus 335 patients, parmi eux15 avaient une thrombose (4,3 %) : 11 hommes et 4 femmes, d’âge moyen de 33 ans [15–64 ans]. Onze patient savaient une maladie de Crohn et 4 avaient une rectocolite hémorragique. Le délai moyen entre le diagnostic de la MICI et la survenue de la complication thromboembolique était de 86 mois [1–228]. Il s’agissait d’une thrombose profonde des membres inférieurs dans 7 cas (46 %) associée à une embolie pulmonaire dans 1 cas, d’une thrombose veineuse cérébrale dans 5 cas (33,3 %), d’une thrombose portale dans1 cas (7,1 %) et d’une thrombose de la veine jugulaire dans 2 cas (13 %). Au moment de la survenue de la thrombose,14 patients avaient une MICI active. Et la moitié d’entre eux avaient 4 patients, la thrombose survenait alors que les patients étaient déjà sous héparinothérapie préventive. Conclusion La prévalence des thromboses veineuses était de 4,3 % chez les patients atteints de MICI. La thrombose veineuse profonde des membres inférieurs et la thrombophlébite cérébrale sont les atteintes les plus fréquentes. Les mécanismes thrombotiques semblent être liés en grande partie à la phase active de la maladie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.140 CA023
Un syndrome des ongles jaunes révélé par une thrombose veineuse profonde
S. Gara , A. El Ouni ∗ , S. Toujani , T. Larbi , S. Hamzaoui , K. Bouslama , S. M’rad Médecine interne, CHU Mongi Slim, La Marsa, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. El Ouni) Introduction Le syndrome des ongles jaunes (SOJ) est une entité rare de diagnostic clinique, caractérisée par une triade associant des anomalies dystrophiques unguéales, un lymphœdème des membres et une atteinte pleuropulmonaire. Nous rapportons le cas d’une association d’un SOJ révélé par une thrombose veineuse profonde. Observation Une patiente âgée de 40 ans asthmatique non suivie, aux antécédents d’une hypothyroïdie sous traitement a été hospitalisée dans notre service pour une thrombophlébite du membre inférieur gauche. La patiente avait en outre une bronchorrhée chronique matinale non explorée depuis quelques années. L’examen physique a objectivé, outre les signes inflammatoires de la phlébite, une obésité morbide, un éléphantiasis des membres inférieurs, des ongles des mains et des pieds dystrophiques excessivement incurvés avec une onycholyse périphérique. L’auscultation pulmonaire a révélé des râles sibilants bilatéraux. Il n’y avait pas de syndrome inflammatoire biologique et le taux de la TSH était élevé à 23 U/mL. L’imagerie thoracique a objectivé un syndrome interstitiel, un épanchement pleural bilatéral et un aspect de dilatation de bronches. Au vu de ces différents éléments, le diagnostic de SOJ a été retenu. Les dosages de la protéine S et C étaient normaux. La recherche d’une résistance à la protéine C activée, des anticorps anti-ß2GP1 et d’anticardiolipines était négative. Discussion Notre patiente présentait la triade diagnostique complète du SOJ. La présence simultanée des trois critères n’est présente que dans trente pour cent des cas. Le diagnostic peut être retenu avec au moins deux critères dont une dystrophie unguéale.
La physiopathologie n’est pas encore élucidée et des associations avec d’autres pathologies autoimmunes ont été décrites, en particulier une hypothyroïdie comme c’était le cas de notre patiente. À notre connaissance, l’association d’un SOJ et d’une thrombose veineuse profonde n’a pas été rapportée. Chez notre patiente, la thrombose veineuse aurait pu être favorisée par l’obésité morbide et le lymphœdème. Conclusion La maladie veineuse thromboembolique n’a pas encore révélé tous ces mystères. Des associations insolites sont de plus en plus rapportées mais les mécanismes physiopathologiques ne sont pas toujours évidents. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.141 CA024
Maladie veineuse thromboembolique et pathologies psychiatriques : quels liens ?
M. Mejri ∗ , N. Khammassi , H. Abdelhedi , Y. Kort Service de médecine interne, hôpital Razi, La Mannouba, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : mej
[email protected] (M. Mejri) Introduction Les causes des thromboses veineuses profondes (TVP) sont multifactorielles. Les patients psychiatriques présentent plusieurs particularités étiologiques. Notre objectif est de déterminer le rôle de traitements spécifiques au milieu psychiatrique dans la thrombogenèse. Patients et méthodes Étude rétrospective, descriptive et analytique de 20 cas de TVP chez des patients psychiatriques. Ont été inclus les patients suivis et traités pour divers troubles psychiatriques et répondant au diagnostic de psychose ou de névrose, selon les critères de la quatrième version révisée du Manuel de diagnostic et de statistique (DSM-IV TR), traités ou non par neuroleptique (NLP), et qui ont présenté un ou plusieurs accidents thromboemboliques veineux confirmés. Résultats Notre population est jeune. L’âge moyen des malades est de 44,8 ans, avec des extrêmes de 25 et 79 ans. Le sex-ratio (H/F) est de 1,5. La thrombose veineuse des membres inférieurs est prédominante (16 cas). Ailleurs, il s’agit d’une embolie pulmonaire (3 cas), et d’une thrombose veineuse superficielle (1 cas). Les pathologies psychiatriques les plus fréquentes sont : les troubles anxiodépressifs (12 cas), les troubles psychotiques inclassables (sept cas), les épisodes dépressifs majeurs (cinq cas) et la schizophrénie (4 cas). Leur durée moyenne est de 6,4 ans. Quatorze malades étaient sous NLP (classiques = typiques) au moment de l’accident thromboembolique et neuf en avaient rec¸u précédemment. Parmi ces patients, six étaient sous deux NLP (bithérapie). Le traitement hypnotique était prescrit chez 12 patients, dont cinq à fortes doses. L’association NLP + hypnotiques était observée chez six patients, le plus souvent à fortes doses pour l’une des molécules ou l’autre. Les traitements hypnotiques utilisés étaient les benzo® ® diazépines (BZD) : lorazépam (Témesta )/prazépam (Lysanxia ) ® chez 11 patients, les anti-H1 : prométhazine (Phénergan ) chez ® deux patients et le méprobamate (Equanil ) chez un patient. D’autres traitements psychiatriques ont été associés chez dix patients sur 20 : les antidépresseurs imipraminiques chez sept ® patients, les IRS (venlafaxine : Effexor ) chez un patient, les antiépileptiques thymorégulateurs antimaniaques (carbamazépine : ® Tégrétol ) chez deux patients. Aucun des patients de notre série n’a nécessité de séances d’électro-convulsivothérapie. La durée d’immobilisation pour seule cause psychiatrique est de 5,5 jours en moyenne (trois à sept jours), elle correspond à la contention au lit, aggravée dans un cas par la sédation pharmacologique. La durée d’immobilisation pour seule cause chirurgicale est de durée