Utilisation du mépolizumab dans les syndromes hyperéosinophiliques : l’expérience du service de médecine interne de l’hopital Foch

Utilisation du mépolizumab dans les syndromes hyperéosinophiliques : l’expérience du service de médecine interne de l’hopital Foch

Abstracts / La Revue de médecine interne 31S (2010) S342–S403 b a c b Médecine interne, hôpital Édouard-Herriot, Lyon, France Hématologie, hôpital...

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Abstracts / La Revue de médecine interne 31S (2010) S342–S403 b

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Médecine interne, hôpital Édouard-Herriot, Lyon, France Hématologie, hôpital Lyon Sud, Pierre-Bénite, Lyon, France d Médecine interne, hôpital Nord, Saint-Étienne, France Introduction.– Le purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT) acquis de l’adulte est une maladie rare dont la mortalité s’élève à 15 % du fait des formes réfractaires ou récidivantes malgré l’utilisation des échanges plasmatiques (EP). L’utilisation du rituximab (RTX) dans ces formes a permis d’obtenir une rémission rapide dans près de 95 % des patients [1]. Il existe toutefois peu de données sur le devenir de ces patients. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique Rhône-alpine portant sur les adultes traités par RTX pour un PTT acquis (anémie hémolytique mécanique, schizocytes, thrombopénie, baisse de l’activité ADAMTS13, anticorps anti-ADAMTS13+) et suivis sur une période supérieure à six mois après le début du traitement par RTX. Résultats.– Douze patients ayant un PTT étaient traités par RTX durant les cinq dernières années. Il s’agissait de huit femmes et de quatre hommes, d’âge moyen de 47,7 ans. Deux patients (16,7 %) avaient déjà présenté deux épisodes de PTT. Trois patients (25 %) étaient sous corticoïdes, dont deux sous immunosuppresseurs pour une maladie auto-immune. L’ensemble des patients avaient une présentation clinique et biologique conforme aux critères diagnostiques. Tous les patients étaient traités par échanges plasmatiques et corticoïdes. Le RTX était introduit en moyenne 25,4 jours [6–59] après le début des premiers symptômes. Les indications étaient : rechutes après arrêt des EP dans cinq cas, PTT réfractaires aux EP dans cinq cas, et troisième épisodes de PTT dans deux cas. Huit patients avaient rec¸u quatre injections de 375 mg/m2 , quatre patients n’avaient pas rec¸u la totalité des injections (problèmes septiques (n = 2), décès (n = 1), thrombopénie (n = 1)). La rémission avait été obtenue chez onze patients (91,7 %) en moyenne 10,6 jours [4–43] après la 1ère perfusion de RTX. Un patient avait présenté une rechute modérée trois semaines après le premier bolus qui a nécessité la reprise transitoire d’EP. Aucun n’a récidivé ultérieurement. Deux patients sont décédés : un à j2 du premier bolus de RTX (hémorragie cérébrale secondaire au PTT réfractaire), l’autre à sept mois (pneumopathie). Les dix autres patients sont toujours en rémission actuellement avec une durée moyenne de suivi de 35 mois [7–58 mois]. Quatre patients (33,3 %), dont trois diabétiques, avaient présenté des complications au décours immédiat (< 30 j) du traitement par RTX : trois septicémies, un infarctus myocardique et un AVC ischémique chez un même patient, un thrombopénie fébrile transitoire. Discussion.– Les résultats de cette étude semblent confirmer l’efficacité sur le long terme des anticorps anti-CD20 dans les PTT acquis réfractaires ou récidivants de l’adulte. Il n’existe que très peu de données dans la littérature sur le suivi sur le long terme mais celles-ci semblent concordantes avec nos résultats [2]. Conclusion.– Au vu de la littérature récente [3], notre étude confirme l’efficacité du RTX sur le long terme dans le PTT. Cela interroge sur sa place dans la stratégie thérapeutique d’une affection aussi grave. Son utilisation en traitement d’attaque dans les formes sévères permettra probablement d’en diminuer la mortalité. Références [1] Elliott MA et al. Eur J Haematol 2009;83:365–72. [2] Chemnitz JM et al. Ann Hematol 2010;89:1029–33. [3] Caramazza D et al. Blood Transfus 2010;8:203–10. doi:10.1016/j.revmed.2010.10.014

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Utilisation du mépolizumab dans les syndromes hyperéosinophiliques : l’expérience du service de médecine interne de l’hopital Foch F. Ackermann a , I. Marroun a , A.-M. Piette b , P. Charles a , O. Bletry b , J.-E. Kahn a

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Médecine interne, hôpital Foch, Suresnes, France Service de médecine interne, C.M.C Foch, Suresnes, France

Introduction.– Au cours de la dernière décennie, les avancées dans la compréhension de la physiopathologie et la prise en charge thérapeutique des syndromes hyperéosinophiques (SHE) ont été majeures. Les anticorps monoclonaux anti-interleukine 5, initialement développés dans l’asthme allergique, ont montré une grande efficacité dans certaines formes de SHE cortico-dépendants [1]. Nous rapportons l’expérience de l’utilisation du mépolizumab dans la plus grande cohorte monocentrique franc¸aise de SHE. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les patients atteints d’un SHE suivis dans le service de médecine interne de l’hopital Foch. Résultats.– Depuis 2004, 14 patients sont traités par mépolizumab pour un SHE cortico-dépendant. Il s’agit de SHE idiopathiques dans 11 cas et de SHE lymphoides dans trois cas. Les traitements antérieurs partiellement efficaces ou en échec étaient en moyenne de deux par patient et comprenaient une corticothérapie, de l’interféron alpha, de l’imatinib mesylate, de l’hydroxyurée ou du purinethol : – l’efficacité du mépolizumab est majeure avec un sevrage en corticoides obtenu chez 50 % des patients (sept sur 14) sans rechute clinique. La dose moyenne quotidienne de prednisone a été réduite de 88 % (2,35 mg/j contre 19,1) et aucun ne conserve une dose supérieure à 7 mg/j. Dans cinq cas une rechute clinicobiologique est survenue ; lors d’une tentative de sevrage en corticoides pour quatre d’entre eux et lors de l’espacement des perfusions de mépolizumab pour le dernier. L’intervalle entre deux perfusions est extrêmement variable d’un patient à l’autre allant de six semaines à huit mois. Le taux de polynucléaires éosinophiles (PNE) est passé, en moyenne, de 1,49 à 0,35 G/L avec cependant un « effet fin de dose » net pour sept patients (réascenssion des PNE sans signe clinique) ; – la tolérance est excellente. En particulier, aucun évènement allergique ni augmentation de la fréquence des infections n’a été noté. Des arthralgies/arthrites sont apparues chez deux patients avec une chronologie compatible avec un effet secondaire du mépolizumab. Elles sont controlées par une faible corticothérapie ou une prise occasionnelle d’AINS et non pas nécessité l’arrêt du traitement. Parmi les trois patients atteints de SHE lymphoides, deux ont une population lymphocytaire T aberrante CD3+ CD4− CD8−. Sous mépolizumab, bien que toutes manifestations cliniques et biologiques soient controlées, la proportion de cette population anormale a augmenté progressivement pour atteindre 60 et 14 % des lymphocytes totaux sans argument pour une transformation lymphomateuse. Ces deux patientes ont l’intervalle le plus court entre deux perfusions de mépolizumab. Conclusion.– Dans notre expérience, le mépolizumab est un traitement d’épargne cortisonique très efficace et bien toléré au long court. Dans le sous-groupe des SHE lympoides l’effet semble moins prolongé. L’absence de commercialisation et son utilisation exclusivement dans le cadre de protocoles ne permettent pas de définir précisement sa place dans la prise en charge thérapeutique des SHE. Référence [1] Rothenberg ME et al. N Engl J Med 2008;358(12):1215–28. doi:10.1016/j.revmed.2010.10.015 CO004

Efficacité et tolérance du tocilizumab en pratique quotidienne chez 26 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde G. Cinquetti a , C. Sordet b , E. Chatelus b , H. Chifflot b , R.-M. Javier b , J. Sibilia b , J.-E. Gottenberg b a Service de médecine interne, hôpital d’Instruction des Armées Legouest, Metz, France b Rhumatologie, hôpital de Hautepierre, CHU de Strasbourg, Strasbourg, France