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9es ateliers de pharmacodépendance et addictovigilance (Biarritz, 17—18 octobre 2016)
l’exposition à une de SPA et les déclarer en addictovigilance. Ce travail démontre l’importance d’une collaboration interactive entre addictovigilance et cliniciens dans un but de prévention primaire et secondaire auprès des professionnels de santé et des usagers. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.035 P26
Place de l’addictovigilance dans la détection des évènements indésirables médicamenteux (EIM) à l’entrée aux urgences (URGEIM) Anaïs Serre 1 , Céline Eiden 1 , Vincent Gourhant 2 , Damien Perier 2 , Caroline Diot 1 , Mustapha Sebbane 2 , Isabelle Giraud 2 , Hélène Peyrière 1,∗ 1 Centre de pharmacovigilance, hôpital Lapeyronnie, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier, France 2 Département des urgences—SAMU 34, CHU de Montpellier, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Peyrière) Introduction Une analyse récente [1] avait montré que le PMSI était la principale source de notifications (NotS) de cas d’abus en provenance du service d’accueil des urgences (SAU). En vigueur depuis 2012, le programme URGEIM permet la détection des EIM responsables de l’admission au SAU. C’est une initiative pluridisciplinaire regroupant médecins urgentistes, médecins de pharmacovigilance et pharmaciens. Depuis 2014, le centre d’addictovigilance a été intégré à ce programme. Méthodes Analyse des NotS de cas d’abus ou de complications liées à un abus recueillies via le programme URGEIM entre 2014 et 2016. Résultats Entre 2014 et juillet 2016, 147 cas ont été notifiés (40 cas en 2014, 46 cas en 2015 et 61 cas en 2016). Il s’agissait principalement d’hommes (61 %). L’âge moyen était de 33,2 ± 9,9 ans. Les substances illicites représentaient 57 % des cas (cocaïne 25 %, cannabis 19 %). Les médicaments ont été retrouvés dans 26 % des notifications avec principalement la buprénorphine (8 %), les benzodiazépines et apparentés (7 %) et la méthadone (6 %). Les raisons de venue aux urgences étaient des troubles mentaux et du comportement (21 %), troubles mineurs en lien avec la substance (14 %), atteintes cardiovasculaires (13 %) et infections (13 %). La durée du séjour aux urgences a été < 12 h dans 61 % des cas et > 24 h dans 24 % des cas. Dans 56 % des cas, l’événement a été considéré comme grave. Pour 26 % des patients, un transfert vers un autre service a été nécessaire, principalement la psychiatrie (37 %) et l’orthopédie (13 %). L’évolution n’est pas connue pour 7 % des patients (sortie contre avis médical). Avec la requête PMSI de 2012 et 2013, 158 cas avaient été retrouvés [1]. Seulement, 4 cas et 12 cas avaient été notifiés en 2012 et 2013 par le SAU. Discussion Grâce au dispositif URGEIM, le nombre de NotS provenant des urgences a augmenté depuis sa mise en place, avec la notification de cas graves et préoccupants (infections sévères/injection) et la possibilité de mise en place d’actions (analyse toxicologique, analyse substance). Cette collaboration confirme l’utilité du déploiement de l’addictovigilance au sein des services cliniques. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Référence [1] Diot C, Eiden C, Lehmann M, Sebbane M, Peyrière H. Identification and collection of abuse cases in the emergency department through a hospital database. Clin Toxicol 2015;53:138—9. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.036
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Consommation des antalgiques opiacés, 2006—2015 Simon Couturier 1 , Eléonore Potin 1 , Louis Ledoux 1 , Philippe Cavalié 2 , Nathalie Richard 2 , Adrien Inoubli 2 , Anne Batisse 3 , Caroline Victorri-Vigneau 4 , Céline Eiden 5 , ¸oise Haramburu 1,∗,6 Amélie Daveluy 1,6 , Franc 1 Centre d’addictovigilance, service de pharmacologie médicale, CHU, 33076 Bordeaux, France 2 ANSM, Saint Denis, France 3 Centre d’addictovigilance, AP—HP, Paris France 4 Centre d’addictovigilance, Nantes, France 5 Centre d’addictovigilance, Montpellier, France 6 Inserm U1219, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Haramburu) Introduction L’objectif est d’estimer l’évolution de la consommation des antalgiques opiacés chez l’adulte, sur une période de 10 ans. Méthode Les données de remboursement de l’Assurance maladie (Medic’AM) ont été utilisées (nombre de boîtes remboursées, code ATC, code CIP), pour les formes adultes. Les associations fixes avec codéine et tramadol n’ont pas été incluses. Les ventes ont été exprimées en doses définies journalières (WHO-ATC). Une pondération a été faite pour tenir compte du changement de couverture de la population dans Medic’AM. Résultats Entre 2006 et 2015, la consommation globale a augmenté de 46 % : l’augmentation est plus marquée pour les antalgiques de palier 3 (84 %) que pour ceux de palier 2 (34 %). La consommation d’oxycodone a été multipliée par 10 (augmentation moyenne/an : 30,4 %) et celle du fentanyl multipliée par 2,2). Le tramadol et la morphine augmentent aussi respectivement de 33 % et 8 %. La consommation de buprénorphine, péthidine et hydromorphone est en baisse (diminution respectivement de 51 %, 93 % et 35 %) cependant, ils ne représentaient que 0,7 % de la consommation totale en 2015. Les formes à libération immédiate ont nettement plus augmenté que les formes à libération prolongée : oxycodone (multipliées par 15,8 vs. 8,8), tramadol (multipliées par 3,34 vs. 1,03), fentanyl (multipliées par 7,6 vs. 1,5) et morphine (multipliées par 1,43 vs. 0,98). La proportion des remboursements d’oxycodone parmi les antalgiques opiacés est passée de 1,6 % en 2006 à 10,8 % en 2015 ; l’augmentation est plus modérée pour le fentanyl (de 4 à 6 %). Sur la même période, la part de la morphine et du tramadol a diminué (respectivement de 17 à 12,6 % et de 75,7 à 69 %). Discussion Les données de remboursement ne concernent que les ventes en ville (pas de données hospitalières) mais représentent une bonne estimation de la consommation. On observe une augmentation globale des remboursements d’antalgiques opiacés en ville, très largement supérieure à celle de l’augmentation de la population sur la période d’étude (4,75 %). Déclaration de liens d’intérêts Ce travail a été réalisé dans le cadre de l’étude DANTE, financée par l’ANSM. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.037 P28
Usage problématique de codéine ou de tramadol et hospitalisations Thomas Soeiro 1 , Adeline Jullien 1 , Romain Barus 1 , Michel Lavit 2 , Anne Roussin 1,∗,3 1 CEIP-addictovigilance de Toulouse, service de pharmacologie clinique et médicale du CHU de Toulouse, faculté de médecine, 37, allées Jules-Guesde, 31000 Toulouse, France 2 Laboratoire de pharmacocinétique et toxicologie, CHU de Toulouse, Toulouse, France
9es ateliers de pharmacodépendance et addictovigilance (Biarritz, 17—18 octobre 2016) 3 Pharmacoépidémiologie, UMR 1027 Inserm, université de Toulouse III, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Roussin)
Introduction L’objectif de cette étude était de déterminer la part des hospitalisations de patients présentant un usage problématique de codéine et tramadol [abus (y compris intoxication volontaire avec intention de suicide), mésusage ou usage détourné] au sein d’une population de patients avec dosage positif à ces substances opioïdes. Étant donné l’existence de médicaments à base de l’association de codéine et tramadol avec le paracétamol, les données ont été comparées à celles obtenues pour le paracétamol seul. Méthode Cette étude descriptive était basée sur l’analyse des dossiers des patients du CHU de Toulouse présentant des résultats positifs de dosage de la codéine ou du tramadol. Elle a été conduite de manière rétrospective sur les mois de janvier à mai de 2012 à 2015. Dix-huit patients ont été inclus pour la codéine et 40 pour le tramadol. Pour le paracétamol, un échantillon de 100 dosages positifs sur la même période a été tiré au sort. Résultats Les demandes de dosage provenaient en majorité de services d’urgence. Parmi les 87 cas de dosage positif au paracétamol exploitables, 18 concernaient une prise concomitante de codéine et/ou de tramadol. La proportion de cas d’« usage problématique » était très élevée dans les groupes codéine (17/18) et tramadol (32/40) et très significativement supérieure à celle observée pour le paracétamol seul (31/69) (p < 0,0005 vs. codéine ou tramadol). La consommation de paracétamol était associée dans 5 des 40 cas impliquant le tramadol et dans 15 des 18 cas impliquant la codéine. La proportion de mineurs dans les cas avec dosage positif de codéine (27,8 %) était environ deux fois plus élevée que pour le tramadol ou pour le paracétamol. Discussion Le dosage du paracétamol étant recommandé lors de la prise en charge clinique des patients en cas de suspicion de surdosage, son dosage peut être demandé seul, même en cas de prise concomitante de codéine ou de tramadol, ce qui conduit à sousestimer la part de l’« usages problématiques » de ces derniers. Les résultats de ce travail soulignent l’intérêt du recours aux bases de données hospitalières de dosages de substances pour l’étude de l’évolution des hospitalisations liées à un « usage problématique » de codéine et de tramadol associés ou non au paracétamol, notamment dans le cadre de l’addictovigilance. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.038 P29
Mésusage de médicaments antitussifs et antihistaminiques chez les jeunes dans la région Midi-Pyrénées Margaux Lafaurie 1,∗,2 , Nicolas Delcourt 3 , Camille Ponté 1 , Dominique Petiot 4 , Geneviève Durrieu 2 , Emilie Jouanjus 1 , Maryse Lapeyre-Mestre 1 1 Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance, service de pharmacologie médicale et clinique, CHU de Toulouse, université de Toulouse, 37, allées Jules-Guesde, 31000 Toulouse, France 2 Centre régional de pharmacovigilance, service de pharmacologie médicale et clinique, CHU de Toulouse, université de Toulouse, Toulouse, France 3 Centre antipoison, CHU de Toulouse, Toulouse, France 4 Département d’information médicale, CHU de Toulouse, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Lafaurie)
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Introduction L’usage récréatif de « purple drank » a été identifié aux États-Unis dès les années 1990 et fait l’objet de signalement chez les jeunes. Cette boisson est obtenue en mélangeant un sirop violet associant codéine/prométhazine avec un soda. En France, cette association n’est pas commercialisée et les médicaments opioïdes antitussifs et antihistaminiques sont combinés par les consommateurs. L’objectif de ce travail était d’identifier et décrire les cas liés à ce mésusage en Midi-Pyrénées. Méthodes Les cas de mésusage ont été recherchés dans l’ensemble des notifications ou signalements rapportés au centre d’addictovigilance de Toulouse entre 2013 et 2016. Ces données ont été complétées par une requête dans le PMSI du CHU de Toulouse, en recherchant les dossiers comprenant au moins un des codes diagnostics prédéfinis (T40, T42, T43, T48, X62) chez des patients de 10 à 25 ans, du 01/01/2013 au 31/12/2015. N’ont été retenus après analyse des comptes-rendus d’hospitalisation que les cas où le mésusage d’antitussif opioïde et/ou antihistaminique à des fins récréatives était objectivable. Résultats Entre décembre 2015 et juillet 2016, 5 pharmacies ont signalé des demandes parfois quotidiennes de sirop codéiné, dextrométorphane (sirop, comprimés) et prométhazine (comprimés), par des sujets de 15 à 25 ans. Aucun cas de mésusage ayant nécessité une prise en charge médicale n’a été rapporté. Parmi les 916 hospitalisations correspondant aux codes de sélection, 3 cas ont été retenus. Un homme de 25 ans et une fille de 15 ans avaient été hospitalisés pour troubles de la vigilance ou du comportement suite à la consommation de dextrométorphane sirop. Une fille de 14 ans avait été hospitalisée après mésusage d’alimémazine sirop associée à une intoxication éthylique. Aucun de ces cas n’a été signalé au système d’addictovigilance. Discussion Les signalements par les réseaux de pharmaciens sentinelles et les cas identifiés dans les données d’hospitalisation suggèrent l’existence d’un détournement d’usage des spécialités antitussives et antihistaminiques, par des adolescents et jeunes adultes en Midi-Pyrénées. Afin de repérer les hospitalisations en lien avec ce mésusage en France, une requête à partir des données nationales du PMSI pourrait être envisagée. D’après notre analyse, le code T48.3 serait à privilégier. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.039 P30
Intoxications par le dextrométhorphane : données issues des centres antipoison et de toxicovigilance franc ¸ais de janvier 1999 à décembre 2014 Valérie Gibaja 1,∗ , Patricia Boltz 2 , Juliana Tournebize 1 , Magali Labadie 3 , Audrey Boulamery 4 , Antoine Villa 5 , Florence Cardona 6 , Cyndie Picot 6 , Philippe Saviuc 7 , Jacques Manel 2 , Jean-Pierre Kahn 1,8 1 CEIP-Addictovigilance, CHRU de Nancy, Nancy et French Addictovigilance Network (FAN), centre régional de pharmacovigilance, laboratoire de pharmacologie clinique et toxicologie, CHRU de Nancy, hôpital central, 29, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, CO 6034, 54035 Nancy, France 2 CAP-toxicovigilance, CHRU de Nancy, Nancy, France 3 CAP-toxicovigilance, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 4 CAP-toxicovigilance, CHU de Marseille, Marseille, France 5 CAP-toxicovigilance, hôpital Fernand-Widal, Paris, France 6 Direction de la surveillance, ANSM, Saint-Denis, France 7 Unité d’hygiène hospitalière, CHU de Grenoble, Grenoble, France 8 Université de Lorraine, Nancy, France